Le mois de Marie 10 mai

Le mois de Marie
ou méditations sur sa vie, ses gloires et sa protection

Les gifs animés de la Vierge Marie page 2


Pour le 10ème jour du mois
Pour la fête de la purification de la Sainte Vierge.
(2 février)
ÉVANGILE DE SAINT LUC, II, 22-35.
« Et le temps de la purification de Marie étant accompli, selon la loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon qu'il est écrit dans la loi du Seigneur : Tout enfant mâle premier-né sera consacré au Seigneur ; et pour donner ce qui devait être offert en sacrifice, selon qu'il est écrit dans la loi du Seigneur, deux tourterelles ou deux petits de colombes. Or, il y avait dans Jérusalem un homme juste et craignant, nommé Siméon, qui vivait dans l'attente de la consolation d'Israël, et le Saint-Esprit était en lui. Il lui avait été révélé par le Saint-Esprit qu'il ne mourrait point qu'auparavant il n'eût vu le Christ du Seigneur. Il vint donc au temple par l'esprit. Et comme le père et la mère de l'enfant Jésus l'y portaient, afin d'accomplir pour lui ce que la loi avait ordonné, il le prit entre ses bras, et bénit Dieu, en disant : C'est maintenant, Seigneur, que vous laisserez mourir en paix votre serviteur, selon votre parole, puisque mes yeux ont vu le Sauveur que vous nous donnez, et que vous destinez pour être exposé à la vue de tous les peuples, comme la lumière qui éclairera les nations, et la gloire d'Israël votre peuple. Le père et la mère de Jésus étaient dans l'admiration des choses que l'on disait de lui. Et Siméon les bénit, et dit à Marie sa mère : Cet Enfant est pour la ruine et pour la résurrection de plusieurs dans Israël, et pour être en butte à la contradiction des hommes : votre âme même sera percée par une épée, afin que les pensées dans le cœur de plusieurs soient découvertes ('). »





I
« Et le temps de la purification de Marie étant accompli, selon la loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur ('). »
La mère, selon la loi de Moïse, ayant enfanté un fils premier-né, devait rester renfermée pendant quarante jours dans sa maison, comme impure ; cette époque passée, elle se rendait au temple pour sa purification, en y apportant son premier-né pour le consacrer à Dieu. Cette cérémonie accomplie, elle rachetait son fils par l'offrande d'un agneau et d'une colombe ; ou bien, en cas de pauvreté, par les deux jeunes colombes.
Marie n'était point obligée de remplir ce devoir, car, comme l'observe saint Léon, « au moment même où elle conçut, elle reçut la purification (2). » Comme mère restée vierge, elle n'avait donc pas besoin de purification ; comme mère de Dieu, elle n'avait pas à consacrer son fils. Elle s'est soumise cependant volontiers et volontairement à ces deux préceptes, par respect pour la loi, pour donner l'exemple du strict accomplissement de ses commandements ; pour épargner le scandale à ceux qui ignoraient sa miraculeuse maternité ; pour cacher au monde sa sainteté et sa gloire ; pour avoir le mérite de l'obéissance, de l'humilité et du sacrifice volontaire ; enfin, pour rendre à Dieu une gloire infinie par le sacrifice d'un prix infini, pour renouveler à Dieu l'offrande absolue de son cœur par le sacrifice du Fils de Dieu, et pour l'acheter le monde par ce sacrifice infini.

En sacrifiant son fils, Marie a donné la preuve la plus éclatante de son amour de Dieu et du prochain ; car c'était le sacrifice le plus cher et le plus pénible, et cependant elle l'a fait de tout son cœur. « Il est indubitable, observe saint Bonaventure, que le cœur de Marie sacrifiait son fils pour le salut du genre humain, afin que la mère soit en tout conforme au Père et au Fils ('). » Dans ce saint sacrifice, Jésus est l'offrande et Marie le sacrificateur. « Je pourrais appeler, dit saint Epiphanes, la sainte Vierge sacrificateur : car elle a sacrifié pour tous celui qu'elle avait enfanté pour tous (2). » Dieu, notre Père, « a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle (3) ; et Marie, notre mère, nous a tellement aimés, qu'elle nous a donné son fils unique et l'a livré pour nous, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Le Fils de Dieu « s'est offert lui-même à Dieu, comme une victime sans tache ('), » pour racheter nos péchés, et c'est à cause de ce sacrifice « que nous sommes appelés et que nous sommes en effet enfants de Dieu (2); » et Marie, sa mère, l'offre à Dieu, comme une victime sans tache, pour racheter nos péchés, et c'est à cause de ce sacrifice que nous sommes appelés et que nous sommes en effet enfants de Marie. Et ainsi que Dieu « n'a pas épargné son propre Fils, mais qu'il l'a livré pour nous tous (s), » ainsi Marie n'a pas épargné son propre fils, mais elle l'a livré pour nous tous. — « L'amour, comme personne n'en a jamais eu, dit saint Bernard, dicta le premier de ces sacrifices ; l'amour, comme personne n'en a eu, après celui-là, dicta le second (4). » — « Car aucune créature, dit êaint Bonaventure, n'a jamais brûlé d'autant d'amour pour nous, que Marie sacrifiant pour nous son propre fils, qu'elle aimait bien plus qu'elle-même (5). »
« Ils le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, et pour donner ce qui devait être offert en sacrifice, selon qu'il est écrit dans la loi du Seigneur, deux tourterelles ou deux jeunes colombes ('). ; Marie avait offert deux jeunes colombes : c'était l'offrande d'une mère pauvre, bien qu'elle fût mère de Dieu ; c'était l'offrande de la mère d'un Dieu qui s'était fait pauvre pour nous enrichir. Il y avait beaucoup d'autres mères qui, par de semblables offrandes, rachetaient leurs fils ; mais elles les rachetaient pour elles-mêmes ; tandis que Marie ne le rachetait pas pour elle-même, mais pour nous ; comme elle ne l'avait pas conçu pour elle-même, mais pour nous.
Au moment de l'annonciation de l'ange, Marie, remplie du Saint-Esprit, voyait bien qu'elle allait concevoir celui qui serait crucifié, que son âme serait percée d'un glaive ; elle voyait bien toutes les douleurs de son fils et les siennes, et, elle les a toutes acceptées volontairement ; et c'est alors que, sacrifiant son fils et elle-même pour le salut du monde, elle avait prononcé cet héroïque « fiât » qui devait lui apporter tant de douleurs, mais duquel dépendaient la gloire de Dieu et le salut du monde. Et maintenant, au jour de sa purification, Marie a solennellement réitéré son sacrifice à Dieu ; elle l'a réitéré pour nous, lorsqu'elle entendit les paroles du vieillard Siméon, qui, pénétré de l'Esprit-Saint, lui disait : Marie ! désormais votre fils n'est plus à vous ; car vous l'avez livré selon la volonté de Dieu « pour la ruine et pour la résurrection de plusieurs dans Israël, et pour être en butte à la contradiction des hommes ('). » Et toutes ses douleurs seront doublement ressenties par vous ; et sa mort sera constamment une agonie pour vous ; « et votre âme même sera percée d'un glaive (2). » Et quand le vieillard Siméon eut prononcé ces paroles, Marie, surpassant le courage d'Abraham, du glaive de sa douleur refoula toute sa tendresse maternelle au fond de son âme, et silencieuse, comme il convenait à la dignité du sacrificateur, elle unissait sa volonté à celle du Père Éternel... et l'on entendit aux cieux un nouveau « fiât ! » que prononça le cœur de Marie.
0 moment solennel ! moment saisissant et sublime ! Dieu, par son amour infini pour nous, nous donnant son Fils unique, le Fils de Dieu, par ce même amour, su livrant entre nos mains, et la mère de Dieu sacrifiant pour nous le fruit de ses entrailles en échange d'un glaive dont nous avons perce son âme ! 0 divin accord de la justice et de la charité dans la miséricorde ! 0 Jésus ! ô Marie ! en contemplant votre sacrifice, en reconnaissant votre amour, nous ne regarderons plus à nos sacrifices pour vous ; nous ne nous plaindrons plus de nos souffrances.
Siméon, qui dans ce moment représentait le monde ancien, au nom de toutes les générations passées, reçut dans ses bras l'enfant Jésus, qui nous apportait le monde nouveau. Heureux celui qui ouvre ses bras à Jésus ! la paix entrera dans son cœur, et ses yeux verront le salut éternel.
0 Marie ! c'est par vous que Dieu se donne à nous ; c'est par vous que nous nous donnons à Dieu !
III.
Pharaon, roi d'Egypte, craignant le nombre et la force toujours croissante du peuple d'Israël, avait donné l'ordre barbare de jeter dans le Nil tous ses enfants mâles, au moment de leur naissance. Dans ce temps-là, Jochabed, mère de Moïse, l'ayant mis au monde, le cacha pendant trois mois ; « mais comme elle vit qu'elle ne pouvait plus tenir la chose secrète, elle prit un panier de jonc, et l'ayant enduit de bitume et de poix, elle mit dedans le petit enfant, l'exposa parmi des roseaux sur le bord du fleuve , et fit tenir sa sœur loin de là, pour voir ce qui en arriverait. En ce même temps, la fille de Pharaon vint au fleuve pour se baigner, accompagnée de ses filles, qui marchaient le long du bord de l'eau. Et ayant aperçu ce panier parmi les roseaux, elle envoya une de ses filles qui le lui apporta. Elle l'ouvrit, et, trouvant dedans ce petit enfant qui criait,
elle fut touchée de compassion, et elle dit : C'est un des enfants des Hébreux. La sœur de l'enfant lui dit : Vous plaît-il que j'aille chercher une femme des Hébreux qui puisse nourrir ce petit enfant ? Elle lui répondit : Allez. La fille s'en alla donc et fit venir sa mère. La fille de Pharaon lui dit : Prenez cet enfant, et me le nourrissez, et je vous en récompenserai. La mère prit l'enfant et le nourrit ; et lorsqu'il fut assez fort, elle le donna à la fille de Pharaon ('). » La fille de Pharaon avait remis le petit Moïse à sa mère avec promesse de récompense. Le vieillard Siméon remit l'enfant Jésus à sa mère, avec promesse d'un glaive qui devait percer son âme. Voilà votre récompense, ô Marie ! pour nous avoir enfanté et nourri Jésus, notre Sauveur !
0 Marie ! pour notre salut vous avez déjà renoncé à l'aimable Jésus. « Prenez cet enfant et nourrissez-le pour nous, et nous vous en récompenserons. » Comme un à-compte de cette récompense vous avez déjà le glaive qui va percer votre âme, et lorsque l'enfant aura grandi nous vous donnerons la croix. Caressez votre cher enfant, en répandant des larmes amères sur lui ; caressez-le jusqu'à ce que nous l'ayons arraché de vos bras pour le traîner au supplice, pour le flageller, pour le couronner d'épines, pour le fouler aux pieds, pour le crucifier !
Vous nous l'avez donné une fois, il est à nous pour toujours. Vous le nourrirez et vous rélèverez, mais non pour vous : et lui-même, en présence d'hommes auxquels il appartient, il ne vous donnera plus le nom de mère, mais de femme ; il vous nommera ainsi encore du haut de sa croix en vous donnant à nous pour mère !
Les caresses de cet aimable enfant, de cet enfant chéri vous feront verser des larmes... de douleur et non de joie. Plus vous l'aimerez, plus votre douleur sera grande ; douleur incessante, qui ne fera qu'augmenter, sans que jamais vous puissiez l'adoucir ou l'assoupir.
0 Marie ! qu'elle est terrible la croix que vous venez d'accepter ! nourrir votre fils pour le livrer au supplice de la croix ! Jour et nuit vous la verrez cette croix qui l'attend, et vous ne saurez ni la briser, ni l'éloigner, et vous ne sauriez, même par votre propre mort, l'épargner à votre fils !
« Si la chose eût été possible, dit saint Bonaventure, vous eussiez accepté avec empressement toutes les souffrances de votre fils, et néanmoins vous avez consenti à ce que votre fils unique fût sacrifié pour le salut du genre humain ('). »

Tout ce que rencontrait votre regard vous annonçait les souffrances et la mort de votre fils. Votre patrie même fut un tourment pour vous, car c'étaient ses enfants qui devaient tuer le vôtre. « Tout était amertume pour vous, vos larmes seules vous étaient douces (2). » « Vous viviez agonisante, vivante vous agonisiez, car vous portiez une douleur beaucoup plus poignante que la mort (3). »

0 mère de Dieu et la nôtre ! vous avez racheté notre salut par un sacrifice inouï, inconcevable, par le sacrifice de votre fils. Ne vous laissez pas décourager par notre insensibilité et notre ingratitude ; répondez au contraire pour nous à votre fils, en lui disant que vos enfants se corrigeront. Ne nous abandonnez pas ; ne nous laissez pas vous abandonner, mais au contraire gardez-nous près de vous. Montrez-nous toujours ce divin enfant, que vous avez livré à la mort pour nous, et ce glaive à deux tranchants qui a percé si cruellement votre âme. Offrez-nous à Dieu avec votre enfant Jésus, pour qu'il ne nous rejette point ; percez nos âmes du glaive qui a percé la vôtre, afin qu'elles soient sauvées. Et comme vous avez mis l'enfant Jésus dans les bras de Siméon, de même, ô Marie ! déposez-le dans nos bras au moment de notre mort, afin que nous mourions en paix et que nous ressuscitions en joie, célébrant votre gloire et vous bénissant pour toute l'Éternité.

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