Le mois de Marie 5 mai

Le mois de Marie
ou méditations sur sa vie, ses gloires et sa protection

 Les gifs animés de la Vierge Marie



POUR LE 5ème JOUR DU MOIS
POUR LA FÊTE DES FIANÇAILLES DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE. (23 janvier)
I.
«Marie étant fiancée à Joseph (')... » Avant, depuis et toujours, Marie fut épouse de Dieu : cette union sainte et unique seule pouvait mériter les honneurs de la maternité divine à celle qui en serait l'objet ; seule elle pouvait préparer une demeure au Sauveur du monde. Mais comme le Rédempteur ne devait y descendre qu'à l'état d'enfant, afin d'avoir à supporter toutes les misères de l'humanité ; comme jusqu'à une certaine époque , il entrait dans ses desseins non seulement de ne point révéler sa divinité, mais de la tenir soigneusement cachée aux yeux des hommes, et que par conséquent on ne pouvait savoir d'abord que sa mère était mère de Dieu, et qu'elle avait conçu par l'opération du Saint-Esprit, Dieu avait choisi Joseph pour tuteur de son Fils et pour défenseur de l'honneur de sa Mère : c'est pour cela que Marie avait épousé Joseph.



Saint Jérôme se demande : « Pourquoi Jésus-Christ a-t-il pris naissance dans le sein d'une vierge mariée, et non dans celui d'une vierge libre ? » Et cette question il la résout lui-même en ces termes : « C'était d'abord, dit-il, pour démontrer la généalogie de Marie par celle de Joseph ; car il est bon de rappeler ici que l'Écriture sainte n'établit point la descendance des femmes ; mais comme la loi ancienne exigeait des Juifs qu'ils épousassent les femmes de leurs tribus et de leurs familles mêmes, ainsi la généalogie de la femme chez les Juifs ne pouvait être prouvée autrement que par celle de son époux. » « Deuxièmement, continue saint Jérôme, c'était pour que les Juifs, apprenant qu'elle était devenue mère, ne la lapidassent comme une vierge déshonorée. Troisièmement, enfin, pour qu'elle trouvât la protection nécessaire lors de sa fuite en Egypte. «Saint Ignace, martyr, ajoute encore une quatrième observation : « C'était, dit-il, pour cacher à Satan la naissance du Messie. Car de la sorte, l'esprit des ténèbres ne pouvait reconnaître en Jésus que l'enfant d'une femme mariée et non celui d'une vierge ('). »
« Admirons la sagesse et la dignité des vues de la Providence ! s'écrie là-dessus saint Bernard. » Cette seule disposition divine a fourni un témoin du saint mystère, l'a caché à l'ennemi, et misa couvert l'honneur de la Vierge mère ('). »

Quel est donc celui que Dieu avait choisi pour témoin du plus profond de ses mystères ? qu'il avait institué comme gardien de l'honneur de la Mère de son Fils ? qu'il avait nommé nourricier et protecteur de ce divin enfant ?Quel est ce gardien de la vérité, ce défenseur de l'arche du Seigneur et de toutes nos espérances ? Quel est ce protecteur de son maître, auquel le Saint-Esprit prédit en ces termes une gloire si insigne : « Celui qui garde son maitre sera élevé en gloire. » Quel est cet homme « aimé de Dieu dont la mémoire est en bénédiction (3) ?» Quel est celui dans lequel le peuple croira voir le père de Jésus-Christ, qui portera son Dieu dans ses bras comme un enfant, et qui s'endormira comme un enfant dans les bras de son Dieu ?... C'est Joseph, l'homme juste, le plus digne d'entre les patriarches, le protecteur, le gardien de tous les enfants adoptifs de Marie, de tous les frères de Jésus-Christ ; notre gardien durant toute la course de notre vie, notre gardien au moment de notre mort !
0 Joseph ! saint époux de la mère de Dieu et de la nôtre ! tant que nous vivons, portez-nous dans vos bras avec l'enfant Jésus, et au moment de notre mort remettez-nous libres de toute crainte entre les bras de Jésus.

II.

« Marie avait épousé Joseph. » Tous les deux ils étaient de la famille royale, de la maison de David, et cependant ils étaient pauvres ; vivant dans la retraite du fruit de leur travail ; inconnus du monde, et n'en recevant point d'honneurs, mais connus et honorés de Dieu. Dieu les aima et les préféra à tous ; il les combla de ses bénédictions les plus abondantes et les plus précieuses : il les a remplis d'amour pour lui, mais il ne leur a donné ni les honneurs, ni les richesses du monde. Ce ne sont donc pas les honneurs et les richesses terrestres, mais la richesse de la grâce de Dieu qui est le signe de sa bénédiction. Supplions donc, implorons toujours, non pas le don des richesses et des honneurs, mais celui de l'amour de Dieu. Et si Dieu nous éprouve par l'indigence et le mépris de la part des hommes ; s'il daigne nous rapprocher ainsi de ces élus si vivement aimés de lui, songeons à Marie et à Joseph, et, suivant leur exemple, consacrons à Dieu nos travaux et nos misères, afin que Dieu les bénisse et les adoucisse.

