Les 15 samedis de la Reine du Rosaire de Pompeï (page 2)


Les 15 samedis de la Reine du Rosaire de Pompeï

Prière : Les 15 samedis de la Reine du Rosaire de Pompeï

Page 2

Dixième Samedi
Cinquième Mystère Douloureux
Crucifixion et la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ (Mt 27, Mc 15, Lc 23, Jn 19)
Jésus abreuvé de fiel et privé de ses habits. Jésus parvient au Calvaire, appelé aussi Golgotha, qui veut dire
lieu du crâne, et on ne lui laisse pas le temps de respirer. Très rapidement, on met en place tout ce qui est
nécessaire pour le crucifier, tant est la haine de ses ennemis qui veulent lui ôter la vie le plus rapidement
possible. O mon âme, écoute leurs cris, vois avec quelle rage ils le détachent et lui arrachent ses vêtements
collés à ses plaies ce qui, encore une fois, ravive ses douleurs. Regarde son corps tout ensanglanté, tout
lacéré. Pénètre jusque dans son coeur, et tu le trouveras réfléchissant sur tes misères et regardant le ciel pour
demander ta réconciliation. Jésus est épuisé par la fatigue et par le poids de la croix, et ils lui donnent à boire
du vin mélangé avec de la myrrhe et du fiel. Le Prophète avait déjà prédit ce fiel. Jésus, à peine arrivé,
commence donc à expier pour le péché de nos premiers parents, qui fut la désobéissance pour avoir goûté au
fruit défendu. Cette seule partie du corps, sa bouche, était demeurée intacte, et maintenant il veut souffrir de
cela, encore pour nous. Qu'il est grand le nombre de ceux qui font de leur estomac leur Dieu, et qui font du
temple du Saint Esprit l'auberge du diable, perdant leur âme et leur corps pour satisfaire les délices de la
chair. Nous, nous devons montrer notre obéissance, en commençant par réfréner notre gourmandise, surtout
quand le commandement de l'Église unit notre pénitence avec celle de tous les fidèles; en évitant la
sensualité, en acceptant, sans nous lamenter, tous les mets qui nous sont présentés, même s'ils ne sont pas
toujours de notre goût ou de notre gré. Considère, ô mon âme, ton Jésus, couvert de sang, défait, rempli de
blessures et lacéré au point que son corps n'est plus qu'une plaie. Les yeux levés au ciel, pleurant à chaudes
larmes, il s'offre de nouveau pour nous au Père éternel comme victime de propitiation. « Il fut exaucé en
raison de sa piété » (cf He 5, 7). On le fait encore souffrir incroyablement en lui replaçant de nouveau
tourmente sur la tête la couronne d'épines qu'on lui avait ôtée pour pouvoir lui enlever ses vêtements. Sa tête
bénie est de nouveau blessée et son sang se répand sur la terre. O mon âme, plus dure que la pierre, pourquoi
ne te prosternes-tu pas à ses pieds pour les baigner de larmes et recevoir cette précieuse de rosée de son sang
qui s'écoule de tous son corps? Que de grâces tu y trouverais! Et que de lumières, et de consolations! Mon
Jésus, mon Sauveur, mon amour, permettez que j'embrasse vos pieds divins. Je veux les embrasser avant
qu'ils ne soient cloués sur la croix. Je veux être consumé de votre amour avant que la mort ne vienne vous
ravir à mes yeux. Avant que vos mains ne soient, elles aussi, percées de clous, embrassez mon âme
pécheresse, pour lequel vous avez souffert d'horribles tourments; détruisez sa malice,; étreignez-là sur votre
Coeur, et qu'elle ne s'en éloigne plus jamais.
Je vous vois, ô Seigneur, dépouillé de tout, non seulement de vos vêtements, mais aussi de la douceur de
votre Mère, de la compagnie de vos disciples, de vos amis. Je vous vois aussi dépouillé de votre réputation,
de votre honneur la. Quand donc, Agneau de Dieu, me ferez-vous la grâce d'être détaché de tout ce qui me
sépare de vous? Votre Apôtre Barthélemy vous imita au point de se défaire de sa propre peau; et Pierre, non
seulement voulût être crucifié, mais la tête vers le bas; Augustin, pour être sûr de son parfait détachement
envers ce qui était, pour lui, l'occasion de vous offenser, ne reçut jamais plus une femme chez lui, ni ne
toucha jamais plus d'argent, de peur que son âme n'en soit tentée. D'autres se retirèrent dans les déserts et
dans les cloîtres. D'autres soumirent leur corps à des souffrances. Et qui devait vivre en ce, y vivait comme
s'il n'y vivait pas. O Amour, qui vous êtes dépouillé de tout; ô Amour, qui transformez, changez mon coeur,
rendez-le semblable au vôtre, pauvre et privé de tout, détaché des créatures, et uni intimement à vous.
Crucifiez mon coeur et brûlez-moi de votre amour, ô mon espérance, ô mon repos, ô ma gloire. Jésus obéit
toujours docilement et rapidement parce qu'il considère ses bourreaux comme les exécuteurs des ordres de
son Père, mais aussi pour nous apprendre à conserver la soumission et la paix intérieure dans tous les
évènements, même les plus désagréable et les plus pénibles de la vie. Ainsi donc, lorsque nous subissons
violences, des injustices, des trahisons ou toutes autres sortes d'afflictions, nous devons les considérer
comme envoyées par Dieu, et nous devons nous soumettre à eux docilement Mais comme la nature humaine
regarde toujours avec aversion celui qui la tourmente, l'homme crucifié avec Jésus doit soutenir
continuellement une lutte intérieure pour empêcher que son coeur ne regarde avec aversion celui qui l'offense
et le tourmente, mais aussi pour ne pas tomber dans le désespoir. Il doit se tenir près de Dieu et savoir
accepter tout ce qui lui arrive avec un esprit d'abandon et de soumission; il doit remplir son coeur de foi et
être certain que c'est Jésus qui lui envoie cette peine et que aucune tentation ne lui surviendra qui passe la
mesure humaine et que cette tristesse se changera en joie. (cf Cor 10.13 et Jn 16, 20). Considère, à présent, ô
mon âme, avec une très grande douleur, ton Sauveur, qui a voulu naître nu et mourir pauvre et souffrir au
point de devenir si dénudé qu'il ne lui resta,même pas de quoi recouvrir son corps, ni même reposer sa tête.
O Marie, la tunique sans couture, tissée de vos mains, sera tirée au sort. Et qui comprendra la grande douleur
qui oppressa votre coeur?
Jésus est crucifié. O mon âme, la croix est prête: voici l'autel sur lequel l'Agneau de Dieu doit immolé pour
toi. Voici le lit nuptial dans lequel Jésus attend ses élus. Pourquoi, ô mon doux Jésus, ne permettez-vous pas
que je sois crucifié à votre place? C'est moi qui mérite cet échafaud et non vous. Considère, ô mon âme, avec
quelle douceur et avec quelle soumission, il s'étend sur ce lit de douleurs, n'ayant pour oreiller que les épines
dont il était couronné. Il lève aussitôt les yeux au Ciel pour nous en ouvrir les portes qui jusqu'alors étaient
fermées, car c'est lui, en tant que prêtre, qui nous réconcilie et qui est la victime de notre réconciliation. Sans
proférer une parole, il s'offre au Père Éternel les bras tendus, avec l'ardent désir de sauver tous les pécheurs.
Il dit: «Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils» (Jn 17:1). Il a les bras ouverts pour accueillir les pécheurs,
pour les embrasser et de les présenter à son Père. Il ramène à Dieu les coupables, réunit la terre au ciel pour
que tout ne forme qu'une seule chose et une même société, dont Dieu est Père et le souverain Maître. Il n'y
eut jamais plus et il n'y aura jamais plus un autel plus agréable à Dieu, et il n'y eut jamais plus un autel plus
sacré, ni une oblation plus parfaite, ni une Victime plus sainte, car celle-ci est l'Agneau de Dieu qui efface les
péchés du monde. Regarde comment ils le saisissent de ses mains et le transpercent avec de gros clous qui
passent entre les nerfs, et ceci pour qu'elles puissent mieux soutenir le poids de son corps. Les nerfs sont
contractés par la violence de la douleur. On lui fait le même traitement aux pieds et le corps du Seigneur
devient ainsi tout disloqué. Et pendant tout ce temps, il se tait, n'émet aucune lamentation bien qu'une
souffrance indescriptible se lit sur son visage. Sa patience est surhumaine, sa résignation très profonde et son
amour encore plus vif. O mon âme, essaye de ressentir, si tu le peux, ses douleurs, et si tu n'y arrives pas par
toi-même, demande au moins la grâce de les ressentir et prie Jésus-Christ qu'il t'imprime dans le coeur ce
qu'il ressent dans son corps. O Seigneur, amollissez la dureté de mon coeur afin qu'il soit sensible à vos
douleurs, à votre amour et à la haine du péché qui vous a réduit en cet état. O Seigneur, ne refusez pas ma
prière, car je ne peux ressentir vos douleurs que si vous m'en accordez la possibilité, grâce à votre
miséricorde. O Coeur amoureux, c'est ici que vous criez au monde: «Venez à moi, vous tous qui êtes dans le
péché et je vous pardonnerai; venez à moi, vous tous qui êtes affligés et je vous consolerai; venez à moi, mes
bras sont ouverts, prêts à vous recevoir, vous tous ceux qui êtes égarés et je vous accueillerai ». « Chargezvous
de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez
soulagement pour vos âmes ». (Matthieu 11:29). O divin Jésus, Pasteur miséricordieux de mon âme perdue,
me voici; je viens à vous. J'obéis à votre voix. Je suis une brebis perdue qui retourne à la bergerie. Recevezmoi
dans vos bras. Accordez-moi cet amour, cette douceur, cette humilité que vous voulez que je possède.
Soumettez-moi entièrement à votre volonté. Imprimez dans mon âme ces vertus divines que vous voulez que
j'imite, afin que je vous suive de près et que je ne m'éloigne jamais, de vous abandonner avec facilité. Trop
longtemps, j'ai été sourd à votre voix, qui m'invitait à venir à vous. Rendez-moi attentif, afin que je vous
écoute et que je vous suive. Et que votre main puissante ne lâche jamais la mienne, car je serai capable, saiton
jamais, de vous abandonner avec facilité. Accueillez-moi parmi ceux qui portent leur croix derrière vous
et liez-moi à la mienne afin que j'en retire le fruit de ma rédemption et de l'amour éternel.
Jésus meurt. La croix, sur laquelle le Sauveur devait être crucifié ayant été dressée, fut mise ensuite dans une
fosse qui fut comblée puis, à coups de marteaux le pied de la croix fut calé. Qui peut comprendre toutes les
douleurs qu'apportèrent ces nombreuses secousses à un corps dont les nerfs étaient tendus et les membres
disloquées? Lui-même atteste, par son prophète, que l'on peut lui compter tous les os: « des chiens
nombreux me cernent, une bande de vauriens m'entoure: je peux compter tous mes os » (Ps 22, 17-18). A ce
spectacle, ses ennemis lancèrent des cris féroces de joie accompagnés d'insultes: ils étaient satisfaits. Et
pendant ce temps, le Sauveur, élevé entre le ciel et la terre, étendait ses bras pour réconcilier le monde, pour
accueillir tous les pécheurs et leur permettre de posséder le Paradis, accomplissant ainsi sa prophétie: « Et
moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi » (Jn 12, 32). C'était la sixième heure: des
ténèbres épaisses couvrirent alors toute la terre, la lune se teinta de sang: les hommes avaient accompli le
déicide! Blasphémant sous la croix, ils prenaient en dérision le Fils de Dieu, au milieu des imprécations d'un
voleur, des propos méprisants des soldat les plus vils et des outrages insultants des princes, des prêtres et des
scribes. Et Jésus, qui pendant tout ce temps était resté silencieux, ouvre alors sa bouche très sainte et
prononce la parole « pardon », non seulement pour ses bourreaux, mais pour tous ceux qui, par leurs péchés
on causé sa mort, n'ayant pas voulu, ni les uns ni les autres, se convertir à lui, s'obstinant dans leur
méchanceté. Et c'est donc en gémissant qu'il s'écria avec amour: «Père, pardonnez-leur: ils ne savent pas ce
qu'ils font. » (Lc 23,34). Quel amour! Quelle miséricorde! Pourquoi mes yeux ne peuvent-ils devenir deux
sources de larmes ininterrompues et mon coeur une fournaise d'amour éternel? Transmettez, Seigneur, à mon
âme, les sentiments de douleurs que vous avez éprouvés. Je vous adore, ô Fils de Dieu vivant, ainsi cloué sur
cette Croix et exposé aux regards de l'univers: je me prosterne à vos pieds, je vous loue, je vous bénis, je
vous aime, je vous remercie et je vous reconnais comme étant le Dieu de mon coeur et de mon âme. Ici, sous
cette croix, réunissez tous vos fils dispersés dans le monde; ici, annulez la sentence de mort éternelle
prononcée contre le genre humain; ici, sanctifiez les douleurs de la vie et communiez-vous aux âmes. O
excès d'amour! Vous êtes né dans le secret et dans le silence de la nuit et seulement quelques bergers et trois
Mages vous ont rendu visite et vous ont adoré; dans le Temple, vous avez été reconnu seulement par deux
âmes justes; vous avez vécu dans l'obscurité durant trente années et vous n'en avez passé que trois parmi les
hommes; après votre Résurrection, vous vous êtes manifesté à seulement peu d'élus et dans des endroits
isolés et pendant une courte durée; seuls vos disciples ont été témoins de votre Ascension, et un nuage a tout
de suite voilé la vision de votre gloire; vous avez voulu être crucifié en public, sur une montagne, à midi,
durant Pâques (période au cours de laquelle les Juifs, venant de toutes parts, convergent à Jérusalem), entre
deux voleurs, les bras étendus et le coeur plein douleur et d'amour. « Tout le jour j'ai tendu les mains vers un
peuple désobéissant et rebelle » (Rm 10, 21, Is 65, 2). Pour tout cela, soyez, ô Seigneur, béni, loué et glorifié
par toutes les créatures. Vous voici, ô mon Jésus, à la fin de votre vie: notre rédemption est accomplie. « Tous
est consommé » et vous n'êtes pas encore détaché de la croix! Vous ne vous occupez que de souffrir et
d'aimer. Modèle de tous les hommes, voilà ce que je voudrais que vous m'appreniez: non pas les miracles,
non la gloire, mais les souffrances et l'amour. L'unique trésor que vous nous avez laissé est votre divine
Mère: « Mère, voici vos fils; Fils, voici votre Mère » (cf Jn 19, 26-27). Que vous soyez béni! Car Marie,
votre propre Mère, est le trésor le plus grand que vous nous ayez laissé en mourant. O Marie, vous avez vu
les cruautés et les ignominies qu'ils ont fait à votre Fils. Vous avez entendu les coups de marteaux qui ont
enfoncé les clous dans les pieds et les mains de votre bien-aimé; vous l'avez vu vaincu sur la croix: et que
faites-vous maintenant, ô Mère si désolée ? Brisée par la souffrance, elle s'arrêta pour regarder ce spectacle
qui représentait tout son amour maternel; affaiblie par une nuit douloureuse, par le jeûne, par les larmes
répandues, elle se tenait là, immobile; c'était une femme, c'était une mère, la Mère d'un Dieu et par
conséquent encore plus; elle n'en pouvait plus de supporter cette souffrance démesurée et pourtant, elle ne
tomba pas évanouie comme l'aurait fait une autre femme; non, elle demeurait là pétrifiée, l'âme déchirée
mais complètement soumise aux décisions de Dieu le Père. Ses larmes asséchées, elle demeura là encore
pendant un moment, pâle et tremblante, jusqu'à ce que, par une vertu secrète communiquée par son Fils pour
endurer encore plus de souffrances, elle rassembla ses forces pour se lever et, suivie de Saint Jean et des
femmes qui l'avaient accompagnée, elle s'ouvrir un passage à travers la foule et s'avança jusqu'à la croix. Là,
debout, les yeux fixés sur le Sauveur, elle se fit notre Avocate auprès du Père Éternel en lui offrant, du plus
profond de son être, les souffrances et le Sang de leur Fils commun avec le plus ardent désir de sauver ainsi
tous les hommes. Elle craignait de le voir mourir et dans le même temps elle souffrait de le voir vivre dans
les tourments. Elle aurait voulu que le Père Éternel soit moins rigoureux et pourtant elle voulait que les
ordres du Ciel s'accomplissent avec toutes leurs conséquences. Cet divin Agneau et cette innocente brebis se
regardaient mutuellement et se comprenaient: l'un souffrait pour les douleurs de l'autre. Seuls ces deux très
Saints Coeurs, de cette Mère et de son Fils, pouvaient comprendre ce qu'ils avaient souffert, car leur douleur
était à la mesure de leur amour et pour savoir combien ils ont souffert, il serait nécessaire de connaître
l'immensité de leur amour. Et qui aurait pu en savoir la profondeur? Elle est la sainte, l'innocente, la fidèle
compagne des tourments de son Fils. Il n'y a pas de croix plus dure pour une mère que celle d'être contrainte
de voir son fils mourir dans les souffrances sans pouvoir le soulager ou lui dire une parole de réconfort. Une
croix aussi dure ne pouvait être réservée seulement qu'à Marie, parce qu'elle était la seule capable de la
supporter. L'amour qu'elle portait à Jésus la torturait plus que tout ce qu'auraient pu faire tous les bourreaux
du monde. Et le Sauveur voyait, de la Croix, que ses propres douleurs lancinaient le coeur de sa Très Sainte
Mère et cette vue était une nouvelle torture pour son Coeur tendre. Mais son Père en avait décidé ainsi et ce
fut la le comble du sacrifice et de l'obéissance à son Père divin; et comme en cette circonstance, même le
doux nom de Mère ne pouvait la réconforter, il lui dit; « Femme voici ton fils! »
Prière à Notre Dame de Compassion
Et quel glaive ne fut pas pour votre Coeur maternel, ô Mère affligée, quand votre Fils vous appela du nom de
femme? Vous n'êtes donc plus ma mère!... Marie, vous n'avez plus de Fils ... N'entendez-vous pas ses
gémissements pour l'abandon dans lequel il se trouve, sans réconfort et sans personne: « Mon père, pourquoi
m'avez-vous abandonné? » (cf Mt 27, 46 et Mc 15,34). Et quand il demanda à boire, vous auriez voulu
étancher sa soif même au prix de votre sang et vous n'avez même pas pu la soulager, néanmoins avec goutte
d'eau; et quand vous avez vu qu'on lui présentait le fiel et le vinaigre; et quand vous avez entendu le cri qu'il
poussa au moment d'expirer; et quand vous avez vu son coeur transpercé par une lance, et quand, détaché de
la croix, vous avez tenu son cadavre dans vos bras, et que vous avez ensuite enfermé dans le sépulcre où
vous avez enseveli votre coeur avec lui; et quand le soir, descendant les rues imprégnées du sang innocent de
votre Fils, vous êtes retournée chez vous sans lui et que toute la nuit vous avez désiré sa présence, vous
obéissiez alors à la volonté de votre Fils; vous acceptez de considérer tous les hommes comme votre Fils car,
sans vous, personne ne peut venir à lui étant donné que vous êtes la médiatrice et la trésorière de toutes les
grâces. Me voici à vos pieds: c'est moi qui ai tué votre Fils! Ayez pitié de moi, ô Mère de la Désolation: Je
veux retourner dans son Coeur torturé par mes péchés: Présentez-moi et accompagnez-moi jusqu'à ce que je
reçoive dans mes bras, jusqu'à mon dernier soupir pour vous et pour lui. O Mère blessée, transpercez mon
coeur et imprimez en lui vos peines et celles de Jésus crucifié. Ainsi soit-il.
Vertu: le courage.
Pratique: Supportez avec courage toutes les peines et toutes les adversités qui vous arriveront durant cette
journée en vous imaginant être avec Jésus crucifié, aussi bien corporellement que spirituellement. Résistez
fortement aux tentations, vous rappelant ces paroles de l'Apôtre: « Qui veut vivre avec Jésus doit crucifier
son corps et ses instincts sensuel. » (Ga 5, 24). Si vos amis vous abandonnent, ne vous affligez point.
Pardonnez à ceux qui vous offensent comme Jésus a pardonné à ses bourreaux et, par amour pour la Sainte
Vierge, renoncez à tout désir de haine et de vengeance. Avec les personnes qui vous sont antipathiques, ayez
une conversation plus longue et plus aimable avec celles qui vous sont sympathiques, une conversation
retenue et brève.
Oraison jaculatoire: O Marie, Mère pleine de douleur, faites-moi la grâce de pleurer avec vous.
Prières avant la Communion du Dixième Samedi
Le bon larron crucifié à vos côtés, ô mon Jésus, est le gage de notre misère et celui de votre miséricorde. Ce
matin, je m'écrierai avec lui: « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton Royaume » (Lc 23,
42). Quel est maintenant votre Royaume, ô Agneau immaculé qui, par amour, s'est fait victime de mes
péchés dans cet Hostie pure et sainte? Je l'entends dire de votre bouche: « … et trouvant mes délices parmi
les enfants des hommes (Pr 8, 31). Nos coeurs sont le trône de votre amour et le mien se languit de vous
posséder, ô Dieu de mon coeur, ô mon Sauveur. Seigneur, souvenez-vous de cette soif dont vous souffriez sur
la croix, cette soif des âmes, cette soif de mon âme chargée d'iniquités qui, à ce moment là, était présente
dans vos pensées. « J'ai soif », disiez-vous. Faites, ô mon Dieu, que moi aussi j'aie soif de vous, de votre
amour, de vos douleurs; que mon âme, dévorée par les ardeurs de la concupiscence, trouve enfin la source
d'eau vive qui puisse la rafraîchir, la désaltérer, la fortifier, la guérir; et cette source est votre Coeur très pur
que je reçois en ce moment avec votre corps, avec votre sang, avec votre Esprit très saint, avec votre
Divinité. Mais pauvre et misérable comme je le suis, je ne me présenterai pas seul devant vous, mais
accompagné par les soupirs des Âmes justes des Limbes, qui attendaient votre mort pour être délivrées, en
commençant par veux pas être seul, sera accompagné par les soupirs des âmes n'attendent que votre décès,
en commençant par Adam, Abel et Abraham, Joseph, Jacob, et enfin à votre Père putatif Saint Joseph, Saint
Jean le Baptiste et ses parents, Élisabeth et Zacharie, et vos ancêtres Joachim et Anne, le vieillard Siméon et
Anne du temple; je viendrai avec les pieuses femmes qui baignèrent vos pieds de leurs larmes, avec l'amour
de Marie-Madeleine, qui ne s'éloigna jamais de votre Sépulcre; je viendrai avec l'ardeur et la pureté de tous
les anges, de tous les saints du Paradis et de tous les justes de la terre qui sont sur la terre. Je me présenterai
avec le coeur débordant d'amour et de douleur de votre mère que vous m'avez laissée pour Mère par
l'intermédiaire de Jean. O Marie, que Jésus mourant m'a donnée pour Mère, remplissez dès à présent vos
devoirs maternels: présentez cette misérable âme qu'est la mienne à votre Fils, revêtez-là de votre amour et
de votre douleur et dites-lui que je l'aime et que je lui demande pardon. Et donnez-moi vous-même votre Fils
en signe de pardon. De vos propres mains, vous l'avez déposé dans le sépulcre, déposez-le vous-même, en ce
moment, dans mon coeur qui veut être sa tombe, sa cellule, la maison de l'amour. Il est vrai que mon coeur est
plus froid que cette pierre qui renferme votre fils. Mais il vous appartient, ô Vierge puissante, de le faire
brûler du feu de la charité. Réconciliez-moi à votre Fils et serrez très fortement ces liens d'amour, pour que
même la mort ne puisse les défaire. Ainsi soit-il.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prières après la Communion
O Père éternel, voici votre Fils que vous avez fait mourir pour moi, le voici: je vous le présente avec toutes
ces plaies, avec tout son Sang et uni à mon âme. A présent, ne regardez pas mon indignité ni ma misère, mais
plutôt regardez avec amour votre Fils, qui est mon frère, mon époux, ma nourriture, l'âme de mon âme, ma
vie, mon bien précieux; et ne me chassez pas loin de votre présence. Je vous remercie, ô Père éternel, de
l'avoir fait mourir pour moi et de me le donner dans ce Sacrement. Je vous loue et je vous remercie de
m'avoir donné votre Fils-même, car ainsi son Coeur est devenu mien, son Âme est devenue mienne, son
Humanité est devenue mienne et sa Divinité, qui vôtre, vous me la communiquez par grâce. « Comment
rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait? » (Ps 115,12) «Père, dirai-je avec Jésus, entre vos mains je
remets mon esprit » (Lc 23, 46). Je vous fais le sacrifice de moi-même, de ma liberté, de ma volonté, de ma
vie: « Consummatum est », « tout est accompli ». Souvenez-vous, ô Père Céleste, que votre Divin Fils l'a luimême
dit: 'Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus
le Père du Ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient! » (Luc 11:13). Accordez-moi donc, par
amour de votre Fils mort sur la croix, et qui est maintenant vivant dans mon âme, l'esprit de l'amour, l'esprit
de mortification, l'esprit de sacrifice, l'esprit d'abandon à votre volonté, l'esprit de fidélité pour suivre ses
exemples. O mon Jésus, vous vouliez accomplir ma rédemption en permettant qu'une lance vous transperce
et mette à nu votre Coeur, abri d'amour et lieu de refuge pour les âmes. Dans cette Plaie je veux demeurer
jusqu'au jour ou vous me direz comme au bon larron: « En vérité je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi
dans le paradis » (Lc 23, 43). Votre Coeur endolori s'est ému quand le bon larron vous a demandé pardon et
comment pourrait-t-il ne pas entendre la voix de mon âme brisée de douleur qui implore à vos pieds de lui
pardonner de de vous avoir offensé? Les deux plus grandes oeuvres d'amour sont: don et de pardon. Le don
est un signe du coeur, qui veut attirer le prochain à soi en le comblant de bienfaits et ce don vous l'avez fait en
me créant à votre ressemblance, quand vous m'avez soumis toute votre création, quand vous vous êtes revêtu
de ma chair et que vous avez tout sacrifié pour mes besoins, pour ma santé, pour mon bonheur et quand, en
mourant, vous m'avez laissé pour Mère, la personne la plus chère qui soit au monde, votre propre Mère. Et ce
matin, vous m'avez donné votre divinité, votre humanité, plongée dans une mer de souffrances, avec vos
cheveux ensanglantés, vos joues livides et creusées, vos yeux gonflés et baignés de larmes, votre bouche
abreuvée de fiel et de vinaigre, vos pieds et vos mains percés par des clous; et maintenant vus me donnez vos
pensées, vos désirs, votre amour, votre vie. Que vous reste-t-il donc que vous ne m'ayez pas donné? Mais audessus
du don, il y a le pardon, qui est d'oublier les plus grandes injures et de se sacrifier soi-même pour le
bien de celui qui vous offense. Et cette preuve d'amour vous me l'avez accordée, ô mon Dieu, en faisant
mourir votre Fils unique pour sauver ces pécheurs qui sont vos ennemis. Et ce par « pardon » est le premier
qu'on entend résonner sur le Calvaire et il sort de la bouche même du Rédempteur, alors qu'il est le point de
mourir: « Mon Père, disait-il, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. » (les 23, 34). Oui, mon
Dieu, tout est consommé: Le don a été fait. votre Coeur est mien, vous vous êtes donné tout à moi et qui plus
est vous me pardonnerez également. Oh oui, pardonnez-moi! Accordez-moi la grâce de ne plus jamais vous
quitter, ni par les tentations, ni par les souffrances et si je dois vous laisser, faites-moi plutôt mourir et
damnez-moi, ô mon Dieu, mon époux, mon roi, mon libérateur, mon unique espérance. Et vous, Coeur ouvert
de mon Jésus, lavez de votre Précieux Sang tout ce qui peut offenser votre pureté infinie, afin qu'il n'y ait
plus rien qui ne m'éloigne de vous. O Coeur enflammé de charité, faites que je brûle de votre amour. Et je
consens de tout coeur de ne pas être reconnu et d'être abandonné, méprisé, proscrit par tous les hommes
pourvu que je puisse vous possédez, vous seul. Faites que je sois consumé du même feu que celui qui brûle
votre Coeur et que ce sang que vous avez trouvé en moi, me baigne, me lave, m'enflamme, me consume, et
me transforme en vous. « Seigneur, si vous le voulez, vous pouvez me purifier. » (Mt 8, 2). très affligé de
vous avoir offensé. O Coeur bienfaisant, ô mon espérance et ma vie, si vous avez perdu tant de sang pour
moi, si vous m'avez laissé votre propre mère, si vous avez accepté qu'une lance vous transperce la poitrine
sur la Croix afin de me montrer votre Coeur à nu, si plein d'amour, comment pourriez-vous maintenant
refuser le pardon des péchés, la haine de moi-même, la force de vaincre mes instincts et la grâce de vous
aimer avec une persévérance infinie? J'espère en vous. Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
A Cerano De Novara, une la grâce pour les Quinze samedis du Rosaire
La supérieure des Soeurs de la Charité, Soeur Pauline Gentina,qui s'occupe des Écoles Préparatoires de
Cerano, Province de Novara, a envoyé à l'Avocat Bartolo Longo la relation suivante concernant la grâce
prodigieuse octroyée par notre Reine de Pompéi à travers la prière des Quinze Samedis. Et le Périodique «
Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi » la publia dans son Cahier de Décembre 1888. « Très cher Monsieur, une
de mes consoeurs, qui a pour nom soeur Bibiana, était depuis plus de six ans atteinte d'une grave maladie.
Dernièrement, elle avait décidé de cesser de paraître en public, par délicatesse envers les autres. Les
médecins lui avaient alors ôté toute espérance de guérison, affirmant que même les dernières inventions de la
science ne pouvaient apporter de guérison à ses maux. La pauvre malade en était réduite aux dernières
extrémités, si bien qu'elle reçut tous les Sacrements des mourants, y compris l'Huile Sainte. Et c'est alors que
nous parvint la voix des prodiges par la Reine du Rosaire. En effet, le Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle
Pompéi » relatait les nombreuses grâces que, de sa Vallée préférée, la Reine du Rosaire répandait partout
dans le monde. Soeur Bibiana, qui, depuis longtemps, supportait son humiliante maladie avec résignation,
sans aucune espérance de recouvrir sa santé perdue, se redresse et se met à espérer sa guérison grâce à la
Reine du Rosaire de Pompéi. Elle récite une Neuvaine, puis une autre. Et bien que ne se voyant pas exaucée,
elle n'en perd pas moins l'espérance et commence aussitôt la dévotion des Quinze samedis. Quelle merveille!
A peine parvenue au Dixième samedi, elle est guérie!.. On ne la reconnaît plus! Il n'y a rien de difforme en
elle, mais plutôt elle se retrouve comme elle était avant sa maladie! Sa guérison parfaite, bien qu'inespérée, a
stupéfié les médecins ainsi que tous ceux qui connaissaient la maladie. Ce nouveau miracle est encore une
occasion pour louer et glorifier Dieu, et rendre honneur à la Reine du Rosaire de Pompéi, notre chère Mère
Marie ». Cerano (Novara) le 28 Septembre 1883. Soeur Pauline Gentina, Soeur de la Charité (L'attestation de
la grâce est accompagnée de la déclaration du médecin et Prêtre).

Onzième samedi
Premier Mystère Glorieux
La Résurrection de Jésus (Matthieu, 28; Mc 10; Jn 26)
Considère, ô mon âme, comment le Sénateur Nicodème et le noble et riche Joseph d'Arimathie, membre du
Conseil des Juifs, déposèrent Jésus, enveloppé dans un suaire blanc et dans un linceul de lin embaumé, dans
un tombeau neuf, creusé dans la roche. Ils basculèrent une énorme pierre sur l'entrée du monument pour le
fermer, puis s'en allèrent. Mais les princes des Prêtres et des pharisiens, se souvenant de la prophétie de
Jésus, disant qu'il en ressortirait le troisième jour, obtinrent Pilate de faire garder le tombeau par des soldats
ce jour-là: « Ils allèrent donc et s'assurèrent du sépulcre, en scellant la pierre et en postant une garde » (Mt
27,66). Que nos vues sont misérables, ô mon Dieu! O prudence humaine, comme tu es faible contre le
Seigneur! Tu ne sers qu'à ta confusion et à la gloire de Dieu. Jésus, mort le vendredi saint, ressuscita le
troisième jour par la vertu de sa divinité. Sa très sainte âme, séparée de son corps, resta toujours unie à la
Divinité et fut toujours été l'âme d'un Dieu. Ce Corps sacré, bien que séparé de l'âme, était toujours uni à la
Divinité et était toujours le Corps d'un Dieu digne, même s'il était mort, de l'adoration des hommes et des
anges. L'âme de Jésus descend dans les Limbes et y descend comme leur Dieu et comme leur libérateur.
Considère, ô mon âme, que ces Saintes âmes l'attendaient depuis longtemps et quelques unes d'entre elles,
comme celle d'Abel, depuis le début du monde. Tu peux imaginer avec quel amour et avec quelle
reconnaissance ces Saints de l'Ancien Testament, en voyant le Sauveur, se mirent à l'adorer et à le remercier.
Toi aussi, tu dois les imiter dans le désir d'être reçu dans le Paradis par les mérites de ton Rédempteur. Le
Très Saint Corps de Jésus reposa trois jours dans le Sépulcre parce que, par ses souffrances et par sa mort, il
avait libéré de la mort éternelle les hommes des trois âges du monde, ayant vécu pieusement sous la Loi de la
Nature, sous la Loi Mosaïque, et qui devaient maintenant vivre sous la Loi de la Grâce. L'aube du troisième
jour se levait à peine et Jésus, en un instant, ressuscite et sors de son tombeau scellé tout comme il était sorti
du sein virginal de sa Mère, et tout comme il entrera ensuite dans le Cénacle, dont les portes étaient fermées.
Comme Dieu tout-puissant, il ne daigne pas annoncer au monde sa résurrection, mais il le fait en secret.
Appartenant à l'ordre surnaturel, sa résurrection doit être révélée aux hommes par devait les anges. « Et voilà
qu'il se fit un grand tremblement de terre: l'Ange du Seigneur descendit du ciel, et vint rouler la pierre, sur
laquelle il s'assit. Il avait l'aspect de l'éclair, et sa robe était blanche comme neige » (Mt 28, 2-3). La présence
d'un seul Ange suffit à terroriser les soldats qui gardaient le sépulcre: ils tombèrent d'abord comme morts,
puis ils s'enfuirent tous. Approchez-vous, prêtres, scribes et pharisiens, voyez dans quel état sont réduits ceux
que vous avez armés pour garder un homme mort que vous avez proclamé séducteur. Votre exemple a été
suivi par notre impies qui croient à calmer l'inquiétude qui les dévore en mettant Jésus au nombre des
hommes illustres comme Numa, Moïse et Mahomet. Mais lequel de vos héros fabuleux a pu dire, alors qu'il
était encore vivant: dans trois jours je ressusciterai? Cette prodigieuse parole ne pouvait être dite seulement
que par le vrai Fils de Dieu: ni la fable, ni l'impiété, ni les démons, ni les hommes aussi sublimes et puissants
qu'ils puissent être, n'ont jamais pu imaginer une chose semblable. La parole du Prophète Isaïe s'est donc
vérifiée: Et son tombeau sera glorieux! Personne n'a touché vos soldats; personne ne leur a adressé la parole;
ce qu'ils ont vu a suffit pour les terrasser. S'ils ne sont pas morts, s'ils ont pu se relever et s'enfuir, c'est
seulement pour que vous appreniez, de leur bouche même, votre défaite et votre honte, parce que ce sont les
témoins irréfutables de sa résurrection, afin que tous les hommes comprennent que s'ils avaient enduré les
coups, les épines et la mort, c'était seulement parce qu'il avait voulu. Mais vous n'êtes pas digne d'entendre
les témoignages choisis par Dieu concernant le mystère de la résurrection. O vrai Fils de Dieu, quelle n'est
pas notre consolation à nous tous qui croyons fermement en vous! Votre Résurrection, ô mon Sauveur
glorieux, remplissait d'effroi vos ennemis; mais quant à moi, elle ne m'inspire que de la joie et une grande
consolation parce que votre Résurrection m'assure que ma réconciliation avec Dieu, et par conséquent, ma
justification. Votre Résurrections est le modèle de la résurrection de nos âmes à la grâce et la renaissance de
nos corps à la résurrection finale. Et comme en ressuscitant vous prenez une nouvelle vie, ainsi, nous aussi,
sortis du péché, nous vivons une nouvelle vie faite de grâces. Aidez-moi, ô Seigneur, à vaincre les obstacles
qui se dressent encore devant moi. Repoussez mes ennemis qui s'opposent à mon salut. Envoyez à mon aide
vos saints anges et guidez-moi vous-même dans toutes mes actions, jusqu'au moment où vous m'accorderez
la bienheureuse éternité.
Observe, ô mon âme, la douleur de Marie-Madeleine, convertie, qui ne peut se détacher du Sépulcre de son
bien-aimé Maître. Son tombeau sera baigné de ses larmes le vendredi, et le repos du samedi la surprend au
même endroit. Le samedi soir, elle retourne au Sépulcre et ne le quittera que pour aller acheter des arômes.
Elle y retournera le dimanche matin. Quel noble exemple de sincère conversion à Dieu! Modèle du coeur
humain, fragile dans ses chutes, mais rendu fort par l'amour de Dieu! La vraie Charité ne finit pas avec la
mort de la personne aimée, « parce que l'amour est plus fort que la mort» (cf Ct 8:6). Il est encore nuit et la
pleine lune diffuse une lumière claire sur la terre, quand elle réveille ses compagnes et leur demande de
l'accompagner. Elle devance le jour qui, pour elle, tarde trop à paraître. Hélas! Lorsque je vais à Jésus-Christ,
pour recevoir son corps vivant, pourquoi n'ai-je pas, mois aussi, les mêmes désirs, la même impatience, le
même empressement que Marie Madeleine éprouvait pour recevoir le Corps de Jésus mort? Combien en
suis-je éloigné, mais c'est parce que je ne possède pas son amour! Imite au moins, ô mon âme, sa ferveur en
visitant souvent Jésus au cours du Saint Sacrement, principalement la veille de tes communions: témoignelui
tes tendres sentiments d'amour et ton ardent désir de le recevoir, et par la communion spirituelle,
embrasse-le le plus souvent possible au cours de ta journée et durant les interruptions de ton sommeil la nuit
et à peine réveillée le matin. « Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vient de bonne heure au
tombeau tôt, comme il faisait encore sombre, et elle aperçoit la pierre enlevée du tombeau » (Jn 20:1). Sa
première impression est la surprise de voir que cette grande pierre (scellée par ordre des Pontifes) n'est plus à
sa place et qu'elle est renversée. Elle s'avance, jette un regard dans le sépulcre et voit que le corps de son
divin Maître n'y est plus. Quel coup à son coeur! Elle pense, sans le moindre doute: quelqu'un, dans la nuit,
l'a enlevé; mais où le retrouver? « Elle court alors et viens trouver Simon Pierre, ainsi que l'autre disciple,
celui que Jésus aimait, et elle leur dit: « On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas ou on l'a
mis ». Pierre sortit donc ainsi que l'autre disciple, et ils se rendirent au tombeau. L'autre disciple, plus rapide
que Pierre, le devança à la course et arriva le premier au tombeau. Se penchant, il aperçoit les linges, gisant à
terre; pourtant il n'entra pas. Alors Simon-Pierre, qui le suivait; entra dans le tombeau et voit les linges,
gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête, non pas avec les linges, mais roulé à part dans un
endroit. Alors entra aussi l'autre disciple, arrivé le premier au tombeau, et il vit et il crut. En effet, ils ne
savaient pas encore que, d'après l'Écriture, il devait ressusciter d'entre les morts. Les disciples s'en
retournèrent alors chez eux. » (Jn 20: 2-10). Considère, ô mon âme, la douleur de Marie Madeleine
lorsqu'elle ne trouva pas Jésus et apprends quelle doit être la douleur d'un coeur qui avait réellement désiré se
convertir à Dieu. Elle ne quitte pas ce lieu, mais « se tenait près du tombeau, au dehors, tout en pleurs. Or
tout en pleurant, elle se pencha vers l'intérieur du tombeau... » (Jn 20,11) Abandonnée par tous, il ne lui reste
que sa douleur et ses larmes. Et combien n'en verse-t-elle pas! Et combien de fois appelle-t-elle son divin
Maître! Et combien de fois répète-t-elle son Divin Nom! O coeur déchiré! O âme désolée, pourquoi restezvous
dans un endroit aussi triste pour vous? Pourquoi regardez-vous encore dans ce sépulcre où ne se trouve
plus votre Maître? Ah, pourquoi ne recherchons-nous pas Jésus comme le fait Marie Madeleine? Quand
après avoir perdu sa grâce par le péché, ou les consolations de son amour par notre tiédeur, si nous pouvions
ressentir comme Marie Madeleine l'immensité de notre perte; si comme elle nous persistions à rechercher
Jésus et si, comme elle, nous l'appelions en criant et en pleurant; alors, comme elle, nous le retrouverions
avec une abondance de joie qui surpasserait toutes nos espérances! Oui, mon Dieu, aujourd'hui, je célèbre le
jour de votre glorieuse Résurrection et ce jour doit être celui de ma parfaite conversion à vous. Je le sais déjà:
les coeurs qui vous ont le plus aimé comme celui de Pierre, de Jean, de Marie Madeleine et des autres pieuses
femmes vont se retrouver et vous voulez qu'en renonçant à moi-même, qu'ensevelissant mes exécrables
envies par la pratique de la mortification, je vous retrouve! Faites-moi donc la grâce que je renonce à moimême
pour ressusciter ensuite avec vous et mener par conséquent une vie semblable à la vôtre, donc une vie
nouvelle, divine, immortelle: nouvelle, pat le changement de ma conduite, divine, par la pureté de mes
sentiments; immortelle, par la persévérance dans le bien. Opérez en moi cet heureux changement, ô mon
Dieu! Faites-moi passer de la mort à la vie, des ténèbres à une vie parfaite, digne de vous.
Considère, ô mon âme, qu'une autre qualité du coeur converti à Dieu est l'indifférence pour tout ce qui n'est
pas Jésus. Dieu seul, personne d'autre que Dieu: ceci doit être sa devise, sa pratique quotidienne, son
aspiration, le principe de chacun de ses désirs. Aucun autre intérêt doit occuper coeur et Jésus viendra tout de
suite pour y établir son Royaume. Prends pour modèle Marie Madeleine. « Et elle voit deux Anges, en
vêtements blanc assis là ou avait reposé le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre au pied. Ceux-ci lui dirent: «
Femme, pourquoi pleures-tu? » Elle leur dit: « Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a
mis » (Jn 20, 12-13). Elle ne trouve pas la paix; elle n'est pas effrayée par l'apparition soudaine des deux
anges; elle n'est pas éblouie par leur beauté; elle ne ressent aucune vanité à converser avec des esprits
célestes. Elle les voit, les écoute parler et leur répond et elle ne le fait que pour savoir où est Jésus, et elle est
prête à les quitter pour s'adresser à un jardinier dans le cas où celui-ci pourrait la renseigner. Elle croit que
tout le monde connait la raison de son chagrin. Elle prend Jésus pour un maraîcher; elle s'offre à enlever
toute seule son corps, comme s'il s'agissait d'une fleur. « Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu
l'as mis, et je l'enlèverai » (Jn 20:15). Comme il est audacieux, le vrai amour! Tout lui semble simple facile et
il en a été ainsi pour tous les martyrs qui ont subi avec le même courage les pires supplices. Et que fera-t-elle
quand elle entendra la voix de son maître qui l'appelle par son nom? Elle qui ne s'était jamais éloignée de la
croix de son Jésus et qui ne savait pas maintenant se détacher de son tombeau? Contemple, ô mon âme, les
sublimes effets de la véritable conversion du coeur. Il devient le trône de la satisfaction et du plaisir de la Très
Sainte Trinité, l'objet de ses faveurs, l'admiration des anges et l'allégresse de l'Ange désigné à le garder.
Regarde ce qui se passe en Marie Madeleine. Avec quels plaisirs le Sauveur voit les sentiments de Marie
Madeleine, ses désirs, son amour, sa persévérance et la force de son courage qui la rend prête à tout affronter.
Comme Jésus récompense l'amour des âmes qui se convertissent à lui en leur remplissant le coeur de la joie
la plus pure et la plus ineffable. Ah, si Jésus voyait en moi les généreuses qualités de Marie Madeleine, que
ne ferait-il pas? ... Mais hélas, je ne les ai pas, bien au contraire! Pour plaire au monde et pour satisfaire mes
passions, j'entreprends des supérieures à mes forces. Et ce n'est seulement que quand je dois servir Dieu ou
atteindre la perfection que j'avoue mon impuissance et de ma faiblesse. O Jésus, je vous reconnais comme
mon vrai Maître et vous, daignez me reconnaître comme votre disciple. Manifestez-vous à mon coeur et
allumez-le de votre Divin Amour. Mais que me dites-vous, ô mon Seigneur: Va à tes frères ?... O Seigneur,
vous aviez dit que vous ne les appelleriez plus vos serviteurs, mais vos amis: et maintenant vous les appelez
frères?... O charité passionné de mon Sauveur! Il appelle frère ceux qui, peu de jours auparavant l'avaient fui
par peur, le laissant à la merci de ses ennemis! O mon bienfaiteur, vous ne vous lamentez pas d'eux, vous ne
leur faites pas de reproches, mais vous leur donnez plutôt l'appellation affectueuse de frères! Vous nommez
en particulier Pierre pour lui prouver que vous lui avez déjà accordé le pardon et que vous le reconnaissez
toujours comme Chef des autres Disciples. Amour de Jésus, comme vous êtes passionné envers les fils des
hommes; toujours doux, toujours plein d'amour envers ces pécheurs! Et quel pécheur serait si stupide, si
entêté et si endurci pour ne pas venir se jeter aux pieds du meilleur des pères, toujours bienveillant
compatissant envers ses fils dépravés. Pierre obtint tout de suite le pardon de sa faute, car à peine passé le
vendredi, il courut aussitôt se prosterner aux pieds de la Sainte Vierge pour se repentir, lui disant, en
pleurant: Notre Dame, pardonnez ce serviteur infidèle, qui par une peur bien humaine, a renié son Dieu,
votre Fils! Et Marie le consola. Et il n'eût pas le moindre doute que Jésus lui avait également pardonné, car
Jésus ne s'oppose jamais aux désirs de sa Mère. O mon âme pécheresse, si, pour tes nombreuses fautes, tu
n'as pas le courage de t'adresser directement à Jésus, bien qu'il soit très doux et compatissant, adresse-toi
donc à sa mère, qui est la source des miséricorde divines: prosterne-toi à ses pieds avec confiance et elle
obtiendra de son Fils les moyens de te faire sortir du péché et la grâce d'une sincère conversion. Jésus-Christ,
ayant pris de Marie cette très sainte humanité qu'il a sacrifié pour notre rédemption, a donné à sa Mère tous
les trésors des mérites acquis durant sa vie mortelle. Ô Marie, vous avez été la première personne à avoir eu
la consolation de revoir Jésus ressuscité, parce qu'étant sa Très Sainte Mère, plus que toute, vous avez pris
part à sa Passion. Vous avez été la première à l'avoir vu dans toute l'étendue de sa gloire, accompagné de tout
un cortège d'Anges et d'âmes délivrées des Limbes, tout comme vous avez été la dernière à l'étreindre dans
vos bras lorsqu'il fut descendu de la Croix. Il vous a alors remercié pour tout ce que vous aviez fait et enduré
durant les trente trois années de sa vie: vos grandes privations à Bethléem, le mépris des gens, l'abjection, la
pauvreté, la fuite au milieu des barbares; votre participation à toutes ses douleurs comme Rédemptrice du
genre humain. Faites-moi participer à cette joie et exaucez le désir ardent de mon coeur: convertissez-le
entièrement à Dieu, attirez-le tout à vous et imprimez en lui vos douleurs et la passion de Notre Seigneur
crucifié. Ainsi soit-il.
Vertu: la conversion du coeur à Dieu.
Pratique: Examinez votre conscience et recherchez ce qui vous empêche d'aller plus avant dans l'amour de
Dieu en lui donnant tout votre coeur; pour remédier à vos défaillances, recherchez les conseils de votre
confesseur. Dès aujourd'hui, abandonnez votre tiédeur, et entreprenez, dès maintenant, une nouvelle vie faite
de ferveur et de charité. Dans le courant de la journée, renouvelez votre ferme résolution de ne plus offenser
Dieu ni votre Ange Gardien, en répétant: « Plutôt mourir, ô mon Dieu, que de vous offenser ». Faites-le au
moins quinze fois dans le courant de la journée.
Oraison jaculatoire: O Marie, Reine du monde, prenez possession de mon coeur inquiet.
Prières avant la communion du Onzième Samedi
Que je voudrais, ô mon Dieu, posséder, ce matin, l'amour et la ferveur de Marie Madeleine. Mon âme aussi
est pécheresse comme la sienne. Mais qui a fait de cette pécheresse publique un noble exemple d'amour, de
constance, de conversion sincère et de pénitence sévère? N'est-ce pas vous, douceur infinie et source de tout
amour, Verbe éternel fait homme par amour des hommes? Que ne dois-je donc pas espérer de vous, mois qui,
ce matin désire vous recevoir seulement pour m'unir à vous par les liens d'un indissoluble amour Alors que
dois-je espérer aujourd'hui que je veux recevoir juste pour me lier à vous, avec amour indissoluble? Avec
Pierre et Jean, je veux courir moi aussi, haletant et assoiffé, vers le Ciboire. Ils ne vous ont pas trouvé car
vous étiez déjà ressuscité, mais à cet Autel, je vous trouverai, Dieu et Homme en Âme, en Corps, en Sang et
en Divinité. Vous êtes apparu plusieurs fois à vos Disciples pour les raffermir dans leur Foi: en ce qui me
concerne, ô mon Dieu, je n'ai pas besoin de votre apparition pour vous croire vraiment Dieu, ressuscité par
votre propre vertu, et vainqueur de la mort et l'enfer. Il me suffit de voir cette sainte Hostie dans les mains du
saint prêtre pour être convaincu de votre présence, glorieux comme vous l'êtes dans le ciel et assis à la droite
de votre Divin Père. Si vous pouviez me faire voir, ce matin, comme vous vous êtes montré à Marie
Madeleine et aux pieuses femmes, puis ensuite aux Disciples d'Emmaüs!... Et pourtant, vous en faites plus
puisque vous vous donnez à moi et qui plus est, vous me promettez de pouvoir vous contempler à visage
découvert dans le Ciel. C'est là en effet, le lieu où je dois désirer voir! Et vous verrai-je moi, Seigneur? Faites
ô bon Jésus, qu'en attendant ce jour bienheureux et éternel, je crois, j'espère et je vive de manière à
correspondre à une Foi aussi sublime et à une espérance aussi magnifique. Faites, ô mon Dieu, que mon coeur
ne cherche que vous seulement, que mon âme ne désire que vous seulement jusqu'à ce que vienne le moment
ou je vous verrai, et où je vous posséderai dans la splendeur de votre gloire. Ô Marie, véritable Mère de
Jésus, ma tendre Mère, par la Foi vive avec laquelle vous attendiez la résurrection de votre Fils, daignez me
réconcilier avec lui qui a été offensé par mes péchés et convertissez mon coeur à Lui. Apparaissant à ses
disciples, Jésus leur donna la paix: « Paix à vous! », et il leur montra ses Plaies. En le recevant, ce matin,
avec ses Plaies, son Sang et sa Divinité, j'espère beaucoup sentir son souffle divin, le même qu'il insuffla à
ses disciples, et ainsi j'aurai en moi, non seulement son amour. Qu'il me donne, non pas une paix faible et
vaine, mais une paix agissante et combative qui m'apportera le calme et la tranquillité même au milieu de la
guerre acharnée que me font mes ennemis. Ô Marie Madeleine, ô Saintes Femmes de Jérusalem qui êtes
allées embaumer le corps très précieux de Jésus, aidez-moi à lui offrir le baume des affections le plus solides
que je puisse avoir et la contrition de mon coeur, car tels sont les désirs de son Coeur très amoureux. Ainsi
soit-il.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prière après la Communion
Que de bienveillance n'avez-vous pas envers moi, ô mon bon Jésus! Vous n'avez pas permis à Marie
Madeleine de toucher même vos pieds et vous vous êtes tout donné à moi! Et je vous embrasse, ô mon Frère
et mon Dieu! Prenez place dans mon âme avec toute la grandeur de votre puissance et de votre Charité,
embrassez ce coeur qui vous a si souvent brutalement trahi et rejeté. Et maintenant que je vous ai reçu en
moi, je crois et je vous reconnais, bien que je ne vous vois pas: je sens votre puissance bien que je sois
aveugle, misérable et orgueilleux? Mais qui peut convenablement évaluer la force de votre Amour? O anges
et Saints du Paradis, vous qui êtes toujours autour du trône de Dieu, vous ne parvenez pas vous-mêmes à en
mesurer parfaitement la profondeur et la douceur. O Marie Madeleine, prêtez-moi votre ton amour en ce
moment où j'ai le bonheur de serrer sur mon coeur notre Dieu. Et vous, ô Jésus, faites sentir à mon coeur la
même voix du pardon que vous avez adressée à Marie Madeleine: « Âme pécheresse, vos péchés vous sont
remis parce que vous avez montré beaucoup d'amour ». Et tout comme vous l'avez appelée par son nom, ô
doux Jésus, appelez mon âme par son nom. Donnez-moi ce doux titre de « Frère » que vous avez donné à vos
Disciples. Ce ne sont pas seulement vos Apôtres qui jouissent de cette appellation remarquable puisque vous
avez daigné nous appeler, nous aussi, vos frères. Mais qui sommes nous pour mériter d'être appelés « Frères
» ? Qui peut entendre cette parole sans tomber à vos pieds couverts de confusion et rempli d'amour? Et qui,
après avoir entendu cette appellation, peut échapper à vos sentiments et continuer à vous offenser? O vous,
mon Jésus, qui êtes la source de charité, ou plutôt la Charité même, feu sacré qui brûle toujours et ne s'éteint
jamais, enflammez mon coeur, comme celui de Marie-Madeleine, du feu de votre saint amour, afin que celuici
soit plus fort que la mort; afin qu'il ne vive, n'agisse, ne souffre et ne meure que pour vous. Mon coeur est
plus dur encore que celui de vos Apôtres qui ne voulurent point croire à votre Résurrection, et cependant il a
été plus favorisé que ceux de vos disciples d'Emmaüs. Avec eux, vous vous êtes mis à table et vous avez
partagé le pain. Mais à cette table divine, où je me suis assis maintenant, j'ai reçu de vous bien plus que du
pain, ô mon Dieu. C'est votre Corps que j'ai reçu sous l'aspect du pain. Et pourtant mes ténèbres sont bien
plus épaisses que celles de leur esprit. Je possède aujourd'hui, par le Saint Sacrement, non seulement votre
grâce, mais aussi votre corps tout entier, et pourquoi suis-je aussi insensible et pourquoi mes yeux sont ils
aussi obscurcis? Et s'ils le sont, est-ce parce que mon coeur est dur? Touchez donc ce coeur, ô Divin Jésus,
changez-le; rendez-le semblable au vôtre et mon esprit en sera illuminé, et si quelques fois vous pensez qu'il
est nécessaire de cacher votre visage, ne me privez pas de votre aide! Faites-moi comprendre, comme vous
l'avez fait avec vos disciples, que « les humiliations ont été pour vous le chemin nécessaire pour arriver à la
gloire » (cf. Luc 24:26). O saintes femmes, qui en ce jour-là avez vu Jésus ressuscité, et qui l'avez touché, qui
avez étreint ses pieds et qui l'avez adoré! O Marie Madeleine qui avez été privilégiée! O Saints Disciples et
Apôtres! Et vous, Saint Joseph, mon Saint Père, et vous Saints Patriarches et Justes de l'Ancien Testament,
qui êtes ressuscités avec Jésus, et vous, âmes de nos premiers Géniteurs sauvés des Limbes par notre
glorieux Sauveur. Vous tous, faites retentir autour de mon âme les chants d'allégresse de votre admiration et
de votre reconnaissance, de votre amour et de votre bénédiction pour votre Libérateur. Ô Vierge Marie, vous
n'êtes plus à plus, à présent, Mère de plus de douleurs, car vous avez triomphé en ce jour de gloire de votre
Fils: par sa résurrection, faites que je ressuscite de la mort du péché afin que je ne perde pas mon âme qui
vous a coûté tant de souffrances et qui a couté tant de sang à l'homme-Dieu. O Notre Dame, faites que moi
aussi j'attends la résurrection universelle de la chair; et celle de Jésus est le modèle de ma résurrection qui
aura lieu le Jour du Jugement. Son corps est ressuscité avec la gloire et l'immortalité. Mon corps aura-t-il
également ces vertus? De quel côté serai-je, à droite ou à gauche de votre Fils? O Mère si pieuse, vous qui
êtes mon espérance, la réconciliatrice des pécheurs avec Dieu, notre ancre de sauvetage: obtenez-moi que
pour la conversion de mon coeur à Dieu se fasse dès aujourd'hui et qu'elle soit sincère, constructive et
constante, afin que, pour cette sainte communion, je puisse moi aussi ressusciter glorieusement au jour du
Jugement Dernier glorifier au Ciel mon Sauveur et vous, ma Reine, mon Salut, mon Refuge et ma Mère.
Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâces de la Très Sainte Vierge de Pompéi
A Savona, Soeur Maria Pia, fille de Notre-Dame des Neiges, par la dévotion des Quinze samedis,
obtint, non seulement la grâce spirituelle, mais aussi la guérison du corps.
Soeur Maria Pia, fille de Notre Dame des Neiges à Savone, fut prise, en 1882, de douleurs articulaires et de
hépatiques qui lui rendaient la digestion difficile et douloureuse. Les douleurs articulaires devinrent
lentement progressive, si bien que la pauvre Soeur, qui n'était âgée que de trente-deux ans, malgré son jeune
âge, devint impotente et devait avoir recours aux béquilles pour marcher et, malgré cette aide, faire un pas
était pour elle une douleur insoutenable. De 1882 jusqu'en 1888, elle prit de nombreux médicaments prescrits
par d'éminents professeurs en médecine, et finalement elle eût la conviction, partagée par les médecins euxmêmes,
qu'elle devait se résigner à supporter jusqu'à sa mort cette croix terrible, à laquelle elle ne pouvait
hélas échapper. En Juillet 1888, elle eût par hasard, entre les mains, un fascicule du périodique « La Semaine
Religieuse », de Gênes, où elle a lu la prodigieuse guérison d'Antoinette Balestrieri. Alors, elle eut le vif
désir d'avoir recours à la Vierge du Rosaire de Pompéi et commença, avec une grande foi la Dévotion des
Quinze samedis, pour obtenir avant tout une grâce spirituelle et puis aussi la guérison de son corps, s'il
plaisait qu'il en fut ainsi à la Divine Reine. O bonté de Marie! Dès les premiers samedis, à sa grande surprise,
elle nota une amélioration de son état qui allait chaque croissant. A peine terminés les Quinze Samedis, elle
les recommença, faisant, pendant quinze jours consécutifs, les mêmes pratiques des Quinze samedis. Et voilà
qu'au quinzième jour, en plein coeur de l'hiver, elle se trouva complètement guérie, non seulement de
l'arthrite, mais aussi de son hépatite et elle obtint également la la grâce spirituelle. A partir de ce jour, elle put
faire de longues promenades sans être fatiguée et d'un pas si alerte qu'elle étonnait tous ceux qui l'avaient
connue auparavant. Ont confirmés cette grâce, non seulement la graciée, Soeur Maria Pia, par lettre dument
signée en date du 15 Mai 1890, mais également Soeur Marie Gallisto, Mère Générale, Soeur Marie Claire,
Vicaire, et Soeur Marie-Antoinette, Secrétaire. (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », 10e
année, page 358).
A Caserte, François Monti, remarquable jeune homme, recouvre la vie et la santé grâce à la Vierge
de Pompéi, par le moyen des Quinze samedis
Une des plus remarquables familles de Caserte est celle de monsieur Pascal Monti. Qui nous écrit pour nous
faire le témoignage de la prodigieuse grâce reçue par son fil aîné, et obtenue par la dévotion des Quinze
samedis. « Très illustre Maître, Avec l'âme comblée de réconfort, je viens vous raconter la guérison de mon
fils, obtenue par le patronage très efficace de la Très Sainte Marie du Rosaire de Pompéi et la puissance du
Divin Nom de Jésus que nous invoquions avec grande ferveur durant tout le temps de sa maladie. Mon cher
petit François est resté malade pendant près d'un an, souffrante d'un catarrhe bronchial au sommet du
poumon droit, accompagné de fièvre et de toux. Cette maladie tenait dans une grande anxiété toute la
famille... Mais la Foi très vive que nous avions en la Miséricorde de celle qui avait établi le trône de ses
grâces, dans la Vallée du Vésuve fit qu'une douce espérance s'installa dans nos coeurs; si bien qu'avec ma
femme, une de mes soeurs, et mes autres fils, nous nous sommes mis à dire avec ferveur la Neuvaine. Quand
la fièvre augmentait et que nous constations que les forces abandonnaient notre pauvre malade, alors, les
yeux larmoyants, nous nous adressions au Ciel et chacun de nous disait secrètement à la Madone: « Faites, ô
tendre Mère, que notre cher malade se rétablisse par la gloire de Très Saint Nom de votre Fils Jésus ». On
nous conseilla de faire la pratique des Quinze samedis qui précèdent la grande solennité du Saint Rosaire et
nous le fîmes avec une vive Foi et même chacun de nous récita chaque jour, le Rosaire en entier. A mesure
que les Samedis passaient, l'état de santé du malade s'améliorait graduellement. Quand arriva la grande Fête
de la Très Sainte Vierge du Rosaire, en Octobre, mon petit François s'unit à notre famille et vers midi, il
récita à genoux la Supplique à la Reine des Victoires. Puis pris par une grande Foi , il dit: « A partir de ce
jour, je ne souffrirai plus! » et il en fut ainsi. Il se rétablit si bien qu'il étonna tous ceux qui le virent. Et c'est
ainsi que vous m'avez connu à Valle de Pompéi, mon cher Maître. Vous m'avez vu agenouillé devant l'Autel
de Marie accompagné de mon fils guéri et de tout le reste de ma famille. Vous avez été témoin que, pour la
réalisation de ce voeu, le 5 Septembre 1885, nous avons assisté à la Messe chantée au cours de laquelle nous
avons pris la Sainte Communion, puis nous avons déposé notre offrande aux pieds de la Très Sainte Vierge.
Et maintenant, rempli de joie, je vous prie de bien vouloir publier ma lettre dans votre Périodique afin que
tout le monde sache que si quelqu'un veut la grâce, il doit recourir à la Miséricordieuse Reine du Rosaire de
Pompéi. Je vous prie d'accepter, de ma part et de celle de ma famille, ma considération. Caserte, le 23
Septembre 1887 ». Pascal Monti. (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », IV e année, 1887,
page. 630).

Douzième Samedi
Deuxième Mystère Glorieux
L'Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ (Luc 24, Actes 1)
Considère, ô mon âme, le fait qu'une fois ressuscité, Jésus voulut demeurer encore, dans toute sa gloire, sur
la terre, pendant quarante, apparaissant de temps en temps à ses disciples pour les confirmer encore plus dans
la foi de sa vraie Résurrection. Mais il ne voulut pas se montrer continuellement à leurs yeux, afin de les
habituer à croire en lui sans le voir, tout comme nous croyons Dieu présent partout et Dieu fait homme dans
les Sacrements Eucharistiques. Jésus voulu demeurer glorieux sur la terre pendant quarante jours pour
essayer de compenser toutes les larmes et les soupirs des justes qui l'avaient attendus pendant quarante
siècles. Enfin le moment fixé arriva: après avoir donné à ses Apôtres tous les pouvoirs pour administrer les
Sacrements, après leur avoir prescrit d'instruire et de baptiser le monde, il leur ordonna de se rassembler sur
le mont des Oliviers. « Alors, au cours d'un repas qu'il partageait avec eux, il leur enjoignit de ne pas
s'éloigner de Jérusalem, mais d'y attendre ce que le Père avait promis, « ce que, dit-il, vous avez entendu de
ma bouche: Jean, lui a baptisé avec de l'eau, mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés sous
peu de jours ». Etant donc réunis, ils l'interrogeaient ainsi: « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas
restaurer la royauté en Israël? » Il leur répondit: « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et moment
que le Alors qu'ils étaient venus ensemble, ils lui demanda, "Seigneur, est-ce la pour reconstruire le royaume
d'Israël? Mais il a dit: « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et moment que le Père a fixés de sa
seule autorité. Mais vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez
alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre » (Actes
1.4 à 8). Adore, ô mon âme, ton Sauveur, au moment où il va monter au Ciel: réjouis-toi avec lui de son
glorieux triomphe et des honneurs qu'il va recevoir de la part de son Père Céleste et de tous les Esprits
Bienheureux. Demande-lui, dès à présent, et avec ferveur, l'esprit de la foi; et pénétré de cet esprit, va à
Jérusalem: observe comment le Sauveur sort de cette ville ingrate et se dirige vers le mont des Oliviers,
accompagné de sa divine Mère, des Apôtres, de ses premiers disciples et de nombreuses Saintes Femmes, en
tout plus cinq cents personnes. Le Seigneur a voulu que cette foule fut témoin de son Ascension pour
raffermir les hommes dans la croyance qu'il est maintenant notre Avocat auprès de son Père et notre grand
Pontife, plein de compassion pour notre misère qu'il a connue pendant sa vie mortelle. Unis-toi à Marie, en la
priant de te faire participer à sa foi, et suis-la jusqu'au Mont des Oliviers. Écoute avec profond respect et
vénération les dernières paroles de Jésus: il reproche à ses Apôtres leur peu de foi en sa résurrection, en la
promesse du Saint Esprit. Jette un regard tendre et respectueux sur Jésus qui est le point de monter au ciel:
ses yeux divins qui avait versé tant de larmes, qui étaient devenus vitreux et mourants sur la Croix, sont
maintenant plus scintillants que le soleil. Sa tête vénérable n'est plus ensanglantée, ni couronnée d'épines,
mais au contraire elle est couronnée de gloire immortelle. Toutes les plaies qui déformaient son corps lui
donnent maintenant une splendeur divine, et au lieu de le faire passer pour un sujet d'opprobre et d'infamie,
elle contribuent plutôt à sa gloire et à la splendeur de son triomphe. Avec Marie et les apôtres qui sont
embrasés d'une ardeur céleste et soutenus par une espérance vivifiante, regarde Jésus qui, devenu visible à
tous, lève les mains pour bénir une dernière fois ceux qui lui sont chers et qui, doucement, commence à
s'élever vers le Ciel.
«Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Et il advint, comme il les bénissait,
qu'il se sépara d'eux et fut emporté au Ciel » (Lc 24.50-51). Quel spectacle! Quelle merveille! Les disciples
n'avaient jamais vu une chose aussi étonnante. Il l'avaient vu, avant sa mort, marcher sur les eaux; il s'était
trouvé parmi eux, dans le Cénacle, malgré les portes fermées. Mais ici, Jésus est avec eux et pendant qu'ils
lui parlent et pendant qu'il leur parle, il s'élève dans les airs. Ils le contemplent, mais ils ne le possèdent plus:
une nuée blanche l'entoure puis le dérobe à leur yeux. Il l'ignorent point où il va, parce qu'il le leur a souvent
dit. Il monte au ciel, d'où il était descendu, il retourne vers son Père qui l'avait envoyé sur la terre. Il va l)à où
ils ne peuvent pas encore aller, mais où ils iront un jour; il va occuper la place qui lui est due et préparer les
sièges qu'il leur a promis ainsi qu'à nous tous. Il va prendre place à la droite de son Père et se reposer en son
sein, dans ce Paradis où il nous appellera tous pour jouir du bonheur éternel. Pourquoi mon coeur ne reste-t-il
pas ému devant un tel spectacle? Ouvre-toi ô coeur froid qui est le mien, à la plus sûre espérance et détachetoi
pour toujours de la terre pour ne vivre que dans le désir du Ciel. Les Anges, les Archanges, toutes les
Puissances Célestes viennent au devant de leur Roi. Tous les Justes, morts depuis que le monde fut monde, et
tous ceux qui ont ressuscités avec Jésus-Christ, s'unissent à lui pour l'accompagner dans son glorieux
triomphe! Adam, Eve, Abel, Mathusalem, Job, Tobie, Abraham, Isaac, Jacob, les saints prophètes Isaïe,
Jérémie, le saint roi David, Saint Joseph, Sainte Anne Saint Joachim, Saint Jean le Baptiste, Zacharie et
Elisabeth, les saints Mages, le saint vieillard Siméon et Anne, le bon larron. La chair avait été chassée du
Paradis, mais en la personne du Verbe fait chair, elle entre au Ciel. « Portes, levez vos frontons, levez-vous,
portails antiques, qu'il entre le Roi de Gloire! Qui est-il? C'est Yahvé, le fort, le vaillant, Yahvé, le vaillant
des combats » (Ps 24,7-8). C'est en vertu de ces titres que Jésus va s'asseoir à la droite de son Père et c'est là
qu'il fera asseoir tous ceux qu'il a libérés. C'est là qu'il attend ceux qui croient en lui et qui profiteront des
fruits de sa rédemption. Qu'ils sont nombreux ceux qui y sont déjà assis! Et avec quels yeux il regardent la
terre et tout ce qui forme l'humanité! O mon âme, c'est vers le Ciel que tu dois toujours diriger ton coeur et
ton esprit, ce Ciel qui est le terme de ton voyage mortel, ce Ciel qui est le lieu de ton repos. La Foi
t'enseigne: « Nous n'avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l'avenir » (He
13,14). Renforce donc ta foi en considérant que la terre n'est pas ta patrie, mais en tant que citoyen du ciel et
pèlerin sur cette terre, tu n'est ici que de passage et toujours en attente de ton retour et de ton installation làbas.
Fais donc des efforts, en ce jour, pour raviver en toi la Foi dans la vérité chrétienne, détruisant les
fausses illusions de bonheur que tu t'étais formées sur les biens trompeurs de la terre et sur les folles et vaines
choses de ce monde qui proviennent seulement de l'illusion des sens et de la corruption du coeur. La foi est
l'oeil et la raison du Chrétien et le fondement de notre salut éternel. « C'est la garantie de tous les biens que
l'on espère » (He 11,1). Le paradis est donné en récompense à la Foi. «Celui qui croira et sera baptisé, sera
sauvé; celui qui ne croira pas, sera condamné » (Marc 11:16). Par la foi, Jésus demeure en nous et nous en
lui; par elle, il nous dirige et, par elle ses Mystères et sa Vie nous sont communiqués.
O mon âme, si tu réfléchis à la récompense promise, toutes les fatigues te sembleront légères, toutes les
maladies supportables. Tu préfèreras souffrir la pauvreté et la privation plutôt que de jouir des commodités
de la vie. Tu supporteras paisiblement les injures et les torts, tu fermeras les yeux sur les fausses splendeurs
du monde pour qu'elles ne t'éblouissent pas, ayant toujours en toi présent que tout le faste et la gloire de ce
monde finissent dans les cendres de ton sépulcre la tombe, que l'homme le veuille ou qu'il ne le veuille pas.
L'âme séparée du corps n'emportera rien avec elle, rien d'autre que ses oeuvres, qui serviront: à sa gloire, si
elles sont bonnes, à sa confusion, sil elles sont mauvaises. Pour ne pas perdre la pensée de l'éternité, Saint
Macaire, Saint Antoine et les Saints Stylites abandonnèrent les villes et peuplèrent les déserts; Saint Benoît,
Saint Bernard, Saint Dominique et Saint François s'enfermèrent dans des cloîtres, et en se sanctifiant euxmêmes,
ils sanctifièrent leur prochain. Considère maintenant, ô mon âme, quelle doit être la vie d'une âme
prise du désir de la vie éternelle, qui dirige donc toutes ses pensées et toutes ses action vers Jésus-Christ,
comme l'ont fait les Apôtres. « Et comme ils étaient là, les yeux fixés au Ciel pendant qu'il s'en allait, voici
que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leur côtés, il leur dirent: « Homme de Galilée, pourquoi
restez-vous ainsi à en regarder le ciel? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus viendra comme cela, de la
même manière dont vous l'avez vu s'en aller vers le ciel » (Actes 1:10-11). Les apôtres étaient donc, à ce
moment-là, immobiles, indifférents à tout ce qui se passait sur la terre, insensibles à toute distraction,
enflammés d'ardeur céleste, soutenus par une espérance réjouissante, animés d'une Foi vive. Bien qu'ils ne
voyaient plus Jésus, il continuaient à regarder vers le ciel. « Pour eux, s'étant prosternés devant lui, ils
retournèrent à Jérusalem en grande joie du Mont des Oliviers, la distance n'est pas grande, celle d'un chemin
de Sabbat » (Lc. 24,52 et Ac 1,12). La joie spirituelle est donc le fruit de l'obéissance qui fait succéder la
prière à l'action et l'action à la prière. Les Apôtres obéirent à l'avertissement de l'ange et toi tu obéiras à tes
supérieurs qui remplissent auprès de toi les fonctions des Anges. Obéis aux exigences de tes devoirs qui te
sont donnés par la volonté de Dieu. Ne crains pas de quitter le Mont Saint, c'est-à-dire la contemplations,
pour retourner en ville, c'est à dire aux occupations ordinaire que Dieu exige de toi. Rappelle-toi que Jésus
monta au Ciel du haut de cette montagne, au pied de laquelle il avait commencé sa Passion. Au pied de ce
Mont, le Divin Maître a été vu prostré, agonisant, puis relevé, lié, emmené comme un malfaiteur... Par
conséquent, c'est par les humiliations et par les souffrances, qui te rabaissent aux yeux des hommes que tu
monteras sur la montagne de gloire qui est au Ciel. O mon Jésus, plein de reconnaissance et d'amour, je me
réjouis avec vous de votre gloire et de votre triomphe sur vos ennemis. Mais rappelez-vous, ô mon divin
Sauveur, que pour me racheter, vous avez versé tout votre sang et que vous êtes monté au ciel pour me
préparer une place, comme vous vous l'avez dit vous-même. Rendez-moi digne de l'occuper un jour:
soutenez-moi par votre grâce, afin que je puisse atteindre ce royaume céleste si convoité. Armez-moi de
votre force afin que je puisse vaincre tous mes ennemis qui voudraient m'empêcher d'y parvenir. Marie, Mère
de la merveilleuse espérance, avec votre amour et votre grâce, rendez-moi facile le chemin qui doit me
conduire au ciel. Ainsi soit-il.
Vertu: Le désir du ciel.
Pratique: Tout comme les premiers chrétiens,faites ressortir, dans toutes vos actions, la foi qui vous anime.
« Le juste vit de la foi ». Ne laissez pas votre coeur se laisser prendre par des paroles à des futiles ou par de
vaines apparences. Méprisez les distractions de ce monde dans l'espérance des joies éternelles, en compagnie
des Anges. Dans toutes les épreuves, dites « Tout doit passer en ce monde; nous n'avons pas ici de demeure
stable et nous ne devons aspirer qu'à l'éternité ». Répétez trois fois par jour: « Quand donc, ô mon Seigneur,
me sera-t-il donné de votre votre beau visage? ».
Oraison jaculatoire: O Marie, escalier qui mène au paradis, emportez-moi avec vous vers la beauté des
biens éternels.
Prière avant la Communion du Douzième Samedi
O Jésus, vous êtes monté au ciel pour nous préparer une place dans votre gloire, mais votre coeur brûlant
d'amour souffrait de nous laisser orphelins sur cette terre. Et vous vous êtes donné vous-même à nous, dans
ce Sacrement d'amour, et mon âme, prostrée dans la poussière et dans l'abîme de son néant, révère, adore et
bénit le souvenir du plus affectionné des pères, du plus doux des entre frères, du plus tendre des époux, don
digne seulement d'un Dieu. En ce Ciboire sacré, je reconnais le puits de Sichem d'où naissent des sources
d'eau vive montant vers une vie éternelle. Vous vous lassé de mes iniquité et malgré tout, parce que vous êtes
patient et bon, vous attendez mon âmez pour lui redonner des forces grâce à votre Chair immaculée et à votre
Sang divin, comme vos avez attendu, un jour, la Samaritaine, pour la conduire à la vie éternelle. Mon âme
traîtresse et parjure attend ici, à vos pieds, que, par le don de votre amour, vous lui pardonniez comme vous
l'avez fait pour la femme adultère. Ici, je vous dirai avec le publicain: « Mon Dieu, ayez pitié du pécheur que
je suis! » (Lc 18:13). Ici avec Marie Madeleine, je voudrais baigner vos pieds de mes larmes de regret pour
pouvoir entendre, ce matin, dans mon coeur, les mêmes douces paroles que vous lui avez dites: « ses
nombreux péchés lui sont remis pare qu'elle a montré beaucoup d'amour... Tes péchés sont remis » (Lc
7,4748). Mais si je ne possède pas l'amour de Marie Madeleine, qui d'autre que vous peut me le donner, vous
qui êtes Amour éternel, Amour infini, Amour immense? Attirez-moi donc à vous ô mon Dieu. Préparez-moi
vous-même afin que je puisse vous recevoir dignement avec l'Esprit Saint. Et vous, Saints Patriarches, qui
des Limbes, êtes allés au Paradis; et vous, Saints Apôtres et Disciples, témoins du triomphe du Sauveur; et
vous Anges, qui avez cortisé Jésus au moment de sa gloire, communiquez-moi votre reconnaissance, vos
adorations, vos affections, vos bénédictions en cet instant où Dieu, par un excès d'amour, s'unit à sa créature
pour la sortir de l'abjection et la rendre digne du paradis. Et vous, Vierge immaculée et Mère très aimée,
pleine d'espérances et d'amour sans bornes, vous avez vu votre bien-aimé monter au ciel. Allumez ma foi,
ravivez mon espérance, et renforcez ma charité; bénissez-moi, acceptez les fatigues et obtenez-moi la
persévérance finale afin que je mérite, par cette communion, la couronne éternelle du Ciel. Et vous, glorieux
saint Joseph, mon père bien-aimé qui, en ce jour, êtes monté au Ciel avec Jésus, admis dans les splendeurs de
sa gloire, priez pour moi et obtenez-moi une union d'amour très solide avec Jésus, afin que je ne puisse
jamais plus me séparer de lui, ni sur la terre, ni dans le Ciel. Ainsi soit-il.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prière après la Communion
O mon Jésus, Sauveur bienfaisant et plein de douceur, Epoux de mon âme, vous êtes tout à moi! En ce
moments solennel où vous, Dieu infini, êtes tout un avec la pauvre créature que je suis, en présence de tout le
Ciel qui, avec moi, vous adore, je m'abandonne à votre amour, dans l'espérance que vous me donnerez tout
ce qui me manque pour aimer éternellement. En montant au ciel, vous m'y avez indiqué le plus sûr chemin
pour y parvenir, vous m'y avez laissé l'échelle la plus solide pour y grimper: la Foi. Je ne cherche pas,
comme votre apôtre Thomas, à ce que vous me fassiez toucher vos Plaies: non! Vos paroles me suffisent: «
Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru » (Jn 20,29). Je ne veux rien voir en ce monde, ô mon Jésus; je
veux vivre de Foi et d'espérance. Et aujourd'hui, en présence de tout le ciel et la terre, je vous reconnais vrai
Dieu et vrai Homme, le Fils unique du Divin Père, la seconde personne de la Très Sainte Trinité, le Verbe de
Dieu fait chair dans le sein très pur de Marie, de qui vous êtes l'unique vrai Fils. Je crois que pour l'amour de
moi, vous avez, pendant trente trois ans, mené une vie pénible faite de labeurs et de douleurs, et que vous
avez donné, pour finir, votre Vie et tout votre Sang pour me sauver. Et par un miracle encore plus grand, par
un miracle d'amour, vous avez toujours voulu rester toujours parmi les fils des hommes dans ce Sacrement
de l'Eucharistie. Je crois et je confesse, que par votre vertu, vous êtes ressuscité glorieux trois jours après
votre mort; et maintenant, vous êtes assis à la droite du Divin Père, ouvrant les portes du paradis à vos
disciples, auxquels, pour récompense de la foi professée sur la terre, vous destinez les trônes glorieux enlevés
à Lucofer et à ses Anges. Je crois aussi, ô mon Dieu, à tout ce que vous avez révélé à ma mère, l'Église
catholique Apostolique Romaine, hors de laquelle il l'y a pas de salut.. Mais je dirais avec vos apôtres: «
Augmentez en nous la foi! » (Lc 17.6). « Je crois! Venez en aide à mon peu de Foi » (Mc 9,24). O mon Jésus,
donnez-moi cette foi vive qui est efficace pour la charité, afin que je regarde avec mépris les choses de la
terre; une Foi constante, généreuse, héroïque, semblables à celle des apôtres et des martyrs: une Foi foi qui se
maintienne entre les tentations les plus dangereuses sans se corrompre, entre l'adversité et les persécutions
sans s'abattre; une Foi forte et ardente, qui me rend toujours prêt à combattre, à souffrir, à tout perdre, à
verser mon sang, si vous me le demandez, ou tout au moins à préparer mon âme au martyre. Et vous, ô
Marie, Vierge fidèle, qui êtes bienheureuse parce que vous avez cru, vous êtes le miroir de la vraie Foi et le
modèle de tous les chrétiens, obtenez-moi de votre Fils, la foi vive et efficace pour la charité, afin qu'en
pensant continuellement à l'autre vie, je considère comme folie toutes les choses de la terre; détachez mon
coeur des faux plaisirs des sens et du monde et dirigez mes actions à la lumière de cette Foi qui, ainsi que le
dit l'Apôtre, est le fondement de ce que nous espérons, c'est à dire la vie éternelle. O saints martyrs, qui, au
nom de cette Foi, avez versé votre sang, venez soutenir ma pauvre Foi si faible, et rendez-la vigoureuse et
forte comme la vôtre par cette nourriture de résurrection et de vie. O saints patriarches, Saints Prophètes,
Saints Rois, vous qui vivez dans la foi du futur Rédempteur et qui êtes sortis des Limbes grâce à lui et qui
l'avez accompagné le jour de l'Ascension, vénérez-le pour pour moi: priez tous pour moi afin qu'au jour de
ma mort, je puisse m'unir à vous pour jouir de sa gloire au Ciel et le louer durant l'éternité. Et vous, Saint
Joseph, mon Père glorieux qui, reposant près d'Abraham dans les Limbes des Patriarches, attendiez ce jour
de triomphe de votre fils adoptif, de ce Jésus que vous avez nourri grâce à votre labeur et dont sa gloire à
rejaillu sur vous, en ce jour, priez pour moi et obtenez pour moi, de votre Jésus, cette foi vive et cette
espérance d'aller au Ciel. Faites-moi vivre détaché de la terre en attendant le jour où je m'unirai à vous au
Ciel. Obtenez-moi aujourd'hui de Jésus cette bénédiction que j'espère avoir au moment de ma mort. O mon
Sauveur, en ce jour où je célèbre la mémoire de votre glorieuse Ascension, je vous embrasse et je me
prosterne à vos pieds pour vous demander votre sainte bénédiction. Accordez-la moi, ô Seigneur, tout comme
vous l'avez accordée à vos Disciples et qu'elle soit le gage de la vie éternelle promise. O Jésus, quand donc
monterai-je avec vous au Ciel? Quand donc me sera-t-il donné de m'unir à vous pour toujours? Courage, ô
mon âme, la finalité est le Ciel, et tu n'en est pas loin. Que la terre semble vile et méprisables quand je
contemple le ciel! O Ciel, doux objet de mes espérances, possédez mon coeur, accaparez-vous de mes
pensée, car vous êtes le but de mes soupirs et l'unique objet de mes désirs. Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
A Serrano, sauvé de l'incendie grâce à la médaille de la Vierge de Pompéi
Le Révérend Père Don Antonio Sindico, de Serrano, dans la province de Lecce, envoya le 1er Mars 1887, à
l'Avocat Bartolo Longo, Directeur du Périodique « Le Rosaire et la nouvelle Pompéi », la déclaration
suivante destinée à être publié dans le journal de la Madonna di Pompei. « Honorable Avocat, j'ai le plaisir et
le devoir de me rende à l'autel de cette grande Reine des Victoires dans sa vallée de prédilection, pour la
remercier chaleureusement de la grâce qu'elle a voulu me concéder. Comme vous devez vous le rappeler, le
14 Janvier vous m'avez expédié une grande médaille en argent de la Vierge miraculeuse de Pompéi. Je ne
saurais décrire la joie que j'ai éprouvée quand je l'ai eue entre les mains! Je la portai aussitôt autour de mon
cou, durant la nuit avec le Chapelet. Marie accueillit favorablement ce geste d'affection, et voulut me
récompenser aussitôt, le même jour, et ceci de la manière suivante: Dix heures quinze du soir avait à peine
sonné quand, selon notre habitude, je me suis séparé de ma petite famille pour me retirer dans ma chambre à
coucher. Après m'être mis au lit, j'éprouvais le besoin de lire. J'éteignis la lampe à huile et j'allumai une
chandelle que je plaçai près de la tête du lit. J'étais en train de lire quand une forte envie de dormir me prit
tout d'un coup, si bien que je ne pris pas la peine d'éteindre la chandelle. Celle-ci se consuma entièrement
mettant ensuite le feu à la couverture et au matelas. Et pendant ce temps-là, je dormais paisiblement, malgré
la fumée et l'odeur de laine brûlée qui était si désagréable que ma mère, qui dormait trois chambres plus loin,
en fut incommodée. Cette nuit-là donc, je dormi si profondément que je me réveillai plus tard qu'à
l'accoutumée. En pleine forme après un sommeil aussi profond, je m'apprêtai à me lever quand, posant ma
main sur le bord du lit, je me rendis compte d'un coup que mon lit était non seulement brûlant, mais
complètement carbonisé!... Un tremblement d'horreur me parcourut le corps quand je me rendis compte du
péril encouru. Mais qui avait pu éteindre le feu, ou tout au moins empêcher qu'il me brûle ou m'asphyxie? J'y
réfléchis pendant un bon moment et puis je me souvins de la chère médaille de la Vierge de Pompéi, que
j'avais, avec le Chapelet, mis autour du cou! Alors je me suis dit: « J'ai été sauvé du feu par le miracle de
Marie et de son Rosaire! » Et tout de suite, je suis descendu à l'église pour célébrer le Saint Sacrifice de la
Messe en remerciement à la Vierge de Pompéi pour la grâce obtenue. Par gratitude à cette grande
Bienfaitrice, j'ai commencé à réciter publiquement le Rosaire chaque soir et vu le grand nombre de dévots
qui y participent, je suppose que j'en retirerais de grands bénéfices spirituels d'une pareille dévotion. Je me
propose de continuer toujours cette pratique pour être compté parmi les plus fervents et les plus zélés
diffuseurs du Rosaire de Marie et de son cher Sanctuaire de Pompéi. Serrano (Lecce), 1e Mars 1887. Antoine
Sindico »

Treizième samedi
Troisième Mystère Glorieux
La Descente du Saint-Esprit (Luc 24, Actes 1)
Jésus avant son Ascension, avait dit à ses disciples: « Jean, lui, a baptisé avec de l'eau, mais vous C'est dans
l'Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de jours » (Actes 1:5) « Rentrés en ville, ils montèrent à la
chambre haute où ils se tenaient habituellement. C'étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe et Thomas,
Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée et Simon le zélote et Jude fils de Jacques. Tous, d'un même
coeur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie, Mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac
1,13-14). « Et ils étaient constamment dans le Temple à louer Dieu » (Lc 24.53). Pénètre, ô mon âme, dans le
Cénacle. Marie, Mère de Jésus, prie avec les apôtres et avec les disciples, et tous s'unissent avec confiance
aux prières de la Sainte Vierge pour Solliciter la descente du Saint Esprit. Que ne devons-nous pas espérer,
nous aussi, par nos prières, quand nous invoquons une suis puissante avocate? Elle est la Mère de Jésus, et ce
seul titre est un gage de sa bonté et de sa puissance. Contemplons-les, tous ensemble: même si leur esprit et
leur coeur prient intérieurement, ils s'expriment avec une force d'autant plus grande que car leurs désirs et
leur amour forment un tout dans leur langage. Quelle foi! Quel recueillement! Voici quelles sont les
dispositions efficaces et nécessaires pour recevoir les dons et les fruits de l'Esprit Saint: la dévotion à la Très
Sainte Vierge, son épouse bien-aimée et la ferveur et la persévérance dans les prières, surtout si elles se font
en commun, parce qu'ainsi elles manifestent l'union de la foi et la charité avec l'Eglise catholique, dans
laquelle tous les fidèles sont membres d'un seul Corps et le Souverain Pontife en est le chef visible. Ô Marie,
Protectrice de l'église, pleine de tous les dons du Saint Esprit, enseignez-moi à bien prier: Priez vous aussi
pour moi, faites sortir du plus profond de mon coeur ces gémissements, ces soupirs pour attirer à moi le
Saint-Esprit. Inspirez mon âme, et mettez sur mes lèvres les prières les plus conformes à votre Coeur, afin
qu'elles soient agréables à Dieu et méritent d'être exaucées. Et vous, Esprit de bonté et d'amour, pénétrez
dans mon coeur et blessez-le avec le dard de votre feu divin, afin qu'il ne cesse jamais de prier, comme le
conseille le Sauveur, avec une fois vive, une attention soutenue, une humilité profonde, une confiance
inaltérable, une persévérance, généreuse et surtout avec un amour si fervent que rien ne pourra jamais le
distraire. Jésus nous l'a promis: « Quiconque demande reçoit; qui cherche trouve; et à qui frappe on ouvrira »
(Luc 11.10).
Considère, ô mon âme, que de même que les patriarches et les prophètes contribuèrent, par leurs soupirs, à
attirer sur la terre le Verbe Divin, de même le Saint Esprit Saint demande à être invoqué avec désir. Ouvronslui
donc non seulement nos bouches, mais aussi nos coeurs et nos âme pour pouvoir dire, comme le Prophète
royale « J'ouvre large ma bouche et j'aspire, avide de tes commandements » (Ps 119,131). Mais ce Dieu de
bonté prévient toujours ses créatures: « D'un amour éternel je t'ai aimé, aussi t'ai-je maintenu ma faveur » (Jr
31,3). Et Jésus disait à ses apôtres: « Et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi » (Jn
12:32). Répète donc souvent, ô mon âme, avec l'Epouse du Cantique des Cantiques: « Entraînez-moi sur vos
pas, ô Seigneur, nous courrons ainsi à l'odeur de vos parfums » (Ct 1,34). O mon âme, contemple ce qui est
arrivé le jour de la Pentecôte. « Le jour de la Pentecôte étant arrivés, ils se trouvaient tous ensembles dans un
même lieu, quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute
la maison où ils se tenaient » (Actes 2:1-2). Tout comme le vent dissipe les nuages, purifie l'air, de même
l'Esprit Saint, en entrant ainsi dans une âme, purifie tout d'abord l'esprit de mauvaises pensées, puis le coeur
des affections terrestres, dissipe les ténèbres de l'intelligence et enfin fait revivre l'âme d'une vie toute divine.
De son Souffle Divin, il donne la vie à l'humanité et à l'Église de Dieu et avec Dieu, il la conservera pendant
tous les siècles contre les attaque de ses ennemis. « Ils virent apparaître des langues eût dites de feu; elles se
partageaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux. Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint » (Actes 1:34).
Regarde ces langues de feu surélevées, splendides, biparties, qui se posent au-dessus de chacun des ces
Saints... C'est là une expressions de la bonté divine! Cet Esprit qui descend sous le symbole de ces langues.
L'orgueil des fils des hommes fut la cause de la confusion des langues à la tour de Babel et de la séparation
des peuples. La venue de l'Esprit Saint apporta aux Apôtres le don des langues et par là réunit les peuples de
toutes les nations dans l'unité de la foi et le Baptême dans l'Église Catholique. Le Saint Esprit est une langue
de feu C'est l'Esprit Saint, parce qu'il est la source de la charité. De même que le feu purifie les métaux,
détruisant ce qu'ils ont d'impur, ainsi le Saint-Esprit est comme un feu ardent qui purifie l'âme de toutes ses
souillures. Il consume tout ce qui fait obstacle à son salut: les affections aux biens précaires, les respects
humains, les vanités et les commodités de la vie; et puis, il élève vers le Ciel toutes les affections du coeur et
les pensées de l'esprit et délie la langue aux louanges divines. C'est un feu lumineux qui illumine l'esprit
rendant plus nette la malice de nos fautes et notre ingratitude envers Dieu, notre bienfaiteur. C'est un Feu
doux qui s'insinue dans notre coeur, le pénètre, le réchauffe et l'enflamme. Enfin, c'est un feu qui s'élève au
Ciel avec ses flammes, comme un Feu d'amour, qui est son essence même puisqu'il provient de l'amour du
Père et du Fils: donc, il veut communiquer ce qu'il a, ou plutôt ce qu'il est, en insufflant dans nos âmes la
charité et zèle. O immensité de la Bonté divine! Dieu propage sa vérité, son Eglise à l'aide de douze pauvres
pêcheurs de la Judée, dont le peuple est jugé grossier et ignorant comparé à la science des Grecs et des
Romains! Ces hommes grossiers, ignorants et aussi timides, qui abandonnèrent lâchement leur Maître durant
sa Passion, ravivés par un Feu divin que le Saint Esprit leur a communiqué, confessent dans toutes les
langues les gloires de son Nom. « Et commencèrent à parler en d'autres langues selon ce que l'Esprit leur
donnait de s'exprimer » (Actes 2:4). Il prêchèrent à Jérusalem et dans toutes les nations de la terre Jésus-
Christ et son Evangile. « Or il y avait, demeurant à Jérusalem, des hommes dévots de toutes les nations qui
sont sous le ciel. Au bruit qui se produisit, la multitude se rassembla et fut confondue: chacun les entendait
parler dans sa propre langue » (Actes 2:5-6). Ils annoncent au monde les grandeurs et les merveilles du
Nazaréen; ils combattent en héros et, poussés par leur zèle ardent, ils subissent des Supplices, s'exposent à la
mort, mais comme ils souffrent pour leur Foi, ils triomphent de toute la science et de toute la puissance des
hommes et font trembler leurs tyrans eux-mêmes. Nous savons parfaitement imiter les apôtres dans
l'infidélité, dans la pusillanimité, dans les fuites, mais nous ne voulons pas les imiter dans le recueillement et
dans les prières incessantes. O mon âme, prie avec ferveur l'Esprit divin, pour qu'il vienne sur toi en ce
moment et demande-lui l'esprit de ferveur et le fruit du zèle.
La ferveur, disent les Saints Pères, est un mouvement surnaturel de l'âme qui tend incessamment à s'unir à
Dieu par amour et qui ne supporte aucun obstacles qui puissent rendre cette union moins parfaite. C'est un
feu divin, une flamme céleste que nous communique le Saint Esprit et qui engendre le zèle, ce qui rend l'âme
courageuse et prête à entreprendre et à accomplir tout ce que Dieu lui ordonne, malgré toutes les difficultés
et les obstacles qui peuvent se présenter. En multipliant les actes de l'amour, son coeur s'unit si bien à Dieu
afin que, tout comme l'Apôtre, il défie toutes les créatures de pouvoir l'en détacher. « Qui nous séparera de
l'amour du Christ? » (Voir Rm 8:35). Ce ne sera ni l'épée, ni la faim, ni la tyrannie des hommes et des
passions. Toujours vigilante sur elle-même, l'âme met un frein à ses passions terrestres: une parole indiscrète
est, pour elle, un reproche tacite: elle ne se pardonne même pas même un regard curieux sur les créatures:
pour elle, tout doit se reporter à Dieu. Elle pleure avec Saint Paul d'être encore sur terre; son exil ici-bas
l'oppresse: ses désirs les plus fervents la portent continuellement vers le ciel. Soit que vous marchiez, disait
saint Bernard, ou que vous vous taisiez, travailliez ou vous reposiez, ne vous séparez jamais de la présence
amoureuse de Dieu. Il voudrait que tous brûlent d'amour miséricordieux, il prie et souffre continuellement
pour les autres. Cet esprit de sainteté et de pureté ne nous sanctifiera pas si nous ne faisons pas encore
d'autres sacrifices comme par exemple celui de nous tenir éloignés des affections et des pensées vicieuses
tenues secrètes péché dans notre coeur. Ce coeur ne peut rester vide: une fois qu'il s'est dépouillé de lui-même
et des créatures, Dieu le remplit de son esprit. Mais moi, hélas, je suis si sensible à la moindre parole
déplaisante, que cela me bouleverse et me perturbe; je suis si pusillanime, que je n'ose réfréner les
blasphèmes des autres ou réprouver les insultes que l'on fait à Dieu, à la Vierge, et au Pape. O Divin Esprit,
allumez mon coeur de votre irrésistible amour. Que de fois, n'avez-vous pas fait sentir votre voix à mon âme,
et, hélas, je ne l'ai pas écoutée! Si je vous étais resté fidèle, combien de vertus n'aurai-je pas acquises et que
de progrès n'aurai-je pas faits dans la voie de la perfection! J'aurais été plein de vous, ô mon Dieu, alors que
je me retrouve seulement plein de moi-même et attaché à toutes ces misérables choses terrestres! J'aurais été
brûlant de votre Divin Amour divin, alors que je me retrouve si plein de faiblesses que je n'ose pas vous dire
que je vous aime! Pardonnez-moi, ô divin Esprit, de toutes mes infidélités passées, que je regrette
amèrement. Brisez mes chaînes, attirez-moi à vous étant donné que j'ai pris la résolution de vous être
désormais fidèle. Descendez des Cieux et venez jusqu'à moi qui ne représente pas grand chose: laissez-vous
posséder par ma créature mesquine. Je vous accueillerai avec joie, et prendrai soin de vous fidèlement. Feu
céleste, purifiez mon coeur! O Saints Apôtres, priez pour moi, communiquez-moi votre ardeur, votre foi
sincère, votre zèle enflammé, donnez-moi les dons de bonté et d'amour que vous avez reçus de ce Souverain
Esprit, afin que moi aussi, comme vous, je crois fermement et agisse fortement pour Jésus, et que je puisse
venir avec vous au Ciel pour jouir de sa présence. Ainsi soit-il.
Vertu: le zèle
Pratique: En ce jour, adressez à Dieu de nombreux actes d'amour. Ne craignez pas de montrer que vous êtes
bon catholique et de convaincre les autres à aimer Dieu. Montrez-vous aussi comme un fervent serviteur de
Marie, en vous découvrant quand sonne l'Angelus. Faites votre possible pour empêcher les blasphèmes et les
offenses qu'on peut lui faire. La Vierge Marie aime sauver de la perdition les jeunes filles et les orphelines.
Rappelez-vous que si vous sauvez une âme, vous sauvez également la vôtre.
Oraison jaculatoire: O Marie, Epouse du Saint Esprit, renouvelez mon coeur et donnez-le à Dieu
Prières avant la Communion du Treizième Samedi
Ô Marie, vous vous trouviez dans le Cénacle, quand descendit l'Esprit Saint, et comme les Apôtres vous
avaient donné la première place considérant votre importance, ainsi donc vous avez été la première à
recevoir la grâce et la sainteté. Mais vous étiez déjà remplie de grâce et d'Esprit Saint depuis le premier
instant de votre conception et vous l'avez été encore plus le jour où vous avez donné naissance au Verbe de
Dieu, l'auteur de la grâce. Et quelle abondance de grâces n'avez-vous pas reçue aussi au jour de la Pentecôte!
Combien je m'en réjouis avec vous! Mais si vous la trésorière et la dispensatrice de toutes les grâces, vous
êtes donc la Mère des grâces, et Saint Bernard me conduit à vous en disant: « Si nous désirons des grâces,
demandons-les à Dieu par l'intercession de Marie ». Vous êtes l'épouse bien-aimée de l'Esprit Saint. Et que
ne peut pas faire une épouse fidèle et pure sur le Coeur tendre et généreux de son Epoux? Par conséquent, ô
Epouse du Saint Esprit, ma Mère si mère, c'est à vous sur je demande tous les dons et toutes les grâces qui
me manquent. Mon âme est pleine d'orgueil et de la présomption d'obtenir son salut sans mérite; elle est
aussi pleine de vanité et de sciences mondaines. Et vous, n'êtes-vous pas la Mère de la Sainte Crainte et de la
Sagesse de Dieu? O Mère, je vous révèle mes iniquités: je n'éprouve pas de vrai amour pour mon prochain,
pour les malheureux, pour les pauvres, pour mon Dieu! Mais vous, qui êtes la mère du Bel Amour et la
source de la piété, ne pourriez-vous pas m'accorder, ce matin, cette grâce d'amour de votre Fils Jésus, et de
votre Epoux céleste, avec cette communion que je vais faire? Voyez comme mon âme, tout comme le roseau
agité par le vent, est toujours tourmentée par les passions et tombe au moindre coup de ses ennemis. Mais
vous qui êtes comme la Tour de David, que vous avez défendue et sauvée et d'où pendent mille boucliers,
obtenez-moi donc le don de la force. Mon esprit obscurci par des passions coupables, en proie à mille périls
dans cette mer tumultueuse qu'est le monde, a toujours besoin d'un guide, de la lumière divine, d'un
conseiller digne de confiance: et vous seule êtes l'amie fidèle de mon âme, ma bonne conseillère, l'Étoile de
la mer: obtenez-moi de votre Epoux le don du Conseil, vous qui êtes Marie, c'est à dire, qui illuminez les
esprits. Marie, faites-le pour moi. Ayez pitié de moi qui ressent tant de répugnance à suivre la vertu et la
pénitence, à combattre mes vices et à me mortifier; la moindre contradiction me bouleverse; tout ce qui peut
accabler ma chair me rend triste à l'excès. Attirez-moi en me donnant le don de la Sagesse, et faites que mon
âme « goûte et voie comme Yahvé est bon et doux » ( Ps 34,9), et combien est douce la miséricorde de mon
Dieu en me donnant pour Mère, son Epouse bien-aimée. Et vous, mon Jésus, en cet instant où vous allez
venir à moi, fermez les yeux sur mes mauvaises actions et considérez seulement le Coeur de votre Très Sainte
Mère, riche de Dons et de Vertus de l'Esprit Saint, qui rendit digne votre séjour sur la terre, et qui vous donne
à moi de ses propres mains. Et vous, Esprit de charité et d'amour, délivrez-moi de mes péchés, purifiez mon
âme en l'enflammant. Je vous offre toutes les prières, les désirs, les soupirs, les affections que vous
adressèrent la Très Sainte Marie et les Saints enfermés dans le Cénacle, avec les mortifications, les larmes et
toute les ferveurs des plus grands saints qui ont été et qui seront dans le monde. O vous qui vous avez écouté
avec bienveillance leurs coeurs, daignez maintenant écouter et exaucer la demande de mon pauvre coeur. O
saints Apôtres, prêtez-moi maintenant votre foi et votre ardent désir afin que je reçoive moins indignement
mon et votre Jésus dans mon âme. Ainsi soit-il.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prières après la Communion
Que le Ciel et la terre, les Anges et les Saints, et tout ce qui a été créée, exultent au Nom du Seigneur!
L'abîme de l'infini, de la puissance, de la Majesté a daigné descendre dans un autre abîme qui est celui de la
misère, de l'abjection, de l'avilissement. L'Esprit du Seigneur se trouve maintenant en moi, avec son Verbe!
Ce Dieu qui a tout créé et qui n'a pas de limite, occupe maintenant entièrement mon coeur. O Marie,
renforcez-moi par vos prières, suppléez à l'insuffisance de mes remerciements, prêtez-moi votre voix pour
chanter votre Cantique, à présent que je peux m'exclamer avec vous: « Mon âme exalte le Seigneur et mon
esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur ». O Epouse de l'Esprit Saint, riche de tous les dons et toutes les
grâces, comment un époux aussi puissant pourrait-il refuser une grâce à une épouse aussi fidèle? Je vous
adore et je vous aime de tout mon coeur, ô Esprit divin, Dieu Tout-Puissant, amour essentiel du Père et du
Fils. O Dieu de bonté et de miséricorde, par votre souffle divin venez donc apporter la grâce à ma pauvre
âme! Venez m'enseigner par les langues de feu scintillantes, à parler le langage des Saints. Venez, et par votre
lumière éclatante, illuminez-moi; par votre Feu, purifiez-moi; allumez mon coeur et rendez-le ardent de
Charité. Source d'eau vive, inondez et enivrez mon âme assoiffée et aride. Esprit de vérité, sans vous je suis
dans l'erreur. Esprit d'amour, sans vous je suis un glaçon. Esprit de vie, sans vous, je suis mort. Feu sacré,
pureté incomparable, brûlez de vos flammes les plus petites imperfections de mon coeur. O Dieu de bonté,
donnez-moi les vertus de votre Esprit, donnez-moi la mansuétude, afin que je corrige la dureté de mon coeur;
la bienveillance, afin que je rende le bien pour le mal; la patience, afin que j'acquiers la paix et la perfection
qui vous est si chère; la bonté, afin que je devienne simple et bon envers tous; la modestie, pour édifier mon
prochain; la continence et la chasteté, afin que je mortifie mes sens et règle mes appétits pour devenir pur à
vos yeux. Cette vertu, vous seul pouvez me la donner, ô Seigneur: « Dieu, créée pour moi un coeur pur,
restaure en ma poitrine un esprit ferme ». Et je continuerai à dire avec le Roi pénitent: « Ne me repoussez pas
loin de votre face, ne m'enlevez pas votre Esprit de Sainteté. Rendez-moi la joie de votre Salut assurez, en
moi un esprit magnanime » (Ps 51,12-14). « Que mon coeur soit impeccable en vos préceptes, alors pas de
honte sur moi » (Ps 119.80). Mais surtout, donnez-moi la Charité pour que je puisse être uni à vous, à mon
prochain, au Ciel, aux Anges, et que je puisse, moi aussi, m'exclamer avec votre Apôtre Paul: « Qui nous
séparera de l'amour du Christ? » (Rm 8,35). Et vous, Saints Apôtres et Saints Martyrs qui avez donné votre
vie pour Jésus; et vous, jeunes et Saintes Vierges qui, dès votre jeune âge, sans colère, sans dédain, sans
vengeance, mais calmement, en souriant, avez défié les couperets, les bûchers, les points de fer et les lits de
feu; et vous particulièrement, Saints et Vierges, qui avez triomphé de la chair, obtenez-moi, par vos prières,
l'Esprit de Foi, de Zèle, d'amour, de Pureté et de Force, afin que triomphant comme vous sur la terre, je
mérite, avec vous, de rendre gloire éternellement au Père, au Fils et au Saint Esprit. Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
À Policastro, le Docteur Vincenzo Mangia, guéri miraculeusement de phtisie par un prodige de la
Vierge de Pompéi
C'est un médecin qui atteste du prodige de sa propre guérison. Cette grâce a été déjà publiée dans Le Rosaire
et la Nouvelle Pompéi. « J'ai reçu de la Bienheureuse Vierge du Rosaire, vénérée à Pompéi, la grâce spéciale
de rester encore parmi les vivants. La maladie dont je souffrais commença par une suppuration de la région
antérieure du cou, et je fus forcé à subir une opération très douloureuse. Le renommé Professeur Frusci
m'opéra en trois étapes consécutives, au cours de la seconde quinzaine du mois d'août 1886, secondé par mon
très cher ami d'enfance et collègue, le Docteur Michel Capoa. La blessure était en voie d'amélioration, quand
le 10 Septembre, je fus pris d'une pleurésie avec exsudation sur le côté gauche, c'est à dire du même côté que
la lésion du cou. Le Professeur Frusci, ayant quelques suspicions sur la nature de cette maladie, découvrit des
bacilles de Koch, indices de la nature tuberculeuse de la lésion. Le professeur Fazio, ainsi que les professeurs
d'Ambrosio et Cacciapuoti confirmèrent le diagnostic de Pleurésie tuberculeuse, et tous, reconnaissant la
gravité de la maladie me prescrirent de retourner dans mon pays natal parce qu'ainsi je pourrais au moins
mourir entre les bras de mes êtres chers. De retour à Policastro, le mal ne tarda pas à se propager aux
poumons et une broncho-alvéolite mortelle fut la conséquence inévitable de la pleurite tuberculeuse. Fièvre,
toux, expectoration, hémoptysie, escarres, amaigrissement extrême, tout faisait pronostiquer ma prochaine et
inévitable fin. Moi qui ne pouvais plus me faire d'illusion parce que j'étais de la profession, cherchai le
calme, nécessaire dans de pareils moments: je m'adaptai à l'idée de la mort, désormais très prochaine. Le
Docteur Fatigati s'adressa à ma femme: « Madame, lui dit-il, j'ai la douleur de vous informer qu'il n'y a plus
d'espérance pour la vie de votre mari. Le Docteur Mangia est plus près de l'autre vie que de celle-ci », précisa
d'un ton douloureux, le Docteur Pugliese au Révérend Recteur du Séminaire Diocésain, le Chanoine D
Tommaso Granata. Mon compagnon d'études, le Docteur Gregorio Falconi, dit publiquement à divers amis: «
Toutes les ressources de la science sont épuisées, la mort est certaine ». Son Excellence l'évêque de ce
diocèse, Monseigneur Guiseppe-Maria Cione, daigna me rendre visite, et je me rappelle encore maintenant
avec gratitude le réconfort de sa divine parole. Enfin le Docteur Furiasi enfin à ma femme: « Madame,
habituez-vous à l'idée de le perdre ». Le 12 janvier 1889 arriva. Mes joues étaient devenues violacées, mes
lèvres livides, mes yeux enfoncés, ma respiration haletante, l'agonie à pas de géant. Toute ma famille était
réunie autour de mon lit. Ma soeur Marianne, lisait à voix basse, dans le Périodique « Le Rosaire et la
Nouvelle Pompéi » les grâces distribuées par la Vierge du Rosaire de Pompéi. Je contemplais son effigie et
de temps en temps j'embrassai ses roses bénies. Je priai moi aussi et je fus guéri. Ce même jour, vers une
heure de l'après-midi, la fièvre, la toux, tout avait cessé d'un seul coup. Immédiatement, tout le monde cria au
miracle ne pouvait expliquer raisonnablement le motif de la guérison instantanée de cette maladie déclarée
incurable et qui m'avait conduit presque jusqu'au bord de la tombe. Personnellement, je voulus faire passer
encore une année avant de donner publicité au susdit miracle dû à la grâce de la Très Sainte Vierge du
Rosaire de Pompéi, afin que personne ne puisse jamais, maintenant que je suis sain, vigoureux et fort comme
avant, contester l'évidence, clairement confirmé par de nombreux noms illustres, défiant toute personne qui
voudrait les démentir si elle le peut, que les faits que j'ai racontés se sont passés ainsi. De Policastro
Bussentino (Salerne), écrit de ma propre main et signé. 24 Août 1890. Docteur Vincent Mangia » (Du
Périodique « Le Rosaire et la nouvelle Pompéi, VIIe année, 1890).

Quatorzième Samedi
Quatrième Mystère Glorieux
L'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie
Considère, ô mon âme, que l'heure est arrivée également pour Marie, de quitter cette vallée des ténèbres.
Finalement, après tant de tourments, elle peut répéter les paroles de son Fils bien-aimé: C'est achevé: les
prophéties, l'établissement de l'Eglise de Jésus, l'héroïsme de toutes les vertus. Après l'Ascension de son
divin Fils, elle demeura à Jérusalem avec saint Jean l'Evangéliste, avec lequel elle se se retira ensuite à
Ephèse. Puis elle s'en retourna à Jérusalem et y demeura jusqu'à sa mort. Sa vie fut ici, comme partout et
comme toujours, une vie d'amour pour Dieu, une vie faite de prières, ou mieux encore, ou mieux encore,
d'extase continuelles et l'accomplissement de toutes les vertus, spécialement d'une Charité inépuisable envers
le prochain. Elle visitait souvent les lieux consacrés par les Mystères et par la présence de son divin Fils et
elle était la Consolatrice, la Directrice et la Mère de l'Eglise naissante. Enfin le moment qu'elle désirait
ardemment de se réunir pour toujours avec son Souverain Bien était arrivé. Son esprit exaltait son amour et
son désir de revoir le Seigneur. Et toi, ô mon âme, liée aux misères de cette terre, pourquoi n'aspires-tu pas à
ta patrie céleste? Que t'apporte ce monde? Qu'est-ce qui t'enchante dans cette vallée de larmes? Prie Marie
qu'elle t'obtienne le détachement de la terre et le désir des biens éternels et qu'elle te prépare, par son
exemple, ton heureux passage dans l'autre vie. Dès que Saint Jean apprit de la bienheureuse Vierge qu'elle
était sur le point de quitter cette vie terrestre, un grand nombre de parents, de Disciples et de connaissances
accourut sur le Mont Sion où se trouvait alors la Mère de Dieu, pour pouvoir la contempler encore une fois,
pour lui témoigner leur affection, pour entendre ses derniers souvenirs récents et pour se recommander à ses
prières. Et comme le dit Saint Denis l'Aréopagite, même les Saints Apôtres qui se trouvaient, depuis un
certain temps, dispersés dans le monde pour prêcher la Foi de Jésus Christ, se précipitèrent et en peu
d'heures, ils se retrouvèrent tous réunis autour d'elle, par un effet de la bonté de Dieu. Ils pleuraient tous la
perte de cette bienveillante Mère, de cette si puissante Avocat, de cette grande Maîtresse, comme l'écrit saint
Jean Damascène, et la Bienheureuse les consolait tous avec des paroles d'amour très douces, leur promettant
à tous son aide et son intercession. O mon âme, accompagne-là, toi aussi, avec ses bienheureux disciples; va
près de cette Vierge si bienfaisante et demande-lui qu'elle t'obtienne toutes les grâces que tu désires. Aie
confiance en elle; n'aie aucun doute que ta chère Mère t'exaucera. Elle te recommandera l'amour pour ton
prochain et le salut des âmes, en les aidant, autant que tu peux, par le bon exemple, par des conseils
opportuns, par la patience, par la Charité et enfin en priant Dieu pour tous. Si tu va saluer Marie avec ces
bonnes résolutions, soit certain qu'elle te sera alors toujours favorable. O ma tendre Mère, si j'avais eu, moi
aussi, la chance de me trouver sur votre passage, j'aurais pu baiser vos pieds si saints et me recommander à
votre protection. Mais étant donné que je n'ai pas eu ce bonheur car puisque je n'étais pas encore de ce
monde, je me prosterne devant votre trône et je me recommande aujourd'hui, à vous, glorieuse et immortelle
Reine. Daignez, par pitié, être présente le jour de ma mort pour m'assister en cette heure terrible dont dépend
mon éternité, au nom de ce moment merveilleux où vous êtes entrée au Paradis dans toute votre gloire.
Considère, ô mon âme, que lorsque l'heure de la mort de Marie est arrivée, son Divin Fils est descendu du
Ciel au milieu d'une immense troupe de séraphins. Pense au paroles du Cantique des Cantiques: « Lève-toi,
ma bien aimée, ma belle, viens. Car voilà l'hiver passé, c'en est fini des pluies... » (Cantique 2:10-11).
« Quittez cette vallée de larmes où vous avez tant souffert pour mon amour. La voix de la tourterelle, c'est-àdire,
la voix de votre coeur aspire languissant s'est fait entendre dans notre royaume » ( Cantique 2.12).
Marie, devant cette apparition, exulte de joie et son esprit s'épanouit en Jésus, son Divin Fils. Elle reçoit la
sainte Eucharistie des mains de Jésus lui-même, comme nous le dit Saint Jean Damascène, et pleine de joie,
elle s'écrie: « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. Entre vos mains, ô mon Fils,
je remets mon esprit » ( Luc 1:38; Lc 23,46). Recevez-le, vous qui l'avez créé à votre image et qui l'avez
préservé du péché. Regarde, ô mon âme, Marie, qui déjà part pour le Ciel. Tournée vers tous ceux qui l'ont
assistée, elle leur donne sa chère bénédiction maternelle. Agenouille-toi également à ses pieds et demande-lui
sa bénédiction. Je me réjouis, ô ma Mère, de votre félicité, de votre gloire et de votre grandeur. Vous avez
bien mérité d'être aussi aimée et glorifiée par Dieu, car durant toute votre vie, vous n'avez pensé à rien
d'autre qu'à aimer et glorifier Dieu. Mais je ne quitterai pas ce lieu, si vous ne me bénissez pas. C'est là le
dernier souvenir gardé de cette Mère qui va laisser ses fils orphelins et inconsolables. Recommandez-moi à
Jésus Christ et ayez pitié de mes misères. Un regard amoureux, une recommandation bienveillante, une
parole, votre voix suffit pour me faire obtenir tout ce que je désire. Ayez pitié de ma vie mortelle et à l'heure
de ma mort, ne m'oubliez pas; venez à mon aide et secourez-moi dans ma dure agonie. O mon âme quand
viendra ton heure de mourir, si tu veux mettre à l'épreuve l'amour Marie, tu dois être fidèle à son amour
durant ta vie. Et si tu désires que ta mort soit accompagnée de l'assistance de Jésus, fais en sorte de ne pas
laisser Jésus hors de tes pensées et de ton coeur. Oh comme je serai heureux si, durant ma vie, j'ai aimé Jésus
et Marie! de pouvoir mourir dans les bras de Jésus et Marie! Je vous promets, ô mon Dieu, de n'aimer
personne d'autre que vous, de ne penser qu'à vous. Et je me recommande à vous, ô Marie, au moment
redoutable de mon passage d temps à l'éternité. Un son harmonieux s'élève dans l'air. C'est un chant céleste
qui dit: « Marie est montée au Ciel. Les Anges, remplis de joie, bénissent le Seigneur d'avoir glorifié leur
Reine. Ouvrez-vous, ô portes éternelles, le Seigneur, Roi de gloire, entre dans les Cieux conduisant sa Bienaimée,
notre Reine ». Et d'autres Esprits célestes disent: « Qui est celle qui s'élève du Liban comme l'aurore,
belle comme la lune et éclatante comme le Soleil? Elle est comme un parfum qui exhale de chaque vertus;
elle est comme une précieuse olive pleine de gloire et de grâce et la beauté ». Comprends-don, ô mon âme,
que la Très Sainte Vierge, exempte du péché originel et de toute ombre de péché actuel, ne vieillira jamais et
ne perdra jamais sa beauté, et le Seigneur veut qu'elle monte au Ciel, non par ses propres vertus, comme
Jésus, mais par la vertu de Dieu. La glorification anticipée de son corps fut comme le sceau des privilèges
donnés de la Mère de Dieu et à sa Conception Immaculée. Elle avait été conçue dans le sang d'Adam, mais
sans l'ombre de son péché à lui, toute pure, belle et immaculée. Elle devint Mère en conservant sa virginité,
privilège unique puisqu'il n'a pas accordé à une autre créature. Il était donc juste glorification de ce corps
immaculé, temple vivant de l'Esprit Saint, avec toutes les dons de ce corps glorieux, c'est-à-dire l'agilité, la
subtilité, impassibilité et la clarté.
La lumière ne pouvait pas être séparée du soleil. La lumière était l'âme de Marie, riche de grâces dès le
premier moment de sa création; le soleil était son corps immaculé dont le Saint Esprit avait formé l'humanité
représenté par le Verbe. Aussi l'Eglise appelle la Sainte Vierge, éclatante comme le Soleil, parce qu'elle a été
la plus privilégiée de toutes les créatures. De même qu'à son coucher, le soleil laisse derrière lui une grande
lumière d'or, Marie également, nous a laissé la lumière de ses exemples dans toutes les vertus théologales et
cardinales et, spécialement dans la quadruple couronne de sa virginité: premièrement, sa pureté dans le
corps, par laquelle elle mérita de devenir la Mère de Dieu; deuxièmement, sa pureté de coeur qui fit les
délices de l'Esprit Saint dans toutes les affections et actions de son âme chaste; troisièmement, sa pureté dans
la foi, qu'elle conserva intacte et vive en son Dieu, par laquelle elle fut l'éducatrice des Apôtres, le réconfort
des nouveaux chrétiens; sa pureté d'intentions, par laquelle elle dirigeait toutes ses actions à Dieu, et recevait
tout de ses mains, comme une servante fidèle: les joies et les douleurs, les humiliations et les triomphes.
C'est pourquoi elle a été comparée au cèdre du Liban, au cyprès du Mont Sion dont le tronc s'élève droit au
Ciel et au palmier à Cadès. La pureté ne concerne pas seulement le corps, car cette pureté s'appelle la
chasteté, mais c'est l'ensemble de toutes les vertus, qui exclue n'importe quel défaut. Par conséquent, il s'agit
plus de la pureté de l'âme, comme le dit le Psalmiste: « Yahvé, qui logera sous votre tente, habitera sur votre
sainte montagne? Celui qui marche en parfait, celui qui pratique la justice et dit la vérité de son coeur, sans
laisser courir sa langue » (Psaume 15:1-2). Ainsi la bénédiction de Dieu est promise à ceux qui ont la
conscience pure: « Qui montera sur la montagne de Yahvé? Et qui se tiendra dans son lieu saint? L'homme
aux mains innocentes, au coeur pur: son âme ne se porte pas vers des riens, il ne jure pas pour tromper. Il
obtiendra la bénédiction de Yahvé et la Justice du Dieu de son salut » (Ps 24,3-5). Donc, toute la gloire de
Marie provient du fait qu'elle est Immaculée et qu'elle est, dès le premier moment de sa vie, supérieure aux
Anges eux-mêmes. Et dès ce moment-là, Dieu prévoyait qu'à notre époque, le dogme de l'Immaculée
Conception aurait conformé cette croyance de son Assomption au ciel. O sainte immaculée virginité de
Marie, m'écriai-je donc avec l'Eglise, comment puis-je dignement vous louer? O très douce dame, vous avez
quitté cette terre et vous avez rejoint votre Royaume où vous régnez sur tous les choeurs des Anges. Je me
réjouis avec vous du haut privilège de votre Assomption au ciel. Mais rappelez-vous que si vous avez été
élevé à une si haute dignité et à une si grande gloire, c'est à cause de nous, pauvres pécheurs. Votre
compassion pour les enfants infortunés d'Adam n'a pas diminué dans le ciel; loin de là, elle al augmenté. Du
trône où vous siégez glorieusement jetez aussi sur moi vos regards miséricordieux et secourez-moi. Voyez
dans quelle tempête je me trouve, à quels périls je suis exposé et à combien de maux je serai encore en but
d'ici à ma mort. Par les mérites de votre sainte mort, obtenez-moi donc l'amour de la perfection, avec la
pureté de la foi, la pureté de la conscience, la pureté du coeur et la pureté des intentions pour pouvoir mourir
finalement dans la grâce de Dieu; et au jour du Jugement Dernier, faites que mon corps puisse ressusciter
glorieusement et qu'il puisse venir baiser vos pieds au Paradis, s'unissant avec les Esprit bienheureux, pour
vous louer et chanter vos gloires comme vous le méritez. Ainsi soit-il.
Vertu: la pureté
Pratique: Le meilleur moyen d'honorer sur la terre la Très Sainte Vierge Marie est d'imiter ses vertus,
principalement sa pureté de conscience, c'est à dire en évitant d'offenser faite à Dieu. Pour y parvenir, prenez
soin d'éviter le péché véniel auquel vous êtes le plus enclin et faites tout votre possible. Efforcez-vous de
vaincre vos passions et à acquérir la perfection en pensant que vous gagnerez ainsi l'amour et la protection
particulière de Marie. Ce sera le plus sûr moyen de monter directement au ciel sans passer par le Purgatoire.
Demandez-lui donc, chaque jour, qu'elle vous obtienne la grâce de sa quadruple pureté: la pureté du corps, la
pureté du coeur, la pureté intention et la pureté de la foi.
Oraison jaculatoire: O Marie, Mère de l'amour divin, faites-moi mourir au monde afin que je ne vive plus
que pour vous.
Prières avant la Communion du Quatorzième Samedi
Quand posséderai-je, ô Jésus, cette pureté de la foi et du coeur par laquelle Marie mérita de vous accueillir en
son sein et qui lui valut, après sa mort, que vous descendiez vous-même du ciel pour la glorifier? O pureté
Infinie que l'Église loue, vous qui n'avez pas craint d'habiter dans le sein d'une Vierge très pure, comment
pourrez-vous demeurer, ce matin, en moi, dans mon coeur, centre des passions les plus réfrénées, des vices
les plus blâmables et où Satan règne en souverain? Je dirai avec le centurion: « Je ne suis pas digne, ô
Seigneur, de vous recevoir, mais dites seulement une parole et mon âme sera guérie ». Je voudrais avoir les
larmes amères des Saints Pénitents pour laver mon âme de toutes les souillures qui la rendent si laide à vos
yeux. O saints Apôtres; vous qui avez pleuré le départ de votre Mère si douce, prêtez-moi vos larmes et
pleurez avec moi sur mes ingratitudes qui m'ont si longtemps éloigné de Dieu, mon souverain Bienfaiteur. O
Mère du bel amour, que ce Feu divin ne vous brûle pas toute seule: faites que je brûle avec vous. Je vous
aime, ô mon Jésus, et mon plus grand désir est de être consumés par votre amour. Vous le voulez, et vous le
pouvez, Seigneur: faites ce que vous pouvez et donnez-moi ce que vous voulez. O Marie, Mère du
Rédempteur, vous qui êtes la voie pour arriver au Ciel, vous qui êtes la Porte du Paradis et l'Etoile de la mer,
secourez mon âme tombée dans le péché. Vous qui avez mis au monde votre Saint Géniteur, Vierge avant la
parole de l'Ange, ayez pitié de mon âme pécheresse! Vous êtes toute pure et vous n'êtes pas tachée par le
péché originel. Vous avez atteint sur la terre pour les plus hautes perfections, qui ont dépassé les mérites et
les dons de tous les anges et des plus grands Séraphins. Prêtez-moi, ce matin, votre pureté, afin que je me
présente à l'Autel, avec une foi sincère, une conscience irréprochable, un coeur pur et une intention purifiée
par votre amour, pour recevoir le Pain des Anges, qui est ce même Verbe de Dieu qui s'est fait chair de votre
chair et sang de votre sang. Et quand le prêtre viendra me donner la Communion, faites, ô ma Mère, que je
reçoive Jésus de vos mains et ainsi je le recevrai avec la plus grande pureté et la plus grande humilité qui soit
possible. Et vous, Anges et les saints du ciel, qui vivez dans cette céleste demeure et qui avez fêté notre
Reine Céleste le jour de sa glorieuse Assomption en venant à son encontre, venez tous accompagner mon
âme, en ce moment heureux où elle va rencontrer son Epoux, son divin Rédempteur, son Dieu. Ainsi soit-il.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prières après la Communion
Mon âme prosternée dans la poussière, vous adore, ô mon Jésus, avec tous les Anges et les Saints qui sont
dans le Ciel. O Jésus-Christ, vous êtes le seul Saint, Vous le seul Seigneur, le seul Très-Haut! J'adore votre
âme très sainte et votre Corps cachés sous les voiles Eucharistiques; par votre présence, vous sanctifiez mon
âme. Intelligence de Jésus, purifiez mes intentions. Volonté de Jésus, purifiez mes désirs. Mémoire de Jésus,
purifiez ma mémoire des images impures et du souvenir de mes péchés. Corps très Saint de Jésus, purifiez,
par vos chairs immaculées, ma chair pécheresse. Sens très purs de Jésus, purifiez mon sens. Yeux très chastes
de Jésus, purifiez mes yeux de toute vision impure. Langue très pure de Jésus, purifiez ma langue de ses
discours impurs, vains et contraires à la Charité. Oreilles de Jésus, purifiez mon ouïe toujours à la recherche
des nouvelles scandaleuses du monde. Mains de Jésus, donnez-moi votre innocence. Sang très Précieux de
Jésus, lavez-moi de tous mes péchés, enivrez mon coeur de votre joie divine et enflammez-le de votre amour
si saint. Eau très pure sortie du côté de Jésus, lavez-moi. O Passion très Sainte de Jésus, encouragez-moi. O
Coeur enflammé de Jésus, brûlez-moi. Imprimez dans mon coeur l'obéissance à vos désirs, l'horreur du péché,
la haine de moi-même et la grâce de vous plaire jusqu'à la mort, mon Bien Suprême et le Centre de mon
repos. O mon Jésus, en ce jour qui me rappelle la glorieuse Assomption au ciel de votre mère, ravivez ma
Foi afin que je me détache de toutes les affections terrestres et donnez-moi l'espoir de vous revoir un jour au
Paradis. Comme mon état est déplorable et comme ma misère est pitoyable! O Médecin Céleste, je vous
découvre mes plaies et mes infirmités. La loi du péché vit en moi et résiste à votre volonté. Je crois, par la
foi, en tous vos enseignements et en même temps, je me laisse subordonner par les plaisirs de la chair. Je
reconnais que dans le monde tout est vanité, orgueil et tromperie et pourtant je continue à professer ses
maximes. Mes inclinations déréglées me harcèlent et je m'y laisse entraîner. Vos lois m'engagent à suivre un
certain chemin et mes habitudes vicieuses me font violence. Ce que vous exigez de moi et tout ce que j'ai
jusqu'à présent aimé me déchirent le coeur. Quelle contradiction entre ma croyance et ma conduite! O Prince
de la paix, ô Divin Libérateur, mettez fin à cette guerre intérieure: libérez-moi de ce tourment, « défaites mes
liens et je vous offrirai le sacrifice d'action de grâces » ( Ps 116,16-17). O Marie, vous êtes maintenant au
Ciel, assise à la droite de votre divin Fils, pour ne plus jamais le quitter. Moi aussi, je le possède en ce
moment, mais est-ce que je le possèderai dans l'éternité? Vous êtes le modèle de toutes les vertus, et moi
hélas, je suis le réceptacle de tous les vices. Vous avez observé tous les conseils que votre Fils nous donnés
dans l'Évangile, et moi, je n'en observe aucun. « Heureux les pauvres en esprit, a-t-il dit, parce qu'ils est le
royaume des cieux »; or moi, je n'aime que les commodités et les richesses de la terre! « Heureux les doux,
car ils hériteront de la terre »; or, moi, je suis si orgueilleux, si irascible, si dur que je me rends même odieux
à mes semblables! « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés »; or hélas, mon seul but est de
rechercher avec une soif insatiable des plaisirs terrestres! « Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu ».
C'est donc parce que vous avez été la fidèle observatrice de tous ces préceptes que vous avez mérité, après
votre mort, de revoir votre fils et que votre corps soit glorieusement transporté au Ciel! O Marie, vous avez
été si pure, si douce de coeur et également si immaculée. Mais est-ce que mon corps ressuscitera aussi
glorieux? O Reine de la Miséricorde, vous n'avez pas été seulement l'Etoile de la mer, la Mère de Dieu et la
Vierge des vierges, mais vous êtes aussi la Porte du Ciel et l'Avocate des pécheurs, ô Marie! O Marie, Vierge
très prudente, Vierge toute puissante, votre nom est mon salut! Si vous le voulez, vous pouvez me sauver.
Montrez donc que vous êtes ma Mère: rompez les chaines qui me lient au péché. Soyez la lumière de mes
yeux, délivrez-moi de tout mal et accordez-moi tous les biens! O Vierge incomparable, la plus douce, priez
votre divin Fils pour que je sois absous de mes fautes et qu'il me rende doux et chaste. Faites-moi mener une
vie pure avec une foi, toujours sincère, avec des intentions toujours nettes, une conscience sans tache, un
coeur toujours doux. Ecartez de mon chemin tout danger, afin qu'arrivé à ma dernière heure, j'aie le bonheur
de recevoir Jésus de vos mains si pures, comme vous l'avez reçu à l'heure de votre mort. Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
A Malte, conversion de la Protestante Anna Charles par la pratique des Quinze samedis à Vierge de
Pompéi
Anne Charles, de religion Protestante, était à Malte depuis plus de vingt ans, quand elle épousa Maître
Joseph Misued, catholique, duquel elle eût un fils. Le bon Joseph et sa soeur, elle aussi fervente catholique,
avaient tout mis en oeuvre pour persuader Anne d'abandonner sa religion et embrasser le Catholicisme; mais
celle-ci ne voulait pas en entendre parler et de plus, dépréciait leur croyance par des paroles exécrables et,
d'une manière particulière, les Sacrements de la Confession et de la Communion. Il demandèrent à des
prêtres très doctes d'essayer de la convertir et, en particulier, au Père Alphonse Micalles, O.F.C., lequel,
pendant des années, fit de nombreux efforts en vue de sa conversion, mais toujours en vain. En 1887, Anna
tomba gravement malade. Vu son mauvais état de santé, les soins affectueux et la sollicitude dont elle était
entourée et les prières continuelles faites à Dieu pour sa conversion, on espérait pouvoir l'amener à suivre les
sages conseils. Rien n'y fit. Comme son état ne s'améliorait pas, les médecins décidèrent d'avoir recours à
une opération assez douloureuse. Et Anne dut subir une terrible amputation à l'Hôpital Central de Malte, qui
l'affaiblit à tel point qu'on crût sa dernière heure venue. La blessure s'étant enfin cicatrisée, elle sortit de
l'hôpital et passa quelques mois de convalescence chez elle, toujours fidèlement tenace envers sa fausse
religion. Jusqu'à ce qu'arriva la fin du moi d'août, où elle retomba de nouveau malade. Alors la famille de
Joseph pria le Père André Debono, de Misida, grand dévot de la Vierge Pompéi, de venir visiter la
malheureuse infirme pour lui parler de religion. Celui-ci alla donc voir la malade et eût avec elle de
nombreuses conversations, essayant de la convaincre par le raisonnement. Il se rendit bien vite compte
qu'Anne s'obstinait dans l'hérésie qui allait en s'affirmant et que toute conversion serait impossible. Elle
montrait une haine implacable pour son mari et sa famille, aussi bien que pour les Maltais et leur religion,
une haine pleine de mépris pour les sacrements de la Confession et de la Communion. Et son aversion
satanique avait atteint un tel degré qu'à peine commençait-on à parler de religion qu'elle repoussait
immédiatement tout argument. Malgré cela, le vieux Prêtre ne perdait pas à l'espoir de sauver cette âme,
comptant sur la puissance de la Vierge du Rosaire, honorée dans son bien-aimé Sanctuaire de Pompéi: et il
demandait à tous donc ses pénitents, de dire des Neuvaines à la Vierge de Pompéi et de communier pour
Anne le plus souvent possible. Une belle soeur d'Anne, Maria Misued, femme de piété solide, pria le
révérend Debono de célébrer une messe pour demander la conversion désirée; et il fut établi que la Messe
serait célébrée le samedi suivant, 15 septembre, en même temps que la fonction des Quinze Samedis qui se
pratiquait là. Dans le même temps, on écrivit à l'Avocat Bartolo Longo, à Valle di Pompei, pour lui demander
de bien vouloir faire prier les Orphelines du Rosaire, dans le Sanctuaire de Pompéi sanctuaire pour obtenir la
conversion si convoitée. Les jours de la Neuvaine récitée par les orphelins passèrent et arriva le 29
septembre, Quatorzième des Quinze samedis, au cours duquel on commémorait la Bienheureuse mort de la
Vierge Marie, ou mieux, son heureux passage réussi à la vie éternelle. C'était le jour choisi désigné par la
Clémente Reine de Pompéi pour sauver cette âme des griffes de Satan, cette âme pour laquelle beaucoup de
ses fils dévots priaient sans cesse. Durant toute la nuit de ce samedi-là, Anne ne put pas fermer l'oeil pour
s'endormir. Le regard de Marie s'était posé sur elle, la grâce travaillait son coeur malheureux. Arriva l'aube
du Dimanche, jour du Seigneur, et la Protestante, amenée à franchir la dernière étape, n'était plus la même.
Au grand émerveillement de tous, elle s'écria tout à coup d'une manière contrite: « Où est ce prêtre? Appelezle
rapidement. Je voudrais le voir le plus vite possible! » C'était comme si ses yeux s'ouvraient sur un
nouveau monde: son visage était devenu serein, reflétant la bienveillance de son âme: « Je veux être baptisée,
s'écria-t-elle, je veux mourir un catholique! » A ces paroles inattendues mais espérées, tous versèrent des
larmes de consolation parce qu'ils ne pouvaient en croire leur yeux ni leurs oreilles. On appela aussitôt le
Père Debono, mais celui-ci était sur le point de monter en chaire Misidis, mais il leur assura toutefois qu'à
peine il aurait fini son sermon, il viendrait au chevet d'Anne. Mais Anne, stimulée par la grâce de Marie, ne
voulut pas attendre et le fit appeler de nouveau. Entre-temps, Monsieur le Révérend Preposito, du collège de
Birchircara, fut aussi appelé. Et celui-ci, au milieu d'une émotion incroyable, reçut l'abjuration de la
Protestante convertie et la baptisa aussitôt au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. « Amen », répondirent
tous les présents en pleurant de tendresse et de commotion. C'est à ce moment-là qu'entra le Révérend
Debono. Dès le premier regard, elle lui apparut non plus comme une créature mortelle mais plutôt comme un
ange. Anne l'accueillit avec une joie extraordinaire, lui demandant pardon de n'avoir pas pu l'attendre. Et on
organisa tout de façon à ce qu'elle puisse recevoir, sans perdre de temps, la confirmation. Et son Excellence,
Monseigneur, le Frère Antoine-Marie Buhagiar, ce Père si pleind'amour, vint, de nuit, au chevet de la
mourante et sur la nouvelle baptisée, imposa les mains ointes comme celles du Seigneur: sur cette âme
rendue pure par les eaux du baptême, il fit descendre l'Esprit Sanctificateur. Pour rendre éternellement
heureuse l'âme d'Anna Charles, il ne restait que le dernier Sacrement: l'extrême-onction; et on les lui
administra avec les Sainte Indulgences et avec tous les autres réconforts de la Religion catholique. Après
quinze heures de la plus douce des agonies, parfaitement résignée à la très sainte volonté de Dieu, avec la
couronne du Saint Rosaire dans les mains, tenant sur sa poitrine le crucifix, Anna, tranquillement, rendit
l'âme au Créateur. La grande reine du ciel et la terre ne refuse à personne sa grâce quand elle est honorée par
la pratique très efficace des Quinze samedis et en même temps invoquée sous le titre très apprécié par son
Coeur maternel de Reine de la Rosaire de Valle de Pompéi. (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle
Pompéi »)

Quinzième Samedi
Cinquième Mystère glorieux
Le couronnement de Marie
Il n'a été donné à aucune langue, ni angélique, ni humaine, nous dit saint Epiphane, de décrire l'honneur et le
triomphe que reçut la Vierge Marie a son entrée dans le ciel, au cours de sa glorieuse Assomption. On peut
seulement dire, qu'il n'y en eut jamais et qu'il n'y en aura jamais de plus grand, après celui, glorieux de son
Fils. Car on ne peut se représenter, ajoute Saint Bernard, avec quelle gloire sachant la Sainte Vierge est
entrée le Ciel, avec quelle dévotion elle a été honorée par le choeur des Anges, avec quel plaisir et avec
quelle satisfaction elle a été accueillie et embrassée par son Fils. Considère, ô mon âme, que le plus grand
désir des Anges, une fois accomplie la Rédemption, était d'avoir, au Ciel , l'âme et le corps de Dieu-Homme
et de sa Mère et ils l'exprimaient avec des paroles de David: « Levez-vous, Seigneur, venez dans votre
Royaume, vous et l'Arche de votre Sanctification, c'est à dire, vous et votre Mère qui fut l'Arche que vous
avez sanctifiée en habitant en son sein ». Et le désir de ces habitants célestes fut finalement accompli. Mais si
le Seigneur voulut que l'Arche du Testament fût conduite dans la cité de David en grande pompe, c'est avec
une pompe plus noble et plus glorieuse qu'il voulut que sa Mère entrât triomphante dans le Ciel. Et luimême,
ce Roi du Ciel, nous dit saint Bernard, vint à son encontre avec toute sa Cour céleste. Et ainsi elle
dépassa en gloire de sa propre Assomption. Considère, ô mon âme, comme elle fut illuminée de joie et de
splendeur, quand il l'invita en lui disant: « Viens du Liban, ô ma fiancée, fais ton entrée » (Cantique 4:8). Et
Marie, la plus gracieuse de toutes les femmes, s'éleva de la terre, passa l'atmosphère et arriva au Trône de la
Très Sainte Trinité. Et les Anges, la voyant si belle et si glorieuse, se demandèrent: Qui est donc cette
créature qui vient de la terre, de ce désert rempli d'épines et de souffrances, si pure et si riche de vertus,
appuyée sur son bien-aimé Seigneur? Qui est-elle? Et les Anges qui l'accompagnaient répondirent: C'est la
Mère de notre roi, c'est notre Reine, celle qui est bénie entre toutes les femmes, pleine de grâces, la Sainte
des Saintes, la bien-aimée de Dieu, l'Immaculée, la colombe, la plus belle de toutes les créatures. Ecoute le
cantique de tous les bienheureux Esprits qui la louent: « Vous êtes la gloire de Jérusalem, vous êtes l'orgueil
suprême d'Israël, vous êtes le grand l'honneur de notre race » (Jdt 15.9). Tous comme il n'y eut sur terre ni
lieu ni temple plus digne de Dieu que ce sein immaculée de Marie, de même, dit Saint Bernard, qui, il n'y eut
au Ciel un trône plus sublime que le trône Royal sur lequel elle fut placée par son Fils; surtout après qu'il
l'eût placée sur sa droite et au dessus de tous les Choeurs des Anges, comme formant un choeur à part, avec
son humanité divine, l'associant à lui en tant que Mère, Epouse, Médiatrice et Coordinatrirce à la
Rédemption du monde, et qualité de Reine de l'Univers. O Vierge glorieuse et bénie, je me réjouis et je me
félicite pour la grande gloire dont vous jouissez au Paradis, assise à la droite de votre Fils et faite Reine du
Ciel et la terre. O chère Vierge, que tout l'univers qui croie en votre divin Fils et à la vraie Église vous
reconnaisse comme sa propre mère et sa Reine et se réjouisse et exulte que Dieu ait pris une Mère aussi
aimante et une reine si grande, si aimable et si puissante.
Considère maintenant, ô mon âme, comment la Très Sainte Trinité honora Marie d'une couronne très
précieuse. Le Père Eternel lui posa sur la tête la couronne de la Puissance, lui accordant, après Jésus Christ,
la domination sur toutes les créatures du ciel, de la terre et de l'enfer, si bien que les Esprits des ténèbres
tremblent à son Nom. Et c'est ainsi que l'on peut appliquer à la Très Sainte Vierge les paroles du Psalmiste:
« Vous l'avez couronnée, Seigneur, d'honneur et de gloire; de vos mains, vous l'avez élevées au-dessus de
toutes les oeuvres » ( Ps 8.6-7). Dieu, le Fils, lui ceignit les tempes de la Couronne de la sagesse, comme
Reine du ciel, des Anges et des hommes, rachetés par Son sang, et il lui en remit le profit entre les mains, et
en tant que Reine de la Clémence, il lui remit les clés de la Miséricorde. Le Saint Esprit la para de la
couronne de la Charité, comme Mère du Bel Amour qui inspire non seulement l'amour pour Dieu, mais aussi
un amour brûlant pour nos semblables, qui nous fait déployer un zèle ardent pour bien et pour leur salut. Et
la voilà donc devenue l'étonnement et l'admiration des hiérarchies des Anges. En outre, la Vierge fut
couronnée par les auréoles de la virginité, du Martyre et de docteur de la Religion, parce qu'elle fut la Vierge
des vierges, martyre dans la passion de son Fils divin et Maîtresse de la Foi aux maîtres de la religion euxmêmes.
Enfin, cette Souveraine fut couronnée de couronne des douze étoiles, comme il est écrit dans
l'Apocalypse: « Une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze
étoiles » (Apoc. 12:1). Etant donné qu'elle réunissait en sa personne les grandeurs et les vertus de tous les
ordres des saints qui sont au Ciel, elle fut donc couronnée de tous leurs mérites représentés par douze étoiles.
En elle, resplendissaient totalement la Foi et l'espérance Brillait des Patriarches, la lumière et la
contemplation des prophètes, la Charité et le zèle des Apôtres, la force et la magnanimité des Martyrs, la
patience et la pénitence des confesseurs, la sagesse et la prudence des Docteurs, la Sainteté et la pureté des
Prêtres, la solitude et la prière des Ermites, la pauvreté et l'obéissance des Moines, la Charité et la pureté des
Vierges, l'humilité et la patience des Veuves et enfin avec la fidélité et l'union de tous les Saints. Et en
conséquence, tous la reconnurent comme leur Reine. O mon âme, personne ne pourra jamais imaginer ce
qu'ont été les concerts d'Anges, les mélodies et les cantiques des Bienheureux en l'honneur de Dieu et de la
Reine de miséricorde! Et la grande Vierge, assise à la droite du Fils de Dieu dit à toutes les générations: « Le
Seigneur a pris en considération l'humilité de sa servante et il a daigné faire d'elle la source des richesses de
sa grâce. Venez donc à moi, vous tous qui êtes angoissés et tourmentés dans cette vallée de larmes et de
douleurs, et je vous soulagerai car Dieu m'a fait source de votre joie ». Mère adorée, me voici, je viens à
votre invitation: je suis accablé sous le poids de mes péchés, mais j'ai une telle confiance en vous que je suis
persuadé que vous m'en libérerez. O Reine très puissante qui régnez dans le Ciel et sur la terre, je crois en
vous, je vous révère et je vous adore dans toute votre bienheureuse gloire. O Marie, donnez-moi la lumière
pour dissiper les ténèbres de mon esprit embrumé et perdu dans l'obscurité d'une nuit noire. Faites pénétrer
en moi les rayons ardent de votre saint amour et remplissez mon coeur de vertus, de zèle et de ferveurs. Ne
permettez pas, ô Mère Divine que mon âme meurt dans les ténèbres. Je sais que mes fautes mériteraient les
plus terribles châtiments, mais j'ai confiance en votre bonté et grâce à votre intercession auprès de Jésus
Christ, j'espère ne pas être puni et obtenir le pardon de mes péchés.
Regarde, ô mon âme, tous les Saints du Paradis qui viennent saluer leur Reine, à commencer par les
Patriarches Noé, Abraham et Jacob, par les Prophètes et par les Vierges saintes. « Les jeunes femmes l'ont
vue et glorifiée, reines et concubines l'ont célébrée » (Cantique 6:9). Il arrivèrent tous: les Martyrs et les
confesseurs, Élisabeth, Zacharie, et Jean Baptiste; et ses parents bien-aimés, Joachim et Anne; et aussi son
chaste époux Joseph. Qui pourra dépeindre leur joie et reproduire leurs paroles de louange? Quelle
consolation pour eux de la revoir. Unis-toi à eux, ô mon âme, et unis ta voix à celles des Choeurs bienheureux
pour dire: « Je vous salue, Reine du Ciel, je vous salue Reine des Anges, je vous salue, tige sacrée; je vous
salue, Porte sacrée, d'où est sortie la lumière du monde. Réjouissez-vous, Vierge glorieuse, belle et riche pardessus
tout et priez Jésus pour nous! » Si l'esprit humain ne peut arriver à comprendre la gloire immense que
Dieu a préparée au Ciel à ceux qui l'ont aimé, personne n'arrivera à comprendre, remarque Saint Bernard, le
haut degré de gloire dans lequel il a placé sa très aimée Mère qui, sur la terre, l'a aimé que tous les hommes
et les anges mis ensembles. Enfin, la Sainte Vierge désir que l'on médite, dans son dernier Mystère, non
seulement sa gloire, mais aussi celle de tous Anges et de tous les Saints dont le prestige a rejailli sur elle. Elle
désire également que cette contemplation nous incite à imiter les Saints pour obtenir, nous aussi, la vie
éternelle. Marie t'invite donc, ô mon âme, à méditer la grande gloire dont elle jouit avec tous qui sont au
Ciel, gloire dont tu pourrais jouir toi aussi en ayant le courage d'entreprendre et de persévérer dans la voie de
la vertu et ainsi la Vierge Marie t'accueillera avec elle, pour toujours, dans son Bienheureux Royaume.
Contemple donc le Paradis et tous les Saints, qui furent faible comme toi, qui furent pécheurs, comme toi et
qui, par la grâce de Seigneur et par l'intercession de la Très Sainte Vierge, ont surmonté tous les obstacles et
son arrivés est venu à cette béatitude éternelle. Que leur exemple te serve d'aiguillon pour t'exciter à la vertu,
pour combattre vaillamment tes ennemis et à tout faire pour gagner ce bien infini qui est de vivre et de
régner avec Jésus et de Marie durant toute l'éternité. Et si une vertu te manque, demande-là à la Vierge
Marie, en ce jour de son glorieux triomphe: et demande-lui tout particulièrement la persévérance dans son
amour qui est le plus sûr moyen d'arriver à la gloire. Rappelle-toi de ce qu'à dit Saint Alphonse: « Qui à de la
persévérance dans la dévotion de son Rosaire atteindra la majorité persévérance finale ». Parce que, comme
nous l'enseigne Saint Augustin: « La persévérance n'est pas une vertu que l'on acquiert, mais un don qui nous
est donné en récompense de notre assiduité et de notre constance dans les prières ». Mais les prières que la
Vierge adresse pour nous à son Fils sont certainement les plus efficaces. Ô grande et glorieuse Reine, mon
âme, prosternée au pied de votre trône, vous vénère dans cette vallée de larmes. Maintenant que vous siégez
comme Reine du ciel et la terre, n'oubliez pas votre pauvre serviteur! Vous êtes maintenant plus proche de
Dieu et donc vous pouvez nous accordez davantage de grâces. Du haut du Ciel, vous voyez mieux que moi
ce dont j'ai besoin. Faites que sur la terre je sois votre serviteur fidèle, afin que je mérite un jour de vous
louer et de vous bénir au Paradis. En ce jour où vous avez été faite Reine de l'univers, je désire me consacrer
encore plus à vous. Que votre joie me console et acceptez-moi comme votre fils. Vous êtes ma mère et à ce
titre vous vous devez de me sauver. En ce dernier Samedi qui vous est consacré, accordez-moi votre amour
et une dévotion toujours plus parfaite et entière à votre Saint Rosaire, ainsi que la grâce de la persévérance
finale. Je me réjouis avec vous aussi, Esprits bienheureux et Saints du Paradis, de la béatitude et de la gloire
dont vous jouissez grâce à Dieu et avec Dieu. Moi aussi je suis destiné, du moins je l'espère, à cette même
gloire bienheureuse, mais je ne pourrai y parvenir qu'en possédant vos vertus. C'est pourquoi, Anges,
Patriarches, Prophètes, Apôtres, Martyrs, Confesseurs, Vierges, Anachorètes et vous tous Saints, priez pour
moi la Reine du Ciel afin que par son intercession je me rende digne d'être admis un jour, avec vous et avec
elle, à contempler Dieu, à le glorifier et à le bénir pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.
Vertu: La persévérance dans leur dévotion à Marie.
Pratique: Prosternez-vous aujourd'hui devant une image de Marie et promettez-lui de demeurer toute votre
vie son fidèle et dévoué serviteur: offrez-lui vos pensées, vos affections, vos actions, toute votre personne;
faites-lui aussi la promesse de réciter chaque jour au moins cinq dizaines de son Chapelet; et enfin,
demandez-lui son amour et la persévérance dans sa dévotion jusqu'au jour de votre mort. Bienheureux seront
ceux qui arriveront à réciter chaque jour les quinze dizaines du Chapelet parce que la persévérance finale a
été promise par Marie à ceux qui seront fidèles à cette dévotion quotidienne. Invitez les âmes à pratiquer la
dévotion à la Vierge Marie, distribuez les médailles et conseillez la pratique des Quinze Samedis. Si, vous
désirez que votre Très Sainte Mère vous assiste à l'heure de votre mort, prenez le Scapulaire où elle est
représentée décorant de ses mains le Troisième Ordre Dominicain et soyez assuré que vous obtiendrez de sa
bonté toutes les grâces dont vous avez besoin.
Oraison jaculatoire: O Marie, Reine des anges et des saints, vous êtes la Reine de mon coeur.
Prières avant la Communion du Quinzième Samedi
O Seigneur Jésus, combien je suis ingrat! Que de fois ne vous ai-je abandonné et ai-je fui loin de vous! Et
malgré tout vous me retenez par les douces de votre amour allant jusqu'à vous revêtir de mes misères et vous
réduire en pain pour me nourrir afin de me faire participer à votre gloire et à celle de votre très Sainte Mère.
O Bonté infinie! Quand je commets des péchés, vous êtes toujours prêt à les absoudre, et mon ingratitude ne
vous ôte pas la volonté de me pardonner. Je me prosterne donc à vos pieds, avec tous les saints qui furent, sur
la terre, pécheurs comme moi, et je vous demande pardon, et je vous répète que je veux vous aimer, et que je
vous aime, et que je prends, dès aujourd'hui, la ferme résolution de changer de vie et d'habitudes. « Dieu,
vous êtes mon Dieu, je vous cherche, mon âme a soif de vous » (Psaume 63,2). Et comme ma chair a soif de
vous! Dans une terre pays déserte et aride comme celle où je suis à présent, je me présente à vous car vous
êtes ma miséricorde et j'invoque votre Nom si Saint! Ayez pitié de moi, ô mon Dieu. A l'ombre de vos ailes,
je serai transporté de joie et mon âme ne désire ardemment que de marcher derrière vous. Tout comme un
cerf assoiffé désire une source d'eau vive, mon âme vous désire, ô mon Dieu. Montrez aujourd'hui votre
puissance, ô Seigneur et venez me sauver! Mon coeur est prêt à vous recevoir. Venez donc et ne tardez point!
Nous courons à l'odeur de vos parfums, ô bénie entre toutes les femmes, car grâce à vous nous avons
participé au fruit de la vie, et c'est pourquoi j'accours vers vous vous pour que vous me donniez vous-même,
en nourriture, ce Coeur très Saint qui palpite pour moi d'amour infini et qui se trouve dans l'Hostie Sacrée de
paix et de charité que je vais prendre. O puissante Reine, tous les peuples ne cessent de vous louer et
d'exprimer leur joie. Vous avez tout pouvoir sur l'humanité et sur l'enfer et votre main déverse de
nombreuses miséricordes sur les pauvres fils d'Eve. Voici, mon âme, soumise comme une esclave au pied de
votre trône; elle ne trouvera la paix que lorsqu'elle sera pleine de votre amour et de celui de votre divin Fils.
Donnez-moi votre amour dès à présente, afin que je puisse accueillir plus dignement Jésus. Et vous, armée
céleste qui jouissez de la présence de notre Souveraine Vierge, et vous Anges de toutes les hiérarchies, et
vous en particulier, Saint Michel, Prince des Anges, aide du le peuple de Dieu, et vous, Saint Gabriel,
Citadelle de Dieu, et vous saint Raphaël, Remède de Dieu, et vous Saints Anges de l'oraison, de la louange,
de la confession de Dieu, Anges qui nous apportez la bénédiction de Dieu; et vous Esprits élu toujours
présents devant le trône de Dieu et qui honorez également le triomphe et le couronnement de Marie, assistezmoi
en cette heure du triomphe de l'amour, où un Dieu très puissant daigne s'abaisser jusqu'à ma si
misérable créature. O mon Ange gardien, ô Saint Joseph, ô Saint dont je porte le nom et vous mes Saints
Avocats, venez me soutenir et m'assister durant cette Communion de ce dernier Samedi où j'espère obtenir
toutes les grâces que j'attends de Jésus et de Marie. Obtenez-moi d'eux qu'en ce Samedi, je meure, que vous
m'aidiez tous dans ma dernière lutte contre le démon et que vous me portiez vous-même au pied du trône de
notre très glorieuse Reine pour que je puisse la bénir, ensemble avec vous, et pour toujours. Ainis soit-il.
On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
Pompéi (voir au 1er samedi)
Prières après la Communion
Que je suis riche de vous posséder, ô mon Dieu! O Ciel! O terre! O vous créatures qui, avec moi, adorez
Dieu, soyez émerveillées par cet immense acte d'amour, car l'Infini, l'immense, le Tout-Puissant, a accepté de
se trouver enfermé dans cette pauvre auberge qu'est mon coeur. O Anges du Paradis, je n'ai pas à envier à
votre sort parce que j'ai en moi ce que vous, vous n'avez pas; j'ai en moi un Dieu qui s'est fait Homme et
vous, vous n'avez pas un Dieu qui s'est fait Ange. Adorez donc pour moi celui qui est l'ami, le compagnon de
tous les hommes, le soulagement de leurs misères et qui est aussi celui par lequel tous les bienfaits arrivent.
O Divin Amour, possédez-moi entièrement et faites ensuite de moi ce que vous voulez; noyez-moi dans la
mer des souffrances, flagellez-moi par des tourments parce que, avec vous et en vous, je ne peut mourir.
Ecoutez ma pauvre voix, ô l'Amour Divin et étant donné que vous désirez que je vous demande ce que mon
âme désire, alors: transformez-moi complètement en vous afin que je ne puisse plus me reconnaître et que je
ne sois nulle part ailleurs qu'en vous. Ô divine Jérusalem, chantez à Marie un nouveau cantique; ô Humanité,
chantez vous aussi pour votre Souveraine. O Cieux, chantez pour Marie et bénissez son nom, qui est
glorieux: annoncez au genre humain que c'est à elle que nous devons notre salut. Annoncez sa gloire au
monde et ses merveilles à tous les peuples! Car la gloire et la splendeur sont autour d'elle, la sainteté et les
magnificences sont sur son trône. Vous, de toutes les Nations, présentez-vous devant Marie et offrez-lui vos
coeur, votre amour et votre vie. Que le Ciel se réjouisse et que la terre exulte de joie; que la mer se déchaîne
avec tout ce dont elle est remplie; que la nature soit en liesse et que tous les arbres des forêts s'épanouissent,
parce que Marie, la Vierge de Nazareth, la fille d'Adam, « admise dans un palais céleste où le Roi des rois est
assis sur un trône orné d'étoiles » (Liturgie de l'Assomption de la Vierge Marie), a été transportée dans le
Royaume des Cieux où elle a été élevée au-dessus des Choeurs des Anges. Et vous, Anges du Seigneur,
bénissez pour moi notre reine. Et vous Cieux, bénissez Celle qui est votre porte. Vous soleil, lune et étoiles,
bénissez celle qui est plus éclatante que le soleil, plus belle que la lune, et qui est l'Étoile de la mer l'Etoile du
matin. Monts et collines, bénissez votre Souveraine qui « après avoir vécu à Sion, puis à Jérusalem, s'est
élevée vers le Ciel; tel le cèdre du Liban et tel le cyprès sur le Mont Hermon » (Si. 24,14-17). Pluies et la
rosées, feux et chaleurs, glaces et neiges, lumières et ténèbres, mers et fleuves, bénissez la Souveraine du
monde, qui étend sa protection comme les branches du platane sur les places, qui étend sa puissance comme
les branches du palmier de Cades. Et vous, plantes de la terre et arbres fruitiers, et vous tous, ô cèdres, ô
fleurs, bénissez la beauté et la douceur de votre reine, qui est la Rose mystique de Jéricho, le bel olivier des
champs qui exhale un parfum comme le baume aromatique et la myrrhe. Et vous, âmes des Justes, des
prêtres et rois de la terre, jeunes et vierges, bénissez le nom de Marie, parce qu'il est puissant et que sa gloire
s'étend du ciel également sur la terre. « O Saints, réjouissez-vous dans votre gloire et soyez heureux sur vos
trônes » (Ps 149, 5). O saints de Dieu, daigne intercéder en notre faveur pour notre salut à tous. Honorez
Marie pour moi avec les cymbales et les lyres, en une joyeuse harmonie, et liez mon âme, comme une
esclave, à son trône et ajoutez à ses gloires le fait que mon âme, qui était digne de l'enfer, a été arrachée des
mains de Satan. O Marie, de cette vallée où mon âme exilée gémit, je lève les yeux vers vous qui êtes aux
Cieux. « Comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont tournés vers vous,
ô Reine, ô Dame et ma Mère, jusqu'à ce que vous ayez pitié de moi » ( Ps.123, 2). Mère très douce, Mère très
compréhensive, aujourd'hui est le dernier Samedi dédié à la pratique des Quinze Samedis de votre Rosaire:
que de gens à votre Autel pour vous demander la guérison de leurs maux, pour vous demander de pourvoir à
leurs besoins, pour les aider à avoir une bonne récolte ou pour gagner une querelle. Mais moi, je vous
demande les grâces que vous préférez, en union à d'autres dévots. O douce Mère, faites que je sois humble,
détaché de la terre, résigné à la volonté de Dieu; Accordez-moi le saint amour de Dieu, une bonne mort, le
paradis et enfin, changez-moi de pécheur en saint. Faites, je vous en prie, ce miracle qui vous apportera le
plus d'honneur que si vous redonniez la vue à mille aveugles où si vous redonniez la vie à mille morts. Vous
êtes si Puissante auprès de Dieu: il vous suffit de dire que vous êtes sa mère, sa préférée; et il vous remplira
de ses grâces. Que peut-il vous refuser? O très belle Reine, je ne prétends pas vous voir sur la terre, mais je
voudrais venir vous voir au Paradis: obtenez-moi cette grâce. Me voici prostré devant vous. Je vous
reconnais pour ma Souveraine et pour ma Mère et je veux vous offrir mon âme, mon corps, mes affections,
les palpitations de mon coeur, mes désirs, mes peines, mes angoisses et tous les tourments qui me restent.
Vous avez finalement triomphé de mon âme qui est maintenant toute à vous, comme une servante fidèle:
protégez-là, défendez-là contre les assauts de ses ennemis, tenez-là sous votre manteau, donnez-lui une mort
heureuse et rendez-là bienheureuse dans l'éternité. Ainsi soit-il.
On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
Jean Rominger, Protestant Suisse, se convertit à la Vierge de Pompéi et meurt le soir du dernier des
Quinze Samedis
Le Révérend Père Nicolas Gori, Vicaire adjoint de la cathédrale de Volterra, écrivit la relation suivante qui
fut alors publiée dans le périodique Le Rosaire et La Nouvelle Pompéi. « Monsieur Jean Rominger, de
Silvapiana, en Suisse, vivait depuis de nombreuses années à Volterra où il avait pris pour épouse Madame
Ferdinande Redaelli. Il n'était pas farouchement hostile au catholicisme, comme le sont la plupart des
Protestants, si bien que, pour suivre l'exemple de son épouse, il portait une certaine dévotion à la Vierge
Immaculée et aux saintes âmes du purgatoire, mais non au point d'abandonner sa religion, d'une part parce
qu'il était peu instruit sur la religion Catholique et d'autre part, et surtout, parce qu'il la voyait peu observée
par les catholiques eux-mêmes et parfois même dédaignée ou tournée en dérision. Le matin du 4 Octobre
1888, trois jours avant la grande solennité du Rosaire. Madame Redaelli, qui s'affairait autour du lit de son
mari malade, lui rappela, avec affection, les propositions qu'elle lui avait déjà faites de devenir Catholique.
Mais il répondit: « Je n'ai pas de préférence ni pour le Catholicisme ni pour le Protestantisme. Pour obtenir
son Salut, les deux religions sont bonnes ». Malgré cette réponse, sa cette femme ne perdit pas courage, au
contraire; et préoccupée à sauver cette âme qu'elle l'aimait tant, elle fit célébrer une Messe pour lui. Et pleine
de confiance dans l'aide de la Vierge Thaumaturge de Pompéi, elle prit une petite image qui venait de ce
Sanctuaire et la montra à son mari: « Regarde, dit-elle, c'est l'image de cette puissante Reine du Rosaire qui,
par ses prodiges, attire beaucoup de monde pour lui édifier un temple à Valle de Pompéi. Puis elle se mit à
lire la partie de la Neuvaine ayant rapport à cette Image. Ceci fait, elle glissa l'Image sous la tête de son mari,
puis elle se retira dans une autre chambre et là, le coeur déchiré par la douleur et les yeux levés au Ciel, elle
s'écria: « Très Sainte Marie, vous, qui de Pompéi, distribuez tant de faveurs, accordez-moi cette grâce:
convertissez mon mari! Je ne vous la demande pas pour mes mérites parce que je suis pleine de péchés, mais
je vous la demande au nom des mérites de votre Fils qui vint sur la terre pour nous sauver tous. Accordezmoi
cette consolation: sauvez mon mari! Une fois faite cette prière, elle s'agenouilla et commença à réciter le
saint Rosaire. Et, envahie pas une immense espérance, elle retourna dans la chambre du malade et lui
demanda: « Jean, voudrais-tu te faire Catholique? - Oui, répondit subitement le mourant, appelle l'évêque, je
veux le Baptême Catholique. Ferdinande, folle de joie, lui expliqua que pour se baptiser l'Evêque n'était pas
nécessaire. Il suffisait d'appeler le Curé. Et c'est ainsi qu'ils vinrent me chercher. Je me rendis aussitôt chez
Monsieur Rominger et brièvement je lui parlais de la contrevérité et des principales erreurs des Protestants.
Je me rendis vite compte qu'il en était déjà convaincu, mais qu'il désirait toutefois recevoir une instruction
plus approfondie et je lui promis de la lui la donner dès qu'il serait rétabli. Puis, en présence de deux témoins,
je lui fis faire l'abjuration de ses erreurs et la profession de Foi catholique, suivant les prescriptions du Rituel
Romain et je le baptisai. La joie qu'éprouva le malade fut telle, qu'il s'exclama avec une réelle émotion: « Oh
comme je suis heureux! » Puis il réclama la petite Image de la Madone de Pompéi que Ferdinande avait
posée sous sa tête: il l'embrassa à plusieurs reprises, puis la posa sur son coeur et souvent il la reprenait pour
l'honorer. Le jour suivant, vendredi 5 octobre, on lui conféra les Sacrements de la Pénitence et de ma
Confirmation. Le Samedi, veille de la grande solennité de la Vierge du Rosaire, dernier des Quinze Samedis
que les fidèles consacrent en son honneur, Jean Rominger s'unit à Jésus Christ par la Sainte Communion et il
reçut les Sacrements de l'Extrême Onction qui efface tous les péchés. Ce samedi, si cher aux dévots de Marie
était sur le point de finir, quand, trois heures avant minuit, heure solennelle qui donne le départ à la grande
journée dédiée à Marie, l'âme de Jean Rominger fut célébrée, dans le Sanctuaire de Pompéi, selon les rites de
l'Eglise, avec les hymnes et les cantiques de la Reine du Rosaire; et son âme, rendue immaculée, s'envola au
Ciel pour chanter éternellement les miséricordes de Dieu et les gloires de sa Très Sainte Mère qui lui avaient
accordé la grâce de la conversion et de la félicité éternelle. Père Nicolas Gori, Vice-Curé de la cathédrale de
Volterra.
Source : http://storage.canalblog.com/18/33/249840/48939194.pdf


Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire