Le mois de Marie 17 mai

Le mois de Marie
ou méditations sur sa vie, ses gloires et sa protection

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POUR LE 17ème JOUR DU MOIS.
Septième douleur de la Très sainte Vierge.
Jésus mis dans le tombeau.
I.
« Ayant donc pris le corps de Jésus, ils l'enveloppèrent dans des linceuls avec des aromates, selon la manière d'ensevelir qui est en usage parmi les Juifs. Or il y avait au lieu où il avait été crucifié un jardin, et, dans ce jardin, un sépulcre tout neuf, où personne n'avait encore été mis ('). »
Quelle douleur pour Marie de se séparer de ces restes chéris ! quels déchirants adieux ! Comme elle embrassait et ces mains et ces pieds ! comme elle les arrosait de ses larmes brûlantes ! Oh ! quelle douleur extrême ! être séparée de son fils bien-aimé... et séparée par le tombeau !... Elle suivait au sépulcre le corps de Jésus ; elle aurait voulu y rester avec lui ; mais Dieu ne l'a pas voulu. « Mon Dieu ! mon Dieu ! je dois donc vivre encore pour souffrir encore ! » En gémissant ainsi, à demi morte elle-même, elle arrive au tombeau où l'on doit déposer son fils bien-aimé ; elle y arrive pour offrir à Dieu cette nouvelle douleur. « 0 Fils de Dieu ! ô mon fils ! vous étiez mon père, mon fils, mon époux, mon âme ! Et maintenant me voici orpheline, veuve, et mère de douleur ; j'ai tout perdu en vous perdant, mon fils (') ! »
En pleurant ainsi son fils bien-aimé et se lamentant ainsi, elle ajouta aux aromates dont on avait entouré le corps de Jésus le baume précieux de ses larmes ; et, plongeant son regard dans le tombeau qui allait recevoir le corps de Jésus, l'arrosant de ses larmes, elle le bénit et le consacra en disant dans son âme : « Heureuse pierre, qui vas renfermer le corps qu'avait porté mon sein, je te bénis et j'envie ton sort ! Je te confie ce trésor de mon cœur. 0 ! garde-le ! conserve-le ! défends-le d'une nouvelle fureur de ceux qui l'ont tué (2) ! » Et l'âme de Marie ressentit de nouveau toutes les douleurs de Jésus, toutes les douleurs de sa passion, de sa mort sur la croix !
« Le supplice de la croix réunit les douleurs de tous les supplices, dit Cornélius à Lapide : il perce les bras et les jambes comme un glaive ; il disloque les membres comme la torture ; il déchire le corps comme des ongles de fer ; il le met en lambeaux comme une bête féroce ; il brûle comme du feu, mais à petit feu, faisant durer le tourment avant de consumer sa victime et lui donner la mort ('). » Tel Fut le martyre qu'endura Jésus sur la croix, sans compter la flagellation, la couronne d'épines, les injures, le fiel, les blasphèmes, les soufflets des bourreaux, et le plus cruel de tous ses tourments : le baiser de Judas ! Tel fut le martyre de Jésus, et par conséquent celui de Marie.
Comme les rayons du soleil se réunissent dans le foyer d'un miroir ardent, de même toutes les souffrances de Jésus se réunirent comme autant de glaives dans le cœur de Marie, près du tombeau de son fils, et clouèrent à ce tombeau son cœur et son âme.
0 Marie ! jusqu'à la consommation des siècles, le saint sépulcre, le sépulcre de votre fils, restera humide de vos larmes, brûlant de vos baisers !...

II.
« Enfin, les disciples de Notre-Seigneur prirent la pierre, et enfermèrent dans le saint sépulcre le corps de Jésus, trésor au-dessus de tous les trésors de la terre et des deux. Marie laisse son cœur enseveli avec Jésus, car Jésus était tout son trésor. Et nous, que faisons-nous de nos cœurs ? Nous les plaçons dans les créatures, nous les ensevelissons dans la fange ! Et pourquoi pas avec Jésus, qui, bien que monté au ciel, a voulu rester avec nous, vivant dans le saint-sacrement de l'autel ? C'est là que devraient demeurer nos cœurs. Car « où est votre trésor, là sera votre cœur ('), » nous dit le Seigneur. 0 Jésus ! Jésus ! je veux être toujours avec vous, sûr la croix comme au tombeau. 0 Marie ! près de la croix, près du sépulcre, obtenez-moi cette grâce (2).
Et Marie s'en alla du sépulcre près de la croix toute chaude encore du sacrifice qui y avait si longtemps brûlé. Que n'a-t-elle senti à la vue de ce lit de douleur et de mort, sur lequel son fils bien-aimé agonisait en sa présence pendant trois heures mortelles ! Elle se jette au pied de la croix, comme si Jésus-Christ y reposait encore ; elle l'embrasse, elle la presse contre son cœur, et ramasse par ses baisers le reste du sang de son fils divin.
0 sainte croix ! disait Marie dans son cœur, je vous salue et je vous adore ! Vous êtes sanctifiée par le sang du Fils de Dieu ; d'instrument de supplice, vous êtes devenue l'instrument du salut ; d'instrument de peine infamante, vous êtes devenue le trône de la miséricorde, le berceau d'un monde nouveau, le signe de la victoire, l'arme et le bouclier de tous mes enfants d'adoption, la force et la vie de la sainte Église ! C'est par vous qu'a vaincu le lion de la tribu de Juda ; c'est par vous que l'agneau de Dieu a effacé les péchés du monde ; c'est de vous que brillera la clarté divine de l'est à l'ouest, et du sud au nord : au nom et par le nom de Jésus, roi du peuple de Dieu ! Vous serez à jamais le symbole de son règne, de sa puissance et de son amour ; car c'est sur vous que mon fils et mon Dieu a établi son règne éternel sur le ciel, l'enfer et la terre. 0 sainte croix ! je vous salue et je vous adore, et par cette adoration je bénis la miséricorde de Dieu.
0 mes enfants ! accourez au pied de cette croix ; elle sera votre bouclier, votre refuge et votre soulagement. Elle sera votre bouclier contre Satan, car elle a vaincu l'enfer ; votre refuge contre le courroux de Dieu, car elle a désarmé la justice divine ; votre soulagement dans vos afflictions, car elle vous a gagné le ciel.
Je vous glorifie et vous rends grâce, ô mon fils bien-aimé ! de ce que, par la croix, vous avez racheté tous vos enfants qu'en mourant vous m'avez légués. Gloire et bénédiction à vous de ce que, de votre croix, vous avez fait à mon Dieu un autel sur lequel le saint sacrifice brûlera pour le salut du monde jusqu'à la consommation des siècles ; de ce que par votre croix vous avez fondé et fortifié votre Église. Que votre croix, dans tous les siècles, lui donne la victoire ! qu'elle défende tous mes enfants ! qu'elle les abrite, qu'elle les soulage et qu'elle les sauve !
C'est ainsi que Marie pleurait et cherchait des consolations en priant pour nous.
Oh ! accordez-nous donc, ô Jésus ! ce que Marie vous a demandé pour nous au pied de votre croix.

