Le mois du Sacré Cœur de Jésus
Huitième jour
Source : Livre "Le mois du Sacré Cœur de Jésus"
HUITIÈME JOUR.
Tendresse du Cœur de Jésus pour les hommes.
A des qualités éclatantes, à des titres magnifiques, Jésus-Christ joint une tendresse qui va pour nous jusqu'à l'excès.
« Mes délices, dit-il, sont d'être avec les enfants des hommes » (Prov., c. VIII, V. 31.)
Sa douceur
est si aimable, qu'elle a charmé ses plus mortels ennemis. Amène-t-on à
ses pieds une femme adultère, il refuse de la condamner, et couvre de
honte ses accusateurs. Il se laisse approcher par les pécheurs, il se
confond avec eux, il veut bien se laisser appeler, et il est en quelque
sorte l'ami des pécheurs. Il s’assoit à la table des publicains et des
pécheurs. Qui voyez-vous à ses pieds, qui semblent être devenus son
asile ? Madeleine, une pécheresse de profession, à laquelle, pour un
seul acte d'amour, il a pardonné toute une vie de désordres et de
scandales. 0 Madeleine ! ce n'est pas vous qui avez fait vers ce bon
maître les premiers pas, les premières démarches ; il a frappé, il a
attendu à la porte de votre cœur avant de vous voir courbée à ses pieds,
les baigner de vos larmes, les essuyer de vos cheveux. » Beaucoup de
péchés vous sont remis, parce que vous avez beaucoup aimé ; » mais bien
plus encore parce que vous avez été beaucoup aimée. Jésus étend ses
soins jusque sur les petits enfants incapables encore de le connaître,
mais que sa douceur attire à lui.
Les
apôtres les repoussent : « Laissez, laissez venir à moi ces enfants, »
leur dit-il, et il les caresse, les bénit, et daigne les embrasser.
Si
leur père et leur mère venaient à les abandonner, il prendra soin d'eux
; car lors même qu'une mère oublierait ses enfants, Lui, il ne saurait
les oublier.
Aussi
voyez comme il reçoit le prodigue qui, prosterné à ses pieds, confesse
qu'il n'est plus digne d'être appelé son fils ; comme il court au-devant
de lui, comme il le serre entre ses bras, comme il le baigne de ses
larmes, et le rétablit, dès la première marque de repentir, dans tous
ses droits à l'héritage et à l'affection paternelle.
Cet
incomparable Pasteur a passé en répandant les bienfaits. Sa bergerie,
hélas ! n'offre que trop de malades ; de sa main il panse leurs plaies,
guérit leurs blessures, y répand l'huile et le vin ; il rend la vue aux
aveugles ; les paralytiques, les boiteux se lèvent et marchent à sa
voix. Une mère pleure son fils unique ; le Cœur de Jésus en est touché ;
il sait ce que lui coûteront de douleurs et de larmes tant de fils
bien-aimés tombés dans la mort affreuse du péché : « Jeune homme,
levez-vous, je vous le commande ! » et il le rend à sa mère.
Voyez-le assis
sur le bord du puits de Jacob, fatigué du chemin qu'il lui avait fallu
faire pour arriver jusque-là ; il attend la Samaritaine, son Cœur la
poursuit, son Cœur l'amène chercher les eaux qui jaillissent jusqu'à la
vie éternelle, là où elle ne cherchait que des eaux corruptibles ; il
excite en son âme une soif délicieuse qu'elle ne connaissait pas ; il
révèle à cette insigne pécheresse le secret de sa mission
divine. Voyez-le au tombeau de Lazare, qu'il veut bien appeler son ami
; il pleure, et les Juifs ne peuvent s'empêcher de s'écrier dans leur
admiration : « Voyez donc comme il l'aimait ! » (Joann., c. XI, V. 36.)
Plus
tard, la ruine prochaine de Jérusalem, de cette ville coupable qui doit
un jour demander qu'on le crucifie, lui arrachera, avec ses
larmes, cette touchante plainte : « Jérusalem ! Jérusalem ! combien de
fois n'ai-je pas voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble
ses petits sous ses ailes, et tu ne l'as pas voulu ! »
Avec
ses apôtres comment en use-t-il ? Avec quelle patience il les supporte !
