Le mois de novembre consacré
au souvenir des âmes du purgatoire
28 novembre
Source : Livre "Le mois de novembre consacré au souvenir des âmes du purgatoire"
28ème jour
Nous pouvons éviter le purgatoire en endurant en esprit de pénitence les afflictions que Dieu nous envoie.
La Religion m'apprend que si j'ai encore à ma mort des dettes à acquitter envers la justice divine, je les acquitterai dans le purgatoire, prison
passagère, il est vrai, mais d'où l'on ne sort qu'après avoir satisfait
jusqu'à la dernière obole ; et où, en attendant une satisfaction
complète, réglée par la justice de Dieu, on endure les plus grandes
souffrances.
Saint Césaire d'Arles dit que la moindre peine qu'on y souffre est plus grande que la plus terrible qu'on puisse même imaginer : quàm quidquid potest in hoc sœcudo pœnarum cogitari.
Il est rare qu'après la mort on ne descende dans ce lieu d'expiation.
Il y a néanmoins des moyens de n'y point aller, ou du moins d'y demeurer peu de temps.
Parmi ces moyens je dois mettre les afflictions.
La
religion m'apprend encore que, supportées avec patience et en esprit de
pénitence, elles peuvent servir à acquitter dès cette vie toutes mes
dettes.
Dieu ne tire pas une double vengeance du même péché. Il m'envoie des afflictions dans le dessein
que je les accepte avec humilité et avec résignation comme une punition
de mes iniquités ; que si je me conforme à ce dessein de miséricorde,
après cette vie il exigera de moi beaucoup
moins. Ôtez la rouille de l'argent, dit le sage
(Prov. 25.), et on en fera un vase très-pur. C'est ainsi qu'il faut que
mon âme soit purifiée de ses taches, avant de paraître au festin
éternel du Roi des cieux. Si elle l'est aujourd'hui par le feu de la tribulation, elle n'aura pas besoin des flammes du purgatoire.
De deux maux il faut toujours choisir le moindre,
dit l'auteur de l'imitation de J.C ; si vous dites que vous ne pouvez
pas tout souffrir, comment, ajoute-t-il, pourrez-vous supporter les
peines du purgatoire ? Il est vrai que je souffre depuis bien des années ; mais ces années, si je sais en profiter, valent peut-être pour moi des siècles que je passerais à souffrir dans l'autre vie. Car, à présent Dieu use toujours de clémence, il pardonne aisément ; mais le jour
viendra où il faudra satisfaire en toute rigueur ; d'autant plus qu'il
ne tenait qu'à moi, lorsque j'étais sur la terre, d'acquitter beaucoup
avec peu de travail. Daignez donc, Seigneur, dirai-je souvent avec saint
Augustin, daignez effacer par tous les moyens que vous jugerez
convenables tout ce qui resterait encore de souillures à mon âme, afin
qu'après la mort, il ne lui reste plus rien à expier : Deleantur hic
peccata mea ne emundatorio illo iyne egeant.
Si je suis rempli de l'esprit du christianisme, mon âme, semblable à l'épouse sacrée, doit être dans une sainte impatience de voir le bien-aimé. Or, pour savoir si j'ai lieu d'espérer que je le verrai aussitôt, ou du moins bientôt après que j'aurai rendu le dernier
soupir, je n'ai qu'à interroger mes afflictions. Elles me diront que,
servant à me purifier toujours davantage de mes péchés , elles
contribuent à me procurer le bonheur de le voir après la mort, beaucoup plus tôt que je ne l'aurais vu, si je passais aujourd'hui ma vie dans le calme et la tranquillité.
Dans
quelle affliction n'est pas en cette vie une âme à qui l'on diffère la
jouissance d'un bien qu'elle regarde comme sa félicité ! Qu'est-ce
cependant que ce bien où tendraient ses avides désirs ! Fût-il question
d'un trône, c'est au fond un néant. Mais je dois juger de là quelle sera
la douleur aiguë de mon âme dans le purgatoire, si j'ai le malheur d'y être détenu, quand elle se verra privée, pour un temps, de la jouissance du seul bien qui soit désirable, et qui mérite le nom
de bien, de la possession de vous-même, ô mon Dieu ! souveraine
félicité, pour laquelle je suis créé. Un seul instant de délai paraîtra
un siècle. Cette seule peine sera plus dure mille fois que toutes les
autres.
Vos Saints, lorsqu'ils étaient encore sur la terre, auraient acheté par tous les supplices le bonheur de jouir, pour quelques moments, de votre présence. O mon Sauveur ! plutôt que de permettre qu'après la mort le bonheur de vous voir me soit différé, envoyez-moi aujourd'hui toutes les souffrances que je suis capable d'endurer ; je
les accepte d'avance avec plaisir et avec reconnaissance ; mais je vous
demande la grâce de les supporter avec cet esprit de soumission et de
pénitence qui les rend méritoires à vos yeux.
Si j'avais de Dieu, de ses grandeurs, de ses perfections une juste idée, si je comprenais bien ce que c'est que le péché, le caractère
de révolte et d'ingratitude qu'il porte avec lui, loin de me plaindre
de ce que je souffre, je trouverais que je souffre trop peu pour
réparer, par la souffrance, autant qu'il est en moi, les outrages que
j'ai faits à Dieu ; pour lui rendre, par la souffrance, autant de
gloire, s'il se pouvait, que je lui en ai enlevé par le péché
; et je dirais avec St. Bernard : « Toutes les afflictions sont faciles
à supporter, quand je pense à mes péchés passés qui m'ont été remis.
Oui, ces péchés m'avaient mérité l'enfer : la bonté divine a daigné me
les remettre par les mérites infinis du sang
de l'Homme-Dieu répandu pour moi : mais je dois payer les peines dues à
ces péchés; la justice suprême l'exige , et, si je meurs sans les avoir
payées , le purgatoire sera ma demeure aussi longtemps que je n'aurai pas entièrement satisfait , car rien de souillé n'entrera dans la céleste Jérusalem. Or
les souffrances, les plus petites souffrances, sont pour moi un moyen
certain d'éviter ce terrible séjour dans le lieu d'expiation; ainsi elles peuvent me donner de quoi payer en peu de temps jusqu'à la dernière obole. Ne perdons donc point le fruit de ces précieuses souffrances, et pour ne pas le perdre, pensons souvent au purgatoire qu'elles
nous feront éviter, en nous en faisant faire un sur cette terre, mille
fois plus doux que celui qui nous était réservé dans l'autre vie. Disons
donc avec le Sage : Les maux que Dieu nous envoie sont moins des traits de sa colère que de son amour. » (Sap. 8.) Et reconnaissons la vérité des paroles de saint Jacques : « Mes frères, regardez comme le sujet d'une joie parfaite les diverses afflictions qui vous arrivent. »
RÉSOLUTION.
Prenons la résolution de nous occuper de l'idée du purgatoire dans
nos afflictions, nos maladies, etc., afin qu'elle nous les fasse
supporter chrétiennement et que nous amassions un trésor de mérites pour
payer en ce monde toutes les dettes dont notre âme est accablée.
PRIÈRE.
O Dieu miséricordieux ! accordez-moi la grâce de profiter de toutes les afflictions de cette vie pour faire mon purgatoire en ce monde, sachant quel est celui à qui j'ai cru, et tenant cette espérance au fond de mon cœur, que le moment, si court et si léger, des afflictions que nous souffrons en cette vie produira dans nous le poids éternel d'une gloire souveraine et incomparable (St. Paul).
Faites, ô mon Dieu ! que je n'oublie pas non plus cette maxime de vos saintes Écritures : « Le Seigneur corrige celui qu'il aime ; et, en le corrigeant, il a pour lui une vraie tendresse de père ; il le regarde comme l'objet n de ses plus chères délices (Prov. 3). »
Par J.C. N.S. Ainsi soit-il.
Indulgence applicable aux morts. —
Indulgences accordées à perpétuité aux Fidèles qui réciteront avec un
cœur contrit, sept Ave Maria, en ajoutant, après chacun d'eux, la
strophe du Stabat .- Sainte Mère, faites que les plaies de mon Sauveur soient gravées dans mon cœur.
1° Indulgence de trois cents jours une fois par jour.
2° Indulgence plénière, une fois par mois, pour tous ceux qui feront tous les jours ce pieux exercice, le jour du mois, à leur choix, où, s'étant confessés et avant communié, ils prieront selon les intentions de l'Église. (Bref du 1er Décembre 1815.)
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire