Le mois de novembre consacré
au souvenir des âmes du purgatoire
6 novembre
Source : Livre "Le mois de novembre consacré au souvenir des âmes du purgatoire"
Sixième jour
C'est une satisfaction bien douce, aimable Jésus ! pour les Saints, qui ont imité votre zèle, de voir dans le ciel des âmes qui leur sont redevables de la félicité qu'elles goûtent. Qu'il est consolant d'avoir travaillé à vous gagner des cœurs, quand on sait combien vous désirez d'allumer le feu
de votre amour sur la terre ; mais qu'il est douloureux de penser qu'on
a contribué à renverser votre empire, et à perdre les âmes qui ont coûté tout votre sang. Voilà Seigneur une des peines qui se font sentir dans le purgatoire. Aidez-moi à la bien comprendre, et ne permettez pas que j'en fasse l'expérience dans ce lieu de douleur.
I. Une âme juste, qui vous connaît et vous aime, ô mon Dieu ! comme on le fait
dans la vie future, souffre un tourment bien rigoureux en voyant les
iniquités qui la séparent de vous. Elle souffre peut-être plus encore,
en considérant les péchés qu'elle a fait commettre aux autres, parce que
l'amour du prochain, se réunissant à
l'amour qu'elle a pour vous, augmente sa douleur, a 0 mon Dieu !
s'écrie-t-elle, si je n'avais offensé que vous, je pourrais adoucir mes
regrets en pensant que ces flammes me purifient de mes fautes ; mais
comment pourrais-je réparer le mal que
j'ai fait à mes frères par mes mauvais exemples et mes conseils ? Je
devais les porter au bien ; vous m'aviez commandé de les aimer comme
vous nous avez aimés vous-même ; vous, Seigneur, qui n'avez pas cru en
faire trop, en descendant du ciel et en donnant votre vie pour nous procurer le salut. Mais au lieu de les sauver, j'ai travaillé à leur perte. C'est en marchant sur mes traces et en écoutant mes paroles, qu'ils se sont éloignés de vous. »
Mon Dieu ! dira cette personne chargée par état de veiller sur les âmes que la Providence avait confiées à sa garde : « Vous m'aviez donné des enfants, des serviteurs, des élèves.
C'étaient là de précieux dépôts dont je n'ignorais pas que je devais un
jour vous rendre compte, et j'ai négligé d'en prendre soin. Mon peu de
vigilance sur leur conduite, mon peu de zèle pour les instruire et les
porter au bien, a été la cause de leurs chutes : j'ai laissé périr sans
culture ces plantes que vous aviez arrosées de votre précieux sang.
Si
un grand prince m'avait confié l'éducation de ses enfants, je n'aurais
rien négligé pour m'acquitter dignement d'un emploi si honorable. Vous
êtes le père de ceux dont vous m'aviez
promis de regarder comme fait à vous-même tout ce que je ferais pour
eux, et de récompenser mes efforts par une gloire éternelle. Que je suis
coupable d'avoir si mal répondu aux vues de votre amour ! »
Je plains, ô mon Dieu ! le sort de ceux qui sont livrés à ces remords déchirants dans le purgatoire ; je vous supplie d'exercer sur eux votre clémence, et de leur donner la paix et le repos.
Mais ne pourrais-je pas m'adresser à moi-même de semblables reproches,
et n'ai-je pas bien sujet de craindre les rigueurs de votre justice, si
je ne profite pas des lumières que votre
bonté me donne en ce moment ? Pardon, Seigneur, de tant de scandales et
d'omissions dont je me suis rendu coupable ; aidez-moi à les expier par
mon repentir, et à réparer le tort que j'ai fait à votre gloire, en m'appliquant avec zèle à procurer le salut de mon prochain.
II. Je n'ai pas encore compris, ô mon Dieu ! tout ce qu'il y a de pénible dans les regrets d'une âme qui gémit en purgatoire, sur les péchés dont elle a été la cause. La vue des maux
que ces fautes ont attirés sur ceux qui les ont commises, est encore
pour elle un tourment bien digne d'exciter notre compassion.
Pour qui cette âme a-t-elle été une occasion de scandale et de chute ? Pour des frères, des sœurs, des amis ou des parents
chéris, qui sont peut-être avec elle dans ce séjour d'expiation. Elle
voit leurs souffrances, elle entend leurs plaintes ; combien elle doit
souffrir elle-même en songeant qu'elle est la cause de leurs douleurs !
Mais si le scandale avait été donné dans une matière importante, si l'àme, qui l'a reçu, avait été précipitée dans un abime éternel !
O
mon Dieu ! je m'arrête et je frémis à cette pensée déchirante ; il
n'est pas possible de concevoir et d'exprimer tout ce qu'il y a d'amer
dans ce reproche de la conscience
: J'ai perdu une âme, elle criera éternellement vengeance contre moi, dans l'enfer.
Il y a encore sur la terre des amis, des frères
vivants que l'on a portés au mal ; ils continuent de suivre les
exemples de cette âme ; elle sait qu'ils offensent Dieu, qu'ils sont en
danger de se perdre ; elle sent qu'elle est l'auteur de tous ces maux ;
et elle ne peut plus les arrêter !!!
PRIÈRE.
Ah
! Seigneur, je conçois maintenant que mes offenses ne sont pas les
seules qui doivent exciter mes craintes, et qu'on ne saurait répandre
trop de larmes, quand on a eu le malheur de porter les autres à pécher.
Je l'ai eu ce malheur, et je le déplore en votre présence ;
mais je vais commencer une vie nouvelle avec le secours de votre grâce.
Je m'efforcerai par mes paroles et par mes exemples de porter mes frères à vous servir ;
je veillerai avec plus de soin sur les âmes que votre providence à confiées à ma sollicitude, et je vous demanderai souvent pour elles et pour moi le pardon et les grâces dont nous avons besoin.
Bénissez mes résolutions, divin Jésus ;
faites passer dans mon cœur, pour les rendre efficaces, une partie du zèle qui consume le vôtre, et recevez, pour la délivrance des âmes que votre justice retient captives, toutes les œuvres de charité que je pourrai embrasser.
Ainsi soit-il.
Indulgence applicable aux morts. —
Indulgence de cent jours , une fois par jour, à ceux qui réciteront
avec dévotion les pieuses aspirations suivantes :
Vive, vive Jésus, cette divine hostie,
Qui pour nous répandit tout son sang sur la croix !
C'est dans ce sang si pur que nous eûmes la vie....
Pour bénir sa bonté, réunissons nos voix.
Qui pour nous répandit tout son sang sur la croix !
C'est dans ce sang si pur que nous eûmes la vie....
Pour bénir sa bonté, réunissons nos voix.
Que ce sang précieux soit loué d'âge en âge ;
C'est lui qui du monde acquitta la rançon ;
C'est lui qui de notre âme est le divin breuvage ,
Le bain sacré, la guérison.
C'est lui qui du monde acquitta la rançon ;
C'est lui qui de notre âme est le divin breuvage ,
Le bain sacré, la guérison.
Oui, le sang de Jésus comble notre espérance,
Et du Père éternel apaise le courroux !
Le sang du jeune Abel au ciel criait vengeance,
Mais celui de Jésus crie grâce pour nous.
Et du Père éternel apaise le courroux !
Le sang du jeune Abel au ciel criait vengeance,
Mais celui de Jésus crie grâce pour nous.
Si
de ce sang nos cœurs présentent quelque image, L'ange exterminateur
rapidement s'enfuit : Si l'on rend à ce sang gloire et tribut
d'hommage, Le ciel s'émeut de joie, l'enfer vaincu rugit.
Chantons donc de concert, du fond de notre cœur : Gloire soit à jamais au sang du Rédempteur !
(Rescrit du 18 Octobre 1815.)
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