Judas le trahit, et il daigne encore l'appeler du doux nom d'ami
(Matth., c. XXVI,V. 50. )
C'est le nom
qu'il leur avait donné a tous dans le touchant discours qu'il leur
adressa après la Cène ; car il leur avait dit : « Je ne vous appellerai
plus mes serviteurs, mais mes amis (Joann., c. xv, v. -15.)
Pierre le renie,
et Jésus, par la douceur d'un seul de ses regards, sans plaintes, sans
reproches, fait fondre en larmes cet apôtre infidèle. En un mot, toute
la vie du Sauveur n'est que douceur et amour pouf les hommes.
Mais ce n'est point encore assez de ses sueurs, de ses fatigues, de ses veilles.
Il
l'a dit, cet aimable Sauveur : "Le bon Pasteur donne sa vie pour ses
brebis. » Il la donnera, il se laissera égorger par ses brebis et pour
ses brebis.
Avant de consommer son sacrifice, comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin.
Il
assemble donc les apôtres, et dans cette dernière cène que fait-il ? Ah
! qui saurait ce don de Dieu ne trouverait pas d'expressions pour en
parler dignement ! 0 invention amoureuse de cet aimable Cœur, au-dessus
de toutes ses œuvres !... Les autres pasteurs se nourrissent de leurs
brebis ; mais Jésus trouve moyen de se donner en aliment aux siennes ;
il les aime avec un tel excès, qu'il ne veut faire qu'un avec chacune
d'elles, et demeurer jusqu'à la consommation des siècles le consolateur
et le compagnon de leur exil.
Cependant
ces brebis ingrates se sont jetées sur leur pasteur ; elles l'ont
réduit à un tel étai, qu'il peut dire avec vérité que depuis les pieds
jusqu'à la tête il n'est que plaies. Jésus se vengera-t-il ?... Oui :
par des bienfaits... Il va expirer, il ne lui reste plus rien de
lui-même ; il nous a tout donné, tout sacrifié.
Mais il possède une mère, elle sera la nôtre.
Jésus
regarde du haut de sa croix le disciple bien-aimé qui pendant la Cène a
reposé sur son Cœur : « Voilà votre mère, » lui dit-il ; et Marie nous
adopte.
Il
est mort pour les péchés des hommes, il ressuscitera pour leur
justification, afin d'assurer par cet incontestable prodige tous ceux de
sa vie et de sa mort.
S'il monte au ciel, c'est pour répandre ses grâces avec plus d'abondance sur son peuple chéri.
Ce
qu'il a de plus précieux dans ses trésors, son Saint-Esprit, il le leur
envoie, et actuellement encore il ne cesse de faire parler ses plaies,
et surtout celle de son Cœur, comme autant de bouches éloquentes qui
crient miséricorde pour les pécheurs, grâce et amour pour les justes.
Pratique.
Un
jour que sainte Gertrude exposait à Notre-Seigneur une peine dont elle
était vivement affligée, le divin Maître, la faisant reposer sur son
Cœur, lui dit : « C'est ici que vous respirerez à l'abri de toute
affliction ; mais toutes les fois que vous vous éloignerez de ce lieu,
l'amertume de cœur vous ressaisira comme un antidote salutaire, pour
vous avertir que je suis le seul consolateur tout-puissant. »
Profitez
de cet exemple : dans tous vos doutes, dans tous vos ennuis, dans vos
afflictions, adressez-vous au Cœur de Jésus comme un enfant a son père,
comme un ami à son ami ; le priant d'être votre lumière, votre appui,
votre consolateur, et de ne pas permettre que vous trouviez paix ou
consolation ailleurs qu'en lui.
Oraison Jaculatoire.
J'ai
trouvé le Cœur de mon roi, de mon frère, de mon très-doux ami Jésus :
que puis-je désirer au ciel et chercher sur la terre ? (S. Bern.)
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