Le mois de la Passion de Jésus-Christ
9 avril
Jésus flagellé
Source : Livre "Méditations sur la Passion de N.S. Jésus-Christ pour tous les jours du mois" par Antoine Montagnon
MÉDITATION
Pour le neuvième jour.
Jésus flagellé.
Considérons
avec une très grande compassion, ce Corps adorable de Jésus, l'ouvrage
du Saint-Esprit, formé du plus pur sang de la Sainte Vierge, ce Corps
tout nu, attaché à une colonne avec des cordes, par les pieds et par les
mains, en cette manière exposé pour mieux recevoir une grêle de coups
de fouets.
Considérons
une compagnie de soldats, qui ont été gagnés et corrompus par l'argent
que les Prêtres et les Pharisiens leur ont donné, afin de les porter à
traiter cruellement cet Innocent.
Cette
troupe insolente entre dans la sale du Prétoire et s'anime par des cris
de fureur, pendant que trois bourreaux armés de trois sortes de fouets
différents, l'un de verges, l'autre de cordes et le troisième de chaînes
de fer, déchargent leurs coups de toutes leurs forces, sur ce Corps le
plus tendre et le plus délicat qui fût jamais : ils frappent sur le
Corps du Fils de Dieu comme sur une enclume.
Considérons
ces épaules déchiquetées, ou plutôt toutes labourées, comme porte la
Version Hébraïque, de ces grands sillons arrosés de sang. Leur rage se
lasse, mais l'amour de Jésus ne se lasse point de souffrir pour notre
salut.
Après
avoir reçu, dit saint Augustin, plus de cinq mille coups de fouets,
étant détaché de la colonne et affaibli par la perte de son sang, il
tombe à terre.
Cet
objet le plus pitoyable qui fut jamais, n'inspire aucune pitié à ces
cœurs inhumains ; au lieu de lui tendre la main pour le relever, ils
s'approchent de lui, ils le foulent aux pieds et ils le renversent dans
son sang, dit S. Augustin dans la Méditation qu'il en a faite.
Considérons
la patience adorable de Jésus ; il endure une si rude et si cruelle
flagellation, sans se plaindre ; il offre à son Père Éternel tous ces
coups, toutes ces plaies et tout le sang qui en découle de toutes parts,
pour le satisfaire, pour toutes nos impuretés, sensualités et plaisirs
criminels.
Affections.
O
mon aimable Jésus, que vous êtes digne de compassion dans cet état
pitoyable. Hélas ! n'est-ce point moi, qui ai ainsi déchiré votre corps
et qui l'ai couvert de toutes ces blessures ? Ce sont ô mon Sauveur,
toutes mes impuretés, qui vous ont causé tant de douleur ; c'est le trop
grand amour que j'ai eu pour mon corps, que j'ai flatté et caressé si
longtemps, qui vous a causé tous ces maux et vous a réduit dans un état
si pitoyable. Donnez-moi une sainte haine contre cet ennemi mortel de
mon salut, et une grande aversion pour le péché, puisqu'il vous a mis
dans cet état pitoyable.
Résolutions
D'offrir souvent au Père Éternel son Fils flagellé pour l'expiation de nos péchés ;
de concevoir une sainte haine contre notre corps, qui a causé à Jésus par ses plaisirs illicites, tant de souffrances ;
de
lui faire ressentir quelques coups de discipline, ou quelque autre
mortification que nous unirons à la flagellation sanglante de Jésus ; de
lui refuser les plaisirs même innocents, au coucher, au boire, au
manger, étant bien juste que, s'il s'est porté à des plaisirs illicites,
il s'abstienne, en voyant Jésus flagellé, des plaisirs qui sont même
permis.
Hélas, divin Jésus ! quelle grêle de coups,
Ces inhumains bourreaux ont chargé sur vous.
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