Le mois du Sacré Cœur de Jésus
Dixième jour
Source : Livre "Le mois du Sacré Cœur de Jésus"
DIXIÈME JOUR.
Richesses du Cœur de Jésus.
Notre-Seigneur
me fit connaître, dit la vénérable Marguerite-Marie, que le grand désir
qu'il avait d'être aimé parfaitement des hommes lui avait fait
prendre le dessein de leur manifester son Cœur et de le leur donner dans
ces derniers temps comme le dernier effort de son amour ; qu'en cela il
leur ouvrait tous les trésors d'amour, de grâce, de miséricorde, de
sanctification et de salut que ce Cœur contient, afin que tous ceux qui
voudraient lui rendre et lui procurer tout l'amour et l'honneur qu'il
leur serait possible, fussent enrichis avec profusion des trésors dont
ce Cœur divin est la source, source féconde et inépuisable.
« Voici
mon Cœur, dit-il une autre fois à la même sainte ; il est si passionné
d'amour pour les hommes, que, ne pouvant contenir en lui-même les
flammes de sa charité, il faut qu'il les répande par ton moyen. Il veut
se manifester à eux pour les enrichir de ces précieux trésors que je te
découvre, et qui contiennent les grâces sanctifiantes propres à les
retirer de la perdition. »
« Le
sacré Cœur de Jésus, dit un grand serviteur de Dieu, est le siège de
toutes les vertus, la source des bénédictions, la retraite de toutes les
âmes saintes ; ce Cœur adorable est toujours brûlant d'amour pour les
hommes, toujours ouvert pour répandre sur eux toutes sortes de grâces,
toujours touché de leurs maux, toujours disposé à nous recevoir, à nous
servir d'asile, de demeure, de paradis dès cette vie. Venez-y donc, vous
surtout qui êtes chargés de croix, de tentations, de misères ; le sacré
Cœur vous invite, il vous attend, il vous presse ; il désire vous
soulager ; c'est à vous qu'il s'adresse quand il dit : « Venez à moi,
vous tous qui travaillez et qui êtes chargés, et je vous donnerai de
nouvelles forces » (Matth., c. XI, V. 28.)
«
C'est dans cet adorable Cœur, dit le cardinal Pierre Damien, que nous
trouvons toutes les armes propres pour notre défense, tous les remèdes
pour la guérison de nos maux, les secours les plus puissants contre les
assauts de nos ennemis, les consolations les plus douces pour soulager
nos souffrances, les plus pures délices pour combler notre âme de joie.
Êtes-vous affligé, vos ennemis vous persécutent-ils, le souvenir de vos
péchés vous trouble-t-il, votre cœur se sent-il agité d'inquiétudes, de
craintes et de passions, ah ! venez vous prosterner au pied des autels ;
jetez-vous entre les bras de Jésus-Christ, entrez jusque dans
son Cœur ; c'est un asile, c'est la retraite des âmes saintes et un lieu
de parfaite sûreté : c'est le trésor du ciel. S. Thomas dit que, de son
temps, on peignait aux pieds du Crucifix une vierge qui
recevait le sang de la plaie du côté dans une coupe, et une autre
qui le répandait : l'une portait une riche couronne sur la tête, l'autre
laissait tomber la sienne ; l'une avait un visage riant et tout
rayonnant de lumière, l'autre triste et ténébreux.
La
première représentait l'âme fidèle, qui par la méditation reçoit du
Cœur de Jésus la joie, la lumière et la couronne de gloire ; l'autre
représentait l'âme infidèle, qui par le péché perd ces trois biens
incomparables : la lumière de la grâce, la joie d'une bonnes conscience
et la couronne de gloire. »
«
0 très-doux Jésus, s'écrie S. Bernard, que vous renfermez de richesses
dans votre Cœur, et qu'il nous est aisé de nous enrichir, puisque dans
l'Eucharistie nous possédons ce trésor infini ! et que nous perdons de
richesses faute d'en savoir user ! Jésus-Christ lui-même a promis que
ceux qui demanderaient des grâces par son Cœur en recevraient en
abondance : aussi voit-on ceux qui ont pratiqué cette dévotion avec une
foi vive et ardente obtenir par ce moyen ce qu'auparavant ils n'avaient
pu obtenir par des prières réitérées et persévérantes. »
Sainte
Gertrude, entendant un jour à, la messe ces paroles de l'Écriture
: Tibi et semini tuo dabo has regiones. Je te donnerai ainsi qu'à ta postérité
ces régions : Notre-Seigneur, posant la main sur son Cœur, lui fit
comprendre de quelles régions sa libéralité sans bornes envers ses
créatures foulait parler. Sur quoi la sainte, entrant dans ce mystère
d'amour, s'écria : 0 bienheureuse et béatifiante région, champ de
délices ! vous renfermez une affluence de béatitudes telles, que le plus
petit grain pourrait suffire à l'avidité de tous les élus, et surpasser
tout ce que le cœur humain saurait jamais imaginer de désirable,
d'aimable, d'agréable, de délectable et de doux.
Pratique.
Vous
savez en quels termes sera conçue la sentence de vie que prononcera au
dernier jour le Fils de Dieu sur ses élus : Venez, les bénis de mon Père
; j'ai eu faim, vous m'avez donné à manger
; j'étais nu, vous m'avez revêtu. Ces paroles s'appliquent dans leur
vrai sens au soin que nous aurons pris des pauvres, ses membres
souffrants ; et nous ne saurions trop les méditer, puisque le Fils de
Dieu fait de notre charité envers nos frères la règle et la mesure de la
miséricorde éternelle à notre égard.
Mais
il faut avouer que, par suite de l'indifférence de la plupart des
chrétiens pour Jésus-Christ, cet aimable Sauveur est bien réellement
dans l'Eucharistie le premier pauvre que nous devons soulager. Veillez
donc, surtout dans les églises de campagne, à ce que tout ce qui
approche de cet adorable sacrement soit tenu avec la propreté et la
décence convenables. Travaillez de vos mains, ou faites travailler pour
les églises ; et, préférablement à de brillantes décorations,
offrez le linge nécessaire au service des saints autels. Votre offrande
sera d'autant plus agréable à Jésus-Christ, qu'elle sera moins
susceptible d'ostentation, et qu'il y verra une preuve du respect que
vous portez à son sacré corps.
C'est
là cette bonne œuvre dont il daigne être personnellement l'objet :
c'est là le parfum qu'il veut voir répandre sur son corps déifié, et
dont il loua l'effusion la veille de sa mort.
Oraison Jaculatoire.
0 Cœur de Jésus, que j'ai tardé à vous aimer ! (S.Aug.)
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