Premier vendredi de mai

Considération pour le premier vendredi de mai
Le cœur de Jésus est le consolateur de toutes nos peines

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Créé pour l'immortalité et le bonheur, l'homme, s'il eût conservé son innocence primitive, ne devait connaître ni la douleur, ni la mort ; mais en devenant prévaricateur et coupable, en introduisant le péché dans le monde, il y a introduit aussi tous les maux qui en sont la suite. Filles du péché, la pauvreté, la maladie, les souffrances, la mort, sont venues planter leur tente à côté de l'homme pécheur ; elles sont devenues ses compagnes inséparables. Avant sa naissance, elles entourent déjà la mère qui le porte dans son sein ; elles l'attendent comme une proie qui leur est destinée, elles se groupent autour de son berceau, elles le suivent pas à pas dans le chemin de la vie et ne le quittent que lorsque la mort les éloigne toutes pour s'en emparer seule et le coucher dans le lit glacé de la tombe.
 Héritiers du péché d'un père coupable, nous le sommes aussi de ses malheurs ; aucun de nous, quel que soit le rang et la condition où la Providence l'a fait naître, n'échappe à la loi commune, qui nous condamne tous à la souffrance et à la mort. La route que nous suivons est hérissée d'épines ; elles croissent en abondance sur la terre de notre exil ; leurs pointes nous font tôt ou tard de douloureuses blessures. Interrogez tous les enfants d'Adam, cherchez jusqu'aux extrémités du monde, dans tous les lieux que le soleil éclaire, et voyez s'il existe un seul cœur qui ait échappé aux étreintes de la douleur, un seul être dont les yeux n'aient jamais été brûlés par l'amertume des larmes qu'ils ont versées, un seul foyer domestique où le chagrin ne soit venu s'asseoir, un seul homme enfin qui puisse dire que son horizon a toujours été sans nuages, les jours de sa vie toujours calmes, beaux, sans orage ; oh ! non, vous n'en trouverez pas ! La peine du péché se fait sentir partout ; nous devons tous, en traversant la vie, fléchir le genou, boire en passant au torrent amer qui arrose la vallée des larmes, manger à la sueur de notre front ce pain si dur de la tribulation, qui doit être notre nourriture ici-bas. Ainsi la souffrance est devenue une loi de notre nature ; heureux le chrétien qui sait l'interpréter !
L'insensé s'étonne de ses maux, il les attribue à la fatalité et au hasard. L'impie s'irrite, il se livre au désespoir, blasphème une Providence qu'il méconnaît et dont il ignore la sagesse et la miséricorde. L'indifférent se plaint et murmure. Le chrétien, humble et soumis, adore le Dieu qui le frappe ; il gémit, mais en gémissant il se résigne et reconnaît la nécessité de l'épreuve et de l'expiation.
Semblable aux autres hommes, le chrétien n'est pas insensible à la souffrance, il sent aussi la pointe de la douleur ; il diffère d'eux par la patience et la résignation ; il a pour se consoler l'espérance et la croix de son Dieu, il a les exemples de Jésus pour le soutenir et fortifier son courage, il a ses promesses ; mais, mieux encore, il a son Dieu lui-même, il a le cœur du Sauveur pour y verser ses peines, il a un ami fidèle pour le consoler et sa main pour essuyer toutes ses larmes.
 Oh ! qui sait consoler comme Jésus ? qui sait, comme lui, adoucir les peines, compatir à toutes les douleurs ? Non, le cœur de la plus tendre mère n'a pas autant de compassion pour les afflictions de son enfant que Jésus pour les nôtres. S'il ne nous délivre pas toujours de nos maux, ce n'est pas qu'il se plaise à voir couler nos larmes ; oh ! non, il n'est pas insensible à nos souffrances, mais il sait que les épreuves et les croix nous sont nécessaires pour expier nos fautes et mériter le ciel ; en nous les laissant, il agit comme une bonne mère qui, voyant son enfant malade, exige qu'il prenne la boisson amère contre laquelle son cœur se soulève, mais qui doit lui rendre la santé et les forces ; elle la goûte elle-même pour la lui rendre plus douce. Ainsi Jésus a voulu faire le premier l'épreuve de toutes nos douleurs ; il a bu jusqu'à la lie le calice que nous aurions dû épuiser seuls ; il a arrosé de son sang et de ses larmes la route que nous devons parcourir après lui, mais son amour a eu soin d'en ôter les épines les plus aiguës et d'y faire croître quelques fleurs.
Il semble que Jésus ne soit venu sur la terre que pour y faire l'office de médecin et de consolateur. Son cœur divin, abîme de miséricorde, de tendresse et de charité, s'est ouvert pour être l'asile, le refuge de tous les affligés, pour laisser couler sur notre terre des torrents de grâces et de consolations. Voyez-le pendant sa vie mortelle : enfant, il vit dans l'obscurité et l'obéissance, sous l'humble toit de ses parents ; il ne s'est pas encore manifesté au monde, et déjà la seule vue de sa personne adorable est un baume pour le cœur souffrant. Les habitants de Nazareth le savaient bien ; aussi, dans leurs afflictions et leurs peines, ils se disaient : Allons voir le Fils de Marie. Alors ils venaient frapper à la porte de la pauvre demeure de la Vierge et lui disaient avec simplicité : Montrez-nous votre Jésus. Marie se rendait à leurs vœux ; ils voyaient Jésus, ils contemplaient sa beauté, ses grâces, la douce expression de ses traits, ils entendaient sa voix si pleine de charmes, et s'en retournaient consolés. Ah ! c'est que le cœur de l'Enfant-Dieu avait, sans qu'ils le sussent, laissé tomber dans le leur une goutte de ces joies pures, de ces consolations dont il est le principe et la source.
Ouvrez l'Évangile, et voyez si Jésus ne s'est pas montré constamment le consolateur de tous les affligés. Voyez ces malheureux que la lèpre dévore : la société les repousse de son sein ; bannis des villes, rejetés de tous, ils n'osent approcher leurs semblables ; morts au monde, déshérités des joies de la vie, en proie à d'affreuses douleurs, ils n'ont plus de famille, plus d'amis. Oh ! si, ils en ont encore un, c'est Jésus, car aucune infirmité ne le rebute ; il souffre les lépreux à ses pieds, il supporte qu'ils l'approchent, il ne craint pas que leur attouchement le souille, il s'émeut à la vue de leur misère, s'arrête à leur voix, pose sa main sur leur chair corrompue et les délivre de leur horrible infirmité.
Ici ce sont des aveugles auxquels il rend là lumière ; là des sourds qu'il fait entendre, des muets dont il délie la langue, des possédés qu'il délivre du démon qui les tourmente, des paralytiques qu'il fait marcher, des infirmités de toutes sortes qu'il guérit.
 Un jour, on le voit se rendre avec empressement aux sollicitations d'un père affligé qui le supplie de venir guérir sa fille qui se meurt ; il le suit et ressuscite l'enfant que la mort avait déjà frappée. Une autre fois, il ne peut voir sans une profonde compassion les larmes d'une mère qui accompagne à sa dernière demeure le corps de son unique enfant ; il arrête le convoi, commande à la mort de rendre sa proie, et, prenant le jeune homme par la main, il le rend à l'amour de cette mère qui croyait avoir embrassé son fils pour la dernière fois.
Plus tard, il ne peut voir les pleurs de Marthe et de Marie, qui pleuraient un frère bien-aimé ; leur douleur se communique à son cœur, et, pour les consoler, il renverse les lois de la nature. Il se fait conduire au lieu de la sépulture de Lazare, et sa voix puissante rappelle la vie dans ce corps que dévorait déjà la corruption du tombeau. Ne semble-t-il pas que l'élément de ce cœur divin soit la miséricorde, que sa seule jouissance soit de répandre des bienfaits, d'ouvrir à tous les entrailles de sa tendresse et de sa charité ? Venez à moi, nous dit-il, vous tous qui êtes dans la peine, venez, et je vous consolerai, j'allégerai le fardeau qui vous accable et vous fait succomber.
 Oh ! n'en doutons pas, le cœur de Jésus est toujours le même ; il est encore aussi bon, aussi compatissant, aussi tendre qu'il le fut pendant sa vie ; il a aujourd'hui, comme alors, des consolations pour toutes les douleurs, du baume pour toutes les plaies du cœur, des remèdes pour toutes les blessures de l'âme. Il a voulu habiter parmi nous pour y continuer sa mission de consolateur et d'ami ; il nous attend et nous dit encore : Venez à moi, vous tous qui souffrez, et je vous soulagerai.
Allons donc, dans nos afflictions et nos peines, demander force et consolation à ce tout puissant médecin ; allons au pied de ses autels lui confier le secret de nos douleurs et ranimer notre courage. Sans doute nous le trouverons partout ; nous pouvons en tous lieux lui ouvrir notre cœur ; sa grâce peut en tout temps y verser l'onction qui console, la paix qui fortifie ; mais c'est surtout du fond du tabernacle, où Jésus réside, qu'il sort des fleuves de consolations, de grâces et de miséricordes ; son temple est le lieu où il aime à nous voir venir nous reposer des fatigues de la vie. C'est là que sa voix se fait entendre plus consolante et plus douce, où sa croix, que l'autel nous présente, parle plus fortement au cœur brisé d'espérance et de repos, où, s'asseyant à son ombre tutélaire, celui qui n'espérait plus espère encore, celui qui pliait sous le poids du désespoir et du découragement sent renaître ses forces et se relève plein d'espoir et de résignation.
 Oh ! que l'âme qui a longtemps souffert sait bien que c'est à Jésus qu'il faut aller pour être soulagée ! Voyez le pauvre : quand sa misère redouble, qu'il trouve plus lourd le fardeau de son indigence, il vient à Jésus. Il n'approche qu'en tremblant de la demeure des grands, des heureux de la terre ; leurs portes s'ouvrent difficilement pour lui ; d'ailleurs la vue du luxe, des jouissances dont ils sont rassasiés, lui rendrait plus pénibles les privations de sa misère, son dénuement plus affreux. Mais il s'achemine sans crainte vers la maison du Dieu des pauvres ; la vue de cette sainte demeure semble déjà rendre un peu de paix à ce cœur que la tristesse dévore : c'est la maison de son père. Ici il a un libre accès, ses haillons ne le font pas rougir, ils sont pour lui un titre de gloire. Là il pleure auprès d'un ami, il verse ses peines dans le cœur de celui qui n'eut pas ici-bas où reposer sa tête ; la voix de Jésus calme ses douleurs ; elle lui dit qu'aux pauvres soumis et résignés appartient le royaume des cieux ; elle diminue ses inquiétudes en lui promettant que la main libérale qui donne à l'oiseau des champs le grain qui le nourrit, la goutte d'eau qui le désaltère, le rayon de soleil qui le réjouit, ne se fermera jamais pour lui, et saura donner à l'enfant qui espère le pain dont il a besoin pour soutenir sa vie.
 Personne n'est à l'abri du malheur, et l'adversité vient souvent frapper celui qui n'avait connu, pendant de longues années, que les joies de la vie ; et c'est presque toujours dans un but de miséricorde que Dieu laisse ainsi éclater sa colère. L'impie s'irrite en voyant ses rêves de gloire détruits, ses espérances de fortune renversées ; il s'emporte, il blasphème la Providence ; mais un jour vient où, seul avec lui-même, lassé des vaines consolations du monde, abandonné de ses frivoles amis, il se souvient avec regret de l'innocence de ses jeunes années, du Dieu qu'il a renié aux jours de la prospérité. La grâce fait poindre à ses yeux couverts du bandeau de l'erreur les premières lueurs de la vérité ; lui aussi se lève et vient pleurer aux pieds du Père qu'il avait abandonné, et le cœur si compatissant du bon Maître a encore pour ce nouveau prodigue des paroles d'espérance et de consolation. Dans le silence et la solitude du saint temple, une voix retentit au fond de son cœur, et cette voix lui crie : Repentir, résignation, espérance ! Oh ! alors ses larmes coulent moins amères, la paix renaît dans son âme brisée, et il sort en bénissant la main qui l'a frappé.
Celui que la mort vient de priver d'un père, d'une mère, d'un époux, d'un enfant, d'un ami trop aimé peut-être, vient aussi bien souvent gémir, exhaler ses regrets aux pieds de l'Auteur de la vie, du Maître de la mort. Son âme triste et désolée est semblable au voyageur qui parcourt seul l'immensité du désert ; le monde n'est plus pour lui qu'une vaste solitude ; un vide affreux s'est fait dans son cœur, et il vient demander à Jésus de le remplir et de lui donner paix et consolation. Celui que l'affligé n'invoqua jamais en vain prête l'oreille à la voix de sa douleur ; il lui fait entendre qu'il a recueilli dans son sein l'être chéri qu'il pleure, qu'il regrette ; il lui dit qu'il l'a délivré pour toujours des misères, des épreuves de la vie ; il ajoute encore : Essuie tes larmes ; un jour, et ce jour viendra bientôt, je te rendrai l'objet de ta tendresse, je vous réunirai dans cette heureuse patrie où le bonheur est immuable, où l'amour est éternel.
 A celui qui n'a pas d'appui sur la terre, qui voit l'horizon de sa vie gros d'orages et chargé de nuages, Jésus dit encore : Pourquoi te troubles-tu ? L'avenir m'appartient, le Dieu qui veille aujourd'hui sur toi saura bien encore te protéger demain ; jette tes inquiétudes dans mon sein, appuie-toi sur mon cœur, repose-toi sur mon amour ; je veux être ton seul protecteur, ton père et ton appui.
 A l'infirme, qui souffre le long martyre d'une vie toute de douleurs, le Dieu du Calvaire présente la croix en lui disant : Endure tout avec amour pour celui qui a souffert pour toi, et bientôt ton âme, purifiée par le double feu de la souffrance et de l'amour, brisera ses liens et s'élancera vers moi pour recevoir l'immortelle couronne que je prépare à la patience et à la résignation.
Mais le Dieu qui console l'homme pendant sa vie, le console aussi au moment de la mort. Il visite le mourant sur son lit de douleur ; il lui donne son sang pour le fortifier dans ses derniers combats ; il veut être avec lui pour assurer sa dernière victoire ; il unit sa chair adorable à cette chair infirme qui va devenir la pâture des vers et la proie de la mort ; mais, en s'y unissant, il dépose en elle un germe d'immortalité et de vie, qui devient le gage de la glorieuse résurrection qu'il lui promet. Il presse contre son cœur cette âme qui tremble et qui s'effraie à la vue de l'éternité qui s'ouvre devant elle ; il l'encourage, il la rassure contre la frayeur de ce jugement terrible qu'elle ne peut éviter, et sa voix lui répète sans cesse : Je suis ton sauveur et ton père avant d'être ton juge ; l'amour t'a ouvert mon cœur, entre sans crainte dans cet asile sacré, il sera ton refuge maintenant et dans l'éternité.
 Oui, je le répète, le cœur de Jésus a des consolations pour toutes les douleurs. Dans nos peines, allons à lui, à lui seul ; quelles qu'elles soient, il les soulagera. N'oublions pas que la vie est une épreuve, que la croix est l'héritage des enfants du Seigneur. Nous voudrions le bonheur sur la terre, et il ne se trouve qu'au ciel. Ici il faut souffrir ; le murmure, l'impatience aigrissent les maux, la résignation est le baume qui les adoucit. Chargeons-nous courageusement de la croix que Jésus nous présente ; marchons à sa suite, il nous devance, il nous a frayé la route que nous devons parcourir après lui. Que dis-je ? il est là pour la parcourir avec nous ; son bras nous soutient, sa voix nous encourage. Heureux, nous dit-il, heureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consoles ! Appuyons-nous sur son cœur, ce soutien ne saurait nous manquer jamais ; laissons-nous guider par son amour, il est la voie, la vérité et la vie ; et, après avoir semé avec lui dans les larmes, nous moissonnerons éternellement avec lui dans la joie. Ainsi soit-il.

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PRÉPARATION À LA COMMUNION
Pour le premier vendredi de mai.
Lassé des fatigues de la vie, tourmenté par des douleurs toujours renaissantes, mon cœur, abattu par la tristesse, vient chercher près de vous, ô Jésus, la force qui lui manque et la résignation qu'il n'a pas. Tous mes jours sont marqués par la douleur, ô mon Dieu ; mes amis m'abandonnent, mes projets échouent, mes espérances s'évanouissent et mes rêves de félicité disparaissent. Oh ! le ciel de ma vie est bien noir, mon horizon bien triste, bien décoloré ! Mon âme, rassasiée de déceptions, abreuvée d'amertumes et d'angoisses, a besoin d'un instant de repos ; la croix pèse sur elle de tout son poids ; elle tombe épuisée, haletante, sur la route de la vie, comme vous, ô mon Jésus, sur le chemin du Calvaire ; elle a besoin qu'une main compatissante vienne la soutenir et prendre la moitié du fardeau qui l'accable. Ah ! je le sais, Seigneur, votre cœur, touché de ma misère, a pitié de mes maux, il veut les alléger, il veut les partager, il va changer mes gémissements et mes larmes en cantiques de réjouissance et d'actions de grâces. Vous voulez venir à moi, Dieu si bon du Calvaire, Dieu si doux, si compatissant de l'Eucharistie. C'est peu pour votre amour de me faire entendre ces consolantes paroles : Venez à moi, vous qui souffrez, et je vous soulagerai. Vous n'attendrez pas que j'aille à vous, vous viendrez à moi, vous descendrez dans ce cœur qui souffre, pour le consoler ; vous sonderez la profondeur de ses blessures, pour les guérir ; vous compterez ses soupirs et ses larmes, pour les récompenser ; vous appuierez ce cœur malade contre le vôtre, vous le rendrez fort de votre force, patient de votre patience ; vous l'embraserez de l'amour de la croix, et, uni à vous, perdu en vous, il ne sentira plus que le bonheur et la joie de souffrir pour vous et avec vous.
 L'excès de ma misère me fait désirer votre présence, ô Jésus ; mais le sentiment de mon indignité m'épouvante. Qui suis-je, hélas ! pour m'unir au Dieu de la croix, à cet homme de douleurs dont le cœur fut toujours avide d'humiliations et de souffrances, qui mourut pour laver, non ses iniquités, mais les nôtres ? Ah ! bien loin d'éprouver cette soif des souffrances, je tremble au seul nom de la croix ; ma lâcheté s'effraie des plus légères douleurs ; je hais les humiliations, l'abnégation, le renoncement, ces austères vertus qui furent les délices de votre cœur ; et pourtant, Seigneur, je suis coupable, souillée de mille fautes qui demandent un châtiment. J'espère, il est vrai, que le péché et la peine éternelle qui lui était due m'a été remise, mais votre justice exige une expiation au moins temporelle, et votre miséricorde veut bien accepter les peines de la vie supportées avec résignation comme un acompte de la dette immense dont je vous suis redevable. Je sais aussi que cet héritage de péchés et de maux que j'ai reçu de mes pères a été grossi par la somme de mes iniquités personnelles, que je l'augmente tous les jours, et que j'amasse sur ma tête des trésors de colère ; et je voudrais n'avoir rien à supporter, rien à souffrir, moi coupable pécheresse, lorsque je vois mon Dieu, l'innocence et la sainteté mêmes, rassasié, pour mon amour, d'opprobres et de tourments ! Ah ! Seigneur, je confesse à vos pieds ma faiblesse et mon ingratitude ; mais plus je suis faible et misérable, plus j'ai besoin de vous pour me fortifier et me guérir. J'irai donc à vous, ô mon Sauveur, car si votre corps adorable est l'aliment des parfaits et des forts, il est aussi celui des pauvres et des infirmes. Triste et désolée, j'irai avec confiance au Dieu qui a si souvent réjoui ma jeunesse, à ce Jésus si bon, qui m'a déjà donné tant de jours de bonheur, qui, dans le sacrement de son amour, m'a tant de fois accordé ces joies pures, ces félicités inconnues au monde et qui sont l'avant-goût des délices du ciel. J'irai non plus pour m'enivrer de ces chastes transports, mais pour apprendre à aimer et à souffrir. Votre sang, aimable Sauveur, fortifiera mon cœur ; c'est là le breuvage qui enivrait les martyrs, les rendait saintement intrépides et leur faisait mépriser les supplices et affronter la mort. Lorsque votre sang coulait dans leurs veines, ils ne craignaient plus rien : on voyait des vieillards chargés d'années et de vertus, des vierges faibles et délicates s'élancer avec joie sur les échafauds, les bûchers enflammés, braver la fureur des tyrans, chanter vos louanges et bénir votre nom au milieu des plus affreux tourments, au sein des flammes qui dévoraient leurs membres mutilés et palpitants. Votre sang, mon Jésus, n'a rien perdu de sa vertu divine ; il peut faire aujourd'hui ce qu'il faisait alors, il peut changer la lâcheté en courage, il peut faire trouver des délices dans la croix, des charmes dans les choses qui répugnent le plus à la mollesse de notre nature. O vin sacré, breuvage des élus, je vous désire comme le cerf altéré désire la source d'eau pure qui doit le rafraîchir et lui donner de nouvelles forces ; laissez-moi, mon Dieu, approcher mes lèvres desséchées de l'ouverture de votre côté, laissez-moi boire à longs traits cette liqueur mystérieuse qui doit me rendre forte et me faire trouver des plaisirs dans la croix, de la joie dans les larmes.
 Et vous, Marie, reine des martyrs, dont la vie si pure fut cependant si éprouvée ; compagne inséparable du Sauveur, vous dont l'amour courageux et fidèle vous donna la force de l'accompagner jusqu'au Calcaire et vous fit rester debout au pied de sa croix ; miroir de toutes les douleurs de votre Fils ; écho divin, qui ressentîtes si vivement les angoisses, les déchirements de son cœur, précédez-le dans le mien, venez le préparer à recevoir la visite de son Sauveur et de son Dieu ; ornez ce pauvre cœur des vertus qui lui manquent ; obtenez-lui une patience invincible, une résignation parfaite, une entière soumission à la volonté divine, un abandon total entre les mains du Seigneur, afin qu'il retrouve en moi quelques uns des traits qui vous ont rendue si belle et si agréable à ses yeux.
Ainsi soit-il.

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ACTION DE GRÂCES.
Mon Âme glorifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Jésus mon Sauveur.
C'est bien en cet instant, ô mon Dieu, que je puis emprunter les sublimes paroles du cantique de la plus pure et de la plus sainte des vierges, pour vous exprimer les sentiments de ma reconnaissance. Comment vous bénir et vous remercier dignement, mon Dieu ? comment m'abaisser assez en votre présence ? où trouver des expressions assez vives, assez énergiques, pour vous exprimer la profondeur de mes adorations, l'étendue de ma gratitude, la sincérité de mon amour ?
O excès de bonté ! prodige de miséricorde ! Jésus, mon Sauveur et mon Dieu, est à moi ; son cœur est uni à mon cœur, il a pitié de sa misère, il le console, il l'encourage, il dissipe sa tristesse, adoucit ses douleurs, et lui rend à la fois le calme, la joie et la vie.
Quand, après de longs orages, après bien des jours nébuleux, le soleil reparaît et perce les nuages qui le voilent, sa présence réjouit la terre, tout reprend la vie, tout semble renaître sous son œil de feu ; la nature essuie ses pleurs, les fleurs brillent d'un plus vif éclat, et les habitants de l'air saluent de leurs chants joyeux le retour de l'astre qui échauffe et féconde l'univers. Ainsi, privée de vous, ô mon Jésus, mon âme n'est plus qu'une terre aride et desséchée, qu'un affreux désert où tout est décoloré. Les jours que vous n'éclairez pas de votre présence sont des jours sans soleil, de longues nuits où mon cœur ne sent la vie que par le sentiment de la souffrance. Mais lorsque vous revenez, mon Sauveur bien-aimé, je crois renaître à une nouvelle vie, la joie chasse la tristesse, je ne souffre plus, j'oublie tout près de vous, je perds le souvenir des maux qui pèsent sur moi pour me livrer tout entière au bonheur de posséder celui qui vient les adoucir.
 Avec vous, Jésus, les croix deviennent moins lourdes, la pauvreté a des charmes, les larmes ont leurs délices... N'êtes-vous pas le Dieu qui béatifie toutes ces choses que notre nature repousse, et votre grâce ne sait-elle pas, quand elle le veut, les rendre aimables et faciles ? N'êtes-vous pas un trésor sans prix pour le cœur qui vous possède ? N'êtes-vous pas la source des seules joies pures et véritables ? Est-il un plaisir, un bonheur qui puisse égaler celui de souffrir avec vous et pour vous ?
 Que votre voix est consolante, Sauveur adoré ! comme elle pénètre le cœur que vous instruisez en l'étreignant contre le vôtre ! Je l'entends, cette voix si pleine de tendresse et de suavité ; elle me dit que le monde est une figure qui passe, un vaste théâtre où les acteurs se succèdent sans cesse. Les uns paraissent sur la scène de la vie, brillants d'une gloire dont la vaine fumée les enivre, entourés du séduisant prestige des pompes et des grandeurs mondaines ; ils se couronnent de fleurs et épuisent à longs traits la coupe funeste de la volupté, mais leur illusion est courte, et la mort vient bientôt dissiper leurs rêves de bonheur et leurs espérances mensongères. Les autres, plus sages, traversent la vie et s'acheminent vers l'éternité, éclairés par la lumière infaillible de la foi, dont le flambeau divin les dirige et les guide. Inconnus, pauvres, méprisés, le monde les ignore, me dites-vous, mais mon œil est ouvert sur eux ; ils pleurent, ils souffrent, mais mon cœur les console ; rien n'attire sur eux les regards du monde, mais leur gloire sera éternelle ; plus ils s'abaissent, plus je me plairai à les élever. Comme l'humble violette, ils se cachent avec soin sous le buisson d'épines, qui est ma croix ; mais le parfum de leurs vertus monte au ciel comme la fumée de l'encens, et ma bonté abrège pour eux le temps de l'épreuve, afin de hâter le moment de la récompense.
 Qu'importe donc, ô mon Dieu, que ma vie soit une vie de combats, d'épreuves et de sacrifices, que mes jours s'écoulent dans la douleur pt dans les larmes ? Bien loin de m'en affliger, je dois bénir la main qui me frappe, et m'écrier dans un saint transport : Oh ! que ma part est belle, que mon héritage est d'un grand prix, puisque cet héritage se compose de la croix de Jésus, de sa pauvreté, de ses humiliations, de ses souffrances ! C'est là la clef qui doit m'ouvrir le ciel, ce sont les arrhes qui m'assurent le royaume éternel.
O Jésus, amour de mon âme, communiquez à mon cœur les sentiments du vôtre ; donnez-moi l'amour de la croix, une patience, une résignation plus grande que les adversités que vous m'enverrez, une entière soumission à votre adorable volonté, un abandon total à votre providence. Ne per mettez pas que le murmure effleure jamais mes lèvres, encore moins qu'il s'insinue dans mon cœur ; que ce cœur vous bénisse plus encore des afflictions et des peines que des biens de la vie ; qu'au milieu des épreuves les plus pénibles, il ne puisse que répéter le cri de votre cœur agonisant : Que votre volonté s'accomplisse, ô mon Dieu , et non la mienne ! 
Et vous, ô Marie, consolatrice de toutes les douleurs, refuge de tous les affligés, soyez toujours mon appui, mon espérance et mon secours au jour de la tribulation ; que votre main puissante s'étende sur moi et sur ceux qui me sont chers ; que votre regard maternel nous fortifie, nous console, et qu'aidés de votre protection, nous puissions supporter avec une inaltérable résignation la longue épreuve de la vie et vous bénir un jour dans les joies infinies et sans fin de l'éternité !
Ainsi soit-il.

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VISITE AU SACRÉ CŒUR DE JÉSUS
Considéré comme consolateur.
Qu'il est doux pour le cœur qui souffre de venir se reposer un instant à l'ombre de votre croix, ô mon Jésus ! Pour l'âme affligée, éloignée du bruit et du tumulte du monde, qu'il y a de paix et de tranquillité au pied de vos autels ! Ah ! je le sens, Seigneur, les consolations humaines sont impuissantes pour guérir mes douleurs ; il est de ces blessures de l'âme auxquelles on ne peut toucher sans les aigrir et les rendre plus douloureuses ; votre main seule, ami divin, est assez légère pour les adoucir et y répandre le baume qui calme en fortifiant. C'est donc à vous, à vous seulement que je veux confier des peines que vous connaissez déjà. C'est dans votre cœur que je viens répandre le mien ; à lui je demande force, courage et résignation.
Vous le savez, mon Dieu, depuis longtemps mes jours s'écoulent dans la tristesse et dans les larmes. Le présent m'accable, l'avenir m'épouvante, les peines succèdent aux peines ; celles que je prévois me déchirent plus encore que celles qui pèsent déjà sur moi. A mes chagrins personnels se joignent ceux des êtres qui me sont chers ; leurs maux sont les miens, leurs souffrances augmentent mes souffrances ; il semble que mon cœur se dilate, s'agrandit chaque jour davantage pour renfermer en lui les douleurs de tous ceux qui me sont unis par les liens du sang ou de l'amitié. Vous le voyez, Seigneur, je souffre avec eux et pour eux ; les larmes que je répands coulent sur leurs malheurs ; je les plains, je les aime, et pourtant, impuissante à les secourir, je ne puis leur offrir que de stériles consolations et des vœux inutiles. Mais ce que je ne puis vous le pouvez, Seigneur ; votre cœur si compatissant et si tendre se laissera fléchir par l'ardeur de mon humble prière, vous serez touché de mes larmes, vous jetterez sur moi, sur ceux pour lesquels je vous implore, un regard de miséricorde et d'amour, vous viendrez à leur aide, vous allégerez leurs peines, vous les consolerez, et s'il vous plaît de prolonger encore le temps de leurs épreuves, vous leur donnerez la patience et la résignation, qui changent les peines de la vie en mérites pour l'éternité. 
Mais déjà, Seigneur, votre œil s'est abaissé sur moi ; près de vous je retrouve la paix, mon cœur se sent plus à l'aise ; il se repose à vos pieds comme auprès d'un père, d'un médecin, d'un ami. Votre grâce descend comme une rosée bienfaisante et salutaire ; elle me fait comprendre que ces mille petites peines de la vie, ces contrariétés sans cesse renaissantes, ces déceptions de tous les jours, de tous les instants, dans les vues de votre Providence, sont autant de grâces qui doivent m'aider à expier mes fautes, à satisfaire à votre justice, à me détacher du monde et de la vie, et qu'elles doivent servir à me faire soupirer après cette heureuse patrie où toutes les larmes seront essuyées, où la paix et la joie seront éternelles.
Comme autrefois à vos apôtres, vous me dites qu'à chaque jour suffit sa peine ; que je ne dois pas jeter un regard curieux sur cet avenir qui ne m'appartient pas, qui n'existera peut-être jamais pour moi. Je sens, Seigneur, que toutes ces inquiétudes, ces préoccupations de la vie sont injurieuses à votre amour, qu'elles m'éloignent de vous en m'occupant trop des choses de la terre, et que je dois, pour avoir la paix, m'abandonner entièrement à votre providence, me reposer de tout sur vous avec une parfaite sécurité, et confier à votre divin cœur le soin de tout ce qui me concerne pour le temps et pour l'éternité.
Pardon, ô cœur de mon bon Maître, pardon de mes craintes, de mes injustes défiances ; je les désavoue, je les abjure pour toujours, je m'abandonne sans réserve aux soins de votre providence ; je veux tout attendre de votre amour, n'avoir plus qu'un soin, celui de vous être agréable, qu'une seule crainte, celle de vous déplaire. Je m'appuierai sur vous tant que durera mon pèlerinage ; la main qui comptera les jours que j'ai encore à vivre est la main qui a su si souvent embellir ceux que j'ai déjà vécu ; le Dieu d'aujourd'hui sera le Dieu de demain, et celui qui pour le passé a pourvu à tous mes besoins avec une sollicitude toute paternelle, y pourvoira encore à l'avenir.
Je ne suis que faiblesse, ô mon Dieu ; je ne puis rien sans votre grâce ; avec elle je peux tout, avec vous je ne crains plus rien ; donnez-la-moi donc cette grâce qui me rendra forte contre la douleur. Faites que, semblable au rocher que les flots de la mer battent sans l'ébranler, je supporte avec une âme tranquille toutes les adversités et les peines de la vie ; que les eaux amères de la tribulation battent mon cœur sans le submerger ; que la violence de la tempête n'ébranle jamais ma foi ; qu'appuyée sur votre croix, sur mon espérance en vous, j'atteigne heureusement l'heure qui met un terme à toutes les peines, et que je voie enfin commencer les joies sans fin de l'éternité !
Ainsi soit-il.
Source : Livre "Trésor des associés du Sacré-Cœur de Jésus ou premier vendredi de chaque mois sanctifié par la méditation et la communion"




 Sainte Marguerite-Marie Alacoque
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 Sainte Marguerite-Marie Alacoque - Sainte Marguerite-Marie Alacoque

Verosvres : Maison natale de Marguerite-Marie Alacoque
Verosvres
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Charolles
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Bienheureuse Maria Droste ou Marie du Divin Cœur de Jésus, sœur de la Charité du Bon Pasteur à Porto au Portugal († 1899)


ou Marie du Divin Cœur de Jésus

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