Le mois du rosaire : 18 octobre
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Source : Livre "Le mois d'octobre consacré à N.D. du Rosaire ou manuel du chapelet & du rosaire à l'usage des fidèles"
Avantages de la Dévotion et de la Confrérie du Rosaire
1° Secours spirituels que procure la dévotion du rosaire
Avant
de considérer les avantages de la dévotion du Rosaire, nous devons
prémunir les fidèles contre quelques illusions ou fausses
interprétations qu'on ne peut admettre.
Quand
on parle des dévots du Rosaire, on n'entend point parler de ceux qui se
contentent de le réciter sans pratiquer les vertus qu'il prescrit, mais
de ceux qui, en le récitant, conforment leur conduite aux vérités
saintes qu'il enseigne.
Il n'est pas convenable ni permis de dire qu'une dévotion est au-dessus
de toutes les autres ; qu'elle est une marque infaillible de
prédestination, le signe le plus certain du salut, etc. Mais nous
répétons aujourd'hui avec confiance et conformément à l'esprit de
l'Église, ce que nous disions déjà le premier jour, à savoir : que la
dévotion éclairée et pratique du rosaire est un grand moyen de salut,
une marque non équivoque de prédestination, une voie sûre pour se
procurer la protection de la Mère et les faveurs du Fils ; et que ces
avantages sont promis aux vrais dévots et confrères du rosaire, qui,
prosternes au pied de l'autel de Marie, « ne s'en approchent pas de
bouche, mais de cœur; et ne l'honorent pas seulement des lèvres, mais du
fond de leurs entrailles ». (Isaïe, ch. 29).
La
dévotion du Rosaire est aussi utile dans ses effets que solide dans ses
fondements. L'expérience nous apprend qu'elle éclaire les ignorants et
instruit les savants eux-mêmes ; qu'elle convertit les pécheurs,
perfectionne les justes, et prévient ou soulage tous les maux.
L'histoire
nous la montre de tout temps comme une source abondante de toute sorte
de biens, le fléau de l'hérésie, la terreur des infidèles, le rempart de
la foi et des bonnes mœurs.
Elle
est maintenant si accréditée partout qu'elle est regardée avec raison
comme la dévotion des prédestinés, par les secours qu'elle procure aux
confrères du Rosaire et par les droits qu'elle leur donne.
Parmi
les secours multipliés que procure la dévotion du Rosaire, nous ne
parlerons que de ceux qui sont propres à la confrérie, savoir : l'union
qui en lie saintement tous les membres ; les indulgences que l'Église y a
attachées, et la méditation des principaux mystères.
L'union
et l'assistance des confrères du Rosaire, cimentées par le bon exemple
et la ferveur qui lient tons les membres dans un esprit de Charité,
furent de tout temps de précieux avantages de la dévotion du rosaire.
Dès
son berceau, cette dévotion jeta partout un si vif éclat, que l'exemple
des confrères semblait faire revivre les plus beaux jours de la
primitive Église.
Le
Bienheureux Alain de la Roche, ce grand prédicateur du Rosaire et
beaucoup d'autres orateurs sacrés nous en ont tracé un tableau fidèle,
bien propre à ranimer parmi les chrétiens cette union des premiers temps
et cette antique ferveur.
En
effet, dès l'origine de cette dévotion, le Rosaire, récité dans des
sentiments de religion et de Foi, attira sur les peuples tant de grâces
et de bénédictions du ciel, qu'on ne voyait partout que changement de
vie, conversion de mœurs, pénitence si sincère et si fervente, qu'on
aurait pris ceux qui s'engageaient dans cette pieuse association plutôt
pour des Anges que pour des hommes.
A
l'exemple de Marie, ils entraient par leurs sentiments dans l'esprit
des quinze Mystères : tantôt on les voyait remplis de consolations
divines, dans la méditation des mystères joyeux, renoncer avec courage à
toutes les joies d'un monde profane ; tantôt on les voyait baignés de
larmes et l'âme pénétrée de componction, dans la méditation des mystères
de douleur, souffrir avec résignation toutes les peines et les
afflictions d'ici-bas ; tantôt enfin on les voyait dans la méditation
des mystères glorieux, avec un visage si serein et un esprit si calme,
qu'ils semblaient ne plus tenir à la terre, et jouir déjà, par
anticipation, de la félicité et de la gloire des bienheureux.
Ces
effets étaient si visibles, même dans le commerce de la vie, qu'on
distinguait les confrères du rosaire de tous les autres fidèles, comme
autrefois les premiers Chrétiens, par leur union, leur ferveur, leur
Charité et leur persévérance dans la prière et les bonnes œuvres.
Tout
semblait commun entre eux ; ils ne faisaient qu'un cœur et qu'une âme;
la tâche habituelle qu'ils s'imposaient était remplie avec la plus
tendre sollicitude : assister la veuve et l'orphelin, revêtir
l'indigent, doter le pauvre, consoler les affligés, visiter les malades,
conforter les agonisants : tels étaient les fruits de leur zèle à
l'égard de leurs confrères : tels étaient les doux engagements de leur
pieuse confraternité. O beaux jours ! qui nous donnera de les revoir ?
Heureuse la confrérie qui les verra revivre ! Heureux les confrères qui
trouveront dans cette communication mutuelle, les ressources de la
charité et les secours précieux du salut !
Un
des plus solides et des plus précieux avantages de la dévotion du
Rosaire est la multitude des indulgences que l'Église y a attachées pour
engager les fidèles à embrasser cette dévotion.
Les
souverains Pontifes, comme nous en avons déjà vu le détail, ont ouvert
tous les trésors de l'Église, avec une sorte de profusion, en faveur des
confrères du Rosaire, non pour encourager la tiédeur ou la négligence
des faux dévots, mais pour nourrir la piété, entretenir la ferveur des
vrais chrétiens, multiplier les conversions, inspirer la pénitence,
augmenter l'amour de Dieu et conduire à la plus haute perfection.
Ces
indulgences sont en si grande quantité, que nous ne craignons pas de
dire qu'il n'est point de Confrérie dans l'Église que les souverains
Pontifes aient comblée d'un plus grand nombre d'indulgences et de
privilèges.
Quelle ressource donc pour les fidèles associes à cette dévotion!
quelle perte immense, s'ils ne mettaient pas à profit un secours aussi
facile et aussi efficace ! Combien ne seraient-ils pas ennemis
d'eux-mêmes et négligents pour leurs propres intérêts, s'ils refusaient
de recueillir un si précieux héritage ; et quel compte n'auraient-ils
pas à rendre à Dieu d'avoir négligé des sources aussi abondantes de
salut ?
Enfin, un des avantages les plus signalés de la dévotion du rosaire, c'est l'habitude qu'elle fait contracter de la méditation.
Ce
point est si important que nous le considérerons spécialement un jour.
Il est évident que le dessein de l'Église en comblant de faveurs la
dévotion du rosaire a été de donner lieu à ses enfants de méditer de la
manière la plus facile et le plus à la portée de tous, les principaux
mystères de la religion.
En
récitant le rosaire, ils suivent Jésus-Christ pas à pas dans toutes les
démarches qu'il a faites pour leur salut, et reconnaissant que par
eux-mêmes ils ne méritent pas d'être exaucés dans leurs prières, ils ont
recours à l'intercession de sa Très Sainte Mère, pour rendre leur
dévotion plus agréable à son cher Fils.
Un
vrai enfant de l'Église en récitant le rosaire, après avoir contemplé
Jésus-Christ dans son état glorieux et lui avoir rendu tous les hommages
qu'une foi vive exige d'un cœur reconnaissant, doit s'unir au divin
Sauveur, par l'amour, par des dispositions toutes conformes aux siennes ;
avoir les mêmes pensées, entrer dans les mêmes sentiments.
Sa
naissance temporelle sur la terre devient le modèle de sa naissance
spirituelle; sa naissance, son incarnation, son enfance et les
humiliations qui en ont été l'apanage sont pour le chrétien un pressant
motif de renoncer a la vaine estime du monde, à la fausse gloire et aux
pompes du siècle profane ; l'a retraite de Jésus-Christ, ses travaux, sa
prière continuelle et surtout l'excès de ses anéantissements dans sa
passion, le convainquent aussi de la nécessité qu'il y a de mener sur la
terre une vie pénitente, crucifiée, mortifiée, pour se rendre conforme à
son chef ; enfin, portant les yeux jusque sur le trône de gloire où
Jésus-Christ est assis à la droite de Son Père qui a récompensé ses
humiliations, il ne vit plus sur la terra que comme un étranger, qui
désire sans cesse de se réunir à Jésus-Christ, dans la Céleste Patrie ;
les bonnes œuvres qu'il pratique sans relâche sont les fruits de ses
pieuses réflexions en récitant le rosaire, les effets des fervents
désirs de son cœur rempli d'amour par la méditation des mystères de ta
Vie, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ.
Quels immenses avantages ne découlent donc pas pour le chrétien de la pratique de cette dévotion !
Résolution
Convaincus
comme nous le sommes que nous ne pouvons rien sans le secours continuel
de la grâce de Jésus-Christ, implorons-la fréquemment par la récitation
du rosaire qui est comme un baume qui fera pénétrer dans notre âme la
bonne odeur de Jésus-Christ, en nous rendant semblables à ses plus
fervents disciples par notre humilité, notre charité, notre patience ;
en on mot, par toutes les vertus dont il a été un parfait modèle.
Oh
! qu'il est avantageux et qu'il est doux, s'écrie le roi-prophète, que
les frères vivent dans l'union de prières, comme cela a lieu dans la
dévotion du rosaire.
« Si
deux d'entre vous, dit Jésus-Christ, s'unissent ensemble sur la terre
pour prier, quelque chose qu'ils demandent, elle leur sera accordée par
mon Père ».
Prière
Nous Vous remercions, Seigneur, de nous avoir fait comprendre les avantages du Rosaire ;
Vous avez promis formellement d'exaucer les prières et les vœux de ceux qui sont unis ensemble ;
or cette dévotion nous apprend à unir la méditation à la prière et ainsi à prier plus du cœur que des lèvres ;
elle
est donc pour nous un fond inépuisable de richesses, et Marie nous y
apprend à vivre de la véritable vie qui peut seule nous rendre heureux
en cette vie et en l'autre.
Ainsi soit-il.
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