III.
En quittant la croix, Marie retournait tristement à sa demeure. Ceux qui la rencontraient pleuraient sur elle ; mais personne ne la consolait, car personne ne pouvait la consoler.
Elle rentra dans sa maison, maintenant déserte pour elle. Son fils bien-aimé n'y est plus ! Elle sait qu'elle ne le trouvera plus comme elle l'a trouvé autrefois, et cependant elle le cherche encore, et son cœur l'appelle : 0 mon enfant ! où êtes-vous ? où êtesvous, mon fils bien-aimé ?
« Elle se rappelle maintenant les caresses de l'enfant dans l'étable de Bethléhem ; sa divine présence pendant les longues années de leur bienheureuse retraite à Nazareth ; son amour filial et ses tendres regards, les paroles de la vie éternelle qui coulaient de sa bouche. Et à côté de cela, le terrible tableau de la journée d'aujourd'hui se retrace dans sa pensée ; toutes ces cruautés, ces fouets, ces clous, ces épines, ce corps déchiré par des milliers de plaies parmi lesquelles les cinq plaies les plus profondes ; ces os mis à nu, cette bouche de cadavre, ces yeux morts... Ah ! Jean ! où est donc votre maître ? Madeleine ! où est donc votre bien-aimé ? 0 Dieu ! qui donc nous l'a ravi ?... Il n'y est plus ! il n'y est plus ! répondent en sanglotant tous les cœurs déchirés... Il n'y est plus ! il n'y est plus ! redisent les murailles. Et les souvenirs d'amour, se retraçant aux regards de l'âme, entassaient douleur sur douleur. Marie pieurait, et tous pleuraient autour d'elle ! Et toi, mon âme, ne pleureras-tu pas (') ? »
0 Marie ! vous êtes l'innocence même et vous pleurez ; moi, qui suis un criminel, comment ne pleurerais-je pas ? Oh ! ma mère, faites qu'en pleurant vos douleurs, je pleure mes péchés !
Lorsque le roi David apprit la mort de son fils Absalon, il fut saisi de douleur, et, montant à la chambre qui était au-dessus de la porte, il se mit à pleurer ; et il disait en marchant : « Mon fils Absalon ! Absalon mon fils ! que ne puis-je donner ma vie pour la tienne ! mon fils Absalon ! Absalon mon fils (2). » Ainsi David pleurait son fils ingrat, rebelle, fratricide, et qui leva sur lui-même sa main parricide. Comment ne pleurerait donc pas Marie ? Comment ne pleurerait-elle pas le fils le plus reconnaissant, le plus saint, qui était la perfection même et qui l'aimait tant !... Car c'est Dieu que ce fils de Marié, et c'est sa mort que pleure cette mère de douleur. Et puisque le roi David aurait voulu donner sa vie pour celle de son fils, combien plus Marie, aimant son fils infiniment plus, et voyant sa mort, n'eût pas voulu donner sa vie pour la sienne ! Combien de fois ne s'est-elle pas offerte au Père éternel pour mourir à la place de son fils. Et maintenant que ce fils unique, ce fils bien-aimé, ce Fils-Dieu est mort, avec quelle douleur elle s'écrie du fond de son âme : "Mon fils Jésus ! Jésus mon fils ! que ne puis-je donner ma vie pour la tienne ! mon fils Jésus ! Jésus mon fils !... » 0 Marie ! qui pourrait ne pas pleurer en vous voyant pleurer ainsi ?
La mère des Machabées a souffert sept fois la mort en voyant le martyre de sept enfants. Marie, dans ses sept douleurs, l'a soufferte aussi sept fois. Mais la mère des Machabées, martyrisée à l'instant, n'avait pas survécu à ses enfants, tandis que Marie, martyrisée avec Jésus, a survécu à Jésus ; et c'était là sa plus cruelle douleur. Mon fils ! mon fils ! où est-il ? Au sépulcre, où il est descendu en passant par la croix. A cette pensée, toutes les blessures de Jésus la faisaient souffrir de nouveau, et de nouveau le glaive cruel s'enfonçait dans son âme !
« Vous pleuriez, Marie, et vos yeux se sont affaiblis à force de verser des larmes (') ; » et vos premiers enfants pleuraient avec vous ; et vos derniers enfants pleureront avec vous. Ils pleureront vos douleurs par amour pour vous et pour Jésus. « Consolations du monde, retirez-vous de moi ; je répandrai des larmes amères (2). » 0 sainte mère de douleur ! faites-nous pleurer et ne laissez pas sécher nos larmes jusqu'à ce que nous arrivions au ciel.







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