Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus
1er février
Source : Livre "Le mois de janvier consacré à l'Enfant Jésus" par Hallès
Ier FÉVRIER.
FRUIT DE LA DÉVOTION ENVERS L'ENFANT
JÉSUS.
JÉSUS.
I.
L'amour que Jésus nous témoigne au milieu de tant de souffrances, nous
oblige à lui être reconnaissants. Soyons donc fidèles aux résolutions
que nous avons prises pendant ce mois.
II.
L'amour que Jésus nous a marqué par tant de lumières et de grâces qu'il
nous a accordées, mérite d'être payé par l'amour. Détachons-nous donc
de tout, pour nous vouer tout à lui.
III.
L'amour que Jésus a pour ceux qui l'honorent, nous engage à avoir
confiance en lui et à recourir à sa bonté. Prions-le donc beaucoup et
avec foi.
Prière.
Très-aimable
enfant Jésus, ce serait peu de vous donner notre sang et notre vie,
après tant d'obligations que nous vous avons pour tout ce que vous avez
souffert dès votre enfance pour notre avantage et par amour pour nous.
Mais votre bonté agrée et accepte, même un verre d'eau froide donné en votre nom.
Nous
espérons donc que vous regarderez d'un œil de miséricorde les hommages
que nous avons tâché de rendre à votre sainte Enfance pendant ce mois.
Il
est vrai, nous avons souvent manqué de ferveur, et nous vous en
demandons pardon du fond de notre cœur ; mais nous nous réjouissons à la
pensée que tant d'autres âmes qui vous sont chères, ont suppléé à notre
froideur et vous ont honoré avec fidélité et affection.
Ah ! augmentez en elles votre amour, et faites que nous aussi, nous en soyons tout embrasés pour votre bonté infinie.
Comme
gage du désir sincère que nous avons d'être désormais pleins de ferveur
dans votre service, acceptez la résolution que nous vous offrons de
mépriser et de fuir à l'avenir les joies vaines et pernicieuses du
monde, votre ennemi.
Faites
que tous en connaissent la vanité et le néant, en sorte qu'ils ne
daignent pas même y arrêter leur pensée, encore moins leur cœur, pour se
donner tout à vous, qui seul pouvez les rendre heureux et contents.
Vierge
sainte, recevez-nous sous votre protection, et faites que n'ayant,
d'autre ambition que de servir votre Fils, nous méritions ses
bénédictions éternelles, et qu'ainsi nous puissions un jour aller le
bénir avec vous dans le ciel. Ainsi soit-il.
Exemple.
Les
carmélites de Beaune, en France, avaient appris à honorer la sainte
enfance de Jésus, au moyen du petit chapelet établi par leur vénérable
sœur Marguerite du très-saint Sacrement.
Chacune d'elles attendait quelque grâce particulière de cette pieuse pratique.
Or,
un jour, la sœur Marguerite étant ravie en extase et tout éclatante de
lumière, ses consœurs qui s'aperçurent de la chose, lui mirent sur la
tête leurs petits chapelets.
Elles
espéraient que, par ses mérites, elles obtiendraient plus facilement
les grâces qu'elles sollicitaient, ou bien qu'elle-même leur obtiendrait
du saint Enfant ce qu'elles désiraient.
La servante de Dieu revint enfin à elle et se vit chargée des chapelets de toutes ses consœurs.
Ce
qu'il y eut de plus merveilleux, c'est que le Seigneur lui ayant
découvert les secrets intérieurs de chacune d'elles, elle se mit à leur
dire à toutes la grâce particulière que le saint Enfant se proposait de
leur accorder en récompense de leur dévotion.
Les effets prouvèrent que ce n'était pas une illusion, mais une révélation véritable.
C'est
ainsi que le saint Enfant témoigna combien il aime, et avec quelle
libéralité il sait récompenser la dévotion envers sa sainte Enfance.
Comme
hommage de ce jour, offrez au saint Enfant, pendant l'Elévation, !a
résolution de ne prendre aucune part aux divertissements insensés du
carnaval.
L'enfant
Jésus apparut à la sœur Isabelle de Moreggiore, et lui dit avec bonté :
Persévérez comme vous avez commencé ; parce que c'est à la persévérance
qu'est due la couronne.
(La prière jaculatoire du XXVIe jour. — Le reste des exercices comme à la fin du Ier jour.)
CONCLUSION.
On
pourra terminer ces exercices, le jour de la purification de la
très-sainte Vierge, en s'approchant des sacrements de pénitence et
d'Eucharistie, ou bien encore en habillant un enfant pauvre de cinq à
six ans.
Un
jour que saint Jean de Dieu faisait oraison dans l'église de Notre-Dame
de la Guadeloupe, la divine Marie vint à lui, et déposa son saint
Enfant entre ses bras ; puis elle lui remit quelques petits langes, en
lui enjoignant d'en envelopper le corps de Jésus.
Par cette vision, elle voulait lui apprendre avec quelle foi et quelle charité il devait s'appliquer à vêtir les pauvres.
Ayant donc fait choix d'un enfant pauvre, on le dépouille à l'écart de ses vêtements, et on le couvre décemment d'un manteau.
Cette cérémonie faite, on se met à genoux devant l'image de l'enfant Jésus, et on récite la prière suivante :
O
très-saint enfant Jésus, qui avez daigné naître pauvre par amour pour
nous, vous nous avez dit dans le saint Evangile que vous réputeriez fait
à vous-même ce qu'on ferait en faveur du plus petit d'entre vos
pauvres.
Agréez donc comme un hommage à votre personne sacrée la charité que nous allons faire à ce petit enfant.
Nous
lui lavons les pieds, vous priant de laver en même temps nos cœurs ;
nous revêtons ses membres, pour que vous revêtiez nos âmes de toutes les
vertus.
Nous
nous offrons tous à vous par les mains de la très-sainte Vierge et de
saint Joseph ; permettez-nous d'attendre en retour cette bénédiction que
vous avez promise pour le jour du jugement à ceux qui vous honorent et
qui vous couvrent dans la personne des pauvres.
Après
cette prière, on habille le petit pauvre en chantant un cantique, et
avant de lui mettre ses chaussettes et ses souliers, on lui lave les
pieds avec de l'eau chaude et parfumée.
Ensuite on récite les douze degrés de la sainte Enfance (voyez en tête de cet opuscule), avec l'oraison qui y est jointe.
Si
on ne fait pas cette cérémonie, on y supplée par le chant d'un
cantique, après lequel on récite la prière suivante. On y joint les
douze degrés de la sainte Enfance, pratique qu'on pourra observer
jusqu'au carême.
Très-aimable
Seigneur Jésus-Christ qui, devenu petit enfant pour nous, avez voulu
naître dans une étable pour nous délivrer des ténèbres du péché, pour
nous attirer à vous, et pour nous embraser de votre saint amour, nous
vous adorons et nous vous remercions avec toute la cour céleste ; nous
vous reconnaissons pour notre créateur et notre rédempteur ; nous vous
choisissons et nous vous proclamons comme notre roi et notre Seigneur,
et comme tribut de soumission, nous vous offrons toutes les affections
de notre pauvre cœur.
O
bon Sauveur, daignez accepter cette offrande, et pour qu'elle soit
digne de vos regards, pardonnez-nous, éclairez-nous, et enflammez-nous
de ce feu sacré que vous êtes venu apporter au monde, et dont vous
désirez que nos cœurs soient embrasés.
Puisse
notre âme devenir comme un holocauste perpétuel en votre honneur ;
qu'elle cherche toujours votre plus grande gloire sur la terre, et
qu'ainsi elle mérite d'aller jouir un jour de votre beauté infinie dans
le ciel.
Et
vous, très-sainte Vierge, mère de Jésus et notre tendre mère, de
concert avec saint Joseph votre époux, priez pour nous le saint enfant
Jésus, afin qu'il nous exauce et nous sauve. Ainsi soit-il.
Enfin, on baise les pieds du saint enfant Jésus, en signe qu'on se consacre à lui pour toujours.
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