Le mois du rosaire : 24 octobre
Source : Livre "Le mois d'octobre consacré à N.D. du Rosaire ou manuel du chapelet & du rosaire à l'usage des fidèles"
Le Rosaire vivant
Le Rosaire Vivant est absolument le même que celui de Saint Dominique, il n'en diffère que par la manière de le pratiquer.
Pour
la récitation simple et privée du Rosaire, chacun dit, chaque jour, au
moins une des trois parties du rosaire, c'est-à-dire cinq dizaines.
Selon les statuts des Confréries du Rosaire, chaque membre dit dans le
cours de la semaine le Rosaire tout entier, c'est-à-dire quinze
dizaines.
Enfin,
pour le Rosaire Vivant, quinze personnes associées ensemble se
partagent, pour un mois, les quinze Mystères du Rosaire ; et chacune
d'elles récite tous les jours une dizaine de son Chapelet en l'honneur
de celui de ces Mystères qui lui est échu pendant le mois. Par ce moyen
si simple et si facile, le Rosaire est récité chaque jour tout entier
entre ces quinze personnes, et autant de fois en entier qu'il y a de
quinzaines, sans que chaque personne y mette beaucoup temps ; qu'en
faut-il en effet pour dire une dizaine de Chapelet ?
De
cette manière la récitation du Rosaire devient véritablement
perpétuelle : et quelle gloire n'en revient-il pas à la Très Sainte
Vierge !
Quinze
personnes associées ensemble forment un Rosaire Vivant, et la réunion
des diverses quinzaines compose la confrérie du Rosaire Vivant, dont
tous les membres sont unis par les liens d'une tendre Charité, par une
émulation mutuelle pour la gloire de Marie, par une sainte ardeur à
implorer sa protection.
On sent aisément tous les avantages que présente cette méthode par l'union des cœurs et des prières.
C'est
un moyen de resserrer et d'entretenir les liens de la charité entre les
fidèles, qui trop souvent sont indifférents les uns pour les autres ;
on forme une nouvelle communauté de biens spirituels, que l'on partage
avec ses frères.
Si
l'on peut se réunir quelquefois pour réciter la dizaine ensemble, on
perfectionne cette pratique et on la rend plus efficace.
En
méditant pendant un mois sur le même Mystère, on l'étudie mieux, on
s'en pénètre et l'on s'attache à pratiquer la vertu qui en est le fruit :
enfin, les personnes les plus occupées peuvent ainsi pratiquer le
Rosaire et en recueillir les biens spirituels.
Cette
nouvelle méthode de pratiquer le Rosaire, qui sans détruire ou altérer
l'ancienne, ne doit que la seconder, a été inspirée de Dieu pour ranimer
la confiance en Marie, réveiller la ferveur qui se refroidissait et
parer aux besoins présents et à venir.
Entrons
donc de tout notre cœur dans les vues de la Providence : dévoués au
culte de Marie, ranimons, faisons revivre la dévotion du Rosaire,
répondons à la voix du Père commun des fidèles en nous faisant inscrire
dans l'association du Rosaire Vivant.
Cette
dénomination a été donnée à cette manière de réciter le rosaire parce
que, d'après le mode de son organisation, chaque quinzaine réunissant
autant de personnes qu'il y a de Mystères à honorer, chaque division se
composant d'autant d'associés qu'il y a de grains dans un Rosaire, ces
associés forment comme autant de grains vivants, dévoués par un culte
journalier au service de la Mère de Dieu ; et, en second lien parce
qu'il est mis comme en action par la récitation perpétuelle des prières.
Quant
à son origine, on la doit à la piété d'une fidèle Servante du Seigneur,
Pauline Jaricot, à qui Dieu avait déjà inspiré l'œuvre admirable et si
utile de la Propagation de la Foi.
C'est à Lyon que cette forme nouvelle de réciter le Rosaire a commencé à être pratiquée : c'était en 1826.
Elle
y est d'abord demeurée cachée, pour ainsi dire, dans les plaies de
Jésus humilié, mais bientôt, comme le grain de sénevé de l'Évangile,
elle s'est répandue dans un grand nombre de diocèses.
Le souverain Pontife Grégoire XVI l'a solennellement instituée et approuvée par un bref du 27 Janvier 1882.
Le
père commun des fidèles y exprime avec une sainte effusion de cœur la
joie que lui fait éprouver l'établissement de cette pieuse pratique et
les espérances qu'il en conçoit.
Il y l'ait paraître un vif désir de voir le rosaire vivant se propager et il engage à le répandre.
Dans
cette vue, il accorde au rosaire vivant de nouvelles et nombreuses
indulgences, auxquelles il joint, en outre, celles qui ont été attachées
par ses prédécesseurs à la récitation du rosaire.
A
dater de celle approbation par le Saint Siège, le Rosaire Vivant a fait
de nouveaux et rapides progrès ; il s'est étendu et s'étend encore dans
tous les pays.
Répondant
à la voix du Souverain Pontife, les évêques le favorisent d'une manière
spéciale ; plusieurs ont publié des lettres pastorales pour l'établir
dans leurs diocèses, le recommandant vivement à leurs ouailles.
Un
des buts du Rosaire Vivant, que le souverain Pontife exprime lui-même
dans son bref de 1832, c'est de faire revivre et de rendre plus
fréquente la pratique du Saint Rosaire, dévotion si belle, mais trop
oubliée, en la mettant à la portée de tous, par une méthode plus simple
et plus facile ; c'est de tendre à réaliser le désir d'un pieux
missionnaire, qui eût souhaité de voir le monde entier couvert des
grains bénits du Rosaire.
Mais des grains muets n'auraient pas rendu à la Mère de Dieu la gloire
qu'Elle mérite ; il fallait que des grains vivants, que des Rosaires de
cœurs, fissent retentir toute la terre de Ses louanges.
Cette
association nouvelle, loin de préjudicier aux Confréries du Rosaire
déjà canoniquement érigées, doit au contraire les favoriser, en
disposant ceux qui ne connaîtraient qu'imparfaitement cette dévotion à
la goûter davantage et à la pratiquer avec plus d'étendue, selon les
règles de ces confréries, car il ne faut pas confondre l'ancienne
Confrérie avec l'association du Rosaire Vivant ; chacune demeure
distincte, et conserve toujours son organisation, ses règles, les
indulgences qui lui sont propres.
Un
autre but du Rosaire Vivant, et qui est le principal, c'est de fléchir
la colère de Dieu, de faire une sainte violence au Ciel, d'implorer avec
des instances réitérées la Divine Miséricorde, par l'entremise de Notre
Dame du Rosaire, afin d'obtenir la conservation de la Foi pour nous et
pour nos frères, l'avancement et la perfection des justes, la conversion
des pécheurs, l'exaltation de la sainte Église de Jésus-Christ. Prions
sans cesse pour une si noble fin.
Si
saint Dominique, le Rosaire à la main, put triompher des Albigeois, et
réformer des provinces entières, qui sait si, malgré notre indignité,
nous n'obtiendrons pas du Cœur de Marie qu'elle confonde l'impiété, non
pas en perdant les impies, mais en obtenant leur conversion !
Puisque
Jésus-Christ nous promet d'exaucer les prières de deux ou trois
personnes assemblées en son nom, ne peut-on pas espérer que tant de
milliers d'âmes associées au Rosaire Vivant seront exaucées ?
Résolution
Faisons
comme beaucoup d'âmes pieuses qui pratiquent les deux manières de
réciter le Rosaire, c'est-à-dire, qui le récitent en entier chaque
semaine selon les règles de l'ancienne Confrérie et de plus récitent
chaque jour une dizaine pour le rosaire vivant.
Cette
pratique n'a rien que de très-facile. Travaillons donc à propager ces
deux manières de dire le Rosaire, à l'exemple du souverain Pontife qui
désire si ardemment de rendre plus fréquente la récitation d'une prière
si propre à honorer saintement la Mère de Dieu en tout temps et en tout
lieu.
Prière
Vierge
sainte, c'est Vous qui avez inspiré à l'une de vos fidèles servantes,
de former de pieuses associations pour s'unir dans la récitation
quotidienne du Rosaire ;
obtenez de Dieu à tous les associés du Rosaire Vivant, qu'en Vous
rendant ce tribut d'hommages, ils remplissent tous leurs autres devoirs
de religion et de Charité, et règlent leur conduite sur les préceptes de
la vie chrétienne, afin que, Vous devenant de jour en jour plus
agréables, Vous les conduisiez à la vie éternelle et qu'ainsi cette
dévotion soit pour le peuple fidèle une source abondante de bénédiction
et de salut.
Ainsi soit-il.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire