Premier vendredi de novembre

Considération pour le premier vendredi de novembre
La plaie du sacré cœur de Jésus est une source de
sainteté et d'amour

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Ce fut l'amour qui le premier blessa le cœur de notre bon Maître et nous ouvrit l'entrée de ce sanctuaire adorable ; il le blessa dès le premier instant de sa vie, et cette blessure il la conserve au ciel, où il n'a pas cessé d'aimer ceux qu'il aima sur la terre. Ce fut cet amour qui fit naître dans le cœur de Jésus ce zèle ardent qui lui fit entreprendre et exécuter tant et de si grandes choses pour notre salut ; ce fut lui encore qui lui inspira une si tendre, une si profonde compassion pour nos misères, qui les lui rendit personnelles, qui lui fit ressentir d'avance la tristesse et l'amertume des larmes que chacun de nous devait répandre, et qui lui fit éprouver le contre-coup de chacune des douleurs qui devaient nous atteindre.
Ce cœur divin fut encore blessé de la douleur de nos péchés, portant lui seul la confusion et le repentir de tous les crimes du monde, comme son corps devait plus tard porter la peine afflictive qui leur était due. Aussi la sainte et innocente Victime destinée à l'expiation universelle préluda par trente-trois années de larmes, de pénitence et de dévouement au grand sacrifice qui devait se consommer sur le Calvaire.
Enfin, après sa mort, le cœur de Jésus fut blessé par le fer d'une lance, et si l'Église appelle cette lance cruelle et inexorable, ne pouvons-nous aussi l'appeler bienheureuse, puisque la première elle a pénétré dans cet asile divin où nul n'avait osé pénétrer avant elle ? ne devons-nous pas la regarder comme la clef mystérieuse qui nous ouvre la porte de ce nouvel Éden où nous retrouvons plus de richesses, plus de délices que nos premiers parents n'en trouvèrent dans celui d'où ils furent bannis ? Oui, là encore se retrouve un autre arbre de vie dont les fruits doivent renouveler la jeunesse de nos âmes et entretenir en elles une vie qui ne doit pas finir ; là encore coule un fleuve salutaire dont les eaux pures et abondantes guérissent, sanctifient et rejaillissent jusqu'aux sommets des montagnes éternelles.
Ah ! si toutes les plaies du Sauveur sont des portes de salut ouvertes à tous les enfants d'Adam, celle de son cœur est la plus haute, la plus large, la plus spacieuse.
Si toutes sont des lieux de refuge où le pécheur peut se mettre à l'abri et se reposer en paix, sans craindre les coups de la justice divine, celle du cœur est encore l'asile le plus sûr et le plus inviolable.
Enfin, si toutes les plaies de Jésus sont autant de bouches éloquentes qui parlent à son Père en notre faveur et qui s'adressent aussi à nous pour nous faire souvenir de son amour, celle de son cœur est encore la plus douce, la plus forte et la plus persuasive ; car qui peut mieux parler au cœur que le cœur, que ce cœur surtout qui a été si sainement passionné pour nous, qui nous a aimés d'un amour plus tort que les tourments et que la mort, et qui, même après son trépas, a voulu être ouvert pour nous recevoir tous, pour nous réunir tous en lui et nous découvrir les trésors de son inépuisable tendresse ?
Le cœur de Jésus est le berceau de l'Église, le lieu où elle a pris naissance, où elle a puisé cette fécondité qui ne cessera jamais, cette beauté virginale que le passage des siècles ne saurait altérer, ce courage, celle force virile, qui la rend plus forte que les épreuves, qui grandit avec les tempêtes et les orages qui grondent sans cesse autour d'elle sans jamais l'ébranler ni l'effrayer. Lorsqu'attaché à l'arbre de la croix, le nouvel Adam eut laissé venir sur lui le sommeil de la mort et que son côté eut été ouvert par le fer de la lance, l'Église, sa fiancée virginale, sortit de son sein brillante de jeunesse, parée d'une immortelle beauté, riche des trésors qu'elle avait puisés dans le cœur de son divin Époux ; elle parut au milieu du vieux monde, qu'elle venait renouveler, armée du glaive de la parole sainte, tenant d'une main la croix, de l'autre l'Évangile.
Confiante dans la parole de celui qui lui avait assuré une vie immortelle, elle vit sans trembler, sans pâlir, les rois des nations s'armer pour la combattre, les puissances de l'enfer se liguer pour arracher ses enfants de son sein. Les yeux élevés vers le ciel d'où lui venait sa force, les bras étendus sur ce monde qu'elle bénissait et qu'elle voulait régénérer, baignée du sang de ses enfants, elle espérait contre toute espérance et se réjouissait en voyant leur triomphe, car elle ne les enfantait pas pour la terre, mais pour le ciel.
Appuyée sur le cœur de son divin Époux, l'Église a traversé le torrent des âges, datant chaque siècle d'un nouveau bienfait, répandant partout la lumière et la vie. Toujours jeune, toujours belle, elle continue vers l'éternité sa marche triomphale. En vain l'impiété et les passions humaines lui crient que sa dernière heure a sonné ; elle élève son front majestueux au dessus des nuages qu'elles s'efforcent d'amonceler autour d'elle, et le feu de son regard, la lumière dont elle resplendit toujours, la vérité dont elle ne cesse de nourrir ses enfants, son éternelle fécondité qui donne encore des saints aux derniers temps du monde, font trembler ses ennemis et excitent leur impuissante rage. Enfants de l'Église, imitons notre mère, allons au cœur de son divin Époux puiser les lumières, la force et les grâces qui nous sont nécessaires pour vaincre le monde et assurer notre salut. Ce cœur adorable n'est-il pas la pépinière où se sont formés tous les saints, le livre où ils ont étudié la science qui les a rendus grands, savants pour l'éternité ? n'est-ce pas le foyer où leurs cœurs se sont échauffés, embrasés du feu du saint amour ? Ouvrons un instant leurs glorieuses annales, et voyons où tous ces héros chrétiens, dont nous admirons les sentiments et les œuvres, ont puisé leur courage, leur intrépidité, leur mépris du monde et des grandeurs humaines.
