Premier vendredi d'août

Considération pour le premier vendredi d'août
Amour du cœur de Jésus pour Marie

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Nous nous occupons souvent de l'amour de Marie pour Jésus et rarement de celui de Jésus pour Marie.
Nous ne pouvons douter cependant que ce cœur si reconnaissant et si tendre, qui tient compte à ses serviteurs des plus légers services qu'ils lui rendent, de leurs moindres affections, qui paie leur tendresse par une tendresse infiniment plus grande que celle qu'ils peuvent lui donner, ait été insensible à l'amour de sa Mère et n'y ait répondu par un amour qui surpasse mille fois celui qu'il a pour toutes ses créatures.
Oui, celui qui a voulu éprouver tous les sentiments de la nature, qui en les éprouvant les a sanctifiés et divinisés, a aimé sa Mère mieux que le fils le plus reconnaissant, le plus tendre, ne peut aimer la sienne.
Le Dieu qui fit à l'homme un précepte de l'amour filial, qui maudit dans l'Écriture l'enfant qui contriste le cœur de sa mère, a voulu être encore ici notre modèle dans l'accomplissement d'un devoir qui n'a rien que de doux et qui porte avec lui son plaisir et sa récompense.

Comme Dieu, Jésus a aimé Marie comme la plus pure, la plus parfaite des créatures. Comme homme, il l'a aimée comme le fils le plus respectueux, le plus aimant, le plus soumis, aime la meilleure, la plus dévouée de toutes les mères. Entrons dans quelques détails.
Avant que la parole créatrice du Très-Haut eût fait sortir l'univers du néant, avant qu'il eût allumé le flambeau du soleil et creusé l'abîme des mers, du sein de son éternel repos, l'œil du Dieu trois fois saint considérait les siècles qui devaient composer la durée des temps à venir. Sa prescience infinie voyait, dans cette multitude de créatures appelées successivement à occuper la scène du monde, quelques êtres, il est vrai, répondant à son amour, quelques âmes pures ; mais cette pureté n'était pas sans tache, et toutes portaient en elles le sceau du péché, le caractère de réprobation que le premier pécheur devait transmettre à sa postérité. Dieu voyait l'iniquité, comme un torrent dévastateur, se répandre sur la terre, infecter toutes les masses, portant partout la corruption et la mort. Cependant au milieu de ce déluge de crimes surgissait une créature pure et sans tache ; au sein de toutes ces épines croissait un lis éblouissant de blancheur, et la douce figure de Marie apparaissait aux yeux du Seigneur rayonnante d'innocence et de sa beauté virginale. Il la voyait toujours sainte, pure et immaculée, ayant en horreur la plus légère souillure, faisant un éternel divorce avec le péché, toujours fidèle à la grâce, n'aimant que Dieu, ne vivant que pour lui, n'ayant d'autre volonté que la sienne, et, comme un holocauste, se consumant pendant sa longue vie dans les flammes sacrées du plus pur, du plus parfait amour.
 Dieu le Père voyait en Marie sa plus parfaite image, sa fille bien-aimée, l'objet de sa tendresse et de ses complaisances. Le Verbe y voyait la mère de laquelle il devait naître, à laquelle il voudrait un jour être soumis, et il avait hâte de venir habiter son premier temple et de s'incarner en elle, tant son innocence et sa beauté lui inspiraient d'amour. L'Esprit saint voyait dans la Vierge bénie l'épouse qu'il se plairait à sanctifier, à enrichir de tous ses dons. Et l'adorable Trinité reposait son amour sur cette créature privilégiée, qui n'existait encore que dans son éternelle pensée, et abritait de sa main puissante le germe de cette fleur céleste, dont les suaves parfums devaient un jour embaumer la terre et le ciel.
Pendant quatre mille ans, le Seigneur plaça sur les lèvres des prophètes l'éloge et la promesse de la Vierge bénie à côté de l'éloge et de la promesse du Rédempteur ; toujours la voix qui promettait le Fils annonçait aussi la Mère ; et lorsque les temps furent accomplis, quand Dieu eut pour ainsi dire préparé le berceau de Marie, il créa avec amour cette âme bienheureuse qui ne devait respirer que pour lui, il en fit le chef d'œuvre de sa puissance et l'enrichit des dons les plus précieux de la nature et de la grâce. Au moment de sa conception, il étendit sur la sainte enfant le sceptre de sa puissance et défendit à l'antique Serpent de salir de son venin l'âme qu'il réservait pour lui seul, et, jaloux de tous les instants d'une si belle vie, il lui donna aussitôt l'usage de la raison éclairée par les plus vives clartés de la foi ; il lui découvrit ses grandeurs, ses charmes, ses perfections infinies, et embrasa son cœur du plus ardent amour. S'il ne donna pas à Marie les richesses et les grandeurs humaines, c'est qu'il les estima au dessous d'elle ; il la fit trop riche des biens du ciel pour qu'il ne dédaignât pas pour elle ceux de la terre. Le sang de David, il est vrai, coulait dans ses veines, mais ses ancêtres n'occupaient plus le trône de Juda ; tombée dans l'indigence et l'obscurité, sa famille n'était riche que de ses vertus, et celle qui venait, comme l'aurore, précéder le Soleil de justice, devait préparer les voies au Dieu de l'Évangile par la pauvreté et l'humilité de sa naissance.
 Si Marie fut aimée de Dieu comme la plus pure, la plus parfaite de ses créatures, combien il l'aima davantage lorsqu'elle fut devenue sa mère ! Un ange est envoyé à la Vierge de Nazareth pour lui annoncer de la part du Très-Haut la grandeur de ses destinées et pour obtenir son consentement au mystère de l'incarnation ; Marie le donne, ce consentement, et à l'instant son sein virginal devient le temple où le Dieu homme est adoré pour la première fois. Le Fils de l'Éternel est réellement le fils d'une pauvre Vierge ; elle lui donne le sang qui doit couler un jour pour la rédemption du monde ; ce cœur, qui ne doit battre que pour notre amour, se forme tout auprès du cœur de Marie ; sa chair devient la chair de Jésus, sa vie devient sa vie; et désormais l'amour qu'elle doit à son Dieu se fond avec celui qu'elle doit à son Fils et ne fait plus qu'un seul amour. En aimant l'enfant qu'elle porte dans son sein, la Vierge-Mère aime en même temps le Dieu qui lui donna la vie. Oh ! qui pourrait dire quelle fut alors l'union de ces deux cœurs ? Marie, selon la nature, donne tout à Jésus ; elle est encore une même chose avec lui. Jésus, selon la grâce, donne tout à Marie ; il éclaire son intelligence des plus sublimes lumières ; il communique à son cœur toutes les ardeurs de sa charité ; il la fait pour ainsi dire entrer en communication de tous les biens de sa divinité ; et quand Jésus est né, son premier regard, son premier sourire est pour sa Mère, son nom est le premier que ses lèvres murmurent ; c'est sur son sein qu'il se nourrit, sur son cœur qu'il repose ; c'est à elle que s'adressent ses premières caresses, à elle qu'il donne son premier amour. Et cet amour n'est pas, comme celui des enfants ordinaires, l'effet de l'instinct et de la nature, il est produit dans Jésus par la reconnaissance, il est motivé ; car si l'enfant, parvenu à l'âge même où il jouit de l'entier usage de sa raison, ne peut jamais apprécier ni connaître parfaitement l'étendue du sentiment maternel, il n'en est pas ainsi de Jésus : dès le berceau, il lit dans le cœur de Marie, il sait ce que ce cœur est pour lui, et il paie sa tendresse du plus juste retour.

Comment ce cœur si bon, qui se montra reconnaissant des plus légères marques d'affection, serait-il resté insensible à l'amour si dévoué et si tendre de la Mère qui veillait sur son berceau, qui le nourrissait de son lait, le berçait dans ses bras, qui soutenait ses premiers pas, entourait chaque heure, chaque instant de sa vie, de sollicitude, de soins et de tendresse ? Ah ! si jamais aucune mère n'aima son fils comme Marie aima le sien, jamais aucune mère ne fut aimée comme elle : Jésus fut toujours un fils tendre, soumis, respectueux. L'obéissance est douce quand le cœur la commande ; aussi, non seulement Jésus obéissait à sa Mère, mais il prévenait ses moindres désirs, il volait au premier signe de sa volonté, il l'entourait constamment d'égards, de prévenances, de respect et d'amour.
Jésus grandissait sous le toit maternel, et ce toit était cher à son cœur ; l'humble demeure de sa Mère était pour lui un sanctuaire où il se plaisait à résider ; l'amour de sa Mère lui donna les seules joies terrestres qu'il ait voulu connaître, parce qu'elles seules sont assez pures pour qu'il ne les ait pas rejetées. Aussitôt qu'il eut acquis les forces d'un homme, Jésus se montra fils aussi dévoué, aussi reconnaissant qu'il avait été enfant respectueux et soumis. Il ne dédaigna pas d'employer ses mains divines à un travail journalier fatigant, et le fruit de ses pénibles labeurs servait à soutenir la vie de celle dont le lait avait nourri son enfance, dont le travail aussi avait fourni à ses premiers besoins.
 Mais qui pourrait dire ce qu'était la vie intime de Jésus et de Marie, quelle était l'union de ces deux cœurs qui vivaient l'un pour l'autre ? Oh ! la langue des séraphins resterait muette, s'ils avaient à exprimer la douceur, la sainte familiarité de leurs entretiens. Quand, à la fin du jour, Jésus venait chercher le repos et se délasser auprès de sa Mère des fatigues de la journée, ce n'était pas alors l'entretien du Maître avec ses disciples ; c'était le touchant abandon, l'intime confiance d'un enfant qui ouvre son cœur à sa mère chérie, qui verse son âme dans cette autre âme dans laquelle elle trouve un écho pour tous ses sentiments, qui a toujours une consolation pour chacune de ses douleurs, qui, en partageant ses joies, sait en ajouter de nouvelles à celles que l'on double en les partageant. Lorsque le Fils de l'homme conversait avec ses apôtres, il proportionnait sa divine intelligence à la grossièreté de la leur, il ne leur découvrait que petit à petit les mystères profonds et sublimes qu'ils ne pouvaient pénétrer ; mais le Verbe éternel n'avait pas de secrets pour Marie, un bon fils n'en a pas pour sa mère ; il répandait à flots la lumière dans cette intelligence parfaite qui reflétait les célestes clartés de la sienne. Ce Soleil de justice qui ne laissait tomber que quelques uns de ses rayons sur l'ingrate Judée, les concentrait tous dans ce cœur maternel, qu'il avait rendu assez vaste pour les contenir, assez fort pour supporter ses saintes ardeurs.
 Quel pouvoir Marie n'eut-elle pas toujours sur son Fils ? Il semble qu'il ne peut pas plus résister à un de ses désirs, à une simple prière, qu'à sa volonté. Pour elle, il devance le temps où il doit manifester au monde sa puissance et sa divinité. C'est pour condescendre aux vœux de sa Mère que le Sauveur opère son premier miracle ; et si, pour l'instruction des apôtres, il fait à cette bonne Mère une réponse qui au premier abord paraît un peu sévère, Marie connaît trop bien le cœur de Jésus pour en être découragée. Elle sait qu'il lui suffit de demander pour être exaucée ; aussi, sans se troubler, elle dit simplement aux serviteurs qui entouraient la table du festin : Faites tout ce qu'il vous dira. Et aussitôt son Fils montra, par un éclatant prodige, que sa confiance maternelle ne pouvait aller trop loin.
 Si le cœur du Sauveur a toujours paru sensible à toutes les douleurs de l'humanité, il en est une surtout qu'il n'a jamais pu voir sans être ému de la plus tendre compassion et sans en tarir la source : je veux parler de la douleur maternelle. Sans doute la pensée de sa Mère augmentait sa pitié, et le forçait, pour ainsi dire, à essuyer les larmes qu'il voyait couler, en songeant à celles qu'il coûterait un jour à Marie. Un seul trait va justifier ma pensée. Voyez : Jésus, entrant dans la ville de Naïm, rencontre un convoi qui en sort ; c'est un jeune homme, le fils unique d'une pauvre veuve, qu'une foule de parents et d'amis conduisaient à sa dernière demeure. Parmi tous ces assistants, bien des cœurs sont affligés, bien des yeux versent des larmes ; mais Jésus n'y voit qu'une douleur qui va jusqu'à son âme et l'émeut profondément ; c'est celle de la mère du mort, qui le suit en pleurant, et qui va ensevelir avec son unique enfant sa dernière joie, sa seule espérance.... Tout entière à son désespoir, cette femme ne voit pas Jésus, elle ne le connaît pas, elle ne lui demande rien, elle ne le prie pas d'avoir pitié d'elle, de lui rendre son, fils ; mais ses larmes et le souvenir de Marie le prient pour elle. Jésus s'approche, et sa voix divine, que sa compassion rend plus douce, plus pénétrante encore, lui fait entendre ces consolantes paroles : Ne pleurez plus. Ah ! lui seul pouvait parler ainsi à cette mère affligée, car lui seul pouvait sécher ses pleurs. En vain on lui eût offert des richesses, des honneurs, des plaisirs : de tout cela elle n'aurait eu que faire ; son enfant, voilà le trésor qu'elle réclamait ; il fallait le lui rendre ou la laisser pleurer. Jésus le savait bien : aussitôt il se hâte de rappeler la vie dans ce corps qu'elle avait abandonné, et rend à l'amour de sa mère le fils qu'elle croyait ne plus revoir. Peut-être Jésus voulait-il par ce prodige faire pressentir à celle qui bientôt pleurerait si amèrement sur lui qu'il lui réservait aussi d'ineffables consolations, et que la bouche qui venait de dire à la veuve de Naïm : Ne pleurez plus, ne serait que peu de temps fermée par la mort, qu'elle se rouvrirait promptement pour adresser à sa Mère ces mots consolants qui faisaient rentrer la joie dans le cœur d'une mère étrangère.
Malgré toute sa tendresse pour sa Mère, si Jésus permet que sa vie soit la plus éprouvée de toutes les vies, s'il veut qu'elle ne soit qu'une longue suite d'amertumes, de sacrifices et de douleurs incessantes, c'est qu'il l'aime non seulement pour le temps, mais pour l'éternité ; c'est qu'il lui prépare la première place dans son royaume, que cette place doit être donnée non à la faveur, mais au mérite, et qu'en posant un jour sur son front la triple couronne de la virginité, de la maternité et du martyre, il veut montrer à l'univers entier qu'en couronnant sa Mère, il ne récompense pas seulement ses dons, mais les vertus qu'elle a péniblement acquises.
Jésus se complaisait dans les vertus de sa Mère, non seulement comme un bon fils se complaît dans les vertus de celle qui lui donna la vie, mais comme le Dieu trois fois saint contemplant sa créature, ornée de ses dons les plus précieux, retraçant sa parfaite image par sa pureté et toutes ses perfections, Il admirait dans Marie cette humilité profonde qui, reconnaissant en elle les trésors de grâces que la main du Seigneur y avait répandus, ne voyait que son néant, et renvoyait sans cesse à celui qui l'avait enrichie la gloire de ses propres dons; cette pureté angélique qui eût préféré la gloire de la virginité à celle de la maternité divine elle-même, si, pour l'acquérir, il eût fallu sacrifier son titre de vierge ; cet amour de la pauvreté, ce détachement absolu qui l'empêchait d'abaisser ses regards sur les biens de la terre, et qui fixait au ciel ses espérances et son amour ; cette charité parfaite qui croissait à chaque heure de sa vie, qui prenait toujours de nouvelles ardeurs, et qui ne pouvait avoir d'autres bornes que celles posées par Dieu lui-même. Enfin le cœur de Marie était pour celui de Jésus comme un jardin de délices, paré des fleurs des plus héroïques vertus , qui gardaient pour lui seul leurs suaves et modestes parfums.
 L'amour de Jésus pour sa Mère fut plus fort que la douleur, plus fort que la mort. Voyez-le attaché au bois sanglant de la croix : déjà les ombres de la mort l'environnent de toutes parts ; une pâleur livide couvre son front, ses yeux sont éteints, son âme erre sur ses lèvres, il va mourir, il lutte avec l'agonie et l'ange de la mort !... Mais auprès de l'autel de son sacrifice il a vu sa Mère immobile et debout ; d'un regard il a sondé sa profonde douleur, l'amertume qui remplit ce cœur dont il connaît seul tout l'amour ! Il lui reste un devoir à remplir envers cette tendre Mère : il veut, en la quittant, lui laisser un soutien, un appui ; il va lui donner un autre fils. Alors ses yeux baignés de larmes se fixent tristement sur l'ami que l'amour retenait au pied de la croix, qui avait reposé la veille sur son cœur, et il lui dit de sa voix mourante : Voilà ta mère. C'est-à-dire, je connais ton cœur, je compte sur lui, sur ton dévouement, puisque je te confie ma Mère, mon seul trésor ; reporte sur elle l'amour que tu témoignes à ton Maître, aime-la comme je l'aime, essuie ses larmes, protège-la, pourvois à ses besoins ; en un mot, sois son fils. Jean les comprit ces paroles sublimes de son Maître ; son cœur seul répondit à l'ami qu'il allait perdre, mais sous la croix il accepta le legs précieux du Sauveur expirant, et la triste Mère de Jésus retrouva dans le disciple bien-aimé, non ce qu'elle avait perdu, mais tout le respect, la tendresse et le dévouement que l'on peut attendre d'un bon fils.
 La vie de Marie ne finit pas avec celle de Jésus ; il fit violence à son cœur pour laisser longtemps encore à son Église le modèle des plus sublimes vertus. Marie, toujours soumise, supporta l'épreuve avec une héroïque patience, mais enfin l'heure sonna où la voix du Seigneur se fit entendre à elle, en lui adressant ces paroles consolantes : Levez-vous, ma bien-aimée, et venez ; l'hiver de la vie est passé pour vous, l'éternel printemps va commencer. Venez : la voix de votre amour, semblable au gémissement de la tourterelle, s'est fait entendre jusqu'aux montagnes éternelles ; l'odeur de vos vertus, comme celle de la vigne en fleur, a répandu des parfums qui ne doivent plus embaumer la terre, mais le ciel. Hâtez-vous, venez du Liban recevoir la couronne que la main d'un fils est impatiente de poser sur le front de sa mère !... A ces mots, lame de Marie tressaille d'allégresse, et, rompant les derniers liens qui l'attachent à son corps virginal, un dernier effort d'amour la porte au pied du trône de son Juge !... Mais ce Juge est son Fils, et ici la miséricorde n'a rien à pardonner ; la justice fait entendre sa voix, mais elle ne demande que des récompenses que le Fils de Marie est heureux d'accorder à sa Mère.
 Mais l'amour de Jésus ne saurait souffrir que le corps virginal qui fut son premier tabernacle subît la corruption du tombeau ; loin de nous une telle idée. Non, la poussière des siècles ne s'amassera pas sur la dépouille mortelle de Marie ; elle dort du sommeil de la mort, mais ce sommeil ne durera que quelques heures. Impatient de placer dans la Jérusalem céleste l'arche de la nouvelle alliance, Jésus n'attend pas, pour éveiller sa Mère, que le son de la trompette de l'ange appelle au jugement les générations ensevelies dans l'obscurité de leurs tombes. Non, non, sa puissance se hâte de rendre la vie à celle dont il la reçut. Marie s'éveille, son cœur bat de nouveau sous l'effort d'une vie nouvelle ; inondée de bonheur, elle prend son vol vers les cieux, portée sur les ailes de son amour, soutenue par la puissance de son Fils. Les anges se pressent sur ses pas ; ils couvrent de fleurs la route qu'elle parcourt, la saluant comme la reine de l'univers. Ce brillant cortége ne suffit pas à la gloire de son triomphe ; Jésus attend sa Mère à l'entrée de son royaume, il la reçoit sur son sein, et c'est appuyée, soutenue par lui, qu'elle paraît dans la cité céleste, qu'elle monte dans les hauteurs des cieux et va prendre possession du trône glorieux qui l'attend à côté de celui de son Fils.
C'est surtout au ciel que Jésus ne met plus de bornes à son amour pour Marie ; c'est là qu'il y met le comble. Il ne lui dit pas seulement : Demandez, ma Mère, et tout vous sera accorde ; mais : Commandez, vous êtes souveraine ici, toute puissante sur mon cœur, et toujours je me ferai gloire d'exaucer vos vœux, d'accomplir tous vos désirs. Il veut que sa Mère soit la dispensatrice de ses trésors, le canal par lequel ses grâces descendent sur la terre ; il se plaît à exaucer les prières qu'on lui adresse et à confirmer par des prodiges la confiance que ses serviteurs lui témoignent. C'est glorifier le cœur de Jésus que d'honorer celui de sa Mère. Il veut que son Église ait pour elle le respect le plus profond, l'amour le plus tendre, la confiance la plus entière ; il aime à voir son nom toujours uni au sien, et lorsqu'un temple s'élève à sa gloire, il faut, pour qu'il lui plaise, que ses voûtes abritent l'humble autel de Marie. Enfin, il veut que, partout où l'on adore le Fils, la Mère aussi soit honorée.
 Si nous voulons plaire à Jésus, aimons, respectons, rendons hommage à Marie. Aimons-la comme des enfants aiment leur mère ; elle en a pour nous la tendresse, le dévouement ; son cœur, comme celui de son Fils, est un abîme d'amour et de miséricorde ; elle est la voie qui conduit à Jésus, la porte qui mène à la vie, l'espérance qui ne saurait être déçue ! Heureux qui se confie en elle, qui lui donne en garde le dépôt de son innocence, qui lui remet le soin de tous ses intérêts, qui l'invoque au moment du péril, qui imite ses vertus et la prend pour guide pendant le voyage du temps à l'éternité ! Ah ! il arrivera heureusement au port, car par la Mère on va toujours au Fils. Ainsi soit-il.

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 PRÉPARATION À LA COMMUNION
Pour le premier vendredi d'août.
