Toujours sur le pied de guerre
Un soldat sans armes, abandonné à lui-même, est perdu d'avance. Harcelé par de nombreux ennemis, malgré sa force et son habileté, tôt ou tard il finit par succomber.
Ce soldat, le connaissez-vous ? C'est vous-même.
Qu'est
ce en effet que votre vie sinon un combat sans trêve ni merci. Autour
de vous, en vous, de nombreux ennemis ont juré votre perte et veulent
votre malheur éternel. Que de fois depuis votre enfance ne vous
êtes-vous pas trouvé aux prises avec eux ! Que de fois satan, l'esprit
du mal, avide de vous ravir le précieux trésor de la vertu, n'a-t-il pas
cherché à vous séduire ! Que de fois, dans votre cœur, dans l'intime de
votre être, n'avez-vous pas subi les assauts terribles des passions !
Par quelles angoisses n'avez-vous pas dû passer ! N'en soyez pas étonné :
Combattre, c'est le sort de l'homme ici-bas.
Mais, question bien grave. Dans ce combat de tous les jours, à qui la victoire ? à qui la défaite ?
Le
choix dépend de vous. A d'autres, n'est-ce pas la honte, la tristesse
de la défaite ; à vous, la gloire, les joies de la victoire ; à vous, la
paix de l'âme et le bonheur du Ciel, pendant l'éternité. Vous vous
demandez sans doute comment vous vous assurez la victoire. Saint
Alphonse vous répond : Soyez toujours sur le "qui vive" et priez. La
prière est l'arme du chrétien résolu de terrasser tous ses ennemis.
Résumons en peu de mots la doctrine du saint Docteur ; elle est simple, facile, consolante.
1°
Sans le secours de Dieu, il est moralement impossible à l'homme de
résister aux tentations, d'accomplir les commandements, en d'autres
termes de suivre le chemin de la vertu qui mène au Ciel.
2° Dieu donne à tout homme la grâce de la prière.
3° Par la prière, chacun peut obtenir de Dieu tous les secours nécessaires au salut de son âme.
4°
Ces secours lui sont assurés s'il les demande à Dieu par les mérites de
Jésus-Christ et par l'intercession de la très sainte Vierge. De là,
cette maxime, basée sur les promesses du divin Sauveur et confirmée par
l'expérience :
"Qui prie, se sauve. Qui ne prie pas, se damne". Qui prie se sauve. A lui, la lumière pour découvrir les pièges de l'ennemi.
Qui prie, se sauve. A lui, la force de briser avec le péché, d'en fuir les occasions, de vaincre les tentations.
Qui prie, se sauve. A lui la patience, et les consolations qui adoucissent les peines de la vie.
Qui prie, se sauve. A lui, la grâce de l'humble soumission au jour d'un sacrifice demandé par Dieu.
Qui prie, se sauve. A lui, le courage en présence d'un devoir difficile à remplir.
Qui prie, se sauve. A lui, des grâces de choix qui le mèneront au sommet de la perfection.
Qui prie, se sauve. A lui, le Ciel ; et dans le Ciel, la couronne de gloire réservée aux vainqueurs.
La
prière, telle est donc l'arme qui sûrement vous donnera la victoire, si
vous savez vous en servir chaque jour jusqu'à la mort.
Priez ! priez ! priez !
Ne
dites pas : "Je ne sais plus prier, je ne puis plus prier." Que
dites-vous ? Ne savez-vous plus le "Notre Père", le "Je vous salue
Marie". N'avez-vous pas une âme ? Votre cœur est-il de pierre ? Dans un
moment de colère, dans une peine, dans une tentation, est-il si
difficile de dire : "Mon Dieu, à mon secours ! Mon Jésus, Miséricorde !
Marie, ma bonne mère, préservez-moi de tout malheur, de tout péché ! Mon
saint Ange gardien, protégez-moi !"
Ces
enseignements si salutaires, saint Alphonse les a consignés dans un
traité portant ce titre : le grand moyen de la prière. Voici ce que nous
lisons dans l'introduction : "J'ai publié, dit-il, divers ouvrages
spirituels, mais je ne crois pas en avoir écrit de plus utile que
celui-ci. Je voudrais qu'il me fut possible d'en distribuer autant
d'exemplaires qu'il y a d'hommes dans le monde afin d'apprendre à chacun
la nécessité absolue de prier pour sauver son âme".
Y-a-t-il
lieu d'ajouter que saint Alphonse fut lui-même un homme de prières, et
que, par la prière, il devint un des plus vaillants soldats de Dieu, et
le plus grand sauveur d'âmes du XVIIIe siècle. Il ne faisait rien,
n'entreprenait aucune affaire importante sans avoir recours à Dieu et à
la très sainte Vierge. Accablé de fatigue, visité par la maladie,
harcelé par toutes sortes de tentations, il trouva la paix dans la
prière. Plus l'ennemi de tout bien voulait l'entraîner dans le
désespoir, plus il se jetait avec confiance dans les bras de son Dieu.
A
l'exemple de saint Alphonse, soyons amis de la prière, et après avoir
combattu le bon combat, achevé notre carrière, la couronne de gloire
brillera sur notre front.
O Vierge Immaculée, ô bonne et sainte Mère !
De grâce, accordez-moi l'amour de la prière.
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