 Ils avaient étudié le cœur de Jésus et appris de lui le dévouement et le zèle, ces généreux apôtres, ces confesseurs intrépides qui, renonçant aux douceurs de la famille, aux charmes du foyer domestique, aux prestiges de la fortune et des honneurs, s'arrachaient à leur patrie pour aller jusqu'aux extrémités du monde continuer l'apostolat du Christ, sa sublime mission d'abnégation et de charité. Pour eux, les fatigues, les privations étaient des plaisirs, les sacrifices des jouissances, l'oubli d'eux-mêmes poussé jusqu'au mépris de la vie, jusqu'à l'héroïsme, une habitude qui leur était devenue facile à force de la pratiquer. Ils n'avaient qu'une ambition, gagner des âmes à Jésus-Christ ; ils n'aspiraient qu'à la gloire de verser leur sang pour lui, de lui rendre amour pour amour, vie pour vie. Aussi, lorsque les rois et les peuples qu'ils évangélisaient, et dont ils condamnaient les vices et les passions, s'armaient contre eux et les conduisaient au supplice, ils y couraient remplis d'une joie divine, embrassaient leurs bourreaux et mouraient en pardonnant, en priant pour leurs persécuteurs. Mais leur sang devenait une semence féconde de héros et de saints ; à peine étaient-ils tombés sur le champ de victoire, que de nouveaux apôtres s'élançaient sur leurs traces, jaloux de cueillir à leur tour les lauriers du triomphe et les palmes du martyre ! Souvent aussi les bourreaux, touchés de l'innocence, du courage et de la charité des victimes, prenaient leur place dans la sanglante arène et devenaient aussi des apôtres et des confesseurs.

N'avaient-elles pas aussi étudié le cœur de Jésus, ces vierges faibles et délicates, ces anges de la terre, qui, saintement éprises de son amour, renonçaient, pour lui plaire, à toutes les jouissances de la vie, qui, pour lui accorder toute la place de leur cœur, rejetaient l'alliance des princes et des rois, oubliaient leur jeunesse, leur beauté, et méprisaient également et les plaisirs qu'on leur offrait et les supplices dont on les menaçait pour ébranler leur constance ? Pleines d'une joie céleste, belles d'innocence et de pudeur, elles montaient avec calme sur les échafauds, sur les bûchers enflammés, heureuses de joindre les roses du martyre aux lis de leur virginale couronne. Ah ! elles avaient compris l'amour de leur divin Époux, et elles le lui prouvaient par leur constance et leur fidélité.
Elles avaient encore compris et étudié la charité et le dévouement de ce cœur adorable, ces innombrables colonies d'autres vierges, de veuves et de femmes chrétiennes qui semblaient n'avoir de respiration et de vie que la charité. Voyez les unes cacher leur jeunesse et leur beauté dans la solitude des cloîtres, dire un éternel adieu à ce monde qu'elles n'avaient connu que pour le craindre, le mépriser, et, hosties vivantes, victimes volontaires, s'offrir sans cesse en holocauste pour des fautes qu'elles n'ont pas commises, et s'efforcer d'arrêter par leurs prières le bras du Seigneur levé sur la tête de leurs frères coupables. Voyez les autres s'élancer dans le vaste champ des misères humaines : jalouses d'essuyer toutes les larmes, de calmer toutes les douleurs, elles ouvrent leur cœur à tous les affligés ; près d'elles l'orphelin retrouve la mère qu'il a perdue, les caresses qu'il n'a pas connues ; le vieillard, des filles attentives et dévouées ; le pauvre, des amies et des sœurs qui ont toujours du pain pour apaiser sa faim, de douces paroles pour calmer ses maux, pour guérir les blessures de son cœur. Pauvres elles-mêmes, elles sont riches de charité ; elles tendent aux heureux du siècle une main suppliante, et l'aumône qui y tombe sert à élever des asiles où le malade trouve du soulagement à ses souffrances ; l'aveugle, des yeux qui voient pour lui ; l'infirme, un bras pour lui servir d'appui ; le vieillard, le pain qu'il ne peut plus gagner, un toit pour l'abriter et un lit pour mourir ! Ah ! cessons de nous étonner de la continuité de leurs sacrifices, de l'héroïsme de leur abnégation : le cœur de Jésus était leur modèle, comme il est encore celui de leurs imitatrices ; est-il étonnant que de cette source inépuisable d'amour jaillissent encore les eaux de la charité, que celui qui nous a donné l'exemple du grand dévouement du Calvaire l'inspire toujours et le perpétue dans son Église, et que le plus riche héritage qu'il ait laissé à ses enfants soit l'esprit de sacrifice et de charité ?
Toutes les vertus ont eu leurs martyrs, et le monde se souvient encore de l'austérité de ces anciens pénitents, de ces saints anachorètes dont la pénitence et les macérations condamnaient sa mollesse et sa sensualité. La seule pensée de ce qu'ils ont fait, de ce qu'ils ont souffert, effraie notre délicatesse, et cependant ces austérités avaient pour eux des charmes ; leurs longues années de solitude s'écoulaient rapides comme un jour de plaisir. Ah ! c'est que l'amour de Jésus l'embellissait cette solitude, c'est qu'il adoucissait les larmes que la pénitence leur faisait répandre ; il leur ouvrait son cœur, et, ravis, éblouis des trésors qu'ils y découvraient sans cesse, le jour leur paraissait trop court pour étudier ce livre divin, ils employaient encore les nuits à cette étude chérie, leurs ombres semblaient favoriser l'ascension mystérieuse de leurs âmes vers le ciel, et lorsqu'une nouvelle aurore leur annonçait un nouveau jour, ils se plaignaient que le soleil vînt si tôt interrompre la douceur de leur sublime contemplation.
 Le cœur adorable du Sauveur est un parterre émaillé des fleurs de toutes les vertus ; tous les saints en ont fait leurs délices, et chacun d'eux est venu y cueillir la fleur dont le parfum lui plaisait le plus, pour la respirer et en embaumer sa vie. Voyez François-Xavier : ébloui d'abord par l'éclat de la gloire humaine, il veut se faire un nom, être grand dans le monde ; l'ambition remplit son cœur ; mais il se recueille quelques jours sous la conduite d'Ignace, et, dans le calme de la retraite, respire à longs traits les parfums célestes qu'exhale encore le zèle du bon Pasteur. Aussitôt la grâce le touche, son ambition change d'objet ; ce n'est plus la gloire du temps qu'il veut, mais celle de l'éternité ; c'est à la conquête du ciel qu'il aspire ; il veut l'emporter de force, le prendre d'assaut. Mais cette conquête, il ne la veut pas pour lui seul, il veut la partager avec d'autres et n'entrer dans le royaume de Jésus qu'escorté des nombreuses phalanges d'âmes que sa parole aura gagnées à son amour ; il faut, pour satisfaire sa noble ambition, que chacune d'elles soit une fleur attachée à son immortelle couronne, et que toutes rayonnent autour de sa tête comme autant de pierres précieuses de son éternel diadème. Dès que l'amour divin est maître de son cœur, rien ne peut plus ralentir son ardeur. Prêt à passer les mers pour aller porter le flambeau de la foi aux nations infidèles, l'Esprit saint soulève pour lui le voile impénétrable qui nous cache les secrets de l'avenir ; comme à un autre Paul, il lui  montre tout ce qu'il doit souffrir pour la gloire de son nom ; mais cette vue, loin d'abattre le courage de l'apôtre et de tempérer l'ardeur de son zèle, ne fait que l'exciter encore, et, brûlant d'un immense désir de souffrir pour son divin Maître, il s'écrie : Encore plus ! Seigneur, encore plus !!!... 
Dans le cœur du Roi des vertus, François d'Assise cueille l'humble fleur de la pauvreté ; il la cultive avec une tendre prédilection. Jésus seul est son trésor, mais ce trésor remplit toute la capacité de son âme, il lui tient lieu de tout, et les jours et les nuits lui paraissent trop courts pour répéter ce mot qui résume sa vie tout entière : Mon Dieu, mon tout ! François de Sales cueille dans ce divin cœur la double fleur de la douceur et de l'humilité ; leur doux parfum embaume sa vie entière, elles rendent sa parole irrésistible, et les suaves émanations de son cœur, renfermées dans ses admirables écrits, viennent jusqu'à nous comme une brise parfumée pour nous faire admirer et chérir en lui la douceur et l'humilité. Dans le cœur brûlant du Sauveur, Vincent de Paul choisit les roses de la charité ; il en fait une ample récolte, les sème partout sur la route de sa vie, et les lègue à ses enfants pour purifier l'atmosphère des derniers siècles, chargée de tant de miasmes d'égoïsme et de corruption.

Blessée au cœur par le glaive embrasé d'un séraphin, la vierge du Carmel se consume d'amour pour Jésus dans son humble cellule ; il faut un aliment au feu qui la dévore ; les austérités de la pénitence ne lui suffisent pas, elle veut donner à celui qu'elle aime des serviteurs dont la perfection étonnera le monde ; elle réforme l'ordre entier du Carmel, et, pour y parvenir, elle brave les fatigues, méprise les persécutions et se rit des humiliations, car elle a compris l'amour du cœur de Jésus pour la croix. Martyre de désir, elle meurt de regret de ne pouvoir mourir, et répète sans cesse dans ses extatiques transports : Ou souffrir, ou mourir !
Pour raconter toutes les merveilles opérées par l'amour de Jésus, il faudrait évoquer l'ombre de tous les saints, appeler en témoignage ces grandes âmes qui se sont enrichies des trésors de grâces dont le cœur du Sauveur est la source, interroger les Gertrude, les Mechtilde, les Madeleine de Pazzi, les Catherine de Sienne, etc. ; mais ce détail nous mènerait trop loin : contentons-nous de dire que ce qu'elles ont été nous le serions aussi, si nous savions aimer comme elles. La source où elles ont puisé la sainteté n'est pas tarie, mais nous dédaignons d'en approcher nos lèvres, et nous aimons mieux rester pauvres que de nous donner la peine de tendre la main pour recevoir les richesses qui nous sont offertes. Jésus nous offre sa grâce ; mais, pour correspondre à cette grâce, il faudrait nous faire violence, renoncer à nos habitudes, nous imposer quelques sacrifices devant lesquels reculent notre faiblesse et notre lâcheté.
Animés d'une sainte ardeur, hâtons-nous d'aller nous réfugier dans cet asile sacré que nous offre la miséricorde divine. Le cœur de Jésus est ouvert pour tous, il ne se ferme pour aucun de nous, et chacun est assuré d'y trouver des secours proportionnés à ses besoins. Si vous aimez la solitude et le recueillement, c'est la retraite du passereau solitaire ; là, seul avec la sagesse éternelle, loin du bruit et du tumulte du monde, vous pourrez, sur les ailes de la prière et de l'amour, vous élever par la contemplation jusque dans les hauteurs des cieux, vous perdre dans les splendeurs de la divinité, et oublier, dans votre délicieuse retraite, les vaines préoccupations de la terre. 