Pour préparer Marie à l'honneur de la maternité divine, quels prodiges n'opérez-vous pas, ô mon Dieu ! Vous renversez toutes les lois de la nature pour sanctifier votre premier temple et rendre digne de vous le sein qui doit devenir le sanctuaire de la divinité unie à votre humanité. Vous étendez votre droite sur l'enfant bénie qui sera un jour votre Mère ; pour la préserver de tout contact impur, vous ne voulez pas que l'affreux stigmate du péché souille un seul instant cette âme immaculée, et vos yeux ne veulent pas même voir en elle la tache d'une souillure étrangère. Vous faites de cette créature privilégiée le chef-d'œuvre de votre puissance ; vous l'ornez des dons les plus précieux de la grâce ; vous réunissez en elle toutes les vertus qui brillèrent séparément dans les anciens patriarches. Vous voulez que son innocence soit plus grande que celle d'Abel, sa foi plus ferme que celle d'Abraham, sa chasteté plus profonde que celle de Joseph ; que son humilité et sa douceur surpassent infiniment celles de Moïse ; que la patience et la soumission de Job pâlissent devant l'héroïque courage de Marie ! Et pourtant, mon Dieu, après tant de merveilles opérées en faveur de celle qui devait être votre Mère, considérant vos perfections infinies, votre éternelle grandeur, frappée d'admiration à la vue de vos anéantissements, je m'étonne encore que vous n'ayez pas eu horreur de descendre dans le sein pur et immaculé d'une Vierge !
 Quel sentiment doit donc me saisir, ô Dieu trois fois saint, en pensant que le Dieu qui s'incarna dans le sein de Marie va descendre dans le mien ! Seigneur, à cette pensée, mon âme reste suspendue entre l'amour, l'admiration et la crainte !... J'admire la bonté de celui qui oublie sa sainteté, sa puissance, sa majesté, pour se souvenir de l'atome qu'il a créé, pour descendre jusqu'à lui et le visiter dans sa miséricorde. J'aime le Dieu qui me témoigne tant d'amour ; mais la crainte s'empare de moi en considérant ma pauvreté, en voyant ma profonde misère. Ah ! je sais, ô mon Dieu, que je ne puis atteindre à la perfection des vertus de celle que vous élevâtes à la dignité de votre Mère ; je ne puis être ce qu'elle fut, ne pourrai-je pas être autre que ce que je suis ? Si une enfant doit imiter sa mère, si elle doit faire revivre en elle les vertus dont elle reçut l'exemple, où en suis-je, hélas ! comment soutenir le parallèle ?
 Riche de tous les dons de la grâce, l'humilité de Marie ne voit que son néant ; elle se trouble à la voix d'un ange qui vient lui annoncer qu'elle a trouvé grâce devant vous, ô mon Dieu ; aux paroles flatteuses de l'envoyé céleste, qui la salue comme la Mère du Très-Haut, elle ne sait que répondre qu'elle est la servante du Seigneur ! Et quand Élisabeth, heureuse de voir venir à elle la Mère de son Dieu, lui adresse des louanges dictées par l'Esprit saint et qu'il met lui-même sur ses lèvres, la plus humble des vierges semble se concentrer dans le seul sentiment de son néant pour vous en renvoyer toute la gloire, et son âme vous glorifie, parce que vous avez regardé la bassesse de votre servante.
Et moi, mon Dieu, dont l'âme fut tant de fois souillée par le péché, moi qui ne suis qu'un composé de misères et de corruption, trompée par l'orgueil, je vois en moi des vertus qui n'y sont pas ; je m'estime moi-même et je veux l'être de tous ; je m'attribue la gloire de vos dons ; loin de redouter les louanges, je les aime et crois les mériter ; et au lieu de vous en renvoyer la gloire, de faire remonter vers vous seul un encens qui vous est dû, je respire avec délices cette vaine et dangereuse fumée, je m'enivre de ce parfum trompeur qui achève de détruire en moi jusqu'au dernier germe d'humilité.
Confirmée en grâce dès le premier instant de sa conception, exempte de tout penchant au mal, Marie cependant entoure tous ses pas de circonspection et de vigilance ; elle veille comme si elle avait lieu de craindre ; elle fuit le monde, qui n'a pour elle aucun danger ; elle vient abriter à l'ombre de votre temple une vertu qui n'a rien à redouter, ni l'orage des passions, ni les séductions des plaisirs.
 Et moi, mon Dieu, qu'une triste expérience aurait dû tant de fois instruire de ma faiblesse, moi qui ai tout à craindre du monde, des passions et surtout de moi-même, j'agis comme si je n'avais à appréhender aucun péril ; je m'y expose sans cesse ; je n'apprends à les craindre que quand il n'est plus temps de les éviter.
Pure et sainte, n'ayant jamais contracté par le péché aucune dette envers votre justice, Marie se soumet sans murmure à toutes les épreuves de la vie. Comme vous, ô mon Jésus, elle porte la peine due aux pécheurs, elle souffre pour les crimes qu'elle n'a pas commis ; elle embrasse la pauvreté, les humiliations, les douleurs, la croix ! Elle marche la première à votre suite dans la voie sanglante du Calvaire ; elle arrose de ses larmes la route que vous teignez de votre sang. Sa résignation est plus forte que ses afflictions, sa patience et son courage toujours au dessus des épreuves auxquelles vous la soumettez, et, bien loin de se plaindre, d'accuser de rigueur votre providence, son cœur ne sait que l'adorer et la bénir !
 En est-il ainsi de moi, ô mon Dieu ? Coupable, je ne veux rien souffrir, la plus légère humiliation révolte mon orgueil, la moindre peine est au dessus de mon courage ; je me plains et trop souvent je murmure des peines que vous m'envoyez. Hélas ! je suis redevable à votre justice d'une dette immense que vos satisfactions seules peuvent acquitter, et, loin de vouloir y ajouter les miennes, je voudrais aller au ciel par une autre voie que celle que vous avez suivie, et sans qu'il m'en coûte aucune violence, aucun effort pour y parvenir.
Après cela, aimable Sauveur, comment oserai-je m'unir à vous ? comment vous ouvrir un cœur si peu digne de vous recevoir ? Ah ! Seigneur, c'est avec un profond sentiment de confusion que je reconnais mon indignité. C'est du fond de mon cœur et avec une entière conviction que je m'écrie : Mon Dieu, je ne suis pas digne de vous recevoir, mais dites seulement une parole et mon âme sera guérie ! Dites-la, cette parole de miséricorde, ô mon Jésus, et j'irai à vous comme au médecin de mon âme, comme à la lumière de mon intelligence, comme au soutien de ma faiblesse. Lavez dans votre sang toutes les souillures de mon âme, oubliez mes iniquités, jetez-les bien loin de vous ; que l'amour que vous avez pour Marie rejaillisse sur son indigne enfant, que les vertus de la mère couvrent les fautes de la fille, et que ses richesses suppléent à son indigence.
 Et vous, ma tendre Mère, vous qui m'aimez malgré mon indignité, présentez à votre divin Fils l'humble demeure que j'ose lui offrir, mais avant préparez-la vous-même, ornez-la de tout ce qui peut l'embellir et la lui rendre agréable ; obtenez-moi une foi vive, une humilité profonde, une pureté parfaite, mais surtout un amour ardent.
Ainsi soit-il.

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ACTION DE GRÂCES.
Il est à moi, le Dieu qui s'incarna dans le sein de Marie, le Dieu dont la majesté est infinie, qui est la pureté par essence, et dont la sainteté trouve des taches dans les anges mêmes. Ah ! Seigneur, je m'anéantis sous le poids de votre divinité qui m'investit de toutes parts ; je tremble devant cette puissance redoutable qui brise le pécheur avec autant de facilité que l'homme plein de force et de vie brise le roseau dont il se joue ; je frémis sous ce regard perçant qui scrute le fond de mon cœur et y découvre des taches que je ne puis apercevoir ; et pourtant, grand Dieu, la crainte fait place à l'amour, un sentiment profond de tendresse et de reconnaissance s'empare de mon âme, et je ne sais plus qu'aimer celui qui vient à moi dans un esprit de paix et de douceur, qui vient non pour juger et punir, mais pour pardonner et bénir, non pour être craint, mais pour être aimé.
 Ah ! je veux la chasser loin de mon cœur, cette crainte qui le paralyse ; l'amour, voilà son élément, sa vie, et quand vous êtes à lui, ô Jésus, ami bien-aimé, aimable Sauveur, quand il vous sent vivre en lui, quand il vit et respire pour vous, quel autre sentiment pourrait y trouver place, si ce n'est la joie de vous posséder, le bonheur de VOUS être uni ? Ah ! il est grand, ce bonheur ; il est au dessus de tous les bonheurs de la terre. Mon âme surabonde de joie ; un sentiment délicieux la fait tressaillir d'allégresse ; elle oublie la terre, elle oublie le ciel, elle s'oublie elle-même pour se concentrer toute en vous, pour se perdre en votre Être divin et puiser en vous, qui êtes toutes choses, une surabondance de vie et d'amour. O Jésus, joie sans mélange de tristesse, vie de ma vie, délices de mon âme, vous qui m'enivrez de voluptés si pures, vous qui désaltérez ce cœur qui a soif de bonheur, soyez béni, et que toutes ses respirations, tous ses sentiments, toutes ses pulsations, vous disent sans cesse qu'il vous aime et veut vous aimer toujours.
Comment vous remercier, ô mon Dieu, pour le don que vous venez de me faire en vous donnant à moi ? Vous à moi !... Vous qui êtes si grand, si admirable, si puissant, à moi qui suis l'ouvrage de vos mains !... Vous qui êtes mon créateur, à moi qui ne suis que votre créature !... Vous qui êtes mon rédempteur, à moi qui ai tant besoin des effets de votre rédemption! Vous qui êtes mon juge, à moi qui subirai votre jugement ! Vous qui êtes immortel, à moi qui suis dévouée à la mort dès le premier instant de ma naissance ! Vous qui êtes la vérité, la sagesse et la sainteté par excellence, à moi qui n'ai que des lumières si fausses, des vertus si faibles, si imparfaites ! Vous enfin qui subsistez éternellement, à moi dont les jours sont bornés par votre puissance et mesurés par votre volonté ! Que ne puis-je, ô mon Dieu, m'humilier aussi profondément devant vous que je vous vois humilié pour mon amour ! Que ne m'est-il permis de publier partout les prodiges de votre miséricorde envers la plus pauvre, la plus misérable de vos créatures ! Mais où trouverai-je des paroles qui puissent célébrer dignement vos anéantissements et votre gloire ? Où en trouver surtout pour exprimer la grandeur, la vivacité de ma reconnaissance ? Ah ! je voudrais avoir les transports d'amour de la plus pure des vierges lorsqu'elle vous conçut dans ses chastes entrailles ; je voudrais avoir des adorations aussi profondes à vous offrir, une reconnaissance aussi vive, un dévouement aussi sincère ; je voudrais avoir son cœur pour vous aimer, vous bénir et vous adorer. Soyez donc, ô Marie , ma bonne et tendre Mère, soyez aujourd'hui l'interprète de mes sentiments auprès de votre divin Fils, et que la ferveur de vos actions de grâces supplée à la tiédeur et à l'imperfection des miennes.
