Le mois de la Passion de Jésus-Christ
15 avril
Source : Livre "Méditations sur la Passion de N.S. Jésus-Christ pour tous les jours du mois" par Antoine Montagnon
Pour le quinzième jour.
Jésus demandé à mort,
Considérons
quels mouvements d'inclination devaient produire dans le cœur de Jésus
les clameurs tumultueuses de ce Peuple agité d'une fureur diabolique :
que devait-il penser d'un déchaînement si universel ? Ah, divin Jésus !
si nous jugions de vos sentiments par les nôtres, votre cœur devait être
alors dans une violente émotion contre des ingrats qui vous traitaient
si, indignement. Car c'est ainsi que nous autres pécheurs frémissons de
vengeance contre un ennemi qui nous persécute, en repoussant de toutes
nos forces l'insulte qu'il nous fait, et si par impuissance nous ne
pouvons lui résister, nous le haïssons dans le cœur, ou nous le
déchirons par des discours malins, qui apprennent au public notre droit
et son injustice. Ah, divin Jésus ! vous avez bien raison de dire par un
de vos Prophètes, que vos sentiments et vos maximes ne sont pas les
nôtres, puisqu'au moment que ces furieux demandent la mort de votre
corps au Juge, vous vous disposez charitablement à mourir pour leur
mériter la vie de l'âme : quelle bonté, quelle clémence pour des
misérables !
Affections
O
doux Jésus ! nos ennemis n'ont pas la malice des vôtres, ils n'en
veulent pas à nos vies, et le tort qu'ils nous font est de beaucoup
moins important que les outrages dont on vous accable ; et néanmoins le
cœur rempli de fiel et de ressentiment, la bouche d'injures et de
reproches, nous publions avec aigreur notre innocence et leur injustice.
Divin Jésus, ce ne sont pas là les régies de conduite que votre exemple
nous propose aujourd'hui. Accordez-nous la grâce d'imiter la douceur et
la miséricorde que vous pratiquez envers des scélérats et des homicides
acharnés contre vous, et que le silence, la patience et la prière
soient les seules armes que nous opposerons à ceux qui nous offensent et
qui nous humilient.
Résolutions.
De
se représenter souvent Jésus-Christ dans le Prétoire de Pilate,
entendant sans émotion les cris insolents de ceux qui demandaient sa
mort et la grâce de Barrabas ; et nonobstant des procédés si injurieux,
compatir à leur aveuglement, aimer leurs personnes, les regardant comme
des instruments dont Dieu se servait pour exercer sur lui sa justice, ne
cédant point par ses souffrances de travailler à leur salut. C'est à ce
grand modèle que nous tâcherons de nous conformer à l'égard de ceux qui
nous traiteront mal, et plus ils en seront indignes et moins nous
aurons pour eux de ressentiment, afin de vous imiter, adorable Jésus,
dans un mystère de votre Passion, qui exerça rudement votre esprit et
vous donna sujet de pratiquer de grandes vertus.
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