Le mois du Sacré Cœur de Jésus
Trentième jour
Source : Livre "Le mois du Sacré Cœur de Jésus"
TRENTIÈME JOUR.
Troisième moyen d'obtenir la dévotion au Cœur de Jésus : les visites au saint Sacrement.
La
divine Eucharistie ne profile pas seulement à ceux qui la reçoivent.
Pour recueillir quelqu'un des fruits de vie qui y sont attachés, il
suffit de visiter Jésus-Christ dans cet adorable sacrement, de le
désirer, d'y penser, de se tourner en esprit vers quelque église où il
repose. C'était la pratique d'un grand nombre de saints, et du
bienheureux Alphonse de Liguori, entre autres. Il n'est rien qui nous
gagne plus sûrement le Cœur de Jésus que ces fréquentes adorations et
ces visites. Ce Cœur adorable est dans son sacrement comme une vive
source qui coule jour et nuit sans interruption, et qui ne demande qu'à
se répandre dans les cœurs pour les purifier, les fertiliser. Lui-même
invite tous les hommes à venir y puiser, et semble s'écrier du fond de
ses sanctuaires, comme il lit autrefois du milieu de la foule des Juifs
accourus à Jérusalem, pour une grande solennité : Si quelqu'un a soif,
qu'il vienne à moi, et qu'il boive : Siquis sttit, veniat ad me, et
bibat. (Joann., VII, 3".)
Mais
la solitude de ses temples nous apprend assez qu'il n'est pas plus
entendu aujourd'hui qu'il ne le fut alors. Aussi semble- t-il se
dédommager auprès du petit nombre d'âmes fidèles à répondre à sa voix de
l'insensibilité des autres ; car c'est ordinairement durant ces visites
qu'elles lui rendent, qu'il se plait à répandre sur elles ses grâces
avec plus d'abondance ; et l'on peut dire que de toutes les faveurs
qu'il y fait, la plus ordinaire c'est la grâce de son amour ; car si
l'amitié se conserve et s'augmente parmi les hommes par les visites et
par les conversations fréquentes, c'est par ce moyeu aussi qu'on aimera
plus ardemment Jésus-Christ.
Parlez-lui
donc, âme fidèle, durant ces visites que vous lui rendez, comme un
enfant à son père, comme un ami à son ami, comme une épouse au plus
aimable des époux : tantôt lui exposant vos infirmités spirituelles :
Seigneur, celui que vous aimez est malade : Ecce quem amas infirmatur.
(Joann., xi, 3.) Tantôt le remerciant de ses bienfaits : Mon âme, bénis
le Seigneur, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom :
Benedic, anima mea, Domino, et omnia quœ intra me sunt, nomini sancto
ejus. (Ps. en, H.) Louant tantôt sa bonté : Que le Dieu d'Israël est bon
! Quam bonus Israël Deus! (P?. Lxxii, 1); tantôt sa miséricorde : 0
Seigneur, votre miséricorde surpasse toutes vos œuvres : Misericordia
ejus super omnia opéra ejus. Tantôt son amour : 0 Cœur de Jésus blessé
d'amour, languissant d'amour, que dirai-je de vous, des excès de votre
amour ? 0 cor.... amore nostri saucium, amore nostri languidum... quid
dicam de te ? Anéantissez-vous devant lui : Parlerai-je à mon Seigneur,
moi qui ne suis que cendre et poussière ? Loquar ad Dominum meum, cum
sim puivis et cinis ? (Gen., xvni, 27.) Enfin entrez jusque dans le
tabernacle, établissez-y votre demeure. Là, jetez-vous aux pieds de
Jésus avec Madeleine, arrosez-les de vos larmes, baisez ses mains
percées de clous pour votre amour, reposez sur son Cœur avec le disciple
qu'il aimait, et protestez-lui que c'est la que vous voulez prendre à
jamais votre repos et en ce monde et en l'autre, sans chercher nulle
part ailleurs joie ou consolation.1 Hœc requies mea in sœculum sœculi: —
hic habitabo, quoniarn elegi eam. (Ps. CXXXI, 14.)
Vous
ne pouvez vous excuser sur le temps de votre peu d'assiduité a visiter
Notre-Seigneur. On sait si bien en trouver à perdre en des entretiens
inutiles ! n'y aura-t-il que pour Jésus qu'on ne saurait sacrifier cinq
minutes ? Oui, cinq minutes au moins tous les jours d'entretien avec lui
dans son sacrement, voilà de quoi satisfaire son Cœur. Quoi ! peut-être
demeurez-vous sous le même toit que lui, vous n'avez tout au plus que
quelques pas à faire pour aller le visiter, et vous lui refusez cette
légère marque de reconnaissance, qu'il est prêt à récompenser par les
plus signalées faveurs ! Est-il bienséant de passer devant la demeure
d'un ami, de loger si près de lui sans entrer au moins pour le saluer ?
disait un saint religieux.
Le
P. Salés, de la compagnie de Jésus, se sentait rempli de consolation
dès qu'il entendait parler du saint Sacrement ; il ne pouvait se
rassasier de le visiter : si on le demandait à la porte, s'il retournait
à sa chambre, s'il avait à faire quelques pas dans la maison, il
faisait toujours en sorte de redoubler dans ces occasions ses visites à
son bien-aimé Sauveur, de telle façon qu'a peine se passait- il une
heure de la journée qu'il ne le visitai. Par là il mérita enfin de
mourir de la main des hérétiques, en défendant le dogme de la présence
réelle de Jésus-Christ au saint Sacrement. »
Louis
de Gonzague, Stanislas Kostka, Berchmans, ces anges de la terre et ces
admirables modèles de la jeunesse, ne trouvaient de joie qu'auprès de
Jésus dans son sacrement. Ils y laissaient leur cœur quand ils étaient
obligés de s'en éloigner. C'était là que Xavier venait se délasser des
travaux de l'apostolat, et puiser du nouvelles forces pour courir à de
nouveaux combats.
En
un mot, la dévotion envers Jésus anéanti sur nos autels a été la
dévotion de tous les saints. Que ce soit donc aussi la vôtre.
Pratique.
Prenez
la ferme résolution de ne passer aucun jour sans visiter plusieurs fois
Jésus-Christ au saint sacrement, si vous habitez un lieu où il repose ;
et, si vous n'avez pas ce bonheur, d'entrer au moins une fois dans une
église à cet effet. Proposez-vous dans ces visites d'honorer
spécialement le Cœur de Jésus, et de lui faire réparation pour tous ceux
qui n'ont pour lui que de l'indifférence ou qui s'opposent au progrès
de la dévotion envers ce Cœur adorable.
Oraison Jaculatoire.
0
Jésus ! ô mon Dieu ! vous dont les discours ne sauraient lasser, dites
une parole à mon âme, dites aujourd'hui, dites toujours, ne vous taisez
jamais. Tantum die verbol
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