Le mois de Marie
ou méditations sur sa vie, ses gloires et sa protection
Source : Livre "Le mois de Marie ou méditations pour chaque jour du mois sur sa vie, ses gloires et sa protection" par Aleksander Jełowicki
POUR LE 3ème JOUR DU MOIS
ET POUR LA FÊTE DU SAINT NOM DE MARIE.
(Le 1er dimanche après la Nativité.)
(Le 1er dimanche après la Nativité.)
I.
«
Et cette vierge s'appelait Marie (').» « Disons un mot sur ce nom, dit
saint Bernard, qui signifie étoile de la mer, et cette interprétation
convient essentiellement à la Vierge mère. Car, de même qu'une étoile
lance ses rayons, sans altérer son essence, de même Marie mit au monde
un fils, sans endommager sa virginité ; de même qu'un rayon n'ôte rien à
la clarté de l'étoile, de même le Fils de la sainte Vierge n'a rien ôté
à sa virginité. Elle est donc cette glorieuse étoile, descendant de
Jacob, dont le rayon éclaire le monde entier, dont la clarté brille au
haut des cieux et pénètre l'enfer, et qui, en traversant la terre,
réchauffe plutôt les cœurs que les corps, allume les vertus et consume
les péchés. Elle est cette étoile excellente et splendide, élevée par la
Providence au-dessus de la vaste mer du monde, pour briller par son
mérite, reluire par son exemple. Oh ! qui que tu sois, qui, au milieu
des orages de ce monde, te sens enlever par la tempête plutôt que tu ne
touches le sol de tes pas, suis constamment des yeux la clarté de cette
étoile, sans quoi tu risques d'être englouti par l'abîme. Dans la
tourmente des tentations, échoué sur le récif des afflictions, lève tes
yeux vers cette étoile, implore le secours de Marie ! Ballotté par les
vagues de l'orgueil, de l'ambition, de l'envie ou de la calomnie, lève
tes yeux vers cette étoile, implore le secours de Marie ! Si la colère,
l'avarice, ou la concupiscence font vaciller la nacelle de ton âme,
regarde vers Marie ! Si, courbé sous l'énormité du crime, déchiré dans
ta conscience, effrayé par l'attente du jugement, tu te sens entraîné
dans l'abîme du chagrin et du désespoir, pense à Marie ! Au moment du
péril, de la persécution, du doute, pense à Marie ! implore le secours
de Marie ! Qu'elle soit constamment sur tes lèvres ; qu'elle demeure
dans ton cœur ; et, pour obtenir son intercession, ne cesse jamais
d'imiter son exemple. En la suivant, tu ne failliras pas ; en
l'implorant, tu ne désespéreras pas ; en pensant à elle, tu ne te
tromperas pas ; en s'attachant à elle, tu ne succomberas pas ; en te
mettant sous sa protection, la peur ne te saisira pas ; en te guidant
sur elle, tu ne t'égareras pas ; conduit par sa miséricorde, tu
arriveras au but, et tu auras éprouvé toi-même combien il était juste de
dire : Et cette vierge s'appelait Marie (') !!! »
II.
«
Et cette Vierge s'appelait Marie. » La puissance protectrice de ce nom
sacré éclata visiblement le jour de la victoire marquée à jamais dans
les fastes de l'Eglise par la fête même du nom de Marie ; victoire
remportée sous les murs de Vienne par le héros de la chrétienté, le
pieux Sobieski, Jean III, roi de Pologne, lequel, plein de confiance en
la puissance du nom de Marie, obéissant à la voix d'Innocent XI, père
commun de tous les chrétiens, accourut avec une poignée de ses guerriers
pour délivrer cette capitale près de succomber sous les forces
irrésistibles des hordes musulmanes, et d'un seul choc renversa et
dispersa leurs armées dix fois plus nombreuses. Et la puissance
ottomane, si formidable et si menaçante jusqu'alors, atterrée et brisée
par cette victoire si merveilleuse et si inattendue, ne s'en releva
plus, et c'est depuis ce moment suprême que date son déclin.
Cette
victoire, remportée sous l'invocation de Marie, obtenue par sa
puissante protection, lui fut offerte en hommage, et la fête du nom de
Marie fut instituée en son honneur.
Voici là-dessus le texte du Bréviaire romain : « Ce nom recevait déjà avant cette époque un hommage particulier dans différentes contrées du monde chrétien ; mais, pour rendre grâce à la très-sainte Vierge de l'éclatante victoire remportée sous sa protection sous les murs de Vienne sur le terrible Musulman, voulant insolemment fouler aux pieds les peuples de la chrétienté ; et pour perpétuer la mémoire d'un si grand bienfait, Innocent XI ordonna la célébration annuelle de la fête du saint nom de Marie dans l'Église universelle, le dimanche de l'octave de sa nativité (1). »
Voici là-dessus le texte du Bréviaire romain : « Ce nom recevait déjà avant cette époque un hommage particulier dans différentes contrées du monde chrétien ; mais, pour rendre grâce à la très-sainte Vierge de l'éclatante victoire remportée sous sa protection sous les murs de Vienne sur le terrible Musulman, voulant insolemment fouler aux pieds les peuples de la chrétienté ; et pour perpétuer la mémoire d'un si grand bienfait, Innocent XI ordonna la célébration annuelle de la fête du saint nom de Marie dans l'Église universelle, le dimanche de l'octave de sa nativité (1). »
Le nom de Marie est donc le bouclier de la chrétienté, il est sa force et sa victoire.
Le
nom vénéré de Marie signifie aussi souveraine, et souveraine du monde;
car Marie est la reine du ciel et de la terre, et de tous les peuples du
monde.
Le nom de Marie signifie mer, c'est-à-dire mer d'amour, et mer de douleur.
Le nom de Marie signifie encore lumière, l'aurore précédant le soleil, chassant de la terre les ombres du péché et de la mort.
« Le nom de Marie vient du ciel ('). »
«
Le nom de Marie est descendu à terre sortant du trésor de Dieu... 0
Marie ! la très sainte Trinité vous a donné ce nom, au-dessus de tous
les noms après celui de Jésus, afin qu'à votre nom aussi tout genou
fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers (2). »
«
Il n'est pas de nom ayant une telle puissance de secours, et il n'est
pas de nom donné aux hommes, après celui de Jésus, qui ait versé autant
de salut sur le genre humain que le nom de Marie ('). »
«
Votre nom est une huile répandue (2). » Comme l'huile qui ramollit,
guérit, éclaire, réjouit de son parfum, et nourrit ; de même votre nom, ô
Marie ! composé de cinq lettres, Verse dans nos âmes ces cinq dons,
venant de cinq plaies de Jésus.
«
O Marie ! la puissance de votre nom sacré ramollit miraculeusement
l'endurcissement du cœur : le pécheur respire en ce nom sacré
l'espérance de la grâce de Dieu et de son pardon (3). »
« O Marie ! votre nom guérit les blessures des pécheurs en les sauvant du désespoir. »
« 0 Marie ! votre nom éclaire ceux qui sont dans les ténèbres du doute et de l'erreur. »
« 0 Marie ! votre nom réjouit dans l'affliction (A).»
« 0 Marie ! votre nom nourrit le plus savoureusement vos enfants. »
«
O miséricordieuse et très-glorieuse Marie ! vous enflammez les cœurs de
ceux qui prononcent votre nom ; vous nourrissez les âmes de vos fidèles
dès qu'ils ont pensé à vous ('). »
« Votre nom, sainte Mère de Dieu ! est en toute occasion riche de grâces et de bénédictions divines (2). »
«
Quiconque prononcera votre nom avec piété ne l'aura jamais prononcé
sans fruit. 0 vous ! qui êtes le salut de ceux qui vous invoquent (3) ! »
ô Marie ! nous vous invoquons, sauvez-nous !
III
«
Quelle est celle qui s'élève du désert, comme une fumée des parfums de
myrrhe et d'encens (4) ?» C'est Marie ! «Quelle est celle qui s'avance
comme l'aurore lorsqu'elle se lève, qui est belle comme la lune,
éclatante comme le soleil, terrible comme une armée rangée en bataille
(5). » C'est Marie ! « Quelle est celle qui s'élève du désert, toute
remplie de délices (') ? » C'est Marie ! — Pourquoi donc les Anges du
Seigneur demandent-ils ainsi par trois fois dans le Cantique des
Cantiques le nom de Marie ? C'est, pour qu'en le prononçant trois fois,
leurs lèvres goûtent autant de fois de sa douceur ineffable et toujours
nouvelle ; c'est pour que leurs oreilles entendent le triple cantique du
nom de Marie, accompagnant si bien leurs cantiques en l'honneur de la
sainte Trinité ; c'est pour que leurs cœurs se réjouissent triplement
d'une joie d'autant plus désirée qu'elle est plus goûtée : car le nom de
Marie est comme celui de Jésus, « du miel aux lèvres, de l'hymne aux
oreilles, de la joie au cœur(2). »
«
Le nom de Marie, dit saint Honoré, est tout rempli de charmes et
d'aménité toute divine, car de même que l'aurore est suivie du soleil,
ainsi le nom de Mario est nécessairement suivi du nom de Jésus (*). »
« Le nom de Marie est le symbole de la chasteté (3), » dit saint Pierre Chrysologue. Ceux-là seulement se plaisent réellement dans ce nom, qui désirent posséder cette vertu, qui la demandent à Marie, sachant bien que ce nom sacré est la garde de la chasteté, son baume, son charme et sa couronne.
Le nom de Marie, étant plein de grâce, est pour l'âme l'air à respirer ; c'est dans ce sens que saint Germain nous dit : « Comme la respiration n'est pas seulement le signe de la vie, mais qu'elle en conserve aussi le principe, de même le nom de Marie, dans la bouche des serviteurs de Dieu, n'est pas seulement le signe de leur vie, mais encore il la leur procure, l'entretient, la rend et la conserve (*). »
« Le nom de Marie est le symbole de la chasteté (3), » dit saint Pierre Chrysologue. Ceux-là seulement se plaisent réellement dans ce nom, qui désirent posséder cette vertu, qui la demandent à Marie, sachant bien que ce nom sacré est la garde de la chasteté, son baume, son charme et sa couronne.
Le nom de Marie, étant plein de grâce, est pour l'âme l'air à respirer ; c'est dans ce sens que saint Germain nous dit : « Comme la respiration n'est pas seulement le signe de la vie, mais qu'elle en conserve aussi le principe, de même le nom de Marie, dans la bouche des serviteurs de Dieu, n'est pas seulement le signe de leur vie, mais encore il la leur procure, l'entretient, la rend et la conserve (*). »
«
Béni soit celui qui chérit votre nom, ô Marie ! Votre nom est glorieux,
il est admirable ; ceux qui le conservent au fond de leur cœur n'ont
point de crainte à l'heure de la mort ('). »
O
Marie ! inscrivez votre nom dans mon cœur, gravez-le dans mon âme,
qu'il demeure en moi et qu'il m'environne, qu'il me comble de paix et
assure ma victoire. O Marie, que votre nom sacré soit exprimé par chaque
battement de mon cœur, et qu'il soit la dernière parole que prononcera
ma langue (2).
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