Pierre
Fête : 29 juin
Pourquoi l'invoquer ?
- Contre les maux de jambes, les cors, les durillons.
Prière :
† Bienheureux saint Pierre,
prince des apôtres,
solide comme la pierre sur laquelle le Christ a bâti son église,
redonne force à mes jambes,
redonne sûreté à mon pas,
redonne santé à mes pieds,
que je puisse, comme toi,
aller par les chemins pour chanter les louanges de Dieu Tout-Puissant,
et combattre les ennemis de la Foi.
† Amen.
Simon,
fils de Jonas, aussi appelé Kepha (en araméen) ou Simon-Pierre, est un
disciple de Jésus de Nazareth. Né au début de l'ère chrétienne en
Galilée et mort vers 65 à Rome, il est membre du groupe des Apôtres,
parmi lesquels il semble avoir tenu une position privilégiée. Il est
considéré comme saint par les Églises catholiques et orthodoxes, sous le
nom de saint Pierre.
Son nom
Pierre est le surnom traditionnel d'un personnage qui s'appelle probablement Simon et a reçu de Jésus de Nazareth l'appellation symbolique de Kepha qui signifie « pierre », « roc » ou « rocher » en araméen. Ce terme se traduit par Petros en grec puis Petrus en latin et enfin Pierre en français .
Ce surnom semble souligner un trait de caractère marquant de ce
disciple qui tient une place prééminente dans le groupe des douze
apôtres de Jésus .
Pierre dans le Nouveau Testament
De
son vrai nom Simon ou Siméon, fils de Jonas (Simon Barjonas), il est,
selon les Évangiles, originaire de Bethsaïde, marié et pêcheur sur le
lac de Tibériade en Galilée.
Avec
son frère André, il décide de suivre Jésus (Mt 4. 18) qu'il accueillera
dans sa maison de Capharnaüm. Il recevra de lui le nom de « Képha » (Jn
1. 42 ; Mc 3. 16), mot qui signifie en araméen « rocher » traduit par
Πετρος, « pierre », en grec, ce qui a donné Petrus en latin, puis Pierre en français, Pietro en italien, Pedro en espagnol, Peter dans les pays germaniques, Piotr en russe, etc.
Pierre
est toujours cité en premier parmi les apôtres (Mc 3. 16 ; Ac 1. 13). À
plusieurs reprises, dans les récits, Jean et Paul reconnaissent son
importance. Ainsi, il manifeste sa foi au nom de tous les disciples :
« Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? Pierre lui
répondit : Tu es le Christ. » (Mc 8. 29). Selon l'Église catholique
romaine, Jésus aurait nommé Pierre comme le fondement de son Église dans
l'Évangile de Mathieu: « Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur
cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16. 18). Pour les orthodoxes,
les Églises d'Orient et les protestants c'est la déclaration de Pierre
en elle même qui est la première pierre d'un édifice spirituel composée
des pierres vivantes (tous les chrétiens) posés sur la grande pierre
(rocher) qui est le Christ lui même (1 P 2. 4-5). Ainsi, l'origine de la
fonction du pape romain est pour ces églises une évolution historique
de l'Occident et non pas un fait qui se passe dans le nouveau testament
lui même.
Pierre
a assisté et participé à plusieurs miracles ou évènements majeurs de la
vie du Christ, comme la marche sur les eaux (Mt 14. 28-31), la
Transfiguration, l'arrestation de Jésus, son procès, puis sa Passion.
Décrit dans les Évangiles comme enthousiaste, emporté, mais parfois
hésitant et faillible, il abandonne Jésus pendant la Passion malgré
l'assurance qu'il avait manifestée auparavant : « Si tous viennent à
tomber, moi je ne tomberai pas » (Mc 14. 29). Il a regretté amèrement ce
reniement : « Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait
dite : Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et
en y réfléchissant, il pleurait. » (Mc 14. 72).
À
l'annonce par Marie de Magdala que le tombeau de Jésus avait été trouvé
vide, il fut le premier à y entrer, Jean lui ayant laissé la préséance
(Jn 20. 5 ; Jn 21. 7). Par la suite, il bénéficia avant les douze d'une
apparition du Christ ressuscité (1Co 15. 5).
Lors
de la dernière apparition du Christ à ses disciples, il est réhabilité
par Jésus suite à sa négation et re-instauré dans la mission d'être un
des pasteurs de l'Église : « Il lui dit pour la troisième fois : Simon,
fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait
dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur,
tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Fais
paître mes brebis. » (Jn 21. 15-17).
Les Actes des Apôtres
le montrent comme un des principaux dirigeants la communauté
chrétienne. Après la Pentecôte, c'est lui qui prend la parole et
commence la prédication du message chrétien. Lors du concile de
Jérusalem, il prend position en faveur de l'admission des païens dans
l'Église sans leur imposer les prescriptions mosaïques telles que la
circoncison ; cependant Paul lui reprochera de ménager le point de vue
des judaïsants menés par certains chrétiens juifs de la communauté de
Jacques le mineur, « frère du Seigneur », chef de la communauté de
Jérusalem soit le premier évêque de la première communauté chrétienne
(Ac 21. 18) : « Mais quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en
face, parce qu'il s'était donné tort. En effet, avant l'arrivée de
certaines gens de l'entourage de Jacques, il prenait ses repas avec les
païens ; mais quand ces gens arrivèrent, on le vit se dérober et se
tenir à l'écart, par peur des circoncis.» (Ga 2. 11-12).
Lors
du premier conseil de Jérusalem, Pierre reconsidère son erreur et ouvre
le débat en défendant clairement les thèses de Paul de ne pas imposer
les prescriptions mosaïques aux chrétiens païens. Jacques le mineur chef
administratif de la communauté (le premier évêque chrétien) clôture le
conseil et donna raison à Pierre et Paul. Les chrétiens d'origine
païenne sont libérés depuis de suivre les traditions juives.
Après le Conseil de Jérusalem, les Actes ne disent plus rien de sa vie.
La tradition du martyre à Rome
La
tradition de l'Église catholique attribue à Pierre la direction de
l'Église d'Antioche. Premier évêque de cette ville, une fête de « la
chaire de saint Pierre à Antioche » est célébrée le 22 février depuis le
IVe siècle . Il serait resté sept ans à Antioche.
Le
séjour de Pierre à Rome est attesté par la Première épître de Pierre :
« L’Église des élus qui est à Babylone vous salue, ainsi que Marc, mon
fils. » (1P 5. 13) sous réserve d'admettre que le mot Babylone désigne
de façon péjorative Rome en tant que ville corrompue et idolâtre, image
familière aux lecteurs de la Bible. Babylone existait toujours à
l'époque et, bien qu'elle eût perdu sa splendeur passée, elle était un
centre important du judaïsme. Marc, qui est cité dans le verset, est
l'auteur du deuxième évangile et a été l'interprète fidèle de Pierre,
d'après Jean le Presbytre cité par Eusèbe de Césarée.
Mais il n'est pas sûr que la Bible désigne par "Babylone" la ville de Rome dans le passage en question.
Dans
1 Pierre 5:13, Pierre dit qu'il est à "Babylone" : on a supposé qu'il
s'agissait de Rome. Mais il pourrait s'agir de la vraie Babylone, la
ville de Chaldée, où Pierre édifiait la nombreuse communauté juive,
descendante de l'exil du VIe siècle av. J.-C..
Quand Paul écrit de Rome, il dit "Rome" et non pas "Babylone". Dans
l'Apocalypse, Jean lui aussi donne le vrai nom de la ville d'où il écrit
"Patmos". Car c'était l'usage des écrivains de mentionner clairement la
ville d'où ils écrivaient. Quand Jean parle de Babylone dans
l'Apocalypse, c'est dans le but de l'associer avec la Babylone des
prophètes de l'Ancien Testament.
De
Babylone de Chaldée, Pierre adresse ses épîtres aux chrétiens d'Asie,
"dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la
Bithynie" (1 Pierre 1:1).
Plusieurs
textes antiques font allusion au martyre de Pierre, ainsi qu'à celui de
Paul, qui se seraient produits lors des persécutions ordonnées par
Néron, notamment dans l'enceinte du Circus Vaticanus
construit par l’empereur Caligula, situé sur la colline Vaticane, à
l'emplacement approximatif de l'actuelle Basilique Saint-Pierre. Ainsi,
une tradition immémoriale place même ce martyre : inter duas metas - entre les deux bornes - de la spina (pour l'explication des termes « metas » et « spina », voir l'article : Cirque romain). Le plus ancien de ces textes, la Lettre aux Corinthiens
de Clément de Rome datée de 96, ne cite pas explicitement de lieu, même
s'il y a diverses raisons pour penser qu'il s'agit de Rome.
Une
vingtaine d'années plus tard, une lettre d'Ignace d'Antioche aux
chrétiens de Rome comporte ces mots : « Je ne vous donne pas des ordres
comme Pierre et Paul ».
Un
passage, de la fin du IIe siècle, cité par Eusèbe de Césarée, indique
qu'à un certain Proclus, qui se vantait que sa patrie possédait la tombe
de l'apôtre Philippe, le Romain Gaïus a répondu : « Mais moi, je puis
te montrer les trophées des saints apôtres. En effet, si tu veux te
rendre au Vatican ou sur la voie d'Ostie, tu trouveras les trophées de
ceux qui ont fondé cette Église. » ; le mot « trophée », du grec
τροπαιον, monument de victoire, dans le contexte, désignerait ici les
tombes de Pierre et Paul. C'est en tout cas sur ces sites que seront
édifiées au IVe siècle les basiliques Saint-Pierre et
Saint-Paul-hors-les-murs qui leur sont dédiées.
Eusèbe rapporte aussi les témoignages de Denys de Corinthe et de Zéphyrin de Rome.
Clément
de Rome affirme que son martyre serait dû à une « injuste jalousie » et
à la dissension entre les membres de la communauté chrétienne : il y
eut vraisemblablement dénonciation. Selon un apocryphe, les Actes de
Pierre, il aurait été crucifié la tête vers le sol.
Le tombeau de saint Pierre au Vatican : les fouilles archéologiques
La tradition localise la tombe de Pierre sur l'emplacement d'une nécropole située au nord du Circus Vaticanus, dont elle était séparée par une route secondaire : la via Cornelia.
L'empereur
Constantin y fit édifier une première basilique (occupant le site de
l'édifice actuel) et dont l'abside fut construite autour de
l'emplacement de la tombe, cela malgré les difficultés considérables du
terrain, à flanc de colline, obligeant à d’énormes travaux de
terrassement, et bien qu'il ait fallu modifier un cimetière.
Les
fouilles qui ont été effectuées au XXe siècle dans les Grottes du
Vatican, ont mis en évidence, au-dessous de l'autel et à la verticale
exacte du sommet de la coupole, un monument cultuel au-dessus d’une
tombe, trouvée vide, du premier siècle (tombe thêta). Ce mémorial, qui
serait le « trophée de Gaïus », est inclus dans un monument d'époque
constantinienne.
Sur
l'un des murs de soutien (mur rouge) a été incisé un graffito dont
subsistent les quatre caractères grecs ΠΕΤR, c’est-à-dire les quatre
premières lettres du nom de Pierre, et au-dessous EN(I), ce qui serait,
selon Margherita Guarducci, la forme abréviative de εν εστι, mot à mot
« dedans est ». Jérôme Carcopino, qui défendait l'hypothèse d'un
transfert temporaire des reliques lors de la persécution de Valérien,
lisait au contraire EN(Δ), ενδει « il manque ».
Une
cachette aménagée sur un mur perpendiculaire (mur G) contenait les
ossements d'un individu de sexe masculin âgé de soixante à soixante-dix
ans, mais qui ne permettent pas de tirer de conclusion.
Rome, « Siège de Pierre »
Dans
les Évangiles, aucun exégète ne conteste la prééminence de Pierre sur
les autres disciples de Jésus ; son séjour et son martyre à Rome sont
« quasi certains » comme disait l'exégète protestant Oscar Cullmann.
Ainsi, la prééminence de Pierre est reconnue par tous les chrétiens. Les
difficultés entre les confessions chrétiennes, et en particulier entre
catholiques et orthodoxes, sont dues à la définition exacte de cette
prééminence : pour les catholiques, ils s'agit d'une primauté de
juridiction, alors que pour les orthodoxes — mais aussi pour les
anglicans, ils ne s'agit que d'une primauté d'honneur. Les protestants,
pour leur part, ne considèrent pas qu'il y aurait eu transmission de
cette prééminence à quelques successeurs que ce soit.
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