Le mois de Marie 6 mai

Le mois de Marie
ou méditations sur sa vie, ses gloires et sa protection

 Les gifs animés de la Vierge Marie page 2



POUR LE 6ème JOUR DU MOIS
POUR LA FÊTE DE L'ANNONCIATION.
(25 mars)

ÉVANGILE DE SAINT LUC, I, 26-38.

« L'ange Gabriel fut envoyé de Dieu en une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une vierge qu'un homme de la maison de David, nommé Joseph, avait épousée, et cette vierge s'appelait Marie. L'ange étant entré où elle était, lui dit : Je vous salue, ô pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes. Mais elle, l'ayant entendu, fut troublée de ses paroles, et elle pensait quelle pouvait être cette salutation. L'ange lui dit : Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé le Fils du Très Haut : le Seigneur lui donnera le trône de David, son père : il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n'aura point de fin. Alors Marie dit à l'ange : Comment cela se fera-t-il, car je ne connais point d'homme ? L'ange lui répondit : Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre ; c'est pourquoi le Saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu ; et sachez qu'Elisabeth, votre cousine, a conçu aussi elle-même un fils dans sa vieillesse, et que c'est ici le sixième mois de la grossesse de celle qui est appelée stérile ; parce qu'il n'y a rien d'impossible à Dieu. Alors Marie lui dit : Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. Ainsi l'ange se sépara d'elle ('). »

I.

La fiancée de Joseph, l'épouse de Dieu, Marie, vivait à Nazareth, menant une vie cachée, dans la pauvreté, dans la chasteté et l'obéissance : pratiquant de bonnes œuvres, priant constamment, travaillant de ses mains pour suffire aux besoins domestiques ; versant des larmes d'un amour toujours croissant pour Dieu ; demandant par des aspirations et des soupirs toujours plus tendres et plus efficaces la venue du Sauveur du monde.

Marie savait par l'étude de l'Écriture sainte, que le temps de cette bienheureuse venue était proche ; que les semaines d'années prédites par Daniel étaient accomplies ; que selon la prophétie de Jacob, le sceptre de Judas avait passé dans des mains étrangères, puisque c'était Hérode qui régnait sur le peuple de Dieu. Elle savait que le Sauveur du monde devait naître d'une vierge. Elle demandait instamment à Dieu la venue de cette vierge, et ses ardents soupirs ont forcé le Ciel à s'ouvrir plus tôt. Et l'ange du Seigneur fut envoyé à Marie pour lui annoncer que Dieu l'avait exaucée.
« L'ange étant entré où elle était, lui dit : Je vous salue, ô pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre les femmes (') ! » Salut glorieux, qui ne pouvait être adressé qu'à la Mère de Dieu. Mais enveloppée dans son humilité sainte, ne reconnaissant que son néant, Marie ne veut voir que sa bassesse. Ces paroles de l'ange l'effraient et la font trembler. Mais le messager céleste s'empresse de dissiper sa frayeur, et ajoute : «Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. (') » Nous avons perdu la grâce, et Marie l'a trouvée. Accourons donc, pécheurs, qui, par nos péchés, avons perdu la grâce, accourons vers Marie : auprès d'elle nous la retrouverons. Disons-lui hardiment : « Rendez-nous ce qui nous appartient, c'est bien pour nous que vous l'avez trouvé (2). » « Cherchons ainsi la grâce, cherchons-la par Marie (3) ! » s'écrie saint Bernard, et sans faute nous la retrouverons.

« Vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé le Fils du Très Haut : le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père : il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n'aura point de fin (4). »
A cette annonciation, évidemment adressée à elle-même, Marie s'effraya de nouveau, au souvenir de son vœu de virginité. « Comment cela se fera-t-il ? car je ne connais point d'homme (') ? » avait-elle dit à l'ange. Mais à l'instant même, cette frayeur fut dissipée par la réponse de l'ange : « Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre : c'est pourquoi le Saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu(2). »

Cette assurance redoubla la joie de Marie. Sa foi sans bornes ne doute nullement de l'accomplissement de ces paroles. Elle a confiance en la toute puissance divine : son incomparable amour de Dieu et le zèle du salut des âmes la pressent d'accepter l'inconcevable et incommensurable grâce, par laquelle Dieu remit entre les mains de Marie le salut du monde et sa propre gloire. Écoutons donc sa réponse, et voyons ce qu'elle fera pour se saisir de cette couronne de la Mère de Dieu, que Dieu même vient de lui offrir par son ange.
« Mais pourquoi, demande saint Irénée, le mystère de l'incarnation attend-il pour s'accomplir le consentement de Marie ? » Et il se répond : « C'est que Dieu veut que Marie soit le principe de tout bien (3).» « L'ange, dit saint Bernard, attend votre réponse, ô Marie ! et nous, qui gémissons sous l'arrêt de la damnation, nous aussi, ô notre reine ! nous attendons de vous un mot de commisération. Voilà que Dieu remet entre vos mains le prix de notre salut. Dès que vous aurez consenti, nous serons sauvés. Dieu lui-même, qui se complaît dans votre beauté, désire ce consentement, moyennant lequel il avait décidé de sauver le monde ('). » O Marie ! nous vous implorons tous avec saint Augustin : « Ne tardez plus, ô sainte Vierge, à donner votre réponse ! ne tardez plus à faire régénérer le monde (2) ! »



II.



« Alors Marie lui dit (3). » Qu'a-t-elle dit, celle qui fut choisie pour être mère de Dieu ? au-dessus de laquelle Dieu lui-même, dans son omnipotence, assure saint Bonaventure, ne saurait faire rien de plus grand (4) ! Qu'a-t-elle dit, Marie, lorsqu'il dépendait de sa réponse d'être mère de Dieu ? lorsque Dieu, dans ce moment, avait remis entre ses mains toute son omnipotence ? Qu'a-t-clle dit, Marie ?... Écoute», orgueil humain... «Alors, Marie lui dit : Voici la servante du Seigneur (').» Comment, vous que Dieu institue en ce moment souveraine maîtresse du ciel et de la terre ; vous dont les Évangélistes n'osaient plus faire d'autre éloge, dès qu'ils ont dit une fois que vous êtes la Mère de Jésus (2) ! vous que le Fils de Dieu servira comme sa Mère, vous ne vous donnez d'autre titre que celui de Servante !

Honte donc à nous, hommes vaniteux ! apprenons de la bouche de Marie que l'homme n'a rien qui soit à lui ; qu'il n'est rien de lui-même. C'est précisément ce sentiment d'humilité qui a valu à Marie l'honneur de devenir Mère de Dieu : car voilà ce qu'elle a daigné révéler elle-même à sainte Brigitte : « Comment ai-je mérité une telle grâce ? C'est uniquement parce que je sentais et que je savais n'être rien par moi-même et n'avoir rien à moi. Et que je ne désirais jamais de la gloire pour moi, mais uniquement pour mon créateur et mon bienfaiteur (3). »

« Alors, Marie lui dit : Voici la Servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. » Fiât mihi secundum verbum tuum. «0 fiât plein de puissance ! s'écrie saint Thomas, ô fiât plein d'efficacité ! ô fiât d'entre tous les fiât le plus vénérable (') ! » Oui, grâce à ce fiât ! le Verbe a été fait chair. Grâce a ce fiât ! le salut du monde est consommé. Marie a mérité par ce consentement, dit saint Bernardin de Sienne, la prééminence et la souveraineté du monde ; elle a obtenu un sceptre royal sur tout être créé (2). Par ce consentement à l'incarnation du Fils de Dieu, Marie a le plus victorieusement imploré et obtenu le salut de tous ; de sorte qu'à dater de ce moment, elle nous porte tous dans son sein, comme une véritable mère porte ses enfants (3).

O Servante du Seigneur, qui êtes Mère de Dieu ! O humilité ! ne voulant se suffire à elle-même, et suffisant à contenir Dieu, que le monde entier ne saurait contenir ! (4) D'où vient donc une telle humilité, à côté d'une telle chasteté, d'une telle innocence, et même d'une telle plénitude des grâces de. Dieu ?... O Bienheureuse ! d'où vous vient l'humilité, et une telle humilité (5) ? »

« Cette bienheureuse Vierge, dit saint Bernardin de Buste, a plus mérité par ces humbles paroles : « Voici la servante du Seigneur, » que toutes les créatures ensemble eussent pu mériter par toutes leurs vertus ('). Et, bien que la chasteté de Marie ait surtout conquis le cœur de Dieu, c'est à cause de son humilité qu'elle a mérité de concevoir le Fils de Dieu (2). »
« L'humilité de Marie, dit saint Augustin, est devenue l'échelle par laquelle Dieu est descendu du ciel sur la terre (3). »
L'humilité est aussi l'échelle pour monter au ciel, la seule qui nous y conduise. C'est par elle que Dieu descend dans- nos cœurs ; c'est par elle qu'il nous élève vers lui.
0 la plus humble des créatures, priez pour nous, qui sommes remplis d'orgueil, afin que nous devenions humbles ; et qu'ainsi votre humilité, qui esf notre exemple, devienne notre salut.
III.
A l'instant même où Marie dit : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole : le Verbe a été fait chair, et il a habité parmi nous ('). » « 0 Marie ! temple de Dieu, tabernacle du SaintEsprit ! (2) » Nous adorons le Verbe qui s'est fait chair dans votre très chaste sein, et qui y a demeuré pendant neuf mois. Et vous, Terre sanctifiée, Terre choisie, Terre promise ; vous, qui nous avez apporté dans votre sein le pain de la vie, soyez saluée ! chérie ! adorée ! Que notre vénération vous entoure, que notre amour nous attache à vous ! Et, de même que Moïse, en s'approchant du buisson ardent, avait ôté les souliers de ses pieds ; de même, en nous approchant de vous, nous voulons nous dépouiller de tout ce qui pourrait offenser la sainteté de Dieu, dont vous êtes la demeure. Et de même que Moïse contemplait le buisson ardent, qui n'était que votre symbole, nous ne cesserons de vous contempler avec une ravissante extase.

Que votre frayeur à la vue de l'ange nous apprenne la modestie Que votre circonspection, quand « vous pensiez quelle pouvait être cette salutation, » nous apprenne la prudence ; principalement en tout ce qui pourrait flatter notre amour-propre. Que le cristal de cette chasteté, que vous avez préférée à l'honneur de la maternité de Dieu, nous entraîne par son charme à aimer la chasteté. Que votre foi, par laquelle vous avez cru totalement et complétement à la toute-puissance divine dans l'inconcevable mystère de l'Incarnation ; mystère que nous devons admirer, devant lequel nous devons nous humilier bien plus que devant celui de la création ; que votre foi donc, par laquelle vous avez cru à Dieu mieux que personne n'a su croire, que votre foi, ô Marie, fortifie la nôtre !

Que l'amour qui a envahi votre cœur, ô Marie ! quand le Saint-Esprit est survenu en vous, que votre amour envahisse nos cœurs insensibles ; qu'il les entoure de flammes, qu'il les embrase de l'ardent amour de Dieu ! Et, comme vous, toute plongée dans l'amour de Dieu, vous qui aviez perdu le sentiment de vous-même, pour vous sentir toute en Dieu ; et qu'ainsi, la plus obéissante et la plus humble des femmes, vous avez dit : Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole ; » et que par ces mots vous avez obtenu le salut du monde : de même puissions-nous, foulant aux pieds notre amour-propre, entrer, en vous suivant, dans l'amour de Dieu ! puissions-nous, humbles et obéissants, nous remettant à la volonté de Dieu, obtenir de participer à ce salut, en répétant avec vous en toute sincérité, et du plus profond de notre cœur : « Voici les serviteurs du Seigneur, qu'il nous soit fait selon votre parole ! »

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