Si la lutte que vous soutenez avec renier est incessante, terrible, et vous paraît parfois au dessus de vos forces, entrez dans le cœur de Jésus : c'est l'arsenal où sont appendues toutes les armes nécessaires à votre défense ; ces armes vous rendront invincibles, puisqu'elles sont trempées dans le sang du lion de Juda et aiguisées contre le bouclier de la croix.
Votre âme est-elle faible, malade ? là encore, vous trouverez la force qui vous manque, le remède propre à chacune de vos infirmités. Êtes-vous timides, découragés, aux prises avec le désespoir ? le cœur de Jésus est le sanctuaire où toujours on retrouve la paix et l'espérance ; celui qui vient s'y réfugier la sent bientôt renaître dans son âme, et celui qui y fixe son séjour ne peut jamais la voir s'éteindre en lui.
 Êtes-vous tièdes, froids, glacés ? ce cœur adorable est la fournaise du saint amour ; c'est là que brûle un feu qui ne s'éteint jamais et qui ne demande qu'à se communiquer. Laissez-le s'attacher à vos âmes, et bientôt il les pénétrera tout entières.
Si vous êtes affligés, il est aussi la source des plus douces consolations, Et quel est celui d'entre nous qui n'a pas besoin d'une main amie pour essuyer ses larmes ? Quel est l'homme qui, dans le cours de ses années, n'a jamais approché ses lèvres de la coupe de douleur qui garde une goutte d'amertume pour chacun des enfants d'Adam ? L'homme né de la femme vit peu de jours, s'écriait Job, et il est rassasié d'angoisses ! Ce cri du juste frappé par la main du Seigneur et luttant avec l'épreuve est aussi celui de toute la nature humaine. Mais à cet élan de douleur, à cette plainte arrachée par la souffrance, a répondu une voix douce et compatissante qui dit à tous : Venez à moi, et je vous consolerai. Sur cette grande misère s'est levée une grande espérance, un astre lumineux et consolateur ; cet astre, c'est le cœur de notre Jésus, qui offre à tous repos, paix et consolation.
 Enfin, si la route qu'il faut parcourir pour arriver à la vie vous semble trop épineuse et semée de difficultés insurmontables, si vous jetez un regard d'envie sur la voie spacieuse et fleurie que parcourent les partisans du monde, rappelez-vous que le cœur de Jésus est la source de la sainteté et du salut. Laissez les ennemis de la croix parcourir comme des insensés l'espace si court qui sépare le temps de l'éternité ; leur joie est trop éphémère pour que vous puissiez regretter de ne point la partager. Voyez plutôt ces légions innombrables de saints qui, à la suite de notre bon Maître, ont battu le sentier qui s'ouvre devant vous : ils ont semé dans les larmes, ils moissonnent dans la joie ; du haut du ciel ils vous appellent, ils vous tendent les bras ; pour exciter votre courage, ils vous montrent les palmes glorieuses qu'ils ont cueillies sur le chemin de la vie, ils vous laissent entrevoir l'immortelle couronne qui ceint leur front victorieux. Ils ont été faibles, voyageurs comme vous, sujets aux mêmes passions que vous ; avec la grâce, vous pouvez être ce qu'ils sont devenus. Cette grâce, Jésus vous l'offre ; allez la puiser dans son cœur, et, après avoir partagé ici-bas les travaux et les combats de vos frères dans la foi, vous partagerez un jour leur éternelle récompense. Ainsi soit-il.

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PRÉPARATION À LA COMMUNION
Pour le premier vendredi de novembre.
C'est à tous les membres de la grande famille chrétienne que vous adressez cet ordre formel, ô mon Dieu : Soyez saints parce que je suis saint ! Ils l'ont entendu et y ont été fidèles, ces innombrables héros chrétiens de tout âge, de tout sexe et de tout état, que l'Église proposait naguère à notre vénération et à notre imitation. Il s'adresse également à moi, ô mon Dieu, et l'exemple des saints doit me remplir d'une noble émulation et exciter en moi un grand courage pour travailler avec ardeur à l'œuvre de ma sanctification et de mon salut. Aidée de votre grâce, Seigneur, pourquoi ne pourrais-je pas ce qu'ils ont pu ? pourquoi ne ferais-je pas ce qu'ils ont tait ? La sainteté, ô mon Dieu, n'est pas une chose impossible, puisque vous nous ordonnez d'y aspirer, et qu'une foule d'âmes généreuses et fidèles l'ont acquise en profitant des secours et des grâces que vous leur donniez pour y parvenir.
Je suis faible, ô mon Dieu, remplie d'imperfections et de misères, portée au mal par un penchant qui m'y entraîne avec une force à laquelle je ne pourrais résister, si votre grâce ne me soutenait sans cesse. Mais les saints n'avaient-ils pas les mêmes violences à se faire ? leurs passions étaient-elles moins vives, leurs penchants meilleurs que les miens ? Hélas ! ils étaient ce que je suis ; l'épreuve de la vie était pour eux ce qu'elle est pour moi ; le monde leur offrait les mêmes séductions ; l'enfer s'armait des mêmes armes pour les combattre ; mais ils triomphèrent de tout par la vigilance, la prière et la mortification. Les longues années de leur pèlerinage furent, comme les miennes, semées de bien des amertumes ; ils arrosèrent de leurs larmes et souvent de leur sangle chemin qui mène à la vie, car la parole que vous adressiez à vos premiers disciples, ô mon divin Maître, s'accomplit à la lettre pour tous ceux qui s'enrôlent sous les étendards de la croix : Vous pleurerez, vous gémirez ; mais bientôt votre tristesse se changera en joie. Elle s'est accomplie pour mes frères dans la foi, cette parole divine ; elle s'accomplira également pour moi. Les saints ont été abreuvés d'humiliations, rassasiés de douleurs ; mais ils ont vaillamment soutenu les combats du Seigneur ; ils ont méprisé le monde, foulé aux pieds les biens périssables de la terre, jeté un regard de dédain sur la gloire et les grandeurs humaines ; puis bientôt au jour nébuleux de la vie a succédé pour eux le jour sans nuage de l'éternité ; le repos a suivi bien vite la fatigue et le travail, et le temps de la gloire et de la récompense a remplacé pour toujours celui des tribulations et des souffrances.
