Le mois de novembre consacré
au souvenir des âmes du purgatoire
1er novembre
Source : Livre "Le mois de novembre consacré au souvenir des âmes du purgatoire"
PREMIER JOUR
LE JOUR DE LA TOUSSAINT.
Méditation sur le bonheur du ciel.
Permettez, ô mon Dieu ! que je m'élève aujourd'hui par la foi au milieu des esprits bienheureux dont nous honorons la mémoire : votre bonté me destine à partager un jour la gloire des Saints ; je dois donc considérer l'étendue de leur bonheur, afin de ranimer mon courage, et de les suivre avec ardeur dans le chemin qui les a conduits jusqu'à vous.
Qu'elle
est immense, qu'elle est incompréhensible la récompense que vous
réservez à vos élus ! Si votre magnificence brille avec tant d'éclat
dans les objets qui nous environnent, dans la vaste étendue des cieux, dans les rayons éblouissants du soleil, dans la douce clarté des astres pendant une nuit tranquille ; quelle splendeur ne devez-vous pas avoir déployée dans le séjour
de vos récompenses, où nos iniquités ne mettront plus d'obstacles à vos
dons ? Non, Seigneur, tout ce que je vois, tout ce que j'admire autour
de moi, n'est rien auprès de ce que j'espère, et de ce que les Saints,
qui sont mes frères, possèdent déjà. Vous nous avez préparé, dans la
cité permanente, des biens qui surpassent infiniment tout ce que l'œil peut voir, tout ce que l'oreille peut entendre, tout ce que le cœur
peut désirer (S. Paul 1. Cor. chap. 2, v. 9). C'est vous-même qui
voulez être notre récompense ; elle sera donc infinie dans son objet,
éternelle dans sa durée.
I. La récompense des Saints sera infinie dans son objet.
C'est quelque chose de bien grand, ô mon Dieu ! que ce bonheur ineffable préparé dans le ciel
pour ceux qui vous aiment ! La magnificence de ce beau séjour, la
délivrance de tous les maux, la jouissance de tous les biens ; la
compagnie des Anges et des Saints, les charmes de leur conversation, la douce harmonie de leurs concerts, tout enfin se réunira pour inonder les élus d'un torrent de délices.
Mais ce qui me touche infiniment davantage, ô Dieu de bonté ! ce que je ne puis me lasser de considérer dans le sentiment
de ma reconnaissance, c'est que vous y serez vous-même notre
récompense. Vous nous mettrez pour ainsi dire en possession de vos
perfections adorables : vous nous ferez partager votre gloire, votre
puissance, votre éternité.
Il
est vrai, Seigneur, vous nous avez créés à votre image ; mais cette
image est maintenant bien imparfaite, bien dégradée, bien défigurée par le péché...
Au ciel, tout sera rétabli dans l'ordre, vous retracerez de nouveau en
nous votre ressemblance, et c'est alors que s'accomplira la parole de
l'Écriture : J'ai dit : Vous êtes des dieux.
0 Dieu éternel ! Dieu infini ! se peut-il que vous vouliez être le partage
de votre faible créature, vous unir, vous confondre en quelque sorte
avec elle, afin de la rendre heureuse de votre propre bonheur ! Mon âme
soupire avec ardeur après le moment où elle verra se réaliser une si douce attente, et je me réjouis avec le Prophète dans l'espérance d'entrer un jour dans votre maison (Ps. 121).
Alors
je vous louerai, je vous adorerai ; non plus, comme je l'ai fait
souvent, avec un esprit dissipé et un cœur tiède, mais dans un transport
éternel d'amour. Alors je vous verrai ; non plus, comme à présent, à
travers les ombres de la foi, mais à découvert, sans nuages, et dans
toute la splendeur de votre beauté.
Alors
surtout je vous aimerai, je connaîtrai vos amabilités infinies,
l'excellence de vos dons, la multitude de vos bienfaits, et je publierai
éternellement vos miséricordes dans l'assemblée des Saints.
II. Oui, la récompense des Saints sera éternelle dans sa durée.
Dans le ciel,
ô mon Dieu ! nous vous posséderons réellement ; ici-bas nous ne pouvons
nous former une idée de la joie qui résulte de la douce assurance
d'être unis à vous pour toujours pour toujours !
Il
n'y aura plus d'infidélités, plus de résistances à votre grâce ; nous
vous aimerons éternellement, sans partage, et vous régnerez à jamais en
nous...
'Ah,
Seigneur ! si les Saints ont éprouvé tant de consolations à
s'entretenir avec vous, lorsqu'ils étaient encore sur la terre ; si un
saint Antoine, après avoir passé la nuit en prières, se plaignait au
soleil de ce qu'il venait trop tôt interrompre
une occupation si chère à son cœur ; si j'ai goûté moi-même tant de
douceurs, dans les moments où votre amour se faisait sentir à mon âme
avec plus de force, que sera-ce lorsque nous vous posséderons et vous
contemplerons à découvert, dans l'éclat de votre gloire, sans pouvoir
jamais être séparés de vous !....
Je méditerai souvent cette consolante pensée : « Dieu veut se donner à moi éternellement.... »
Puisque
c'est pour toujours que vous voulez être mon partage, c'est aussi pour
toujours, sans interruption, sans inconstance, que je veux mettre mon
bonheur à vous servir et à vous sacrifier tous mes penchants.
PRIÈRE.
Mon
Dieu ! la mesure de l'amour que j'aurai pour vous ici-bas, réglera
l'étendue de mon bonheur et de mon amour dans la vie future. Faites-moi
donc la grâce de vous aimer sur la terre avec toute l'ardeur dont mon
cœur peut être capable, et de commencer ce que je dois faire un jour
avec les bienheureux. Que je vous loue, que je vous connaisse, que je
vous aime comme les Saints ; que je vive comme eux, que
je meure comme eux, et que ma récompense soit de vous posséder et de
vous bénir éternellement avec eux. Par N.-S. J.-C. Ainsi soil-il.
Indulgence applicable aux morts. — Indulgence plénière une fois par mois pour
ceux qui font une demi-heure, ou au moins un quart-d'heure, d'oraison
mentale ou méditation ; pourvu que s'étant confessés, ils communient et
prient selon les intentions de l'Église.
Indulgence
de sept ans et sept quarantaines pour chaque fois que, vraiment
contrits et ayant communié, on enseigne à faire la méditation. (Bulle du 16 Décembre 1746.)
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