Premier vendredi de février

Considération pour le premier vendredi de février

Le cœur de Jésus est un abîme de miséricorde

Premier vendredi de février


Formé du plus pur sang de la plus douce, de la plus miséricordieuse des vierges, il semble que le cœur sacré de Jésus ne soit qu'un composé d'amour, de douceur et de miséricorde ; et lorsque le Verbe fait chair vint habiter parmi nous, il voila, pour ainsi dire, toutes les perfections de sa divinité, pour n'en laisser briller qu'une, sa miséricorde ; et si quelquefois il manifeste sa puissance, ce n'est jamais que pour seconder cette vertu favorite de son cœur.
Écoutez les paroles de Jésus pendant sa vie mortelle, elles ne sont que l'expression  des sentiments de son cœur.
Sa doctrine est toute miséricordieuse ; on voit qu'il ne cherche qu'à s'insinuer dans nos cœurs, qu'à les gagner, et qu'il craint que l'éclat de sa sainteté éloigne de lui les pécheurs qu'il ne cesse d'appeler avec tant d'empressement et d'amour.
Aussi il dit, il proclame bien haut que c'est pour eux qu'il est venu sur la terre, que ce sont les malades et non ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecins ; et lorsque ses apôtres lui demandent combien de fois il faut pardonner, il se hâte de leur répondre : Sept fois septante-sept fois, c'est-à-dire toujours ; voulant faire entendre par là que, s'il donnait cet ordre à ses apôtres, s'il leur recommandait une miséricorde si grande, si étendue, c'est qu'il était disposé à la pratiquer lui-même, puisqu'il ne leur a jamais commandé aucune vertu qu'il ne l'ait enseignée par son exemple.
Il se peint sous la figure d'un bon pasteur qui poursuit dans le désert la brebis qui le fuit ; qui n'épargne ni peines ni fatigues pour la retrouver ; qui, l'ayant atteinte, la flatte, la caresse, la charge sur ses épaules, pour lui épargner la fatigue du retour.
 Une autre fois, il semble vouloir nous faire lire dans son cœur et pénétrer dans les entrailles de sa miséricordieuse charité, en mettant sous nos yeux la touchante et sublime parabole de l'enfant prodigue.
Il dit d'abord les égarements de cet enfant séduit par l'amour du plaisir et le désir d'une coupable indépendance, il raconte ses écarts, ses fautes, sa misère et son repentir ; mais ce qu'il fait surtout ressortir, c'est la tendresse de ce vieux père que l'ingratitude et l'abandon de son fils n'irrite pas, qui souffre tout en silence, qui gémit chaque jour de l'absence de son enfant, qui garde dans son cœur l'espérance de le revoir, qui ne trouve de soulagement à sa douleur que dans cet espoir, dans l'amour qu'il conserve pour l'ingrat qui l'oublie.
Enfin il nous montre ce bon père regardant au loin s'il n'aperçoit pas venir celui qu'il attend, qu'il regrette toujours, et retrouvant toute l'agilité de sa jeunesse pour courir à la rencontre de cet homme couvert des haillons de la misère qui s'avance vers lui, et que son cœur a reconnu bien plus tôt que ses yeux.
 Ah ! c'est surtout quand Jésus nous peint les transports de ce père qui retrouve son fils, qu'il nous le montre l'étreignant sur son sein, l'arrosant de ses larmes, n'ayant pas de voix, pas de paroles pour lui exprimer le bonheur que lui cause son retour, ne lui parlant que par ses pleurs et ses baisers, ah! c'est alors que nous reconnaissons Jésus, que nous devinons son cœur, et qu'il semble nous dire : C'est moi qui suis ce père si indulgent et si tendre ; venez, pécheurs, venez à moi, vous n'avez rien à redouter de ma colère ; la joie que me causera votre retour me fera oublier la douleur que me faisait éprouver votre absence, et vous ne ressentirez que les effets de ma miséricorde et de mon amour.
Considérons maintenant si les actes de la vie du Sauveur s'accordent avec ses paroles. Nous le voyons partout rechercher les pécheurs et leur faire les plus douces avances. Il s'assied à leur table, il mange avec eux, il souffre qu'on l'appelle leur ami ; il l'est en effet, puisqu'il est venu pour les sauver et laver leurs iniquités dans son sang.

Un jour, on lui amène une femme surprise dans le crime ; il refuse de la condamner et confond ses accusateurs ; puis, lorsque ceux-ci se sont retirés et qu'il se trouve seul avec la coupable, il a pitié de sa confusion, il est touché de voir ce front couvert de honte s'abaisser devant lui ; aussi il s'empresse de la rassurer, il la nomme sa fille, et, d'une voix pleine de douceur, il lui dit que, puisque personne ne l'a condamnée, lui, qui avait seul le droit de le faire, ne la condamne pas non plus, et il la renvoie absoute, en lui recommandant seulement de ne plus retomber dans le péché.
Une autre fois, c'est Magdeleine, la pécheresse publique, qui vient pleurer aux pieds de Jésus ses égarements et ses fautes. Pour un seul acte d'amour, il lui pardonne toute une vie de scandales et de désordres ; bien plus, il prend sa défense contre ceux qui s'étonnent et se scandalisent de sa miséricorde ; et cependant ce n'est pas Magdeleine qui a fait vers ce bon Maître les premiers pas, les premières démarches. Longtemps il a frappé, il a attendu à la porte de son cœur avant de la voir courbée à ses pieds, les baigner de ses larmes, les essuyer de ses cheveux. Ah ! Magdeleine, beaucoup de pechés vous sont remis, parce que vous avez beaucoup aimé, mais bien plus encore parce que vous avez été beaucoup aimée !
Voyez Jésus, plus tard, assis sur le bord du puits de Jacob, haletant de chaleur, épuisé de fatigue, mais dévoré de la soif du salut des âmes; il attend là la pécheresse de Samarie pour la convertir. Elle vient, il ne dédaigne pas de converser avec elle, il supporte avec une admirable patience ses rebuts et son mépris ; il lui révèle le secret de sa mission divine, et il ne la quitte que quand sa grâce a triomphé de ses résistances et qu'il a changé ce cœur endurci en un cœur d'apôtre, brûlant du zèle de sa gloire et du feu de son amour.
Oh! qu'il est bien vrai de dire que le cœur de Jésus est un abîme de miséricorde dont nous ne saurions jamais sonder la profondeur, un abîme que toutes nos iniquités réunies ne pourraient parvenir à combler, et où elles iraient, si nous le voulions, se perdre comme une goutte d'eau se perd dans l'immensité de l'océan. Voyez Judas, cet homme dont le nom est en horreur, auquel chaque siècle en passant jette son anathème, que toutes les générations humaines salueront du nom d'infâme ; cet homme que le Sauveur avait élevé à la dignité de son ami ? à celle de l'apostolat, qu'il avait le fait confident de ses secrets, le dépositaire de sa puissance, l'ingrat ! il oublie tant de bienfaits, il trahit son Maître, il le vend pour quelques misérables pièces de monnaie. Jésus le sait, son cœur aimant souffre cruellement de l'ingratitude de son apôtre, de l'outrage qu'il en reçoit ; eh bien ! lorsque le traître vient lui donner le baiser sacrilège, signal de sa trahison, Jésus lui ouvre les bras, le presse sur son cœur, le nomme son ami ; on dirait qu'il veut amollir cette âme de bronze sous la chaleur de ses embrassements et rallumer en elle la flamme éteinte de la charité ; en le serrant contre lui, il voulait le purifier et l'attendrir par le contact de ce cœur si pur, si plein d'amour et de miséricorde.
 Pierre renie son Maître, et Jésus, par la douceur d'un seul de ses regards, sans plaintes, sans reproches, fait naître le repentir dans l'âme de l'apôtre infidèle et jaillir de ses yeux les larmes salutaires de la pénitence.
 Voyez encore : l'autel du sacrifice est dressé sur la montagne sainte, la croix sanglante présente au ciel et à la terre la Victime de l'univers ; déjà la terre du Calvaire a bu le sang de la rédemption ; elle en est trempée et rougie. Bientôt Jésus va mourir ; ses ennemis triomphent, ils jouissent de ses humiliations, ils se rient de ses douleurs ; la haine est dans leurs cœurs, mais l'amour est toujours dans celui du Sauveur. Il lève les yeux au ciel... Silence ! il va parler !... Une prière, un cri s'échappe de sa bouche, ou plutôt de son cœur : c'est un cri d'amour ; il prie pour ses bourreaux, il les excuse, il demande pour eux grâce et miséricorde !
Deux croix se dressent à côté de celle du Sauveur ; du haut de l'une de ces croix, la voix d'un mourant se fait entendre : c'est celle d'un voleur, d'un homicide. Il demande à Jésus un souvenir quand il sera dans son royaume, et aussitôt la miséricorde découle à flots pressés de l'arbre de la rédemption ; le cœur de Jésus est ému de la foi du compagnon de ses douleurs, et il promet à celui qui meurt à ses côtés de l'admettre le jour même dans ce royaume éternel qu'il nous achète à tous par ses souffrances et par son sang.
 Après tant de marques de bonté, pourrions-nous douter encore de la miséricorde du cœur de notre adorable Sauveur ? Pourrions-nous le méconnaître et croire qu'il ne désire pas encore avec autant d'ardeur que pendant sa vie mortelle la conversion et le salut des pécheurs ? Oh ! la gloire dont il jouit n'a diminué ni son amour ni son indulgence ; il est maintenant aussi miséricordieux, aussi tendre qu'il le fut sur la terre. Dans le ciel, il se fait notre avocat ; sans cesse il plaide notre cause et montre à son Père les plaies qu'il a reçues pour nous. Victime sans cesse immolée et toujours vivante, tous les jours il vient sur nos autels renouveler son sacrifice et faire parler en notre faveur la voix de son sang ; il nous couvre de ce sang dans la communion comme d'une pourpre royale, afin que son Père ne voie plus en nous que d'autres Jésus, que des enfants bien-aimés, des amis, des frères de ce Fils premier né, qui a pleinement satisfait à sa justice et payé la rançon de tous.
Il est vrai que le bercail du bon Pasteur renferme bien des brebis malades ; mais c'est qu'elles refusent de lui laisser panser leurs plaies et qu'elles ne veulent pas recevoir les soins de sa charité. Les unes souffrent de l'enflure de l'orgueil, d'autres sont paralysées par la paresse et la tiédeur ; celle-là a le cœur rongé par le cancer de la haine et de l'envie. Mais qu'elles viennent seulement montrer leurs plaies au médecin charitable qui ne désire que leur guérison, et bientôt elles feront, comme tant d'autres, l'expérience de sa puissance et de sa bonté. Il est une maladie qui attaque spécialement les brebis chéries du bon Pasteur et qui désole son cœur, et souvent ses remèdes les plus efficaces, ses soins les plus empressés ne parviennent pas à la guérir : je veux parler de la défiance de sa bonté et de sa miséricorde. Oh ! combien d'âmes que la confiance et l'amour dilateraient, rempliraient de courage et d'une sainte ardeur au service du meilleur, du plus doux de tous les maîtres, qui s'agitent et tremblent sans cesse sous le frisson d'une crainte excessive et d'une injuste défiance ! Que de cœurs s'obstinent à ne voir en Dieu qu'un maître terrible, qu'un juge inexorable, toujours armé de foudres et prêt à punir les plus légères offenses, les plus petites infidélités par une réprobation éternelle ! Entre tous les attributs divins, elles ne pensent qu'à la justice, elles oublient la miséricorde, et les promesses les plus consolantes, les raisonnements les plus solides ne peuvent parvenir à les rassurer. Connaissez mieux le cœur de votre bon Maître, âmes timides et pusillanimes. Et pourquoi tant de craintes et de tourments pour des fautes involontaires, pour ces légers manquements qui échappent à votre fragilité et qui inspirent à Dieu plus de pitié que de colère ? Pourquoi craindre si peu d'affliger son cœur par vos injustes défiances et le manque de confiance que vous avez en ses promesses et en sa bonté ?
Dieu est juste, il est vrai, mais sa justice ne sévira pas contre vous, qui n'avez d'autre crainte que celle de l'offenser, d'autre désir que celui de lui plaire et de l'aimer ; elle n'atteindra que les pécheurs endurcis, qui auront rejeté la miséricorde, qui en auront abusé, et que la mort aura surpris dans l'impénitence et le péché.
 Et vous que des fautes moins légères pourraient décourager, connaissez aussi le cœur du bon Jésus ; souvenez-vous qu'il n'est parmi nous que pour bénir et pardonner, et si multipliées qu'aient été les iniquités de votre vie, fussent-elles aussi nombreuses que les étoiles du ciel et les grains de sable de la mer, quelles que soient encore vos passions et vos fautes, si votre cœur se tourne vers Jésus, s'il crie vers lui avec un profond repentir, croyez que, loin d'être sourd à la voix de votre douleur, il accourra près de vous plus promptement que la mère la plus tendre n'accourt au cri de détresse de son enfant ; il vous tendra les bras, sa main essuiera vos larmes, il guérira les blessures de votre âme, il répandra sur ses plaies le baume de son amour, et, dans la joie de son cœur, il vous montrera à ses anges, en leur disant : Beaucoup de péchés sont remis à cette âme, parce qu'elle a beaucoup aimé, beaucoup espéré.

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PRÉPARATION À LA COMMUNION
Pour le premier vendredi de février.
Qu'elle est douce, qu'elle est attrayante, la voix qui se fait entendre à moi du fond du tabernacle ! C'est la vôtre, ô mon Jésus ; elle m'invite, elle me presse de venir prendre place à la table d'amour. A cette invitation, mon âme tressaille d'allégresse et de bonheur ; une sainte impatience fait palpiter mon cœur, qui brûle du désir de répondre à tant d'amour. Mais le sentiment de mon indignité me trouble et m'épouvante : qu'ai-je été, que suis-je encore, pour recevoir en moi le Dieu trois fois saint, celui dont les anges ne cessent de célébrer la sainteté sans tache dans leur éternel hosanna ? que suis-je, pour loger dans mon cœur celui dont la pureté trouve des taches dans les astres du ciel ? Je vois dans ma vie tant de fautes et si peu de vertus ; dans mon âme tant de misères, tant de plaies qui me paraissent incurables ; dans mon esprit tant d'erreurs, tant de travers et d'illusions ; dans mon cœur tant de passions, tant de corruption, tant d'amour-propre, d'affections trop naturelles ou trop vives, que la crainte paralyse le désir et l'amour !
Mais mes yeux ont aperçu la croix ; elle s'élève sur le tabernacle, comme un gage d'espérance et de salut ; elle rappelle à Dieu que la rançon des coupables a été acquittée et sa justice pleinement satisfaite ; elle dit à l'homme pécheur que son âme a coûté trop cher à un Dieu sauveur pour qu'il se décide à le perdre, si ce pécheur veut profiter de sa miséricorde et de ses grâces.
Votre autel, ô mon Jésus, n'est plus, comme le Sinaï, environné de foudres et d'éclairs ; aucune barrière ne m'en défend l'entrée, et tout ici ne me parle que de miséricorde et d'amour. Je suis pauvre, il est vrai, faible, infirme et fragile, comme le roseau qui plie et se courbe au moindre souffle de l'orage ; mais je sais que la table d'amour n'a pas été dressée pour les anges, mais pour les hommes ; que vous n'y appelez pas seulement ces âmes justes et parfaites, qui vivent déjà dans le ciel et qui n'appartiennent plus à la terre que par les liens qui les attachent à leur enveloppe mortelle, mais que votre bonté y convie les petits et les faibles, que vous appelez dans la salle du festin les boiteux, les aveugles, en un mot tous les pauvres et les infirmes de la grande famille de l'Église.
C'est à ce titre, Seigneur, que j'oserai m'approcher de votre autel. Je sens toute la profondeur de ma misère, toute mon indignité, et cependant je viens, avec une entière confiance, au Dieu qui guérit, qui pardonne et qui aime. Oui, je viens a votre cœur, ô Jésus, mon amour et ma vie ; j'y viens -comme au cœur de mon père, de mon médecin, de mon unique ami. Mon âme est malade, vous la guérirez ; elle est pauvre, vous l'enrichirez ; faible, vous la fortifierez; pécheresse, vous la sanctifierez ; glacée, vous la réchaufferez à la chaleur de votre cœur, vous l'embraserez du feu de votre amour ; vous écouterez l'accent de sa douleur, de son profond repentir ; votre voix lui dira encore : Espère contre toute espérance, et ton espoir ne sera pas confondu.
Et vous, Marie, ô Vierge immaculée, Vierge pure entre toutes les vierges" ; vous dont le cœur est la plus parfaite image du cœur de mon Jésus ; vous qui ne connaissez nos misères que pour les plaindre et les adoucir ; vous, si miséricordieuse, si compatissante et si tendre, priez, oh ! priez pour moi en ce moment ; dites à votre Fils que je vous appartiens, que je suis votre enfant ; mon âme se repent, dites-lui d'étendre sa main pour me bénir, pour m'absoudre ; ouvrez-moi votre cœur, ouvrez-moi le sien, et qu'une goutte du sang précieux qui coula de ce cœur ouvert par la lance tombe sur moi pour me purifier. Mais le moment heureux s'avance ; Jésus approche, il vient à moi tout mon être s'élance à sa rencontre. Je ne sais plus craindre... mon cœur me dit qu'il faut aimer !

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ACTION DE GRÂCES.
Ce n'est plus moi qui vis, c'est mon Jésus qui vit, qui respire, qui pense et aime en moi ! O grandeur anéantie ! majesté éclipsée ! divinité, sainte humanité de mon Dieu, je vous possède et vous adore au dedans de moi ! Je voudrais, Seigneur, vous dire toute ma reconnaissance, vous exprimer tout mon amour, et ma langue reste muette, et mon esprit adore le mystère qu'il ne peut comprendre ; mon cœur ne sait qu'aimer, et ses affections ne peuvent suffire à l'ardeur de ses désirs. Ah ! voyez mon impuissance, ô mon Dieu, voyez mon incapacité ; venez à mon aide, formez vous-même en moi les sentiments qui vous sont agréables, et que votre richesse supplée à mon indigence.
 Non, non, je ne suis plus pauvre ; je n'ai de mon propre fonds qu'une affreuse misère, mais Jésus est en moi ; il m'a tout donné, il s'est donné lui-même ; avec lui je suis riche, je suis à la source de tous les biens, je les possède en moi, je puis y puiser pour acquitter la dette de ma reconnaissance. Mon âme est en ce moment comme un calice sacré, comme une coupe mystérieuse, remplie de la précieuse liqueur, du sang adorable qui a payé la rançon du monde ; je vous l'offre, Seigneur, pour l'acquit de mes dettes, pour celles de tous les pécheurs. Que ce sang qui m'inonde en cet instant, qui crie pour moi grâce et miséricorde, soit entendu de vous ; qu'il soit comme un vêtement qui vous cache mes iniquités et me rende agréable à vos yeux, comme une livrée glorieuse, sous laquelle vous me reconnaissiez pour votre enfant, pour la servante de Jésus et l'héritière de son royaume.
 Comme le disciple bien-aimé, je ne reposerai pas ma tête sur votre sein, ô mon Jésus , mais je repose mon cœur sur votre cœur. Oh ! que ce repos est doux ! qu'il est délicieux ! de quelles saintes délices il m'enivre ! Que j'aime, ô Sauveur aimable, tendre Père, que j'aime à me reposer sur vous des soins du temps et de ceux de l'éternité ! Qu'il m'est doux d'oublier le monde, de m'oublier moi-même à vos pieds, de déposer dans votre sein mes inquiétudes, mes douleurs et mes craintes ! Que je suis heureuse d'espérer tout de vous, de ne rien attendre que de votre puissance et de votre bonté ! Mon cœur s'échauffe au feu de votre amour ; pressé, serré contre le vôtre, il sent plus que jamais la vanité et le néant des appuis humains ; il sent que personne ne sait aimer, consoler, secourir comme vous ; que tous les amours sont froids devant le vôtre, inconstants devant votre éternelle constance.
Cet amour est ma force, ô Jésus ; il est ma joie, mon espérance. Le souvenir de mes fautes, de mon ingratitude passée, ne peut plus me troubler ; votre voix me dit que vous avez tout oublié, tout pardonné, que votre sang a scellé votre généreux pardon ; aussi ma confiance est entière et le sera toujours. Si la douleur m'accable, j'attendrai de vous seul secours et consolation ; si l'orage gronde autour de moi, si les tentations m'assiègent, vous me donnerez la victoire ; si la tristesse s'empare de moi, vous serez ma joie ; si je tombe, vous me relèverez de mes chutes ; rien ne pourra jamais ébranler ma confiance, ni me séparer de vous, qui êtes mon salut et ma vie.
 Souffrez aussi, Seigneur, que je vous recommande en cet instant tant de pécheurs qui s'éloignent de vous, qui vous méconnaissent, qui vous outragent, et dont l'ingratitude déchire votre divin cœur. Ah ! vengez-vous, ô mon Jésus, mais vengez-vous en père ; faites briller à leurs yeux la lumière de votre grâce ; faites-leur sentir tous les charmes de votre amour ; à force de bienfaits, forcez-les à vous aimer et à revenir à vous. Que la voix de la pécheresse qui vous implore pour des frères égarés n'arrête pas le cours de vos miséricordes ; oubliez, Seigneur, mes iniquités personnelles, pour ne vous souvenir que du sang que vous avez versé pour eux, que du prix que vous a coûté la rançon de tant de coupables. Plus le nombre de ceux qui vous offensent est grand, ô mon Dieu, plus il doit vous en coûter de les perdre, plus il y aura de gloire pour vous à les sauver.