 Mais je sens, ô mon Dieu, que vous ne vous donnez pas seulement à moi pour me faire jouir de ces joies célestes dont vous enivrez l'âme qui vient s'asseoir à votre divin banquet. Ce sont là les fleurs qui entourent la table sainte ; mais la communion doit porter des fruits dans celui qui la reçoit. J'écoute dans le silence de mon cœur, et j'entends votre voix qui me crie : Soyez sainte, parce que je suis saint ! Oui, Seigneur, la vie de celle qui vous a reçu doit être une extension de votre vie divine, une continuation de votre vie mortelle. Le chrétien qui vous est uni doit porter partout la bonne odeur de vos vertus ; il doit glorifier votre nom par la sainteté de ses œuvres et de sa vie entière. Tous sont appelés à la sainteté, ô mon Jésus, mais particulièrement ceux que vous nourrissez souvent de votre chair adorable. Je veux donc, aidé de votre grâce, travailler chaque jour à l'amendement de ma vie, à ma sanctification et à mon salut ; je veux être sainte non seulement dans ma conduite et mes œuvres, mais dans mes pensées, mes paroles et mes désirs. Je n'aspire pas, Seigneur, à cette sainteté dont l'éclat attire l'estime et le regard des hommes, mais à celle qui ne brille qu'à vos yeux, qui n'est connue que de vous, qui ne recevra sa récompense que de vous seul. Je n'aspire qu'à cette perfection qui consiste dans le parfait accomplissement de votre loi, dans une entière soumission à votre volonté, à cette sainteté enfin qui change, par l'amour et la pureté d'intention avec laquelle elle agit, les plus petites actions en œuvres dignes de vous être offertes et méritoires pour le ciel.
 O vous, Vierge sainte, dont la beauté fut tout intérieure, vous qui ne fîtes aucune action d'éclat capable de fixer l'estime et l'admiration des hommes, et qui fûtes cependant la plus sainte, la plus parfaite des créatures, vous qui, méconnue du monde, étiez l'objet des complaisances du Seigneur, vous qu'il présentait à l'admiration des anges et qu'il offre encore à notre imitation, soyez mon guide, ma tendre Mère, conduisez mes pas dans cette voie que j'ignore, et dirigez-moi jusqu'au jour où finiront pour moi les périls et les peines de la vie; qu'aidée par vous, couverte de votre protection maternelle, j'arrive sous vos auspices à l'heureux terme où tendent toutes mes espérances et mes désirs. Ainsi soit-il.

Les gifs animés de Jésus Page 7
 VISITE AU SACRÉ CŒUR DE JÉSUS
Considéré comme le trésor du cœur de Marie.
Je ne viens pas vous adorer aujourd'hui, ô mon Jésus, comme le Fils du Très-Haut, comme ce Verbe éternel qu'il engendre de toute éternité dans les splendeurs de sa gloire, et qui lui est égal en puissance, en grandeur, en sainteté ; mais je viens vous adorer dans les anéantissements du tabernacle, comme mon sauveur et mon rédempteur , comme l'ami et le médecin de mon âme, comme le Fils bien-aimé de Marie, sa joie, son trésor et sa vie, le seul objet des affections de son cœur et de son amour maternel.
Si vous avez aimé Marie, ô mon Jésus, plus qu'aucune autre créature, qui répondit jamais si parfaitement qu'elle à votre amour ? qui vous aima, qui vous connut comme elle ? Le premier sentiment de son cœur est un élan d'amour vers Dieu, qui vient de la créer, enrichissant son âme de tous les trésors de la grâce. Elle veut ne vivre que pour lui, ne penser qu'à lui, n'aimer que lui, ne respirer que pour lui. Retirée dans le secret de votre temple, son cœur ne cesse de s'élever vers vous sur les ailes de la reconnaissance et de l'amour ; et, comme le parfum que les prêtres d'Israël brûlent devant vos autels ne se consume que pour vous, ainsi Marie encore enfant vous consacre sa vie entière. Fille des rois de Juda, pour vous appartenir sans partage, elle renonce à l'espoir de donner au monde le Sauveur qu'il attend, et, heureuse de n'être connue que de vous, elle espère voir s'écouler tous ses jours dans le secret de votre sanctuaire.
Mais elle connaît les promesses faites à ses pères par le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ; elle sait que le temps marqué par les prophètes est accompli, que le jour du salut et de la délivrance va bientôt se lever sur le monde, et, quoique Dieu lui ait caché la grandeur de ses destinées, son cœur, plein de foi et tout brûlant d'amour, appelle le Juste par excellence avec des soupirs bien plus ardents que ceux des patriarches et des prophètes. Ces vœux si purs hâtèrent votre venue, ô divin Soleil de justice, et ces ferventes prières firent descendre plus tôt sur la terre la rosée de grâces et de bénédictions que vous veniez nous apporter.
 Mais quand Marie eut reçu la visite de l'ange, quand elle eut donné le consentement que l'envoyé céleste sollicitait de votre part, et que le plus grand des mystères se fut accompli en elle, qui nous dira, ô mon Dieu, quels furent alors les sentiments de ce cœur que vous aviez rendu assez grand, assez fort pour supporter l'excès de bonheur que vous lui prépariez ? qui soulèvera le voile mystérieux qui dérobe à tout regard profane les secrets de ce cœur virginal, qui ne furent et ne seront jamais connus que de vous seul ? Oh ! les extases des séraphins, leurs transports d'amour ne peuvent se comparer à ce qu'éprouva alors votre divine Mère !... Unie à vous, devenue une même chose avec vous, elle unit en un seul les deux sentiments qui ont le plus de force sur notre âme, l'amour divin et l'amour maternel ; elle les vit se réunir et devenir indissolubles, et le même sentiment qui lui faisait adorer son Dieu lui apprenait aussi à aimer son Fils.
 Si la tendresse maternelle est si forte chez toutes les mères, que ne fut-elle pas chez celle dont le Fils était Dieu, et qui voyait réunis en lui toutes les perfections de la divinité et tous les charmes de l'humanité ?
Combien les joies que lui causa sa divine maternité furent au dessus de celles des autres mères ! Quel bonheur pourrait se comparer à celui qu'elle éprouvait quand elle vous portait dans ses bras, ô mon Jésus, qu'elle vous contemplait endormi sur son sein, ou qu'elle vous voyait lui sourire, lui prodiguer vos douces caresses ? Oh ! chacune de ces caresses augmentait l'amour qu'elle vous portait et ajoutait une nouvelle grâce à celles dont vous l'aviez déjà comblée.
 Quel ravissement pour elle quand elle vous vit former vos premiers pas, en guidant elle-même votre marche incertaine, en voyant votre bouche adorable s'entr'ouvrir et sanctifier son nom, en voulant qu'il fût le premier qui vint se placer sur vos lèvres si longtemps muettes. Si une mère est heureuse en voyant son fils croître et se développer ; si elle est fière de sa force, de sa beauté ; si elle jouit des progrès de son intelligence, des louanges que l'on donne à ses vertus, à ses talents ; enfin si elle vit plus en son enfant qu'en elle-même, que n'éprouvait pas la meilleure des mères, en vous voyant croître en grâce, en sagesse et en âge devant Dieu et devant les hommes, en découvrant sans cesse en vous de nouvelles vertus, de nouveaux trésors de grâces et de sainteté ? Comme son cœur était doucement ému quand plus tard les peuples, ravis de votre divine éloquence, subjugués par les charmes de votre personne, par les bienfaits de votre charité, venaient s'attacher à vos pas, publier partout vos louanges et proclamer bien heureuse la femme dont le sein vous avait porté, dont les mamelles vous avaient allaité ! Que sa reconnaissance était profonde lorsque vous lui ouvriez votre cœur divin avec tout l'abandon d'un bon fils, lorsque vous lui laissiez pénétrer tous les secrets de votre amour, tous les mystères de votre charité et de votre miséricorde ! Son cœur, déjà si plein d'amour, s'embrasait encore à la chaleur du vôtre ; il s'identifiait avec vous, et devenait tout amour, tout miséricorde, zèle et charité, à l'exemple du vôtre.
 Privée des biens de la terre, Marie ne les ambitionnait pas ; Jésus était son trésor, et dans ce bien unique elle trouvait abondamment de quoi rassasier son cœur. Sa vie s'écoulait dans l'obscurité de son humble retraite. Privée des plaisirs et des joies du monde ; elle les méprisait et ne les regrettait point ; la présence de son Fils embellissait sa vie, elle trouvait auprès de lui les Joies et les félicités du ciel, et son âme n'aurait pu en comprendre d'autres. Ignorée, confondue avec les femmes du peuple, le monde n'avait pour l'humble Vierge de Nazareth ni louanges ni applaudissements : mais que lui importait d'être privée des flatteries humaines ? que lui faisait l'humiliation et l'obscurité de sa position ? n'étiez vous pas sa gloire, ô mon Dieu ? ne partagiez-vous pas sa vie pauvre et laborieuse ? et la plus humble des vierges aurait-elle pu désirer pour elle ce que son Dieu méprisait et dédaignait pour lui-même ?
Vous voulez, ô aimable Sauveur, être mon trésor, comme vous avez été celui de votre auguste Mère ; vous voulez être mon seul bonheur, et vous me faites comprendre qu'en vous seulement il trouvera une félicité réelle et durable. Vous le connaissez, Seigneur, ce cœur que vous avez formé, vous savez qu'il ne peut se contenter d'un bonheur chimérique ; inquiet et, avide, il court après le vrai bonheur, il rejette, il dédaigne tout ce qui n'en est que l'ombre. Mais où est-il le vrai bonheur ? Les uns le cherchent dans les plaisirs des sens, qui sont bien moins capables de remplir leurs désirs que propres à les irriter ; d'autres le feront consister dans la tranquillité de l'esprit, dont rien ici-bas ne peut jamais fixer les inquiétudes ; d'autres, dans un état de médiocrité que tout le monde vante et que tout le monde craint ; d'autres enfin, dans la connaissance de la vérité, qui échappe toujours à nos faibles lumières, si la foi ne nous prête son céleste flambeau, Mais vous me montrez votre cœur, ô Jésus, et toutes mes incertitudes disparaissent. Votre voix me dit que c'est là le centre de la véritable félicité, le lieu de mon repos, l'asile où je peux trouver une paix solide et un contentement parfait. Docile à votre voix, je viens, Jésus, pour fixer enfin mes irrésolutions ; je viens chercher en vous seul le bonheur que vous m'offrez et que vous seul pouvez donner ; je viens vous faire le tardif hommage d'un cœur que de coupables illusions ont trop souvent séduit et qui n'a trouvé hors de vous qu'ennui, déception et dégoût. Soyez, ô mon Dieu, touché de sa misère, ne repoussez pas ce don si peu digne de vous, mais que votre miséricorde le prenne en pitié et fasse descendre en lui l'onction de votre grâce, de cette grâce forte et puissante qui fortifie les faibles, guérit les malades, qui assure la conversion des pécheurs comme la persévérance des justes.
Ainsi soit-il.
Source : Livre "Trésor des associés du Sacré-Cœur de Jésus ou premier vendredi de chaque mois sanctifié par la méditation et la communion"



 Sainte Marguerite-Marie Alacoque
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Bienheureuse Maria Droste ou Marie du Divin Cœur de Jésus, sœur de la Charité du Bon Pasteur à Porto au Portugal († 1899)


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