Le mois de Marie
ou méditations sur sa vie, ses gloires et sa protection
Source : Livre "Le mois de Marie ou méditations pour chaque jour du mois sur sa vie, ses gloires et sa protection" par Aleksander Jełowicki
POUR LA FÊTE DE LA VISITATION DE LA SAINTE VIERGE.
(2 juillet : jusque 1969 ; aujourd'hui 31 mai)
«
Marie partit en ce même temps, et s'en alla en diligence vers les
montagnes, en une ville de Juda ; et étant entrée dans la maison de
Zacharie, elle salua Élisabeth. Aussitôt qu'Élisabeth eut entendu la
voix de Marie, qui la saluait, son enfant tressaillit dans son sein, et
Elisabeth fut remplie du Saint-Esprit. Alors élevant sa voix, elle
s'écria : Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de votre sein
est béni ; et d'où me vient ce bonheur, que la mère de mon Seigneur
vienne vers moi ? Car votre voix n'a pas plutôt frappé mon oreille,
lorsque vous m'avez saluée, que mon enfant a tressailli de joie dans mon
sein. Et vous êtes bien heureuse d'avoir cru ; parce que ce qui vous a
été dit de la part du Seigneur sera accompli. Alors Marie dit : Mon âme
glorifie le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon
Sauveur, parce qu'il a regardé la bassesse de sa servante. Car désormais
je serai appelée bienheureuse dans la suite de tous les siècles, parce
qu'il a fait en moi de grandes choses, lui qui est tout-puissant et de
qui le nom est saint. Sa miséricorde d'âge en âge sur ceux qui le
craignent. Il a déployé la force de son bras ; il a dissipé ceux qui
s'élevaient d'orgueil dans les pensées de leur cœur. Il a renversé les
grands de leurs trônes, et il a élevé les petits. Il a rempli de biens
ceux qui étaient affamés, et il a renvoyé vides ceux qui étaient riches.
Il s'est souvenu de sa miséricorde, et il a pris en sa protection
Israël son serviteur, selon la promesse qu'il a faite à nos pères, à
Abraham, et à sa race pour toujours. Marie demeura avec Élisabeth
environ trois mois ; et elle s'en retourna en sa maison ('). »
I.
« Marie partit en ce même temps, et s'en alla en diligence vers les montagnes, en une ville de Juda ; et étant entrée dans la maison de Zacharie, elle salua Elisabeth ('). »
L'ange du Seigneur avait annoncé à Marie qu'Elisabeth, sa cousine, avait conçu un fils dans sa vieillesse, et Marie se hâta de la visiter. « Elle n'y est pas allée en incrédule pour vérifier la prédiction de l'ange, observe saint Ambroise, elle y a été conduite par la foi, se réjouissant de la parole de Dieu, se hâtant d'arriver, afin de rendre un service de charité : car la grâce du Saint-Esprit ne souffre point de délai (2). » « Qu'est-ce donc qui la pressait, ajoute saint Bernard, à rendre ce service de charité avec tant de diligence, si ce n'est l'amour qu'elle nourrissait dans son cœur (3)?»
Que de grâces de Dieu entrèrent avec Marie dans la maison d'Elisabeth! que de grâces de Dieu descendirent sur cette famille par l'entremise de Marie, qui est devenue, selon l'expression de saint Bernard, par la conception du Fils de Dieu, « un aqueduc de l'eau de salut, par lequel toutes les grâces de Dieu découleraient toujours sur les hommes ('). »
« Marie partit en ce même temps, et s'en alla en diligence vers les montagnes, en une ville de Juda ; et étant entrée dans la maison de Zacharie, elle salua Elisabeth ('). »
L'ange du Seigneur avait annoncé à Marie qu'Elisabeth, sa cousine, avait conçu un fils dans sa vieillesse, et Marie se hâta de la visiter. « Elle n'y est pas allée en incrédule pour vérifier la prédiction de l'ange, observe saint Ambroise, elle y a été conduite par la foi, se réjouissant de la parole de Dieu, se hâtant d'arriver, afin de rendre un service de charité : car la grâce du Saint-Esprit ne souffre point de délai (2). » « Qu'est-ce donc qui la pressait, ajoute saint Bernard, à rendre ce service de charité avec tant de diligence, si ce n'est l'amour qu'elle nourrissait dans son cœur (3)?»
Que de grâces de Dieu entrèrent avec Marie dans la maison d'Elisabeth! que de grâces de Dieu descendirent sur cette famille par l'entremise de Marie, qui est devenue, selon l'expression de saint Bernard, par la conception du Fils de Dieu, « un aqueduc de l'eau de salut, par lequel toutes les grâces de Dieu découleraient toujours sur les hommes ('). »
«
Aussitôt qu'Elisabeth eut entendu la voix de Marie qui la saluait, son
enfant tressaillit dans son sein, et Élisabeth fut remplie du
Saint-Esprit (2). » Et non seulement Elisabeth, mais aussi l'enfant
sanctifié dans son sein, qui, rempli du Saint-Esprit, a tressailli de
joie, et du sein d'Elisabeth a rendu témoignage au Verbe de Dieu dans le
sein de Marie. C'est la première et la plus miraculeuse prophétie, le
premier témoignage rendu par saint Jean-Baptiste à Jésus-Christ. Dieu
nous a montré par ce miracle inouï qu'il avait déposé dans Marie la
toute-puissance de sa grâce ; qu'il en avait fait son trésor et son
trésorier.
Par la conception du Fils de Dieu dans son sein très pur, Marie est devenue pour toujours ce champ qui cache un trésor dont parle Jésus-Christ (3).
« Marie est ce champ, dit saint Bonaventure, qui cache le trésor de Dieu le Père (4) ; Marie est le trésor des grâces divines (5), dit saint Pierre Damien. Le bienheureux Albert le Grand appelle Marie « trésor de Jésus-Christ ('), et saint Bernardin la nomme « Dispensatrice des grâces divines (2). Entre vos mains, ô Marie ! s'écrie saint Pierre Damien, se trouvent tous les trésors de la-miséricorde divine (3), à quoi saint Germain ajoute : « Personne n'est sauvé que par vous ; personne n'obtient les dons de Dieu que par vous (4). »
Par la conception du Fils de Dieu dans son sein très pur, Marie est devenue pour toujours ce champ qui cache un trésor dont parle Jésus-Christ (3).
« Marie est ce champ, dit saint Bonaventure, qui cache le trésor de Dieu le Père (4) ; Marie est le trésor des grâces divines (5), dit saint Pierre Damien. Le bienheureux Albert le Grand appelle Marie « trésor de Jésus-Christ ('), et saint Bernardin la nomme « Dispensatrice des grâces divines (2). Entre vos mains, ô Marie ! s'écrie saint Pierre Damien, se trouvent tous les trésors de la-miséricorde divine (3), à quoi saint Germain ajoute : « Personne n'est sauvé que par vous ; personne n'obtient les dons de Dieu que par vous (4). »
De
cette vallée de misère et de péché nous vous invoquons, ô Marie !
Ramenez les égarés, visitez les affligés, soutenez le courage des exilés
; éclairez-nous, consolez nous, conduisez-nous à votre Fils, et la fin
de notre exil sera arrivée ; et nous aurons recouvré le paradis de
grâce, d'où nos péchés nous ont chassés.
II.
«
Et Élisabeth fut remplie du Saint-Esprit. Alors élevant sa voix, elle
s'écria : Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de votre sein
est béni ! Et d'où me vient ce bonheur, que la Mère de mon Seigneur
vienne vers moi ? Car votre voix n'a pas plutôt frappé mon oreille,
lorsque vous m'avez saluée, que mon enfant a tressailli de joie dans mon
sein. Et vous êtes bienheureuse d'avoir cru, parce que ce qui vous a
été dit de la part du Seigneur sera accompli ('). .»
Voyons
la réponse de Marie à cet hommage rendu à la mère de Dieu. Celle qui
allait devenir mère de Dieu s'était appelée la servante du Seigneur, en
répondant à l'ange qui lui annonçait sa sainte maternité : maintenant
qu'elle portait déjà le Fils de Dieu dans son sein, quel sera le titre
qu'elle se donnera devant les hommes ?
«
Alors Marie dit : Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit est ravi
de joie, en Dieu, mon Sauveur, parce qu'il a regardé la bassesse de sa
servante (2). 0 hymne, au-dessus de tous les hymnes ! expression sublime
du cœur de Marie, qui chantera éternellement du fond de son âme la
gloire de Dieu et le salut des hommes !
0
Marie ! vous ne sauriez cacher votre gloire en proclamant la gloire de
Dieu ; et vous serez toujours la plus rayonnante, car vous êtes la plus
humble. Vous vous appelez toujours la servante du Seigneur, nous vous
appellerons toujours souveraine de toute créature. Vous parlez de votre
bassesse, nous chanterons toujours cette grandeur à laquelle Dieu vous a
élevée au-dessus de toutes les grandeurs de la terre et du ciel,
lorsqu'il a « regardé la bassesse de sa servante. »
Voyons
la continuation de cet hymne, ou plutôt de cette prophétie de Marie : «
Désormais, dit-elle, je serai appelée bienheureuse dans la suite de
tous les siècles (') » Pourquoi ? Est-ce à cause d'elle-même ? — Non,
mais à cause de Dieu auquel elle rapporte toute gloire, comme elle l'a
reçue toute de lui : « Parce qu'il a fait en moi de grandes choses,
dit-elle, lui qui est toujours puissant, et de qui le nom est saint (a).
» « Et quelles sont ces grandes choses, Marie ? Pourquoi ne les
nommez-vous pas ? — Oh ! c'est qu'elles sont inexprimables (3J, » dit
saint Thomas de Villeneuve. C'est à cause de ces grandes choses, ô Marie
! que désormais quiconque bénira Jésus, vous bénira aussi. Oui,
quiconque s'adressant au Christ guérissant, au Christ enseignant, au
Christ effaçant les péchés, au Christ donnant son corps pour nourrir nos
âmes, et son sang pour purifier nos consciences ; au Christ mourant
pour nous sur la croix, au Christ ressuscitant d'entre les morts, au
Christ remontant aux cieux ; au Christ assis à la droite de son Père,
dans le séjour de la gloire ; quiconque, dis-je, dans l'extase d'amour
et de reconnaissance, s'adressant au Christ, se sera écrié avec la femme
de l'Évangile : « Heureuses les entrailles qui vous ont porté, et les
mamelles qui vous ont nourri (') ! » en bénissant Jésus, vous bénira
aussi, ô* divine Marie !
«
Toutes les nations vous nommeront bienheureuse, car c'est pour toutes
les nations que vous avez enfanté la vie et la gloire (2). » « Et c'est à
juste titre que vous êtes bienheureuse et bénie, dit saint Ildephonse,
car c'est par vous que la bénédiction descend sur toutes les nations
(3). » Car vous avez apporté à toutes les nations la miséricorde divine
que vous glorifiez , en disant : « Sa miséricorde s'étend d'âge en fige
sur ceux qui le craignent (4). » Et nous ajoutons : « sur ceux qui vous
aiment ; » car vous, Marie, vous êtes la mère de miséricorde, comme
vous-même vous l'avez déclaré en ces termes : « Je suis appelée la mère
de miséricorde, et en vérité la miséricorde du Fils m'a rendue
miséricordieuse (5). »
O servante du Seigneur et souveraine du monde ! ô servante du Seigneur et reine de tous les peuples ! ô servante du Seigneur et mère de miséricorde ! faites que nous soyons vos serviteurs, et payez éternellement nos services en miséricorde du Seigneur !
O servante du Seigneur et souveraine du monde ! ô servante du Seigneur et reine de tous les peuples ! ô servante du Seigneur et mère de miséricorde ! faites que nous soyons vos serviteurs, et payez éternellement nos services en miséricorde du Seigneur !
III.
« En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité ; en moi est toute l'espérance de la vie et de la vertu ('). » Ces paroles du Sage du Seigneur conviennent parfaitement à Marie. Le Christ est le distributeur de la grâce ; le Christ est la voie, la vérité et la vie ; le Christ est le maître de la vertu ; et Marie est la mère du Christ. Et ce qui est dit de la Sagesse se rapporte également à Marie : « Celui qui m'aura trouvée, trouvera la vie, et il puisera le salut du Seigneur (2). » C'est par Marie que Dieu nous donna Jésus, c'est-à-dire la vie : Marie est donc par Dieu la source de la vie ; et ce n'est que de cette source, c'est à-dire de Marie, que nous pouvons puiser le salut du Seigneur. Aussi saint Méthode s'écrie : « 0 bienheureuse ! vous êtes le commencement, le milieu et la fin de notre sanctification (3) ! »
Chacun peut puiser à cette source de la vie. Marie nous y invite tous ; elle nous attend tous, et ne dédaigne aucun pécheur. Comment se fait-il qu'avec une source inépuisable, à laquelle nous pouvons puiser toujours, à laquelle nous avons puisé souvent, nous ayons cependant puisé si peu ? C'est que nous puisons dans des vases fêlés, crevassés par le feu du péché : de sorte que les grâces les plus abondantes s'en échappent tout de suite ; comme Marie a daigné en informer sa fidèle servante, la vénérande Marie Villani. Gardons-nous donc du péché, gardons-nous de ce feu qui fait crevasser le vase destiné à recevoir la grâce de Dieu ; et si malheureusement il entrait dans nos âmes, éteignons-le à l'instant avec des larmes de la pénitence, et implorons Marie, qu'elle vienne sonder les fentes de nos cœurs avec la flamme de son amour.
« En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité ; en moi est toute l'espérance de la vie et de la vertu ('). » Ces paroles du Sage du Seigneur conviennent parfaitement à Marie. Le Christ est le distributeur de la grâce ; le Christ est la voie, la vérité et la vie ; le Christ est le maître de la vertu ; et Marie est la mère du Christ. Et ce qui est dit de la Sagesse se rapporte également à Marie : « Celui qui m'aura trouvée, trouvera la vie, et il puisera le salut du Seigneur (2). » C'est par Marie que Dieu nous donna Jésus, c'est-à-dire la vie : Marie est donc par Dieu la source de la vie ; et ce n'est que de cette source, c'est à-dire de Marie, que nous pouvons puiser le salut du Seigneur. Aussi saint Méthode s'écrie : « 0 bienheureuse ! vous êtes le commencement, le milieu et la fin de notre sanctification (3) ! »
Chacun peut puiser à cette source de la vie. Marie nous y invite tous ; elle nous attend tous, et ne dédaigne aucun pécheur. Comment se fait-il qu'avec une source inépuisable, à laquelle nous pouvons puiser toujours, à laquelle nous avons puisé souvent, nous ayons cependant puisé si peu ? C'est que nous puisons dans des vases fêlés, crevassés par le feu du péché : de sorte que les grâces les plus abondantes s'en échappent tout de suite ; comme Marie a daigné en informer sa fidèle servante, la vénérande Marie Villani. Gardons-nous donc du péché, gardons-nous de ce feu qui fait crevasser le vase destiné à recevoir la grâce de Dieu ; et si malheureusement il entrait dans nos âmes, éteignons-le à l'instant avec des larmes de la pénitence, et implorons Marie, qu'elle vienne sonder les fentes de nos cœurs avec la flamme de son amour.
0
! visitez-nous, Marie ! visitez-nous ! Lavez-nous du péché avec les
torrents des grâces divines ; étreignez-nous, et enlevez-nous vers Dieu,
afin que nous devenions des vases purs et sains, dignes de contenir le
baume des grâces divines et les dons du Saint Esprit. « Les richesses
sont avec vous, pour enrichir ceux qui vous aiment ('). » «Pauvres
déshérités, nous héritons par vous la miséricorde ; ingrats, nous
obtenons la grâce ; pécheurs, le pardon ; de faibles, nous devenons
forts ; de terrestres, célestes ; mortels, nous recevons la vie ;
exilés, nous recouvrons notre patrie (2). » Hâtez-vous donc de venir à
nous : nous courons vers vous !
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