Grégoire le Grand
Fête : 12 mars
Pourquoi l'invoquer ?
- Contre les maux d'estomac.
- Contre la mélancolie.
- Pour garder l'esprit clair, conserver sa lucidité.
Prière :
† Très savant et très saint Grégoire,
Tu répétais souvent le psaume XXII de David, et je le répète avec toi :
Mon Dieu ! Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné,
Et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ?
Mon Dieu, je crie le jour, et tu ne réponds pas ;
Mon Dieu, je crie la nuit, et n'ai point de repos ;
Pourtant tu es le Saint,
Tu sièges au milieu des louanges d'Israël.
En toi se confiaient nos pères ;
Ils se confiaient et tu les délivrais.
Ils criaient à toi, et ils étaient sauvés...
† Très savant et très saint Grégoire,
Moi aussi je veux être sauvé,
Moi aussi je ne veux pas être abandonné ;
Je mets en toi mon espérance,
Et crois en ta sagesse, comme en ton intercession,
Afin que je sois délivré, grâce à toi,
des maux qui m'affligent.
† Amen.
Saint Grégoire est le patron des écoliers.
Grégoire
naquit à Rome vers 540, au moment de la reconquête de l'Italie par
Justinien, d'une famille chrétienne et patricienne, de la branche
Anicia. Son père, le sénateur Gordien, est administrateur d'un des sept
arrondissements de Rome. Deux de ses sœurs sont honorées saintes
(Tharsilla et Æmiliane), et il avait parmi ses ancêtres le pape Félix
III. Sa mère, Sylvie, est elle aussi honorée sainte .
Il est éduqué dans le climat de renouveau culturel suscité en Italie par la Pragmatica sanctio, et excelle, «selon le témoignage de Grégoire de Tours, dans l'étude de la grammaire, de la dialectique et de la rhétorique ».
En 572, il est nommé préfet de la ville, ce qui lui permet de s'initier
à l'administration publique, et devient ainsi le premier magistrat de
Rome. Il utilise ses aptitudes pour réorganiser le patrimoine de
Saint-Pierre. En 574, il souscrit à l'acte par lequel Laurent, évêque de
Milan, reconnaît la condamnation des «Trois chapitres» par le 2ème
concile de Constantinople de 553.
Vers
574-575, il adopte la vie monastique et transforme en monastère dédié à
saint André la demeure familiale située sur le mont Caelius. Il nomme
pour abbé le moine Valentien. On ne sait pas si Grégoire assuma
personnellement la direction de la communauté. Ayant hérité de grandes
richesses à la mort de son père, il fonde aussi 6 monastères en Sicile.
On ne sait pas si Grégoire et ses moines adoptèrent la règle de saint
Benoît, mais « on ne saurait cependant douter de
l'harmonie fondamentale existant entre l'idéal monastique de Benoît et
celle du grand pontife. »
À Constantinople
Grégoire est ordonné diacre par le pape Pélage II (ou peut-être par Benoît 1er ,
mais c'est moins probable) avant d'être envoyé à Constantinople comme
apocrisaire (ambassadeur permanent, ou nonce). Il s'y rend accompagné de
quelques frères, et y résidera jusqu'à la fin de 585 ou le début de
586, « sans songer, d'ailleurs, à apprendre le grec ni à s'initier à la théologie orientale». Cela montre combien le fossé entre la culture orientale et latine de la chrétienté est déjà grand.
C'est là qu'il rédigea sa plus importante œuvre exégétique, l'Expositio in Job.
Il se fit aussi remarquer par une controverse avec Eutychius, le
Patriarche de Constantinople, à propos de la résurrection des corps. En
effet, Grégoire défendait la thèse traditionnelle de l'Église sur la
résurrection des corps, tandis qu'Eutychius «appliquait au dogme
catholique le principe de l'hylémorphisme aristotélicien».
À
la demande du pape, Grégoire attira aussi l'attention de l'empereur
Byzantin Maurice à propos de l'invasion lombarde en Italie.
De
retour à Rome, il reprit la vie monastique. Il joua aussi le rôle de
secrétaire et conseiller de Pélage II. À ce titre, il rédige l'Épitre
III de Pélage, où il soutient la légitimité de la condamnation des Trois
Chapitres par le concile de Constantinople de 553.
Pape
Grégoire « est élu pape par l'acclamation unanime du clergé et du peuple».
Il essaie de se dérober, faisant même appel à l'empereur, mais c'est en
vain. Il est consacré pape à Saint-Pierre, le 3 septembre 590. Cet
épisode est raconté dans la Légende dorée.
Au
même moment , meurt le roi des Lombards Authari. Agilulf, arien, lui
succède et conformément à la coutume, il épouse la veuve de son
prédécesseur Théodelinde de Bavière. Celle-ci se révélera une alliée
influente du nouveau pape et amènera le roi au catholicisme.
Le pontificat de Grégoire Ier
se déroule dans un contexte fort difficile. La ville est ravagée par la
peste, le Tibre déborde. Il doit donc à la fois veiller à rassurer les
fidèles (certains croient que la fin du monde est arrivée) et utiliser
ses talents d'administrateur pour veiller au ravitaillement de la ville.
Dans l'ensemble de son pontificat, on notera une importante réforme
administrative à l'avantage des populations de campagne, ainsi que la
restructuration du patrimoine de toutes les églises d'Occident, afin
d'en faire « des témoins de la pauvreté
évangélique et des instruments de défense et de protection du monde
agricole contre toute forme d'injustice publique ou privée. »
Durant son pontificat, Grégoire adopte une «attitude d'attente et de négociation avec les Lombards».
Non satisfait des mesures prises par l'empereur Maurice («J'attends
plus de la miséricorde de Jésus de qui vient la justice que de votre
piété.» écrit-il à l'empereur), il prend lui-même les choses en main, en
signant en 595 une trêve avec Agilulf. En 598, il favorise une nouvelle
trêve, entre l'exarque Callinicus et le roi lombard. Maurice trouve ce
comportement «prétentieux». Grégoire se défend en argumentant : « Si
j'avais voulu me prêter à la destruction des Lombards lorsque j'étais
apocrisiaire à Constantinople, ce peuple n'aurait plus aujourd'hui ni
roi, ni comtes; il serait en proie à une irrémédiable confusion; mais,
comme je crains Dieu, je n'ai voulu me prêter à la perte de qui que ce
soit. » Grâce à ses contacts avec Théodelinde, la reine franque
des Lombards, un mouvement progressif de conversions s'amorça parmi
ceux-ci.
Le geste le plus important de Grégoire Ier
par rapport à l'évangélisation est l'envoi en mission, en 596, de saint
Augustin de Cantorbéry, accompagné de quarante moines du monastère du
mont Cælius, afin de restaurer le christianisme en Grande-Bretagne. En
effet, sous l’empire, la Bretagne avait été quelque peu christianisée,
mais les Saxons avaient envahi l’île et repoussé vers l’ouest les
chrétiens bretons. Grégoire fait aussi acheter de jeunes esclaves
anglais pour les faire élever dans des monastères. Le grand historien
Edward Gibbon dira : « César avait eu besoin de six légions pour
conquérir la Grande-Bretagne. Grégoire y réussit avec quarante moines »
Dans une lettre adressée à un missionnaire en partance pour la
Grande-Bretagne païenne, en 601 , Grégoire Ier
donnait cet ordre : « Les temples abritant les idoles dudit pays ne
seront pas détruits ; seules les idoles se trouvant à l’intérieur le
seront [...]. Si lesdits temples sont en bon état, il conviendra de
remplacer le culte des démons par le service du vrai Dieu.» Augustin
devint le premier archevêque de Cantorbéry.
Mort
Grégoire Ier
mourut le 12 mars 604 et fut inhumé au niveau du portique de l'Église
Saint-Pierre de Rome. Cinquante ans plus tard, ses restes furent
transférés sous un autel, qui lui fut dédié, à l'intérieur de la
basilique, ce qui officialisa sa sainteté.
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