 L'apôtre saint Jean, dans ses mystérieuses visions, vit une multitude innombrable d'élus de toutes les tribus, de toutes les nations de la terre, qui tous avaient lavé leurs robes dans le sang de l'Agneau, et qui tenaient en main les palmes de la victoire. Vous vouliez nous faire comprendre par là, ô mon Dieu, que la sainteté est possible dans toutes les positions, dans toutes les circonstances de la vie. Vos amis, Seigneur, ont justifié cette vérité : les uns ont fait monter avec eux la sainteté sur le trône des rois, et n'ont quitté leur couronne périssable que pour recevoir de vos mains celle de la gloire et de l'immortalité ; les autres l'ont fait asseoir au foyer domestique, et ont su la faire servir à rendre plus douces et plus pures les affections de la famille. Ceux-là se sont sanctifiés dans les austérités de la pénitence et la solitude des cloîtres, ceux-ci dans les embarras du négoce. Enfin le monde, comme le désert, a eu ses saints ; libres ou esclaves, riches ou pauvres, savants ou ignorants, tous ceux qui ont voulu répondre à votre appel, ô Jésus, et marcher à votre suite, ont trouvé en vous tous les secours dont ils avaient besoin pour vaincre le monde, pour triompher du démon et d'eux-mêmes. Car vous avez voulu nous montrer, Seigneur, qu'avec votre grâce tout était possible à la faiblesse humaine, et que, lorsque votre pauvre créature se défiait d'elle-même et s'appuyait sur vous seul, elle devenait forte, puissante et capable d'accomplir les plus grandes choses.
 Il y a entre vos saints et moi une énorme dissemblance, ô mon Dieu, et c'est surtout à l'approche du moment qui doit munir à vous que je sens mieux la grandeur de mes fautes, la multitude de mes imperfections, la profondeur de ma misère. Je suis indigne et mille fois indigne de vous recevoir, ô Dieu trois fois saint, et pourtant, Seigneur, à qui irai-je si je m'éloigne de vous ? N'êtes-vous pas la voie, la vérité, la vie ? Quel autre médecin peut me guérir ? quel autre maître peut m'instruire ? Vous seul, ô bon Jésus, pouvez fortifier ma faiblesse, mettre un terme à mon inconstance, suffire à tous les besoins de mon âme, et votre main divine peut seule soutenir et abriter ce faible roseau que l'orage menace à chaque instant de briser.
Le lierre, pour s'élever, a besoin de s'attacher à l'ormeau ; s'il ne l'enlace de ses débiles rameaux, il rampe sur la terre, le passant le foule aux pieds, et il meurt faute de trouver l'appui que réclamait sa faiblesse. Ainsi, ô Jésus, j'ai besoin de m'attacher, de m'unir à vous, pour m'élever au dessus de moi-même, pour me détacher de la terre, pour secouer cette poussière du monde qui s'attache à mon âme et obscurcit les regards qu'elle veut élever vers le ciel. N'êtes-vous pas, divin Sauveur, la vie de ce cœur qui vous désire ? N'êtes-vous pas sa lumière, le flambeau sans lequel il ne peut faire un pas, l'appui dont il a sans cesse besoin pour se soutenir, la nourriture sans laquelle il languit et meurt ? Ah ! laissez-moi, Seigneur, m'approcher de vous, laissez-moi me réfugier dans ce cœur adorable, asile sacré que votre miséricorde n'a jamais fermé à la confiance et au repentir.

Votre cœur, ô Jésus, est le principe du salut, la source de toute sainteté. J'ai faim, j'ai soif de la justice ; permettez-moi donc d'étancher cette soif qui me dévore à ces sources d'eaux vives qui découlent de lui et jaillissent jusqu'à la vie éternelle. Je suis pauvre ; laissez-moi m'enrichir des trésors de grâces qui y sont renfermés. Je souffre, je pleure ; ne repoussez pas le cœur qui ne veut recevoir que de vous le soulagement et la consolation que ses douleurs réclament.
O vous, Vierge sainte, glorieuse Reine de la cité céleste, vous qui réunissez en vous seule toutes les vertus que nous admirons éparses dans les autres saints, vous qui êtes la gloire de Jérusalem, la joie de votre peuple, l'espérance de vos enfants, le canal mystérieux par lequel les eaux de la grâce nous arrivent, abaissez sur moi un regard de compassion, tendez-moi une main secourable, soutenez ma faiblesse ; la route que je parcours est rude et difficile, soyez mon guide, dirigez tous mes pas, préparez surtout mon cœur au bonheur de recevoir votre divin Fils, conduisez-moi maintenant à lui et introduisez-moi un jour dans les tabernacles éternels. Ainsi soit-il.

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ACTION DE GRÂCES.
0 bonheur ! ô grâce inestimable ! est-ce le ciel qui m'est ouvert ? ai-je quitté le lieu de mon exil, et la joie qui inonde mon âme n'est-elle pas l'avant-goût des joies de la patrie ? Ah ! sans doute le ciel m'est ouvert, puisque Jésus m'a laissée pénétrer dans son cœur. Que dis-je ? Il me l'a donné ce cœur, il est à moi, et celui qui fait la gloire et la félicité des cieux m'appartient tout entier.
 0 vous, grand Dieu, Dieu trois fois saint, que l'amour vient d'abaisser jusqu'à moi, recevez mes adorations, mes actions de grâces et mon amour. Laissez-moi oublier l'univers, m'oublier moi-même, pour ne me souvenir que de vos bienfaits, pour les méditer et me perdre dans cette délicieuse pensée, qui maintenant est une réalité : mon Dieu est à moi !
Mais, puisque vous êtes à moi, Seigneur, permettez que ce cœur qui vous possède en cet instant soit à vous pour toujours, qu'il n'ait de vie, de mouvement, de sentiment que pour vous, que l'amour soit sa vie, son aliment, sa science, son trésor et son tout.
Mon âme, heureuse de vous posséder, ô Jésus, voudrait, hélas ! prolonger son bonheur ; elle voudrait planter sa tente et fixer sa demeure au pied de vos autels et ne se séparer jamais de celui qui est toutes choses. Ah ! pourquoi faut-il, Seigneur, que d'autres heures succèdent à cette heure de bonheur ? Pourquoi faut-il abandonner le ciel pour retrouver la terre, échanger Dieu contre les créatures ? Quand donc finirez-vous, mon Dieu, les jours si longs de mon pèlerinage ? Quand commencera pour moi l'éternelle communion ? Vous m'en avez donné l'avant-goût, Seigneur, et mon âme, haletante du désir de s'unir à vous pour jamais, soupire après la fin de son exil. Il lui tarde de voir arriver le terme où s'évanouiront toutes ces misères, toutes ces préoccupations de la vie, qui, malgré elle, captivent son attention et l'empêchent de ne penser qu'à vous ; déjà, par la pensée, elle s'élance au milieu du glorieux cortège des élus, et, comme eux, elle souhaite, ô divin Agneau, de pouvoir venir déposer à vos pieds les palmes de la victoire et la couronne qu'elle espère recevoir de vous.
Mais que fais-je, ô mon Dieu ? Semblable à un serviteur paresseux qui demande son salaire avant d'avoir achevé son travail, je souhaite le repos avant d'avoir porté le poids du jour et de la chaleur, je demande la récompense avant de l'avoir méritée, la consolation avant la fin de l'épreuve.
Mes mains sont vides de bonnes œuvres, ô mon Dieu, et je demande à être admise parmi cette troupe choisie qui est venue déposer au pied de votre trône des trésors de mérites péniblement acquis. Où sont. hélas ! les victoires que j'ai remportées sur moi-même ? Par quels efforts, par quelles violences ai-je mérité le ciel ? Comment, sans présomption, puis-je déjà demander ce que toute une vie d'épreuves et de sacrifices peut à peine me faire espérer ? Ah ! je le sens, Seigneur, je ne suis pas digne d'être admise au nombre de vos saints, mais je vais travailler avec ardeur, avec un nouveau courage, à m'en rendre moins indigne.
Vous me commandez l'espérance, ô Jésus, vous la mettez au nombre des vertus, et, malgré mes défauts, malgré la multitude des iniquités dont j'ai souillé mon âme, je ne veux pas cesser d'aspirer au ciel ; il sera le but de tous mes efforts, de tous mes désirs, puisque le ciel c'est vous, ô Jésus, vous connu, aimé parfaitement, vous remplissant toute la capacité de l'esprit, du cœur et de l'âme. Ah ! plutôt, ô Jésus, renoncer à la vie, renoncer à tout, que de renoncer à cette douce espérance ! Seule encore elle peut donner le courage de se vaincre soi-même et d'accomplir ces sacrifices qui si souvent effraient la nature et déchirent le cœur.
Les grandes choses que les saints ont faites pour vous, ô mon Dieu, loin de me décourager, ne feront qu'exciter mon émulation et mon zèle ; car je sais, Seigneur, que si vous nous appelez tous à la sainteté, les voies qui y conduisent ne sont pas les mêmes pour tous, et votre sagesse les diversifie à l'infini. La sainteté de l'homme que votre providence a placé au milieu du monde ne doit pas être celle du religieux et du prêtre. Les devoirs qui doivent sanctifier la mère de famille sont différents de ceux de la vierge qui est venue abriter sa jeunesse à l'ombre de vos autels, et qui, pour être plus à vous, a renoncé à toutes les espérances de la terre, brisé tous les liens de la famille, dit adieu à toutes les joies, à toutes les grandeurs humaines. L'une, pour se sanctifier, doit être la lampe allumée au foyer domestique ; elle doit être l'apôtre de sa famille, l'ange gardien de son époux, de ses enfants ; sa fermeté doit leur apprendre à accomplir, à respecter votre loi ; sa douceur, sa condescendance doit leur faire aimer la vertu et la leur faire paraître aimable. L'autre, au contraire, est la lampe du sanctuaire ; elle doit, loin du bruit et des agitations du monde, se consumer pour vous seul, ô mon Dieu ! Ange de paix, placée entre le ciel et la terre, elle doit, par la ferveur de ses prières, arrêter votre bras levé sur les coupables, puis, victime innocente et volontaire, s'offrir sans cesse en holocauste pour des fautes qui lui sont étrangères, et pleurer par charité des crimes dont elle ne connaît que le nom.
Accomplir ses devoirs, chacun selon son état, son âge et sa condition, voilà donc, Seigneur, en quoi consiste la sainteté que vous demandez de chacun de nous, et négliger les devoirs de sa condition, pour embrasser des œuvres en apparences plus méritoires et plus parfaites, serait une illusion que nous devrions compter au nombre de nos fautes.
Puisque je ne suis pas assez heureuse, ô mon Dieu, pour faire de grandes choses pour vous, je veux au moins accomplir avec soin, avec perfection, les actions journalières de la vie ; je veux les ennoblir par la pureté de mes intentions, les sanctifier et les rendre toutes grandes à vos yeux, en leur donnant votre amour pour principe et pour fin. Si je ne puis verser d'abondantes aumônes dans le sein des pauvres, je chercherai à être utile à mon prochain, en le portant au bien par de bons conseils et de bons exemples. Si ma santé ne me permet pas d'affliger mon corps par le jeûne et les austérités de la pénitence, je m'efforcerai cependant de satisfaire votre justice, en acceptant avec une parfaite soumission et une entière résignation toutes les peines qu'il vous plaira de m'envoyer. Enfin, ô mon Dieu, je puis vous aimer, et voilà toute ma ressource ; car je sais que l'amour est le commencement, la fin et la perfection de la loi.
 Permettez, mon adorable Sauveur, qu'avant de m'éloigner de votre temple, une voix s'élève vers vous en faveur de ces âmes souffrantes que votre justice retient encore dans le lieu de l'expiation. Leur peine est grande, Seigneur, puisqu'elles vous connaissent, qu'elles vous aiment, qu'elles sont sûres de vous posséder un jour, et qu'elles ne peuvent être admises en votre présence avant d'avoir entièrement payé la dette qu'elles ont contractée envers votre justice. Vous les aimez, ô miséricordieux Sauveur, plus encore qu'elles ne vous aiment ; c'est à regret que vous les retenez loin de vous, que vous fermez l'oreille à leur voix gémissante. Ayez donc pitié, Seigneur, de toutes celles qui ont été pendant leur vie plus dévouées à votre divin cœur, de celles qui n'ont plus que de légères taches à effacer avant d'être admises en votre présence. Ayez pitié surtout de celles qui m'ont été unies sur la terre par les liens du sang et de l'amitié. Ma tendresse, ô mon Dieu, les suit au delà de la tombe, et si mes larmes ne peuvent ranimer la poussière de leur mortelle dépouille, elles vous parlent en leur faveur ; la voix de ma prière frappe à la porte de votre cœur, elle vous supplie de vouloir bien oublier les fautes que la fragilité humaine leur a fait commettre, et de les laver dans le sang précieux que je viens de recevoir et que je vous offre pour l'acquit de leur dette.
 O Marie, douce consolatrice des affligés, secours des chrétiens, daignez porter mes vœux au pied du trône de votre Fils, appuyez ma demande, soyez la médiatrice, l'avocate de ces âmes souffrantes ; un seul mot de vous peut fléchir la colère de votre Fils, finir leurs peines et leur obtenir ce lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix où elles doivent à jamais vous bénir avec Jésus. Ainsi soit-il.

Les gifs animés de Jésus Page 7

VISITE AU SACRÉ CŒUR DE JÉSUS
Considéré comme chef de l'Église.
Je viens vous adorer aujourd'hui, ô cœur adorable de mon Sauveur, comme le chef de l'Église universelle, comme l'astre bienfaisant qui répand ses douces et bénignes influences sur tous les plants de cette vigne mystérieuse plantée par la main du Père de famille, et qui donne à chacun d'eux la sève, la fécondité et la vie.
Je me réjouis, Seigneur, de voir toutes les créatures soumises à votre puissance et de savoir les anges et les hommes assujettis à votre empire. Je me réjouis surtout, ô aimable Jésus, de vous voir marcher à la tête de cette Église, qui est une, sainte et indivisible, et qui vous doit son unité, sa sainteté et son indivisibilité. Je crois, Seigneur, que vous la gouvernez, que vous la dirigez, comme le chef gouverne et dirige les membres du corps qui lui est soumis. Votre libéralité couronne et récompense dans l'Église triomphante les membres dont la sainteté a glorifié votre nom sur la terre ; votre force et votre puissance soutiennent ceux qui militent encore ici-bas, et votre justice achève de purifier ceux qui, à l'heure où vous les avez appelés à vous, ont porté au pied de votre redoutable tribunal quelques légères souillures contractées pendant les jours de leur pèlerinage, par le contact du monde et la faiblesse de la nature. 
Qu'ils sont forts et mystérieux, ô mon Dieu, les liens d'amour par lesquels vous unissez entre eux tous les membres de votre corps mystique ! Du haut du séjour de la gloire, les élus s'intéressent encore à leurs frères dans la foi ; du sein de leurs joies éternelles, ils abaissent sur eux de bienveillants regards, ils leur tendent les bras, et s'associent à leurs combats, à leurs épreuves, par la prière et les saints désirs de la charité. A leur tour, les exilés de la terre demandent à leurs frères du ciel aide et protection ; ils font monter vers eux la voix de leur humble prière, et s'enrichissent de la. surabondance de leurs mérites déposés avec ceux de leur chef dans le trésor commun de la grande famille. Puis un autre lien, celui d'une tendre compassion et d'une charité plus forte que la mort, unit l'Église du ciel et celle de la terre à l'Église souffrante du purgatoire. Les saints réclament avec instance ces compagnons assurés de leur gloire, et les enfants de l'Église militante offrent pour leurs frères souffrants le suffrage tout puissant auprès de vous, ô juste Juge, de leurs prières, de leurs bonnes œuvres, et surtout la Victime adorable dont le sang est offert pour les vivants et pour les morts.
Membre de votre corps, ô Jésus, enfant de votre Église, je m'attache à elle non seulement par la foi, mais surtout par l'amour. Je l'aime comme la mère qui me reçut à mon entrée dans la vie pour laver dans les eaux vivifiantes du baptême la souillure de mon origine, qui donna à mon enfance le lait de la vérité et de la saine doctrine, qui plus tard me prit par la main pour me relever de mes chutes, et qui lava les plaies que déjà le péché avait faites à mon âme dans la piscine sacrée de la pénitence. Je l'aime encore comme la mère pleine de vigilance qui, à l'âge où les passions s'éveillent dans le cœur, se présenta à moi pour marquer mon front du signe auguste de la croix et me revêtir de l'armure qui rend fort et invincible dans le combat. Je l'aime surtout votre Église, ô Jésus, pour m'avoir si souvent nourrie de ce pain de vie et d'immortalité, qui a pour moi tant de goût et d'attraits, qui m'enivre de si pures délices, donne ici-bas à mon âme la vie de la grâce et lui fait espérer de vivre un jour de celle de la gloire. Oui, je l'aime, ô mon Dieu, cette Église dont la tendresse, au premier jour de ma vie, m'attendait au seuil de votre temple, qui bénit mon berceau, et dont la main protégera et bénira ma tombe, dont la charité me suivra jusque dans les profondeurs de l'éternité. Je l'aime de toutes les forces de mon âme, je m'attache à elle par toutes les sympathies de mon cœur, par toute l'énergie de ma volonté, et je veux être à jamais pour elle une enfant soumise et fidèle. 
Daignez, ô Jésus, jeter un regard de miséricorde sur cette Église sainte dont vous êtes l'époux et le chef ; rendez-la forte et toute puissante contre ses ennemis ; ramenez à elle tous ceux qui s'en sont séparés par le schisme et l'hérésie ; essuyez ses larmes en lui rendant tant d'enfants infidèles qui déchirent son cœur par leur conduite irréligieuse et leur vie scandaleuse. Daignez surtout, ô aimable Sauveur, étendre votre droite sur le pontife que votre providence a élevé sur la chaire de saint Pierre, couvrez-le de votre protection, fortifiez-le de votre force, soyez son appui et son défenseur ; que votre esprit l'anime, le dirige et le soutienne au milieu des orages qui grondent autour de lui et dans les rudes épreuves qui traversent son ministère ; remplissez son cœur de votre paix et de la douceur de vos consolations, et finissez ses peines en réunissant tous les cœurs divisés par les liens sacrés de la concorde et de la charité. Donnez-nous toujours des pasteurs selon votre cœur et animés de votre esprit ; augmentez le zèle de vos ouvriers évangéliques, afin qu'ils étendent au loin leurs conquêtes et lassent partout adorer et bénir votre nom.
 Soyez encore, ô Jésus, l'appui des veuves, le protecteur des orphelins, le soutien du pauvre, le consolateur de l'affligé ; convertissez les pécheurs et augmentez la sainteté des justes, afin que votre loi soit respectée et que votre amour prenne dans tous les cœurs de nouveaux accroissements.
En priant pour mes frères, souffrez, Seigneur, que je vous prie aussi pour moi. Membre de votre corps, ne souffrez pas que je le déshonore par une vie indigne du noble titre de chrétienne et d'enfant de l'Église. Vous êtes saint, ô Jésus, et vos membres doivent être saints ; ils doivent vivre de la vie de leur chef, se remplir de son esprit, reproduire en eux ses vertus et ses mœurs. Donnez-moi donc, aimable Sauveur, de vivre comme vous avez vécu, d'agir comme vous avez agi, d'aimer ce que vous avez aimé, et de haïr comme vous le monde, le démon, le péché ; qu'à votre exemple, je sois douce et humble de cœur, patiente et résignée dans les peines et les adversités de la vie, pauvre d'esprit et détachée des faux biens de la terre, chaste et mortifiée ; que je sache enfin retracer dans ma conduite toutes les vertus dont vous nous avez donné de si parfaits exemples. Mais la vertu que je Vous supplie surtout de m'accorder, c'est celle, ô Jésus, qui émane de votre cœur, cette charité sincère et parfaite, qui apprend à aimer tous les hommes pour votre amour, qui supporte et pardonne les injures, qui répand partout des bienfaits, et qui ne sait se venger qu'en aimant davantage ceux qui exercent sa patience parleurs mauvais procédés et leurs persécutions. Ah ! cette vertu divine doit, je le sens, ô mon Jésus, unir entre eux tous les membres de votre corps, tous les enfants de cette grande famille qui tous sont frères, puisque tous vous nomment leur père. Ils doivent s'aimer mutuellement, puisque vous les aimez tous, se supporter, se pardonner, compatir réciproquement à leurs souffrances, et s'empresser de verser sur les plaies du membre qui souffre le baume de la charité. Échauffez tous nos cœurs, ô Jésus, à la chaleur du vôtre, afin qu'après vous avoir aimé par dessus tout et nous être aimés en vous sur la terre, nous soyons réunis en vous dans le ciel par les liens d'un éternel amour.
Ainsi soit—il.  

Source : Livre "Trésor des associés du Sacré-Cœur de Jésus ou premier vendredi de chaque mois sanctifié par la méditation et la communion"




 Sainte Marguerite-Marie Alacoque
Paray Le Monial

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 Sainte Marguerite-Marie Alacoque - Sainte Marguerite-Marie Alacoque

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Charolles
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Bienheureuse Maria Droste ou Marie du Divin Cœur de Jésus, sœur de la Charité du Bon Pasteur à Porto au Portugal († 1899)


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