Le mois du Sacré Cœur de Jésus
Vingt quatrième jour
Source : Livre "Le mois du Sacré Cœur de Jésus"
*VINGT-QUATRIÈME JOUR.
Dévotion des saints envers le Cœur de Jésus.
«
II n'y a personne si pauvre qui n'ait quelque lieu où faire sa demeure.
Les oiseaux mêmes ont leurs nids et les renards leurs tanières, comme
dit Notre Seigneur : il ne faut pas qu'un chrétien soit seul, sans
domicile, errant et vagabond dans le monde. Mais où pourrait-il mieux se
fixer que dans le Cœur de Jésus, qui est plus auguste, plus magnifique,
plus saint que tous les palais des monarques ? »
Les
saints le savaient bien : aussi y établissaient-ils leur demeure. Saint
Bonaventure portait une sainte envie au fer de la lance qui nous a
ouvert l'entrée de cet adorable Cœur, et il disait que, s'il eût été à
sa place, il n'en fût jamais sorti. « Si vous voulez me trouver,
écrivait saint Elzéar à sainte Delphine, cherchez-moi dans la plaie du
côté de Jésus- Christ ; c'est le lieu de ma demeure. »
«
Apprenez, dit Lansperge, à demeurer dans cette plaie ; si vous aimez le
repos, c'est le lit de l'épouse, semé de lis et de roses. Si vous
voulez faire éclore vos désirs et mettre au jour vos bonnes œuvres,
c'est le nid de la colombe... Si vous aimez le recueillement, c'est la
retraite du passereau solitaire. Si vous aimez les larmes et les
soupirs, c'est là que la tourterelle fait retentir ses gémissements. Si
vous êtes pressé par la faim, vous y trouverez la manne du ciel qui
tombe dans le désert ; et si vous êtes altéré, vous y trouverez la
fontaine d'eau vive qui sort du paradis et qui se répand dans le cœur des
fidèles avec abondance. Au reste, ne craignez pas d'être mal reçu ;
vous n'ignorez pas les caresses que le Fils de Dieu fait à ceux qui
l'honorent. Il les invite à se reposer doucement sur son Cœur, comme
saint Jean ; il leur montre son côté ouvert, comme à saint Thomas, et il
les fait boire à cette source. » (nouet.)
«
Approchons-nous, dit saint Bernard. approchons-nous de Jésus ;
tressaillons, soyons ravis de joie au souvenir de son Cœur. Oh ! qu'il
est bon, qu'il est délicieux d'habiter dans ce Cœur ! J'adorerai et je
louerai le nom du Seigneur dans ce temple, dans ce Saint des saints,
dans cette Arche du Testament, disant avec David : J'ai trouvé un cœur
pour prier mon Dieu, et ce Cœur, c'est celui de mon Roi, de mon frère et
de mon très-doux ami Jésus...
«
Ayant donc trouvé ce Cœur, qui est aussi le mien, ô très-doux Jésus !
je vous adorerai, vous, mon Dieu. Recevez mes prières dans ce sanctuaire
de propitiation ; bien plus, attirez-moi tout entier dans ce Cœur. 0
Jésus ! mille fois plus beau, plus aimable que toutes les beautés de la
terre, lavez-moi de plus en plus de mon iniquité ; purifiez-moi de mon
péché, afin que je puisse approcher de vous et obtenir d'habiter dans
votre Cœur tous les jours de ma vie ; car votre Cœur a été ainsi blessé
pour nous offrir une sûre retraite. Oui, votre Cœur a été ouvert afin
que, délivrés de l'embarras des affaires, nous y puissions habiter. Qui
donc n'aimerait pas ce Cœur ainsi blessé ? qui ne s'enflammerait pas
pour Celui dont il est tant aimé ? Nous donc, encore retenus dans les
liens du corps, payons de retour autant que possible, aimons, embrassons
ce divin Maître blessé pour nous, et dont les bourreaux impies ont
percé les mains, les pieds et le Cœur ; tenons-nous constamment près de
lui, afin que notre cœur, encore dur et impénitent, obtienne enfin
d'être blessé par les traits et lié par les chaines de son amour. »
Saint
Thomas de Villeneuve développe ainsi ce texte du roi-prophète : « Le
passereau s'est trouvé une demeure et la tourterelle un nid pour déposer
ses petits. Comme le divin Fils a fixé son séjour dans le sein de son
Père, ainsi l'Église a établi son nid dans le Cœur de son bien-aimé, et,
entrant par l'ouverture de son sacré côté, elle s'y repose en paix,
elle y cache ses enfants à l'abri des orages. Autel sacré, retraite
inviolable où la tourterelle gémissante met en sûreté ses petits
jusqu'au jour où, déployant leurs ailes, ils revêtiront d'immortalité ce
corps corruptible. »
Notre-Seigneur
fit connaître à la vénérable Marguerite-Marie que saint François
d'Assise était particulièrement uni à son Cœur divin, et qu'il avait un
pouvoir particulier pour en obtenir des grâces. Saint François de Sales
pendant sa vie faisait son séjour dans le sacré Cœur de Jésus, où son
repos ne pouvait être interrompu par les plus grandes occupations. Il
faudrait rapporter la vie entière de sainte Gertrude et de sainte
Mechtilde si l'on voulait citer les endroits où elles parlent du Cœur de
Jésus.
Saint
François d'Assise, saint François Xavier, saint François de Sales,
sainte Gertrude, sainte Mechtilde, sainte Thérèse et un grand nombre
d'autres saints, avaient une dévotion toute spéciale à cet aimable Cœur,
avant même qu'il se fût découvert comme il a fait de nos jours à la
vénérable Marguerite-Marie.
Pratique.
Si
vous ne pouvez aller prêcher Jésus-Christ dans les pays lointains,
comme les missionnaires, vous pouvez au moins le porter au cœur de vos
amis ; c'est là votre mission. Vous êtes obligé d'instruire vos
domestiques. Dieu vous demandera compte de leurs âmes. Pour être moins
éclatantes, ces fonctions n'en sont pas moins méritoires.
Oraison Jaculatoire.
Heureux
habitants du ciel, vous qui voyez à découvert le Cœur de Jésus et qui
l'aimez sans partage et sans crainte d'inconstance, obtenez-moi de le
connaître et de l'aimer comme vous à jamais.
CorJesu, etc. Cor Mariœ, etc.
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