Le mois de la Passion de Jésus-Christ
25 avril
Source : Livre "Méditations sur la Passion de N.S. Jésus-Christ pour tous les jours du mois" par Antoine Montagnon
MÉDITATION
Pour le vingt-cinquième jour.
Jésus priant pour ses ennemis et les excusant
Considérons
avec saint Cyprien, la grande charité de Jésus sur la Croix, qui
triomphe de l'impiété, et de la malice des Juifs. Il avait toujours
ouvert sa bouche divine pendant toute sa vie, pour prononcer des paroles
de miséricorde, et très-rarement de justice et d'indignation ; il avait
guéri les malades par sa parole, et ressuscité les morts ; il avait
pardonné à la femme adultère, à la Magdeleine, et au bon Larron sur la
Croix ; il voulut à la fin de sa vie signaler sa charité et son amour,
non seulement envers ses amis, comme dit saint Jean, mais encore envers
ses ennemis ; c'est pourquoi étant à l'agonie, après avoir été traité
des Juifs si cruellement, il leva les yeux au Ciel, il ouvrit sa bouche,
non pour demander vengeance à son Père éternel contre eux, ni des
foudres pour les écraser comme ils le méritaient, mais il employa sa
langue à prier pour tous ceux qui le blasphémaient, qui l'injuriaient et
qui le maudissaient : il excusa ceux qui l'avaient souffleté, fouetté
méprisé, couronné d'épines, et qui l'avaient réduit à l'agonie : Mon
Père, s'écriat-il, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.
Considérons
que nous sommes du nombre de ceux pour qui Jésus a prié et demandé
pardon à son Père éternel sur la Croix. Combien de fois ne l'avons-nous
pas offensé, et combien de temps n'avons-nous pas été de ses ennemis,
lorsque nous avons été si malheureux que de croupir dans nos crimes et
dans nos mauvaises habitudes ? Remercions cette divine Bonté, de nous
avoir si longtemps souffert dans nos désordres, et pardonné si souvent
nos péchés.
Considérons
l'admirable leçon que notre divin Maître nous a donnée avant que de
mourir. Il veut que nous aimions nos ennemis à son exemple, il nous
enseigne et nous commande de prier pour eux : Aimez vos ennemis, dit-il
dans S. Matthieu, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et pries pour
ceux qui vous persécutent et qui vous calomnient ; afin que,
ajoute-t-il, vous soyez les enfants bien aimes de mon Père éternel. Et
dans l'oraison toute divine du Pater qu'il nous a laissée, il ne veut
pas que nous demandions la rémission de nos péchés, si nous n'avons
auparavant pardonné à ceux qui nous ont offensés.
Affections.
O
bonté, ô charité infinie d'un Dieu ! qui pourrait vous comprendre ?
quelles actions de grâces vous dois-je rendre, d'avoir daigné prier
votre Père éternel pour moi sur la Croix ; d'avoir eu la bonté de
demander à Dieu le pardon de tous mes péchés ? Mais hélas ! combien
dois-je craindre, considérant que vous n'avez excusé les péchés des
Juifs, que parce qu'ils ne vous connaissaient pas, et ne savaient pas ce
qu'ils faisaient : mais je vous connaissais, ô mon Sauveur, quand je
vous offensais, je savais que vous étiez mon Dieu, mon Roi, mon Juge,
mon Maître et mon souverain Seigneur. Ah ! n'ai-je donc pas été pire que
les Juifs, et ne dois-je pas craindre d'être exclus de votre prière ?
Résolutions.
De
craindre et d'éviter les moindres péchés, qui seront pour nous
très-grands, après tant de lumières qui nous ont fait connaître Dieu, et
qui nous ont suffisamment instruits de ses perfections, pour nous
donner lieu de le craindre, de l'aimer et de le servir, et ne l'ayant
pas fait, de lui en demander pardon, pendant que nous avons le temps, et
d'imiter la charité de Jésus, que nous devons aimer de tout notre cœur,
si nous voulons avoir le pardon de nos péchés.
Si nous aimons nos ennemis,
Nos péchés nous seront remis.
Nos péchés nous seront remis.
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