Et vous, Marie, Vierge miséricordieuse et clémente, que l'Église invoque si souvent sous le titre de Refuge des pécheurs, vous qui, après Jésus, êtes notre seule, notre plus douce espérance, jetez un regard de pitié sur tant de malheureux qui vont périr si vous ne vous hâtez de leur tendre une main secourable. Étendez sur eux le manteau de votre charité ; ouvrez-leur votre cœur ; réchauffez-les contre votre sein maternel. Ce sont vos enfants, Vierge sainte ; ils dorment du sommeil de la mort ; faites parler pour eux vos soupirs et vos larmes, et bientôt ils s'éveilleront pour vivre de nouveau de la vie de l'amour et de la grâce.
Que votre nom, ô Marie, soit toujours sur mes lèvres et dans mon cœur avec celui de votre Fils ; qu'il y soit pendant celte vie si remplie d'afflictions, de périls et de traverses ; mais qu'il y soit surtout en ce moment suprême qui décidera de mon sort éternel.
Ainsi soit-il.

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VISITE AU SACRÉ CŒUR
Considéré comme sauveur.
C'est du profond abîme de misère où je suis plongée que mon âme crie vers vous, ô Jésus mon Sauveur et mon Dieu ! Qu'elle a besoin, cette âme, de venir à vos pieds épancher l'amertume de sa douleur et chercher près de vous le calme qui la fuit ! Lorsque je jette un regard sur ma vie tout entière, le trouble s'empare de moi, l'épouvante me saisit, et je crois entendre déjà le tonnerre de vos jugements. Que d'égarements, d'ingratitudes et de fautes dans ma vie, ô mon Dieu ! Vous m'avez donné un esprit capable de vous connaître, et cette intelligence qui ne devait s'occuper que de vos grandeurs et de vos bontés infinies, n'a été et n'est encore remplie que d'inutilités et de bagatelles. Ce cœur, dans lequel vous aviez versé tant de trésors de sensibilité et d'amour qui ne devaient être que pour vous, il les a dépensés pour les créatures, en leur donnant la plus grande part de ses affections. Ma volonté, qui ne devait être que la vôtre, s'est mille fois révoltée contre vos ordres, contre votre loi sainte, si pleine de sagesse. Je le confesse à vos pieds, mon Dieu, tout en moi a péché, tout est souillé, tout est corrompu par l'iniquité ; la mort est entrée dans mon âme par tous mes sens, et je ne trouve en moi aucune œuvre qui puisse me justifier. Comment, ô grand Dieu, supporter ce regard scrutateur qui pénètre les cœurs, qui fouille jusque dans les replis les plus secrets de l'âme, qui connaît la pensée de l'homme avant même que son esprit l'ait conçue, qui compte chacun de ses pas et connaît toutes ses voies ? Si vous me jugiez, Seigneur, selon toute l'étendue de votre justice, je sens que je n'aurais rien à attendre de votre miséricorde ; mais, à l'ombre de cet autel, mon cœur ose espérer ; la croix qui le surmonte me dit que vous êtes mon Sauveur et mon Père avant d'être mon Juge ; que vous ne voulez pas la mort du pécheur, mais sa conversion et sa vie.
 Jamais, ô mon Jésus, vous n'avez rejeté le cœur contrit et humilié ; vous ne repousserez pas le mien, vous écouterez la voix de mon repentir et de mes larmes ; votre cœur ouvert sur la croix deviendra mon asile, il sera mon refuge dans mes désolations et mes inquiétudes ; le sang et l'eau qui sortirent de ce cœur percé par le fer d'une lance seront pour mon âme un bain qui la purifiera et lui rendra la vie.
Je sais, divin Jésus ; que vous êtes la résurrection et la vie, que celui qui croit et espère en vous, quand il serait mort, vivra ; aussi je crois en votre miséricorde, j'espère en elle, rien qu'en elle. Que d'autres s'appuient sur l'innocence et la sainteté de leur vie, sur l'abondance de leurs aumônes, sur le nombre de leurs bonnes œuvres, sur l'austérité de leur pénitence, pour trouver grâce devant vous ; pour moi, je ne m'appuie que sur votre cœur ; la base sur laquelle repose mon espérance, c'est votre bonté ineffable. Non, non, vous ne me rejetterez pas pour toujours ; mon âme vous a coûté trop cher pour que vous vous décidiez à la perdre ; elle est le prix de votre sang et la conquête de votre amour, et, quelles que soient la profondeur de ses plaies, la grandeur de ses offenses, je sais qu'elles n'égaleront jamais votre miséricorde infinie.
 O mon aimable Sauveur, pour le salut de mon âme, vous avez supporté une vie toute de peines et de douleurs ; humiliations, pauvreté, persécutions, souffrances, vous avez tout enduré ; toutes vos actions, tous vos soupirs, depuis la crèche jusqu'au Calvaire, n'ont eu pour but que mon salut éternel ; vous m'avez sauvée, non pas une fois, mais autant de fois que vous m'avez pardonné les péchés qui m'avaient mérité l'enfer. Vous m'avez recherchée, poursuivie, quand je vous fuyais, quand j'étais sourde à votre voix, insensible aux avances de votre grâce ; me repousseriez-vous maintenant que je vous appelle, que je reviens à vous, que je veux vous aimer toujours ? Ah ! cette pensée serait injurieuse à votre amour ; m'y arrêter serait offenser votre cœur. C'est en vain que le père du mensonge, pour m'éloigner de vous, voudrait m'effrayer par la crainte de votre justice ; mon cœur, qui peut encore aimer, ne veut plus penser qu'à votre miséricorde.
Je sais que, tant que je vivrai sur la terre, des orages et des tempêtes menaceront mon âme ; que le monde au milieu duquel je suis obligée de vivre est une mer semée d'écueils, de dangers ; que je porte dans mon cœur des passions qui m'exposent à chaque instant à un triste naufrage. Mais contre tant de périls vous m'offrez votre secours , ô cœur de mon Jésus ; avec vous, aimable Sauveur, rien ne pourra m'ébranler, car vous êtes ma force et l'appui de ma faiblesse.
Si les fausses maximes du monde me séduisaient encore , si ses pernicieux exemples m'entraînaient quelques instants hors de la voie du salut, si par mes infidélités je vous obligeais, divin Soleil de justice, à me cacher l'éclat de votre céleste lumière, l'espérance en vous me restera encore, elle fera luire à mes yeux sa douce et bienfaisante clarté, et, rappelant à mon cœur que vous êtes mon Sauveur, que votre cœur est un trésor inépuisable de miséricorde et d'amour, elle sauvera mon âme du désespoir, et y excitera un repentir salutaire, accompagné de l'espoir du pardon.
Si les vents des tentations agitent mon cœur, si les nuages de la défiance et du découragement s'y amoncellent, je reviendrai au pied de cet autel chercher de nouveau la confiance et la paix ; je me reposerai à l'ombre de la croix ; en la voyant, je me rappellerai, ô mon aimable Sauveur, que vous m'avez aimée jusqu'à mourir pour moi, et j'espérerai vous aimer aussi non seulement dans le temps, mais encore dans l'éternité.
Ainsi soit-il.





 Sainte Marguerite-Marie Alacoque
Paray Le Monial

 - L'apparition de Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque
 - La basilique du Sacré Cœur
 - La chapelle de la Visitation
 - La chapelle Saint Jean
 - La chapelle La Colombière
 - Le parc des chapelains (chemin de croix, diorama)

 
 - L'heure Sainte
 - Garde d'honneur du Sacré Cœur de Jésus
 Sainte Marguerite-Marie Alacoque - Sainte Marguerite-Marie Alacoque

Verosvres : Maison natale de Marguerite-Marie Alacoque
Verosvres
- Maison natale
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- Église

Charolles : Couvent des Clarisses
Charolles
- Couvent des religieuses de Sainte Claire
  - Claude La Colombière

Bienheureuse Maria Droste ou Marie du Divin Cœur de Jésus, sœur de la Charité du Bon Pasteur à Porto au Portugal († 1899)


ou Marie du Divin Cœur de Jésus

- Sainte Jeanne-Françoise de Chantal
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Le Sacré-Cœur de Jésus
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- Les prières
 - Règlement des familles consacrées au Sacré Cœur
 - Les 12 promesses de Notre Seigneur aux dévots de son Sacré Cœur
 - Livre "Cœur à cœur avec Jésus"
 - Livre "De la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus"
- Le premier vendredi de chaque mois








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