Le mois de Marie
ou méditations sur sa vie, ses gloires et sa protection
Source : Livre "Le mois de Marie ou méditations pour chaque jour du mois sur sa vie, ses gloires et sa protection" par Aleksander Jełowicki
POUR LE 11ème JOUR DU MOIS
POUR LA FÊTE DES SEPT DOULEURS DE LA T. S. VIERGE.
(Le 3ème dimanche de septembre.)
Première douleur.
I.
« 0 vous, qui passez par le chemin, considérez et voyez s'il y a une douleur semblable à la mienne ('). » Oh ! non, Marie, il n'y a pas de douleur semblable à la vôtre.
« Il n'y eut jamais semblable fils, semblable mère, semblable douleur (2), » dit saint Laurent Justinien. Il n'y eut jamais semblable fils, puisque le fils de Marie c'est le fils de Dieu. Il n'y eut jamais semblable mère, puisque Marie est mère de Dieu. Il n'y eut jamais semblable douleur ; car « Marie, selon l'expression de saint Amédée, entre tous les saints, ressemble le plus à Jésus-Christ, non seulement par le parfum de ses vertus, mais aussi par le nombre immense de ses douleurs ; non seulement par la joie des consolations divines, mais aussi par l'abondance de ses souffrances ('). »
— « Les douleurs de Marie dans les souffrances de Jésus furent telles, que les Anges mêmes ne sauraient les définir ; Jésus seul pourrait les dire, car Jésus seul pouvait comprendre et mesurer les douleurs de sa mère. Plus elle aimait, plus elle souffrait, » dit saint Bernardin de Sienne (2).
— « Plus son amour fut tendre, plus profonde fut sa douleur (3), » dit saint Bernard.
POUR LA FÊTE DES SEPT DOULEURS DE LA T. S. VIERGE.
(Le 3ème dimanche de septembre.)
Première douleur.
I.
« 0 vous, qui passez par le chemin, considérez et voyez s'il y a une douleur semblable à la mienne ('). » Oh ! non, Marie, il n'y a pas de douleur semblable à la vôtre.
« Il n'y eut jamais semblable fils, semblable mère, semblable douleur (2), » dit saint Laurent Justinien. Il n'y eut jamais semblable fils, puisque le fils de Marie c'est le fils de Dieu. Il n'y eut jamais semblable mère, puisque Marie est mère de Dieu. Il n'y eut jamais semblable douleur ; car « Marie, selon l'expression de saint Amédée, entre tous les saints, ressemble le plus à Jésus-Christ, non seulement par le parfum de ses vertus, mais aussi par le nombre immense de ses douleurs ; non seulement par la joie des consolations divines, mais aussi par l'abondance de ses souffrances ('). »
— « Les douleurs de Marie dans les souffrances de Jésus furent telles, que les Anges mêmes ne sauraient les définir ; Jésus seul pourrait les dire, car Jésus seul pouvait comprendre et mesurer les douleurs de sa mère. Plus elle aimait, plus elle souffrait, » dit saint Bernardin de Sienne (2).
— « Plus son amour fut tendre, plus profonde fut sa douleur (3), » dit saint Bernard.
«
A qui vous comparerai-je, ô fille de Jérusalem ? A qui dirai-je que
vous ressemblez ? Où trouverai-je quelque chose d'égal à vos maux ? Et
comment vous consolerai-je, ô vierge, fille de Sion ? Le débordement de
vos maux est semblable à une mer (4).» Oui, à une mer ! à une mer de
douleur !
— 0 mer terrible ! 0 mer sans fond ! Sur un de ses bords se trouve la crèche, et sur l'autre la croix ! Mer dont les eaux amères altéraient, jusqu'à la moindre goutte, les eaux limpides et douces qui découlaient du cœur de Jésus dans le cœur de Marie ! 0 mer de tempêtes soulevées par nos iniquités ! Mer hérissée des sept écueils de nos péchés, contre lesquels se brisaient sans cesse les consolations de Marie !... « 0 Marie, le débordement de vos maux est semblable à une mer (') ! »
— 0 mer terrible ! 0 mer sans fond ! Sur un de ses bords se trouve la crèche, et sur l'autre la croix ! Mer dont les eaux amères altéraient, jusqu'à la moindre goutte, les eaux limpides et douces qui découlaient du cœur de Jésus dans le cœur de Marie ! 0 mer de tempêtes soulevées par nos iniquités ! Mer hérissée des sept écueils de nos péchés, contre lesquels se brisaient sans cesse les consolations de Marie !... « 0 Marie, le débordement de vos maux est semblable à une mer (') ! »
«
Ma vie se consume dans la douleur, et mes années dans les
gémissements..., et ma douleur est continuellement devant mes yeux (2). »
Voilà ce que chante le Psalmiste. Ces paroles ne sont-elles pas
l'expression de vos douleurs, ô Marie ! Car vos souffrances furent
longues et constantes, puisque vous connaissiez d'avance toutes les
souffrances de votre fils (3). » Vous étiez choisie pour être la mère du
Fils de Dieu ; mais le Fils de Dieu ne devait régner sur nous que par
les expiations les plus sanglantes. Sa couronne ne devait être qu'une
couronne d'épines, et vous la partagiez avec lui.
«Je
vous couronnerai d'une couronne de maux (4), » dit le Prophète. A qui
ces paroles s'adressent-elles, ô Marie, si ce n'est à vous ? Pour qui
cette couronne de maux, si ce n'est pour vous ? Votre fils devait vous
couronner ; mais il ne pouvait déposer sur votre tête sacrée aucune
autre couronne qu'une couronne de maux, et de maux sans fin, comme son
amour pour nous ; comme votre amour pour lui. Toutes les plaies du
Sauveur se confondirent dans votre cœur ; et comme les sept châtiments
de nos sept péchés, sept glaives à deux tranchants, réunis dans un seul,
percèrent votre âme de sept douleurs, et lui firent constamment endurer
les plus horribles tortures. C'est là votre couronne, ô reine des
martyrs, que vous portez avec le roi des martyrs par amour pour nous, et
pour nos péchés. Faites-nous-en partager les douleurs par amour pour
vous et votre divin fils.
II.
«
Les deux sexes ont concouru à la perte du genre humain, dit saint
Bernard ; il était donc convenable que tous les deux aient concouru à sa
rédemption ('). » Eve la première, la mère des mortels, avait commencé
l'œuvre de perdition : Eve la nouvelle, Marie, commença l'œuvre de la
rédemption. Adam avait consommé notre perdition ; le nouvel Adam, le
Christ, consomma notre rédemption. Saint Jean Chrysostôme l'a dit en ces
mots : « Marie nous restitua ce qu'Éve nous avait fait perdre ; le
Christ délivra ce qu'Adam avait enchaîné ('). »
Entre
Éve et Adam le péché fut commun ; entre Éve la nouvelle et le nouvel
Adam la réparation par la peine et la douleur fut commune. L'arbre du
fruit défendu avait été l'instrument de notre perte, l'arbre de la mort ;
l'arbre du fruit promis devait nécessairement être l'instrument de
notre salut, l'arbre de la vie. « L'arbre a fourni la croix sur laquelle
le Christ fut crucifié, dit saint Maxime, afin que l'homme, qui, dans
le Paradis, a dû sa perdition à l'arbre de la concupiscence, dût aussi
sa rédemption à l'arbre du salut ; et qu'ainsi le même objet qui fut
l'instrument de la mort devînt l'instrument de la vie (2). » Il était
donc nécessaire que le nouvel Adam mourût sur la croix, et que la
nouvelle Eve fit descendre le fruit du salut de l'arbre de la croix pour
nous le donner. C'est pour cela que Marie a sacrifié son fils pour Dieu
et pour nous, et se sacrifia elle-même à la participation réelle à la
Passion de Jésus-Christ, en remettant son enfant entre les mains de
Siméon.
Siméon n'a rien appris de nouveau à Marie quand, après avoir pris solennellement au nom de Dieu et au nôtre l'enfant Jésus des mains de Marie, il lui dit : « Votre âme même sera percée par un glaive ('). » Cette prophétie ne regardait principalement que nous-mêmes, afin que, pleurant cette douleur de Marie, nous nous repentions chaque jour davantage de nos péchés, et que, chaque jour, nous nous attachions davantage à l'âme de Marie, que nous avons percée nous-mêmes. 0 Marie ! et cependant, en entendant ces paroles, vous avez renouvelé votre sacrifice, vous avez de nouveau soumis votre âme au glaive qui devait la percer.
II
Siméon n'a rien appris de nouveau à Marie quand, après avoir pris solennellement au nom de Dieu et au nôtre l'enfant Jésus des mains de Marie, il lui dit : « Votre âme même sera percée par un glaive ('). » Cette prophétie ne regardait principalement que nous-mêmes, afin que, pleurant cette douleur de Marie, nous nous repentions chaque jour davantage de nos péchés, et que, chaque jour, nous nous attachions davantage à l'âme de Marie, que nous avons percée nous-mêmes. 0 Marie ! et cependant, en entendant ces paroles, vous avez renouvelé votre sacrifice, vous avez de nouveau soumis votre âme au glaive qui devait la percer.
II
«
Votre âme sera percée par un glaive. » — « Et d'autant plus
cruellement, qu'elle aimait plus tendrement (2), » dit saint Laurent
Justinien. « Il n'y eut jamais de douleur plus poignante ; car jamais il
n'y eut de fils plus aimé (3), » dit saint Bonaventure.
Les souffrances des martyrs n'étaient rien en comparaison des souffrances de Marie ; car, comme dit saint Jérôme : « Marie fut plus que martyre, car les martyrs souffraient dans leur corps, tandis que Marie souffrait dans son âme (4). » — « Chez d'autres martyrs, dit saint Bernard, le grand amour adoucissait la douleur ; mais la sainte Vierge souffrait d'autant plus qu'elle aimait davantage (5). »
Les souffrances des martyrs n'étaient rien en comparaison des souffrances de Marie ; car, comme dit saint Jérôme : « Marie fut plus que martyre, car les martyrs souffraient dans leur corps, tandis que Marie souffrait dans son âme (4). » — « Chez d'autres martyrs, dit saint Bernard, le grand amour adoucissait la douleur ; mais la sainte Vierge souffrait d'autant plus qu'elle aimait davantage (5). »
«
La douleur de Marie surpassait toutes les douleurs de la vie présente, »
dit saint Thomas ('). — « Toutes les douleurs du monde réunies ensemble
n'égaleraient pas encore cette seule douleur de Marie (J), » dit saint
Bernardin ; — et saint Bernardin de Sienne développe cette pensée en
ajoutant : « La douleur de Marie fut si grande, que, répartie entre
toutes les créatures capables de souffrir, elle les eût à l'instant
toutes mises à mort (3). »
« 0 Marie ! tous les tourments que les cruels persécuteurs faisaient endurer aux saints martyrs sont peu de chose, ou plutôt ne sont rien, en comparaison des maux soufferts par vous. Et vous n'eussiez pu leur survivre, si vous n'eussiez été fortifiée par l'esprit de votre fils (4) » qui, pour nous, s'étant fait « homme de douleurs (5), » a voulu que vous deveniez aussi pour nous « femme de douleurs ! »
« 0 Marie ! tous les tourments que les cruels persécuteurs faisaient endurer aux saints martyrs sont peu de chose, ou plutôt ne sont rien, en comparaison des maux soufferts par vous. Et vous n'eussiez pu leur survivre, si vous n'eussiez été fortifiée par l'esprit de votre fils (4) » qui, pour nous, s'étant fait « homme de douleurs (5), » a voulu que vous deveniez aussi pour nous « femme de douleurs ! »
III.
Le
glaive a percé l'àme de Marie, et ce glaive fut à deux tranchants :
l'un d'eux fut la passion de notre Seigneur Jésus-Christ ; et l'autre,
c'est notre iniquité, repoussant l'amour de Jésus. « Cet enfant est pour
la ruine et pour la résurrection de plusieurs dans Israël, et pour être
en butte à la contradiction des hommes ('). » C'est là précisément,
parce qu'au lieu de nous relever du péché par la grâce du Sauveur, nous
en faisons l'instrument de notre perte par notre contradiction, c'est là
précisément l'autre tranchant du glaive, avec lequel nous avons si
cruellement percé l'âme de Marie.
Ne
sentez-vous pas la pointe de ce glaive, vous tous qui vous mettez en
contradiction avec notre Seigneur Jésus-Christ, avec ses exemples, sa
doctrine, sa grâce, sa chair et son sang, sa divinité et son amour ? Ne
sentez-vous pas la pointe du glaive que vous enfoncez dans l'âme de
Marie par le mépris de l'amour de son fils bien-aimé ?
0
Marie ! vous le savez et vous le voyez, je ne veux plus me mettre en
contradiction avec votre divin enfant. Je ne veux plus retomber dans le
péché ; aidez-moi seulement à m'en relever une fois encore ; faites
tomber de ma main le glaive terrible avec lequel j'avais percé votre âme
; et conduisez-moi enfin, à l'aide de votre amour, à l'amour de votre
fils, qui est mon Sauveur, mon Dieu.
«
Vous avez laissé couler de vos yeux, jour et nuit, un torrent de
larmes; vous ne vous êtes point donné de relâche, et la prunelle de
votre œil ne se reposa point (') ; car vous aviez toujours devant vos
yeux la passion future de Jésus, ainsi que mon ingratitude. Voici
pourquoi le Psalmiste avait dit de vous : « Et ma douleur est
continuellement devant mes yeux (2). »
-
A mesure « que l'enfant croissait et se fortifiait dans la plénitude de
la sagesse (3), » vos douleurs croissaient et se multipliaient dans la
plénitude de l'amertume. A mesure que « Jésus croissait en sagesse, en
âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes (4), » le glaive de
douleur s'enfonçait toujours plus avant dans votre âme. Et votre douleur
croissait aussi à mesure que croissait votre amour.
Chaque
caresse de ce Fils de Dieu, qui est le vôtre, chacune de ses paroles,
qui révélaient sa sagesse, chacun de ses sourires, qui avaient tant de
charme et tant d'empire sur votre cœur, augmentaient votre amour pour
lui, mais en même temps enfonçaient plus avant le glaive dans votre âme,
d'autant plus qu'à tout moment vous vous sentiez plus près de sa croix
!... Ainsi, tous les jours de votre vie se sont passés dans les larmes
et les gémissements, selon les paroles du Psalmiste : « Ma vie se
consume dans la douleur, et mes années dans les gémissements ('). »
0
Marie ! faites que mon amour pour vous et pour Jésus devienne grand
comme les douleurs que je vous ai causées. Faites que je ne commette
plus de péchés, et que je ne me plaigne jamais des douleurs que Dieu
dans sa miséricorde m'aura envoyées.En savoir plus :
http://lalumierededieu.blogspot.fr/2016/06/notre-dame-des-sept-douleurs.html
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