Premier vendredi de janvier

Considération pour le premier vendredi de janvier

Le cœur de Jésus est venu nous offrir le vrai bonheur



Depuis quelques jours la grande voix de l'Église appelle tous ses enfants autour du berceau d'un nouveau-né.
Ce n'est point dans le palais des rois ni des grands de la terre qu'elle les convie ; celui devant lequel elle fléchit le genou et leur ordonne de se prosterner, n'est pas couché sur la pourpre et la soie ; les pompes et les grandeurs humaines ne l'environnent point ; son palais est une étable, son lit une crèche, ses courtisans de pauvres bergers.
Lui-même est faible, petit, et assujetti à toutes les misères, à toutes les faiblesses de l'enfance ; et cependant l'Église dit, en le montrant à ses enfants : Adorez, aimez et imitez.
Ah ! c'est que ce petit enfant qui pleure, qui tremble de froid, sur la paille humide de sa crèche, est la sagesse éternelle, le verbe du Père, la splendeur de sa gloire !
Il paraît être sans force, et ses mains puissantes peuvent à leur gré renverser et briser le sceptre et le trône des rois !
Il est sans voix, et sa parole créatrice fit autrefois sortir l'univers du néant !
C'est un enfant de quelques jours ; il est sujet à la mort, et sa naissance est éternelle ; aucun jour ne l'a vu naître, aucun ne le verra finir ; il a l'éternité pour durée, l'immensité pour domaine, l'immutabilité pour apanage.
 A l'entrée de ce petit enfant dans la vie, les anges ont salué notre terre par des cantiques de joie ; ils lui ont promis la paix et le bonheur.
Ah ! ils savent que sous cette frêle enveloppe, sous cette poitrine d'enfant, bat le cœur d'un Sauveur, d'un Dieu, qui n'est venu au monde que pour aimer, pardonner et bénir.
Déjà, ce doux nom de Sauveur, Jésus l'a acheté par l'effusion de son sang, et les prémices de ce sang adorable, versées sous le couteau de la circoncision, ont été offertes à Dieu et reçues par lui comme les arrhes de notre rédemption.
Pressons-nous donc autour de cet humble berceau ; Jésus nous appelle tous : grands et petits, riches ou pauvres, justes ou pécheurs, il ne fait acception de personne ; son cœur est ouvert à tous.
Ne craignons pas, la crèche est un trône de miséricorde et d'amour ; le Dieu que nous allons y adorer n'est pas un Dieu terrible ; son bras ne lance pas la foudre ; c'est un enfant, et un enfant ne sait ni punir, ni se venger ; il ne sait qu'aimer, il ne demande que des caresses.
Ah ! n'hésitons pas davantage, offrons nos cœurs à l'aimable enfant de Bethléem, donnons-le-lui entièrement et sans retour ; en échange, il nous apporte la paix et le bonheur.

Créé à l'image de Dieu, destiné à jouir d'une éternelle félicité, l'homme, déchu de sa grandeur primitive, n'a conservé que le souvenir de son bonheur perdu.
Enfant d'un père coupable, héritier de sa faute et de ses malheurs, chacun de nous retrouve au fond de son âme ce besoin de félicité, ce désir de bonheur qui nous suit du berceau à la tombe ; ce besoin si incessant, si vif, si ardent, devient une nouvelle douleur ajoutée à toutes celles dont la vie est semée ; il est souvent le principe de nos égarements et de nos chutes.
Tous les hommes veulent être heureux, mais presque tous s'égarent à la poursuite du bonheur.
Les uns le demandent aux richesses, aux honneurs ; les autres espèrent le trouver dans les plaisirs et les satisfactions des sens ; ceux-là dans les recherches de la science, dans la gloire qu'elle procure, dans les jouissances intellectuelles qui l'accompagnent.
Mais, hélas ! ni les honneurs, ni les richesses, ni la science ne peuvent remplir le vide de notre âme ; rien de tout ce qui a été créé ne peut la satisfaire, parce que rien de tout cela n'est à sa hauteur, parce que tout est fragile, périssable, et qu'il lui faut un aliment immortel comme elle.
Aussi, quand il serait possible d'assumer sur la tête d'un seul homme toutes les jouissances que la terre peut offrir, de lui donner tous les trésors que le monde renferme, de lui conquérir les applaudissements de l'univers tout entier, étourdi un instant, il se croirait heureux ; mais bientôt son âme, remplie de satiété et d'ennui, lui crierait encore : Donne-moi un autre bonheur ; et, rassasié de nouvelles délices, saturé de plaisirs plus grands, comblé d'une gloire plus éclatante, il dirait encore avec Salomon : Vanité des vanités, et tout n'est que vanité !
 Jésus connaît ce besoin de notre cœur, et le sien, toujours compatissant pour nos misères, vient nous montrer la route qui conduit à ce bonheur, à la poursuite duquel nous nous épuisons ; il vient nous offrir son cœur, comme le seul objet qui puisse remplir l'immensité du nôtre, et réformer, par ses exemples plus que par ses leçons, les égarements de notre esprit et de notre raison.
Il ne veut pas que nous bornions nos espérances à la terre, il veut que nous les élevions plus haut.
A l'ambitieux, il montre des trésors, des honneurs à acquérir, mais des trésors dont la mort ne saurait le dépouiller ; il lui fait envisager la gloire de ce royaume éternel, où la vertu et le mérite trouvent seuls une place.
Au voluptueux, il promet d'éternels plaisirs, mais des plaisirs purs, délicieux, sans aucun mélange des peines qui accompagnent les plaisirs de la terre.
Enfin, à ceux qui pleurent, qui souffrent ici-bas, et qui sont encore plus affamés que les autres de ce bonheur qu'ils n'ont jamais connu, le cœur de Jésus offre les consolations de son amour, et sa voix douce et persuasive sait leur faire comprendre que l'amour adoucit tout, et qu'avec lui, il y a plus de bonheur dans les larmes, le renoncement et la croix, que dans tous les plaisirs et les satisfactions terrestres.
Oh ! oui, celui qui a dit : Heureux les pauvres, heureux ceux qui souffrent, qui sont petits et humiliés, a véritablement attaché la béatitude aux souffrances, à la pauvreté, aux humiliations supportées pour son amour avec patience et résignation.
 Notre cœur vous aime, il a besoin d'amour autant que de bonheur ; il semble que ce soit là son élément, sa vie.
Nous voulons aimer et être aimés ; tous nous sentons le besoin d'avoir un ami sur le bras duquel nous puissions nous appuyer pendant le pèlerinage de la vie, un cœur où notre cœur puisse se reposer. Mais ici encore que de déceptions ! que d'amertumes ! que d'inconstances, de variations dans les amitiés humaines !...
Quel est l'homme assez heureux pour trouver un ami véritable, sur qui il puisse toujours compter, dont la tendresse ne lui manque jamais ? Oh ! que de tels amis sont rares ! L'homme à qui la fortune sourit en trouve un grand nombre disposés à partager ses joies et ses plaisirs ; mais le pauvre, celui qui souffre, n'en trouve point qui veuille rompre avec lui le pain de la douleur, surtout si ses peines sont longues.
Ah ! ne cherchons pas notre consolation près des créatures ; celui que nous nommons notre ami nous écoutera d'abord avec intérêt, il nous plaindra ; mais bientôt sa compassion fera place à l'ennui, nos plaintes et le récit de nos maux l'importuneront, et peu à peu il s'éloignera de nous.
 Le Dieu qui nous a créés à son image, qui a rendu nos âmes capables de connaître et d'aimer, a pourvu à ce besoin d'amour.
Il veut que notre cœur vive de ce sentiment sublime, mais qu'il ennoblisse ses affections en les élevant jusqu'à lui.
Non seulement il nous fait un précepte de son amour, mais il a voulu nous en faciliter l'accomplissement en se faisant homme comme nous, en prenant un cœur comme le nôtre, susceptible d'aimer et capable de nous rendre amour pour amour.

Il connaissait notre faiblesse, ce Dieu plein de bonté, de miséricorde et d'amour ; il savait qu'il était difficile pour nous de nous attacher à un Dieu que nous ne connaissions que par la foi, que ses bienfaits mêmes ne suffisaient pas encore pour gagner des cœurs qui ne s'attachent ordinairement qu'à ce qu'ils voient, à ce qui tombe sous les sens.
Aussi il a paru parmi nous, plein de grâce et de vérité ; il est venu habiter notre terre, se faire le compagnon de notre exil et de nos peines ; nous l'avons vu faible et petit enfant ; nous l'avons vu encore pauvre, souffrant, connaissant par expérience toutes nos douleurs, toutes nos infirmités ; mais nous l'avons vu toujours plein de bonté et de compassion pour nous.
Il nous a découvert toutes les richesses, toutes les amabilités, toute la tendresse de son cœur, et dans ce cœur sont renfermées toutes les perfections divines et humaines : sainteté, puissance, science, miséricorde, charité !
Le cœur de Jésus est la source de tous les biens, il nous les donne en se donnant lui-même.
En remontant vers son Père, Jésus a trouvé dans son amour pour nous le secret de ne pas nous quitter, d'habiter la terre jusqu'à ce qu'elle ait cessé d'être la demeure de l'homme qu'il aime ; il nous a laissé son cœur dans le sacrement adorable de nos autels, non pas comme une froide relique, non comme un cœur inanimé et sans vie ; mais c'est un cœur de père, de frère, de sauveur et d'ami ; ce même cœur, principe de toutes les actions de sa vie mortelle, toujours aussi bon, aussi tendre, aussi aimant, aussi miséricordieux, aussi brûlant de ce feu divin dont il est le foyer et la source, et qu'il est venu allumer sur la terre ; ce cœur qui fut si sensible aux maux des affligés, et qui trouve encore maintenant une consolation pour toutes nos peines, une espérance à placer à côté de chacune de nos douleurs. Oui, de tous les amis, Jésus est le plus sincère, le seul constant. Ami de tous les temps, de tous les jours, de tous les instants , il est, au moment de l'épreuve, plus tendre, plus empressé, plus aimant qu'aux
 Séjours de la prospérité. Ami généreux, désintéressé, il nous aime pour nous, pour notre bonheur, et non pour le sien, qui ne peut être augmenté ni diminué par notre amour ou notre haine.
Ami fidèle, notre inconstance, notre ingratitude ne parviennent pas à le refroidir et à l'éloigner de nous ; il nous aime encore, lors même que nous avons cessé de l'aimer, et son cœur perd le souvenir des injures, pour ne garder que celui de l'amour que nous lui témoignons.
Ah ! répondons à l'amour du cœur de notre bon Maître ; trop longtemps nous l'avons affligé par notre froideur et notre indifférence.
Que le commencement de cette année soit l'époque du renouvellement de notre ferveur, de l'entière conversion de notre cœur.
Allons souvent près du berceau de Jésus enfant, lui demander la grâce de son amour, le presser, le solliciter d'embraser notre âme de ce feu sacré qu'il a allumé sur la terre, de nous donner cet amour fort, généreux, sincère, qui ne consiste pas dans des émotions délicieuses, dans la tendresse des sentiments, mais dans le dévouement de la volonté. Supplions Marie de nous obtenir cet amour véritable qui a été l'âme de son âme, qu'elle a senti s'accroître en elle à tous les instants de sa vie ; cet amour qui adoucit toutes les épreuves, qui facilite tous les sacrifices, qui rend légers les plus pesants fardeaux, qui produit la paix de l'âme, le calma de la conscience, et qui, après avoir fait le bonheur du temps, assure encore le bonheur de l'éternité. 

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PRÉPARATION A LA COMMUNION
Pour le premier vendredi de janvier.
En approchant de votre autel sacré, à la vue de ce tabernacle auguste où l'amour vous retient captif, la foi m'éclaire, ô mon Dieu ; elle soulève le voile mystérieux dont la charité enveloppe votre grandeur, et, sous les faibles espèces qui vous dérobent à mes yeux, je reconnais la majesté, la sainteté, l'immensité de mon Dieu.
Oui, ma raison se tait, la foi me prête son flambeau, et sa divine clarté me découvre mon Dieu ; sa voix me dit que celui que je vais recevoir est le même Dieu dont la parole puissante fit sortir l'univers du néant et jaillir la lumière du sein des ténèbres, le Dieu qui creusa l'abîme des mers, étendit sur nos têtes le pavillon des cieux, alluma le flambeau du soleil et sema la voûte céleste de ces milliers de globes lumineux dont la beauté nous ravit et nous étonne.

La foi me dit encore que c'est un Dieu homme que je vais recevoir ; que sa bonté, sa miséricorde égalent sa puissance et sa grandeur ; que le Dieu de l'Eucharistie est un Dieu d'amour ; que le Jésus de nos tabernacles est le même qui passa sur la terre en y répandant des bienfaits, en essuyant toutes les larmes, en soulageant toutes les douleurs, et qu'il ne vient à moi que pour guérir mon âme, la fortifier, la sanctifier et la sauver.
Oh ! avec quelle joie je te salue, asile aimable, sanctuaire d'amour ! que tu es bien pour moi une nouvelle Bethléem, une maison de pain, et que celui dont je me nourris est saint et délicieux, puisque c'est le pain de vie, le pain vivant descendu du ciel pour soutenir et encourager les faibles voyageurs de la terre !
Mais, si la foi m'éclaire sur votre grandeur, ô mon Dieu, elle me montre aussi mon néant et ma bassesse. Qui suis-je pour m'approcher du Dieu trois fois saint, pour oser prendre place à cette table divine que les anges mêmes entourent, en adoration devant cette chair sacrée dont l'amour d'un Dieu nourrit l'homme, la plus faible, la plus intime de ses créatures ? Comment donc oser m'asseoir à ce banquet auguste, moi, si pauvre, si dénué de vertus ? 
Ah ! Seigneur, le souvenir de mes fautes me trouble et m'épouvante ! Combien d'infidélités, d'ingratitudes viennent en cet instant se présenter à ma mémoire ! Comblé de vos bienfaits, j'abuse de tous vos dons, je les tourne contre vous et m'en sers pour vous offenser. Ma vie entière ne fut qu'un tissu d'infidélités ; et en jetant un regard en arrière, en reportant mes yeux sur l'année qui vient de s'écouler, je n'y vois que des fautes et bien peu de vertus. Chacun des jours dont elle fut composée fut marqué par un nouveau bienfait de votre part, par une nouvelle offense de la mienne... A ce souvenir, la douleur s'empare de mon âme, et je serais tentée de vous dire avec le chef de vos apôtres :
Retirez-vous de moi, Seigneur, parce que je suis une pécheresse. Mais je sais que vous êtes mon salut et ma vie ; je sais que votre cœur est un abîme de miséricorde, et que le cri du repentir ne le trouve jamais insensible. Aussi je viens à vous contristée et repentante ; la vue de votre humble berceau redouble ma confiance et me remplit d'amour ; je viens au Dieu enfant qui pardonne et qui aime. J'entends votre voix, ô Jésus ; elle m'appelle, elle m'invite à déposer mes craintes, à m'approcher de vous, à placer mon cœur contre votre cœur.
Ah ! venez, aimable et bien-aimé petit enfant ; que votre sang purifie mon âme avant de la nourrir ; que votre cœur laisse tomber sur le mien une étincelle du feu qui le consume ; que ce feu détruise en moi tout ce qui vous déplaît, tout ce qui s'oppose au règne parfait de votre amour.
Et vous, ô Marie, Vierge si pure et si chère à Jésus ; vous qui, durant tant de temps, sentîtes le cœur adorable du Dieu sauveur vivre si près de votre cœur ; vous qui avez puisé la charité à sa source même ; vous qui tant de fois avez porte entre vos bras et pressé sur votre sein votre Dieu devenu votre fils ; qui si souvent avez contemplé sa beauté ravissante et ses charmes divins ; qui avez connu toutes les richesses, toutes les perfections de ce cœur adorable que je vais recevoir, oh ! ayez pitié de ma misère, jetez sur moi un regard de bonté. Vous êtes ma mère, je suis votre enfant ; que votre richesse supplée à mon indigence ; que vos vertus couvrent la multitude de mes iniquités. Votre cœur fut pour Jésus un séjour agréable, un sanctuaire où il prit ses délices ; offrez-lui donc pour moi, si indigne de le recevoir, si peu disposée à l'honneur qu'il me fait, vos préparations, votre amour, votre pureté sans tache ; couvrez-moi de votre égide, et que votre main me conduise à cette table sacrée que l'amour de votre Fils nous a préparée, et où il appelle la plus pauvre et la plus indigne de ses créatures.

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 ACTION DE GRÂCES.
O prodige d'anéantissement et d'amour ! mystère incompréhensible de miséricorde et de charité ! mon esprit se perd dans vos infinies profondeurs, ma raison se tait, et mon cœur reste muet de ravissement et de joie. Vous êtes à moi, mon Dieu ; je vous possède, je vous aime, je vous adore dans le fond le plus intime de mon âme, et je reste sans sentiment, sans voix pour vous exprimer ma reconnaissance et mon amour.
 L'immensité des cieux ne peut vous contenir, et vous êtes en moi ! L'éternité est votre durée, et vous vous unissez à un être d'un jour ! La sainteté est votre essence, et vous vous donnez à une créature souillée par le péché ! Les anges vous adorent en tremblant, et vous venez chercher au fond de mon cœur les adorations d'une âme qui ne vous connaît qu'imparfaitement, qui ne peut vous aimer que bien faiblement ! Ah ! pour vous adorer, je voudrais avoir les anéantissements des chérubins ; pour vous aimer, il me faudrait l'ardeur des séraphins ; et je n'ai pour vous bénir que des louanges imparfaites ; et quand, pour vous louer, je voudrais parler le langage du ciel, je ne trouve en moi que les expressions de la terre et les soupirs de l'exil. 0 vous, heureux habitants de la cité céleste, vous qui voyez sans voile celui que je n'aperçois qu'à travers les ombres de la foi, louez-le, aimez-le, bénissez-le, adorez-le pour moi ; car si vous le possédez dans les splendeurs de sa gloire, je le possède dans le sacrement de son amour ; s'il fait votre bonheur dans le ciel, il est ma force et ma joie dans les douleurs du pèlerinage.
 Jésus est à moi, je possède le Verbe fait chair, ce petit enfant qui nous est né, ce Fils qui nous a été donné pour être notre guide, notre sauveur, notre modèle et notre vie ! Mon cœur est son tabernacle, je le sens vivre en moi, je vis de sa vie ; son cœur bat contre mon cœur, son esprit m'éclaire, son amour m'embrase, sa puissance me console et me fortifie. Comment, ô mon Jésus, reconnaître cet excès d'amour ? comment vous en remercier ? comment surtout vous aimer assez pour répondre à la grandeur, à l'immensité de cet amour qui vous abaisse jusqu'à ma bassesse, jusqu'à mon néant ? Oh ! je veux que toutes mes aspirations, tous les battements de mon cœur, tous les actes de ma vie soient autant d'actes d'adoration, de remerciement et d'amour, autant de voix qui vous louent et vous bénissent sans cesse.
 Oui, soyez béni, Seigneur, non seulement pour ce bienfait, mais pour tous ceux dont vous m'avez comblée pendant ma vie entière, et surtout pendant le cours de l'année qui vient de s'écouler. Soyez béni pour m'avoir permis de m'asseoir si souvent à votre table sainte. Soyez béni pour tous les bons exemples que j'ai reçus, pour les bonnes inspirations, les mouvements secrets de votre grâce qui ont remué mon cœur, soit dans la prière, soit dans l'audition de la parole sainte, soit dans la lecture et la fréquentation des sacrements. Soyez encore béni, ô mon Dieu, pour les peines et les épreuves auxquelles votre providence m'a soumise. Soyez béni pour les larmes que j'ai versées, pour les amertumes et les douleurs qui ont troublé le repos de ma vie ; car la croix est une grâce aussi, elle est une faveur de prédilection et de choix ; c'est la part de vos amis, l'héritage de vos enfants, une marque d'amour que vous donnez aux bien-aimés de votre cœur.
Que ne m'est-il donné, ô aimable Sauveur, de pouvoir vous offrir un don qui égale la grandeur de celui que vous me faites ! Que n'ai-je à ma disposition les trésors de la terre pour les mettre à vos pieds, les cœurs de tous les hommes pour vous en faire hommage ! Hélas ! je n'ai rien, je ne suis rien, je ne puis rien ; je n'ai qu'un cœur bien pauvre, bien petit, bien misérable, rempli de défauts, d'imperfections, de vices, mais rempli aussi d'un vif désir de vous aimer, d'une volonté sincère d'être à vous tout entier et pour toujours. Je vous l'offre, Seigneur, tel qu'il est, avec toute sa faiblesse et son indigence ; ne le refusez pas, guérissez les plaies que le péché lui a faites, cicatrisez ses blessures, fixez son inconstance et sa légèreté, et enrichissez-le des vertus qui peuvent en faire une demeure moins indigne de vous.
Si votre cœur, mon Jésus, est un abîme de miséricorde et d'amour, il est aussi le trésor de toutes les grâces, la source de toutes les richesses, le sanctuaire de toutes les vertus. En me donnant ce cœur adorable, vous m'invitez à y puiser les biens qui me manquent, à m'enrichir de vos mérites, à y chercher les grâces qui me sont nécessaires pour accomplir l'œuvre de ma sanctification et de mon salut; car vous donnez sans vous appauvrir, et, quelle que soit la grandeur de vos dons, vos trésors ne s'épuisent jamais.
 Daignez, ô mon Dieu, écouter la voix de mon humble prière ; donnez-moi, non les biens que le monde envie ; je ne vous demande, Seigneur, ni honneurs, ni richesses, ni plaisirs ; formée à votre école depuis longtemps, j'ai appris à apprécier ces biens fragiles à leur juste valeur, à les mépriser, à en détacher mon cœur ; mais donnez-moi ces vertus solides avec lesquelles on acquiert les biens impérissables de l'éternité ; donnez-moi cette douceur qui ne s'irrite de rien, cette humilité de cœur qui supporte, qui aime l'humiliation, le mépris, cette patience qui endure tout, cette résignation qui se soumet sans- murmure à toutes vos volontés, ce détachement qui méprise tous les biens de la terre, cet amour pour vous, fort, sincère, généreux et constant, qui ne se rebute de rien et ne recule devant aucun sacrifice, cette charité pour le prochain, qui souffre et pardonne tout, qui se nourrit d'abnégation et de dévouement ; enfin, ô mon Jésus, accordez-moi toutes les vertus de votre cœur, toutes celles de votre sainte enfance ; qu'il me soit donné de retracer en moi votre pauvreté, votre innocence, votre simplicité, toutes ces humbles vertus de la crèche dont le parfum embaume le cœur et parvient si vite au ciel.
 Répandez aussi vos grâces et vos bénédictions sur tous ceux qui me sont unis par les liens du sang et de l'amitié ; secourez-les dans leurs besoins, consolez-les dans leurs peines, fortifiez-les au moment de la tentation et de l'épreuve ; que votre cœur soit leur asile et le mien pendant la vie et surtout à l'heure de la mort.
Et vous, ô Marie, ma tendre mère, vous que j'invoquais en approchant de la table sainte, je vous invoque encore sur le point de quitter ce lieu chéri, où mon âme a reçu un bienfait si grand, si inappréciable. Que vos actions de grâces suppléent à l'imperfection des miennes, et que votre cœur immaculé offre au fruit béni de vos chastes entrailles l'amour si pur, si ardent dont il fut toujours consumé, dont il brûle encore pour lui dans les splendeurs et les joies de l'éternité.
Ainsi soit-il.

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VISITE AU SACRÉ CŒUR DE JÉSUS
Considéré comme père.
Que vos tabernacles sont aimables, ô Dieu des vertus ! que j'aime la beauté de votre maison et le lieu où vous avez fixé votre demeure ! Fatiguée des soins, des peines et des mille préoccupations de la vie, mon âme sent le besoin de venir se reposer à vos pieds, de déposer près de vous le fardeau qui l'accable, de confier à votre cœur les douleurs qui la tourmentent et l'oppressent.
Oui, Seigneur, l'ombre, la solitude et la paix de votre sanctuaire est nécessaire à mon âme, comme l'ombre l'est à la plante qui redoute les ardeurs du soleil ; loin de vous mon cœur languit, comme la fleur qui se fane faute d'un peu d'eau pour la désaltérer.
Vous êtes partout, ô mon Dieu, partout vous entendez le cri de ma détresse et la voix de ma prière ; un soupir de mon cœur vous abaisse jusqu'à moi, et si je descends dans ce cœur, je vous y trouve toujours prêt à m'écouter, à m'exaucer, à me consoler. Mais si votre divinité remplit l'immensité de la terre et des cieux, si je ne puis trouver un coin de l'univers où la présence de mon Dieu ne m'ait devancée, je sais que vous voulez, comme Dieu et comme homme, habiter les temples que nos mains élèvent à votre gloire ; que nos tabernacles sont des prisons d'amour où vous restez captif, pour entendre nos vœux, recevoir nos adorations et nos hommages. Vos délices, ô Jésus, sont d'habiter parmi nous ; votre cœur n'a pas de désir plus ardent que celui de nous voir entourer vos autels et venir recevoir les grâces que votre libéralité prépare à chacun de vos enfants. Ah ! ce désir, mon cœur le partage ; vos tabernacles ont pour moi un attrait tout puissant, et les instants que je passe dans la solitude de vos temples sont les plus heureux, les plus doux moments de ma vie.
Vous m'ordonnez, mon Dieu, de vous nommer mon Père. Vous m'engagez à élever mes regards vers les cieux, séjour de votre gloire, et de considérer la magnificence de cette céleste demeure, où vous réunirez un jour tous vos enfants. Ah ! ses grandeurs et ses délices m'enchantent ; c'est là que vous régnez, ô mon aimable Père ; mais l'autel est le trône de votre miséricorde, de votre amour, et mon Dieu qui s'abaisse, mon Dieu qui se cache pour partager mon exil et mes peines, m'attire plus puissamment encore que mon Dieu glorifié et adoré dans le ciel.
Que le repos que je goûte à vos pieds est doux, ô mon aimable Père ! que j'aime à vous donner ce nom ! que ce titre sacré m'inspire de confiance et d'amour !
Oui, vous êtes mon père, et le meilleur, le plus tendre de tous les pères ! Vous m'avez aimée de toute éternité ; avant la naissance des temps, j'existais dans votre éternelle pensée, je trouvais ma part dans l'immensité de votre amour, et, au jour marqué par votre providence, votre voix se fit entendre au néant ; une âme capable de vous connaître, de vous aimer, fut créée, et vint occuper la place que vous lui aviez marquée sur la terre.
Mais, hélas ! héritière de la faute du premier des pécheurs, je naquis votre ennemie, souillée d'une tache qui me rendait un objet d'horreur à vos yeux ; mais votre amour avait hâte d'effacer la souillure de mon origine, et lorsque, pour la première fois, je fus apportée dans cette demeure sacrée, votre miséricorde m'attendait au seuil de votre temple, et l'eau sainte du baptême, en coulant sur mon front, lava mon âme et y grava en caractères ineffaçables le titre auguste de chrétienne et d'enfant de Dieu. Oh ! qu'il est grand, qu'il est sublime, ce titre qui m'assure des droits à votre amour, aux trésors de votre Église et à votre héritage éternel !
 Depuis ce jour, ô mon tendre Père, que de bienfaits n'ai-je pas reçus de votre tendresse et de votre bonté ! Vous m'avez nourrie du lait de votre sainte doctrine ; votre grâce a pris mille voix, mille formes diverses pour s'insinuer dans mon cœur et vous gagner son amour. Lorsque, devenue ingrate et coupable, j'eus souillé la robe de mon innocence baptismale, mes fautes vous inspirèrent plus de pitié que de colère, et votre miséricorde, me prenant par la main, me conduisit à la piscine de la pénitence, où votre sang, en se mêlant aux larmes de mon repentir, m'eut bientôt fait recouvrer votre grâce et vos bontés.
 Puis la table du festin se dressa bientôt pour moi. C'est là surtout, ô le meilleur des pères, que vous vouliez que j'apprisse à vous connaître. C'est là que vous me révélâtes votre cœur de père, de sauveur et d'ami, et qu'en m'enivrant de toutes les voluptés, de toutes les délices du ciel, vous vous attachâtes mon âme par [des liens mystérieux et doux, que la mort ne fera que resserrer et rendre plus indissolubles.
Depuis ce jour, mon Dieu, ai-je vécu un seul instant sans ressentir les doux effets de votre sollicitude paternelle ? Non, non, vos yeux ne se sont jamais détournés de moi. Vous m'avez instruite dans mes doutes, fortifiée dans mes faiblesses, consolée dans mes douleurs, secourue dans mes nécessités. Vous avez été la lumière de mes yeux, la nourriture de mon âme, le repos de mon cœur, la joie de ma vie. Votre indulgence supporte mes défauts, pardonne mes fautes, excuse mes faiblesses ; votre sainteté me purifie, votre force me soutient, et votre bonté me tient compte du plus léger sacrifice, d'une larme versée pour vous, d'un soupir dont vous êtes l'objet.
 Ah ! puisque votre cœur, ô Jésus, est si bon pour moi, si tendre, si aimant, puisqu'il est vraiment le cœur d'un père, que le mien soit donc pour vous celui d'une enfant ; faites qu'il en ait le dévouement et la tendresse ; donnez-moi cette crainte filiale qui fait éviter avec le plus grand soin tout ce qui peut vous contrister et vous déplaire ; cette obéissance prompte qui accomplit toutes vos volontés ; cette confiance inébranlable qui espère contre toute espérance, qui attend tout de votre puissance et de votre bonté ; cette charité tendre et universelle qui fait voir dans chaque homme un frère qu'il faut aimer, puisqu'il est votre enfant, qu'il faut aider, consoler et secourir, s'il a besoin d'aide, de consolation et de secours.
O cœur de mon Jésus, cœur tout embrasé pour nous des saintes ardeurs de la charité, bénissez tous vos adorateurs, bénissez tous vos enfants. Ouvrez aux justes et aux pécheurs les entrailles de votre paternelle miséricorde : cachez-nous tous dans l'asile qui nous fut ouvert sur la croix, afin que notre vie soit sainte, et que la mort, en rompant nos liens, ne fasse que nous ouvrir les portes de la demeure éternelle, où vos enfants réunis célébreront à jamais l'amour et la miséricorde de votre cœur adorable.
Ainsi soit-il.
Source : Livre "Trésor des associés du Sacré-Cœur de Jésus ou premier vendredi de chaque mois sanctifié par la méditation et la communion"





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Bienheureuse Maria Droste ou Marie du Divin Cœur de Jésus, sœur de la Charité du Bon Pasteur à Porto au Portugal († 1899)


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