« Marie avait épousé Joseph. » Elle l'avait reçu pour époux des mains de Dieu, malgré son vœu de chasteté ; pleine de confiance en Dieu, que Joseph sera le fidèle gardien de sa virginité. En récompense de cette confiance de Marie, Dieu l'avait entourée d'un charme de modestie tellement puissant ; il l'avait remplie de tant de grâces, que, selon les paroles de saint Ambroise, « elle ne s'est pas seulement conservée chaste, mais encore elle communiquait par son regard le don de la chasteté ('). » Et qui est donc celui auquel elle a dû communiquer en premier le don précieux de la chasteté, sinon à Joseph son époux ? Saint Jérôme en est tellement persuadé qu'en réfutant l'hérétique Elvidius, il s'écrie : « Tu dis que Marie ne resta pas vierge, et moi je prétends bien plus, et dis que c'est par elle que Joseph lui-même conserva sa virginité (*). » Ah ! tournons donc nos regards vers Marie, afin que le charme de sa modestie rejaillisse sur nos cœurs et sur nos figures, et qu'il communique à nos âmes et à nos corps une pureté de plus en plus resplendissante.

« Marie avait épousé Joseph. » Elle était donc soumise et obéissante envers lui. Comment Marie, obéissante envers Joseph ? Marie, choisie pour être la mère de Dieu, Marie, la plus sainte des créatures sorties des mains du Tout-Puissant ; Marie, la reine du ciel et de la terre, se faisant par la vertu de l'obéissance sujette de son sujet !... Cette obéissance de Marie donne la mesure de sa sainteté par celle de son humilité. La meilleure preuve de la sainteté, est la vraie humilité ; et la meilleure preuve de l'humilité est la vraie obéissance, c'est-à-dire obéissance sans égard à notre prétendue dignité, car toute dignité n'est pas à nous, mais à Dieu ; obéissance sans égard à notre prétendue supériorité, car quiconque s'élève sera abaisse (') ; » obéissance sans égard à notre prétendue sainteté, car  l'homme ne sait s'il est digne d'amour ou de haine (2) ; » obéissance sans égard a la prétendue infériorité de ceux que Dieu nous a donnés pour supérieurs, car Dieu ne fait point acception des personnes (3), mais de leurs cœurs. « Vous avez grand soin de paraître justes devant les hommes, nous dit le Seigneur ; mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est grand aux yeux des hommes est en abomination devant Dieu (4). » Et si toutefois il nous arrivait de nous croire supérieurs en dignité, en mérite, en sainteté à ceux que Dieu aura placés au-dessus de nous, songeons alors à Marie, mère de Dieu, reine du ciel et de la terre, qui fut obéissante à Joseph, pauvre charpentier.

III

« Marie fut reconnue grosse, ayant conçu dans son sein par l'opération du Saint-Esprit. Or, Joseph, son mari, étant juste et ne voulant pas la déshonorer, résolut de la renvoyer secrètement ('). » C'est un témoignage en faveur de Marie, observe saint Jérôme, car Joseph, connaissant sa chasteté, bien qu'étonné de ce qui était arrivé, garde le silence sur cet événement qui est un mystère pour lui. Et voilà pourquoi il résolut de la renvoyer secrètement. Mais lorsqu'il était dans cette pensée, un ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne craignez point de prendre Marie pour votre femme, car l'enfant qu'elle porte dans son sein a été conçu en elle par l'opération du Saint-Esprit, et elle enfantera un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus, parce que ce sera lui qui sauvera son peuple (2). »

Qui pourrait exprimer la joie de Joseph, lorsque les paroles de l'ange lui ont révélé qu'il était l'époux de la Mère du Fils de Dieu, le gardien et le plus proche serviteur de ce Fils bien-aimé ! Qui pourrait dire quelle fut la vivacité de la joie du plus éminent, du dernier de la série des patriarches ! Qui pourrait faire connaître le ravissement de son cœur, en voyant s'accomplir la promesse du Seigneur par la venue du Sauveur du monde ! De quel profond respect entourait-il la mère du Sauveur, Marie ! la divine Marie ! Et cependant Marie, mère de Dieu, respectait dans Joseph son chef et son supérieur.

Quels exemples des plus grandes vertus ce couple si saint n'offre-t-il pas aux hommes de tous les états ! Une vierge en contemplant l'admirable chasteté de Joseph et de Marie s'attachera de plus en plus à cette sainte vertu. Des époux en contemplant leur concorde et leur paix domestique, aimeront la concorde et la paix domestique. Et nous tous, en contemplant l'obéissance de Marie, mère de Dieu, envers Joseph, serviteur de Dieu, nous aimerons l'obéissance et nous serons obéissants. Et l'humilité de Marie, et la sollicitude de Joseph, et leur vie retirée, et leur pauvreté, et leurs fatigues supportées par amour de Jésus-Christ, pourraient-elles ne pas nous porter à honorer Marie et Joseph, et à chercher à les imiter ! 0 Marie ! ô Joseph ! resterons-nous encore, malgré votre exemple, immodestes, désobéissants, orgueilleux, querelleurs, avares, paresseux pour le service de Dieu ? 0 Marie ! ô Joseph ! priez pour nous, afin que, marchant sur vos traces, nous puissions arriver jusqu'à Dieu.

En savoir plus :








Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire